Chapitre IV. Madame de Saint-Simon

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Chapitre IV. Madame de Saint-Simon

p. 49-61

Extrait

1Le récit qu’on vient de lire ne doit pas nous induire en erreur. Si étranges qu’aient été, même pour l’époque, les négociations matrimoniales, elles n’ont pas empêché Saint-Simon de vouer à sa femme une très vive affection. De cette affection, il a multiplié les marques tout au long de sa vie, et même au-delà : n’a-t-il pas exigé, par testament, que son cercueil fût relié à celui de sa femme par des crampons de fer1 ? A la mort de Gabrielle, il interrompt durant six mois la rédaction des Mémoires ; le manuscrit en porte la trace : une longue rangée de croix ou, selon certains, de larmes, coupe soudainement le texte2. A propos d’un mari qui suivit sa femme de près dans la mort, il s’écria, sans s’expliquer davantage : « Grand Dieu, quel bonheur de ne survivre que six semaines ! »3. Il a donc beaucoup aimé Gabrielle. Mais de quel amour ? Est-ce une question possible ?

2Les textes qui concernent sa femme sont relativement nombreux, comme sont rares ceux qui parlent de sa mère ou

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1 Où qu’il vienne à mourir, il veut que son corps soit transféré au caveau de famille de l’église de la Ferté, « auprès de celui [le corps] de ma très chère épouse, et qu’il soit fait et mis anneaux, crochets et liens de fer, qui attachent nos deux cercueils si étroitement ensemble et si bien rivés qu’il soit impossible de les séparer l’un de l’autre sans les briser tous les deux ». Extrait du testament de Saint-Simon, cité par POISSON, op. cit., p. 395. Ce qui fut fait, les excès de la Révolution se chargeant de vérifier l’ultime souhait. L’insistance sur les « anneaux, crochets et liens de fer » pourrait suggérer la présence d’images sous-jacentes.

2 Cette rangée de croix ou de larmes se trouve en III, p. 982 en note.

3 IV, p. 262.

4 Par cette expression, Saint-Simon veut opposer, comme il le fait souvent, l’ancienne cour (celle de Louis XIII) à l’actuelle (celle de la fin du règne de Louis XIV). Il n’y a pas, à son estime, de vie de cour avant Louis XIII et c’est pourquoi il parle des « premiers temps ».

5 VI, p. 1206-1207.

6 La seule exception serait l’ambassade extraordinaire en Espagne, mais c’est une mission purement honorifique sans portée réelle : il s’agit de conduire à Madrid une fille du Régent, future épouse de l’héritier du trône.

7 POISSON cite une lettre désespérée et suppliante de Mme de Saint-Simon à Dubois (op. cit., p. 290-291). Il semble certain que Saint-Simon était au courant des démarches de sa femme auprès de son « supérieur », et ennemi. 11 est moins sûr qu’il en ait connu le ton.

8 POISSON, op. cit., p. 72.

9 Lettre citée par POISSON, op. cit., p. 289.

10 POISSON, op. cit., p. 289.

11 Voir POISSON, op. cit., p. 288.

12 VI, p. 374-375.

13 I, p. 226.

14 II, p. 117.

15 Souligné par nous.

16 I, p. 226.

17 I, p. 226. On remarquera que la présentation de l’image physique de Gabrielle est muette sur la plupart des traits auxquels, on vient de le dire, Saint-Simon est le plus souvent très attentif.

18 POISSON, op. cit., p. 72. Nous avons cité plus haut son opinion sur la personnalité de Mme de Saint-Simon.

19 Il fut nommé in petto par le Roi mais cette nomination ne devint jamais effective.

20 II, p. 553.

21 II, p. 554.

22 Au mariage de la duchesse de Berry, le Roi lui a donné pour dame d’honneur Mme de Saint-Simon. Mme de Berry est à peine adolescente ; on doit donc prévoir que la dame d’honneur aura part à l’éducation d’éventuels enfants.

23 On sait qu’entre la duchesse et sa dame d’honneur, cette « distance était incommensurable ».

24 III, p. 611. Mme de Saint-Simon eut toute sa vie un confesseur janséniste. Elle ne s’en cachait point, ni son mari, en dépit des risques de disgrâce que cela comportait.

25 Cité par POISSON, op. cit., p. 395-396.

26 A quoi il faut encore ajouter que Saint-Simon eût souhaité briguer cette charge pour lui-même, mais qu’il se « sacrifia » pour son beau-frère. Et qu’en outre un cousin du duc s’était également porté candidat, avait sollicité l’appui de son illustre parent, qui le lui refusa par loyauté envers son beau-frère. L’autre le prit très mal. Saint-Simon fut donc dupé sur toute la ligne, et par un jeune fat : ridiculisé par son beau-frère, frustré de son désir et, dans sa famille, brouillé avec un parent. Ce ne sont pas des choses qu’il oubliait.

27 VI, p. 655.

28 III, p. 1200-1201.

29 J’entends un lien positif. Quant aux liens négatifs, il y en a plusieurs, et d’une très grande portée, par exemple, et entre autres, pour Mme de Maintenon et la duchesse de Berry.

30 Sauf l’ombre, ceci s’applique très exactement à Philippe d’Orléans, le plus intime ami de Louis.

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Ce livre est cité par

Corveleyn, Jozef. (2009) Changing the Scientific Study of Religion: Beyond Freud?. DOI: 10.1007/978-90-481-2540-1_4

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De Waelhens, A. (1981). Chapitre IV. Madame de Saint-Simon. In Le duc de Saint-Simon (1‑). Presses universitaires Saint-Louis Bruxelles. https://doi.org/10.4000/books.pusl.8340

De Waelhens, Alphonse. « Chapitre IV. Madame de Saint-Simon ». In Le duc de Saint-Simon. Bruxelles: Presses universitaires Saint-Louis Bruxelles, 1981. https://doi.org/10.4000/books.pusl.8340.

De Waelhens, Alphonse. « Chapitre IV. Madame de Saint-Simon ». Le duc de Saint-Simon, Presses universitaires Saint-Louis Bruxelles, 1981, https://doi.org/10.4000/books.pusl.8340.

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De Waelhens, Alphonse. Le duc de Saint-Simon. Bruxelles: Presses universitaires Saint-Louis Bruxelles, 1981. https://doi.org/10.4000/books.pusl.8304.

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