Chapitre IV. La draperie, la toilerie et les foires en Hainaut

1 ADN, B 1687, f. 61 r.

2 M.-A. ARNOULD, La ville de Chièvres et sa draperie (XIV^e-XVI^e siècles), dans Bulletin scientifique de l’Institut supérieur de commerce de la province de Hainaut, II, 1954, p. 48.

3 H. LAURENT, Un grand commerce d’exportation au moyen âge. La draperie des Pays-Bas en France et dans les pays méditerranéens (XII^e-XV^e siècle), Paris-Liège, 1935, pp. 205-206. R. VAN UYTVEN, La Flandre et le Brabant, « terres de promission » sous les ducs de Bourgogne ? dans RN, XLIII, 1961, pp. 292-296. H. PIRENNE, Une crise industrielle au XVI^e siècle (La draperie urbaine et la « nouvelle draperie » en Flandre), dans Bulletins de la Classe des lettres et des sciences morales et politiques et de la Classe des beaux-arts de l’Académie royale de Belgique, 1905, pp. 489-521 ; à compléter et rectifier par E. COORNAERT, Draperies rurales, draperies urbaines. L’évolution de l’industrie flamande au moyen âge et au XVI^e siècle, dans RBPH, XXVIII, 1950, pp. 59-96. Cf. aussi J. H. MUNRO, Monetary contraction and industrial change in the late-medieval Low Countries, 880-1500..., éd. N. J. MAYHEW, Oxford, 1979, pp. 118-122, 135 (n. 95).

4 L. VERRIEST, La draperie d’Ath, des origines au XVIII^e siècle, dans ACAA, XXIX, 1943, pp. 2-3. A. VERHULST, La laine indigène dans les anciens Pays-Bas entre le XII^e et le XVII^e siècle. Mise en œuvre industrielle, production et commerce, dans Revue historique, CCXLVIII, 1972, pp. 296, 322. Pour Ath : VERRIEST, op. cit., pp. 1-104 ; pour Chièvres : ARNOULD, op. cit., pp. 71-75 ; pour Valenciennes : Abbé CAPPLIEZ, Histoire des métiers de Valenciennes et de leurs saints patrons, Valenciennes, 1893, pp. 165-180 (drapiers), 194-199 (sayetteurs), 200-204 (teinturiers), et LAURENT, op. cit., passim (avant 1384).

5 M.-A. ARNOULD, Les créations de draperies en Hainaut à la fin du moyen âge, dans RN, LI, 1969, p. 130. VERRIEST, op. cit., pp. 4, 44-46, 51-52 ; G. MONSEUR, Les finances de la ville d’Ath au XV^e siècle, dans ACAA, XL, 1963, pp. 31-32 ; LAURENT, op. cit., p. XIII. VERHULST, op. cit., pp. 288-289.

6 Cf. infra : Pont-sur-Sambre.

7 E. FOURDIN, Priviléges des drapiers de la ville d’Ath : 22 avril 1461, dans BCHR, 3^e série, IX, 1867, p. 217 (charte des châtelain, échevins et conseil d’Ath).

8 L. DEVILLERS, Cartulaire des comtes de Hainaut..., V, p. 108. En 1480, le métier des détaillants de draps et chaussetiers de Valenciennes, « soubz lequel mestier pluiseurs se vivoient et entretenoient et en grant nombre de personnes », est qualifié d’« ung des principaulx membres de nostre ditte ville » : BMV, ms. 676, f. 22 v.

9 VERRIEST, La draperie d’Ath..., pp. 7 sq. ARNOULD, La ville de Chièvres..., pp. 71-74. CAPPLIEZ, Histoire des métiers de Valenciennes..., pp. 194-195. Pour la sayetterie à Mons, cf. infra.

10 DEVILLERS, Cartulaire des comtes de Hainaut..., III, pp. 294-296.

11 Treize commissaires, créés par les écbevins, composant l’administration de la Halle basse, ou juridiction propre de la draperie valenciennoise (qui règle notamment les différends entre corporations en rapport avec le travail du drap) ; cf. L. CELLIER, Une commune flamande. Recherches sur les institutions politiques de la ville de Valenciennes, dans Mém. hist. sur l’arrond. de Valenciennes..., III, 1873, pp. 39-40, 126-129.

12 DEVILLERS, Cartulaire..., V, pp. 107-108 (21 avril 1430).

13 1403, 1413 et 1423 : DEVILLERS, op. cit., III, p. 296 ; 1433 (6 avril ?) et 1443 (11 mars) : J.-M. CAUCHIES, Liste chronologique provisoire des ordonnances de Philippe le Bon..., dans BCRALO, XXVI, 1975, pp. 92 (n^o 112) et 99 (n^o 140).

14 BMV, ms. 741, p. 410 (mention : 22 février 1475). Selon le mémorialiste Jean Cocqueau, les gens du Quesnoy — à la requête de leur dame, la douairière Marguerite d’York — auraient bénéficié d’un régime d’exception : Philippe le Beau, les 8 juin 1495 et 3 novembre 1500, les aurait autorisés à faire teindre ou vendre dans la cité de l’Escaut des sayes fabriquées chez eux, nonobstant tous bans contraires des autorités locales : AEM, ms. 89, II, pp. 466-467.

15 1447 : éditée par J. DEWERT, Charte de la confrérie de Saint-Hubert, dans ACAA, VII, 1921, pp. 66-78. 1461 : éditée par FOURDIN, Priviléges des drapiers..., pp. 217-234. 1481 : mentionnée par J. DEWERT, Histoire de la ville d’Ath, Renaix, 1903, p. 84 (sans référence) ; cf. aussi VERRIEST, La draperie d’Ath..., p. 6 (qui ne l’a pas retrouvée), et M. VAN HAUDENARD, La draperie aux pays d’Ath, de Chièvres et de Lessines, dans La Vie wallonne, X, 1929-30, p. 43. À propos de confrérie de métier, association de travailleurs mus par des préoccupations religieuses, cf. G. ESPINAS, Groupe économique, groupe religieux : les tisserands de Valenciennes au XIV^e siècle, dans Annales d’histoire économique et sociale, II, 1930, pp. 48-63.

16 L. DEVILLERS, Inventaire analytique des archives de la ville de Mons, I, Mons, 1882, p. 234.

17 AEM, cart. 41, f. 187 V.-196 r. Une autre ordonnance baillivale, non datée, postérieure (de peu) à celle-là, est qualifiée de « moderation, esclarchissement et ampliation » et est justifiée en ces termes : « Sur remonstrance et doleance faite a monseigneur le grant bailli de Haynnau, que ou mestier et marchandise de la sayeterie de ceste ville de Mons y avoit desreglance et grant obscureté en aucuns articles des provisions et ampliations ci devant faites et mise sus... » (ibidf. 196 V.-199 r.).

18 Ibid., f. 187 v., 191 r.

19 C’est-à-dire hors de laquelle il est défendu de draper, à moins d’une certaine distance (Ath bénéficiait de cette prérogative depuis 1328 : VERRIEST, Draperie d’Ath, p. 14).

20 FOURDIN, op. cit., pp. 231-232. VERRIEST, op. cit., p. 40, Cf. l’ordonnance de 1403 pour Valenciennes (même norme dans celles de 1413, 1423... ?) : « aulcun drap forain a moindre prix de XVIII sols tournois » (DEVILLERS, Cartulaire..., III, p. 296). En 1483, cette ville soutient un procès, au Grand Conseil de Maximilien, contre le prévôt-le-comte, au sujet des « taintures en noir de caudiere » de saies de fabrication locale : AVV, C¹ 52, f. 122 v.

21 AEM, cart. 41, f. 194 r.-v.

22 AVM, charte 361 (5 août 1458). À Enghien par exemple, le comte de Saint-Pol, seigneur du lieu, prohibe la vente de draps fabriqués hors de la ville : E. MATTHIEU, Histoire de la ville d’Enghien, réimp., Bruxelles, 1974, p. 406. À Valenciennes, un procès met aux prises devant le magistrat puis, en appel, devant le Grand Conseil de Maximilien et Marie, le métier des détaillants de draps et chaussetiers d’une part, les doyen et jurés de la draperie d’autre part : les besoins du commerce surpassant le rythme de la production locale (manque de matière première : la laine), les premiers veulent importer du drap étranger pour le vendre en ville, ce à quoi les seconds s’opposent formellement : BMV, ms. 676, f. 21 r.-26 v. (12 mars 1480).

23 FOURDIN, op. cit., p. 232.

24 AEM, cart. 41, f. 196 v,-197 r.

25 AVLille, AA 91/1669 (corriger, dans CAUCHIES, Liste chronologique..., p. 135, n^o 257, « toiles » en « laines et draps »). Parmi les produits défendus, l’édit cite le « noir de caudière » (noir peu estimé obtenu par décoction d’écorces et moulée, c’est-à-dire poussière de meule à aiguiser), l’orseille (plante de côtes rocheuses d’où l’on extrait un principe colorant rouge ou violet : manque de solidité), le bois de brésil (bois de teinture, importé, à l’époque, du Levant, et donnant un ton rose)... : cf. à ce sujet G. DE POERCK, La draperie médiévale en Flandre et en Artois. Technique et terminologie, I, Bruges, 1951, pp. 150 sq. (pour les produits cités ci-avant : pp. 179-182, 192-193, ainsi que le t. II, p. 134) ; les règlements, rappelle l’édit — mais des teinturiers en font fi —, imposent d’« asseoir » d’abord un pied (c’est-à-dire un premier traitement du textile) de guède (plante fournissant le principe colorant bleu dénommé indigotine) pour préparer le tissu à sa teinture définitive, en rouge (garance), jaune ou une autre couleur : on sait en effet que ce procédé garantit la qualité du produit. Cf. DE POERCK, op. cit., I, pp. 193-194 ; M.-R. THIELEMANS, Bourgogne et Angleterre. Relations politiques et économiques entre les Pays-Bas bourguignons et l'Angleterre (1435-1467), Bruxelles, 1966, pp. 233-236 ; G. ASAERT, Handel in kleurstoffen op de Antwerpse markt tijdens de XV^e eeuw, dans BMGN, LXXXVIII, 1973, pp. 377-402 (à propos de garance et de guède).

26 F. VINCHANT, Annales de la province et comté du Hainaut, IV, Mons, 1851, p. 192. CAUCHIES, Liste chronologique, p. 102, n^o 153 (sur l’incendie : ibid., pp. 98-100). Vinchant souligne la prospérité de ce centre drapier. Philippe le Bon y instaure en même temps deux franches foires : cf. infra. J. DUVIVIER, Le Quesnoy. Ses annales. Ses sièges. Ses fortifications, Lille, 1934, p. 41, situe l’octroi (sans fournir de référence) en 1457 : pourquoi ? parce que le duc de Bourgogne a séjourné au Quesnoy cette année-là (fin novembre-début décembre : H. VANDER LINDEN, Itinéraires de Philippe le Bon, duc de Bourgogne (1419-1467)... Bruxelles, 1940, pp. 378-379) ? Cette confusion manifeste est entretenue par G. SIVERY, La fin de la guerre de Cent ans et les malheurs du Hainaut, dans Revue d’histoire économique et sociale, LII, 1974, p. 323.

27 AEM, ms. 153, f. 199 r.-200 v. Texte édité dans nos annexes, III. « Tant par gherres, courses et passages de gens d’armes comme par mortalitéz » : allusion grossie à des raids d’« écorcheurs » (qui de fait ont atteint Pont-sur-Sambre au printemps de 1441 : J.-M. CAUCHIES, Les « écorcheurs » en Hainaut (1437-1445), dans Revue belge d’histoire militaire, XX, 1974, p. 326, n. 54) et à la famine de 1437/39 (cf. à ce sujet 2^e partie, ch. II : « Les céréales ») ?

28 En même temps, deux franches foires : cf. infra. C’est sans doute spécialement à la draperie de Pont-sur-Sambre que le conseil de ville de Mons fait allusion le 6 décembre 1444, en mentionnant « le drapperie dez villes monseigneur le canchelier » : AVM, 1296, f. 208 r. (le duc a demandé que ses tissus puissent être mis en vente à Mons ; même demande, simultanée, pour les draperies des « villes » des seigneurs de Croy et d’Antoing — vraisemblablement Chièvres et Antoing : Philippe favorise des bourgs par bienveillance pour leurs maîtres, grands serviteurs de l’Etat).

29 Sur l’initiative arrageoise de Louis XI (« essai de constitution, sur les confins du royaume, d’un groupe ethnique français destiné à remplacer une population jugée hostile à la cause royale »), vouée à l’échec après le traité de paix de décembre 1482 avec Maximilien, cf. R. GANDILHON, Politique économique de Louis XI, Paris, 1941, pp. 121-135 ; E. MAUGIS, La saieterie à Amiens (1480-1587), dans Vierteljahrschrift für Social-und Wirtschaftgeschichte, V, 1907, pp. 1-2 ; M. VANHAECK, Histoire de la sayetterie à Lille, I, Lille, 1910 (= Société d’études de la province de Cambrai. Mémoires, t. XVI), pp. 12-14. COORNAERT, Draperies rurales, draperies urbaines..., p. 81, mentionne Lille et Amiens, mais ne cite Mons que pour le XVI^e siècle.

30 AVM, 1297, f. 433 v., 434 v. (4 et 9 août 1481).

31 DEVILLERS, Inventaire analytique des archives de la ville de Mons, I, pp. 232-234. Quelques jours plus tard, le conseil de ville décide, en exécution de l’acte du 1^er octobre, d’inviter le grand bailli et le Conseil de Hainaut à fixer les « loix, ordonnances et estatuz » de la sayetterie montoise : AVM, 1297, f. 437 r. ; mass. 354, f. 50 v.-51 r.

32 Cf. des mentions de neuf et sept sayetteurs en 1481/82 : AVM, mass. 355, f. 69 r., 69 v., 71 r. ; l’ordonnance de juin 1498 parle du « petit nombre des sayeteurs a Mons lors » (vers 1482) mais, pour l’époque présente, de l’« augmentation de la marchandise de sayeterie dont grans nombres de gens se vivent... » : AEM, cart. 41, f. 189 v., 195 r.

33 AVM, 1297, f. 440 v. ; f. 442 V.-443 r. (5 janvier 1482 : les « jurés de la paix », maire et échevins du Quesnoy prétendent avoir obtenu de feu Charles le Hardi — texte non retrouvé — le monopole de la teinture au « noir de caudière » en Hainaut, à la mode arrageoise) ; AVM, mass. 355, f. 55 r., 70 v. ; 1297, f. 261 V.-262 r. (7 et 18 octobre 1494). Le prestige de la vénérable sayetterie d’Arras reste grand puisqu’il faut défendre à des marchands montois de marquer leurs sayes aux armes d’Arras, comme si elles y étaient fabriquées, dans l’espoir, sans doute, de leur conférer une valeur supplémentaire : AEM, cart. 41, f. 198 v.

34 On dispose pour la toilerie dans nos régions de ce qui fait encore défaut pour la draperie, à savoir une étude d’ensemble, qui ne néglige pas les origines et les progrès antémodernes du secteur : E. SABBE, De Belgische vlasnijverheid I. De Zuidnederlandsche vlasnijverheid tot het verdrag van Utrecht (1713), Bruges, 1943. Cf. aussi un important compte rendu critique de cet ouvrage : J. A. VAN HOUTTE, De Zuidnederlandsche vlasnijverheid tot de XVIII^e eeuw. Kanttekeningen bij een onlangs verschenen studie, dans RBPH, XXVI, 1948, pp. 741-755. A compléter, pour quelques données, par R. VAN UYTVEN, Een statistische bijdrage tot de geschiedenis van de linneninvoer in Engeland in de laatste jaren der XIV^de eeuw, in het bijzonder van uit de Nederlanden, dans Bijdragen tot de geschiedenis inzonderheid van het oud hertogdom Brabant, 3^e série, XIII, 1961, pp. 31-41.

35 SABBE, op. cit., pp. 95, 169. En Flandre prédomine, au contraire, une organisation commerciale mixte, mi-urbaine mi-rurale.

36 SABBE, op. cit., pp. 80-88. Pour tout ce qui concerne la toilerie du Hainaut aux XIV^e-XV^e siècles, son implantation, ses caractères, cf. ibid., pp. 89-116.

37 SABBE, op. cit., pp. 99-100, 112. Les pièces doivent être toutes d’une longueur et d’une largeur imposées, tissées d’un bon fil, sans inégalités dans l’épaisseur, puis estampillées légalement par les « rewards » avant d’être mises en vente sur quelque marché : ibid., pp. 100-102.

38 « La plus grande marchandise du pays de Haynnau, qui est de toilles, se widoit en Angleterre », note un compte de 1465/66 : ADN, B 10431, f. 33 r.

39 Ath, Lessines, Enghien, Acren, Soignies, Braine-le-Comte.

40 ADN, B 10395, f. 54 r. Autre réunion, avec les principaux officiers hainuyers, en mai suivant : ibid., f. 35 v.

41 SABBE, op. cit., pp. 87, 128, 165-166. VAN HOUTTE, op. cit., p. 743. L’édit flamand est d’ailleurs loin de faire l’unanimité dans le comté ; les partisans les plus convaincus en sont les grandes cités, telles Gand, dont le rôle centralisateur dans le commerce toilier flamand ira croissant dans le courant du XV^e siècle. Les textes de 1418 et de 1430 sont malheureusement perdus : seules des mentions du temps les ont fait connaître à E. Sabbe.

42 H. J. SMIT, Bronnen tot de geschiedenis van den bandel met Engeland, Schotland en lerland, I^ste deel : 1150-1485, 1, La Haye, 1928, p. 627, η. 1. SABBE, op. cit., pp. 114, 134-135, 166.

43 « L’ordonnance et provision mise subz pour le fait de le marchandise des toilles, qui faitte s’estoit a le remonstrance des marchans d’Engleterre, pour les deffaultes que trouvet y avoient » : ADN, B 10395, f. 59 v. (édit connu par cette seule mention : CAUCHIES, Liste chronologique..., p. 70, n^o 44). Sur l’objet possible des reproches formulés, cf. n. 46 ci-dessous.

44 ADN, B 10396, f. 46 v.-47 r. ; B 10397, f. 38 r.-v. AVM, 1296, f. 93 r., et L. DEVILLERS, Particularités curieuses sur Jacqueline, duchesse de Bavière, comtesse de Hainaut..., II, Mons, 1879, p. 155 (ville de Mons : conseils des 2 et 11 octobre 1432).

45 ADN, B 10402, f. 36 v.

46 SABBE, op. cit., pp. 114-115. « Il fu leu lettres venans de le ville d’Anvers, se complaindant que as toilles que les marchans de ceste ville [de Mons] font mener en Anvers, on les trueve plus estroittes et plus courtes qu’il n'apartient ; en quoy faisant les marchans Engléz se truevent interesséz, requerant provision sur ce, ou besoing sera de les rebouter » : AVM, 1298, f. 365 v. (conseil de ville de Mons, du 16 juillet 1502).

47 Par exemple à Middelbourg (Zélande). CAUCHIES, op. cit., p. 104, n^o 159.

48 ADN, B 10425, f. 56 r., 58 r.-v. (1460). VINCHANT, Annales de la province et comté du Hainaut, IV, p. 253 (à propos d’un privilège athois de 1458 : cf. infra), cite la France, l’Angleterre, l’Espagne, l’Allemagne et l’Italie (puis il ajoute : « et parmy [toute] la chrestienneté ») comme « royaumes » importateurs de nos toiles.

49 Ordonnance perdue, antérieure au 14 octobre 1446 : CAUCHIES, op. cit., p. 104, n^o 160. Pour Mons : AVM, 1296, f. 217 v. (conseil du 27 décembre 1445 ; cf. aussi mass. 320, f. 35 v. : fourniture en janvier 1447 par un serrurier montois de deux « enseignes » et d’une aune de fer, « pour servir a ensaignier et justefiier le larghece des petittes toillettes, que on avoit nouvellement ordonnet a porter ensaigne a cause des deffaultes que on avoit trouvet en celli marchandise » — de même en 1418/19 : SABBE, De Belgische vlasnijverheid..., p. 100, n. 2 et 4) ; ban communal publié le 25 novembre 1446 : AVM, 1248, f. 168 r. Pour Valenciennes : cf. A. MALOTET, L’industrie et le commerce des toiles fines à Valenciennes dans les temps modernes, dans RN, I, 1910, pp. 281-320, et V. PREVOT, Une grande industrie d’exportation. L’industrie linière dans le Nord de la France sous l'Ancien Régime, dans RN, XXXIX, 1957, pp. 205-226 (seules les pp. 205-208 concernent l’époque antérieure au XVI^e siècle). Pour Soignies : A. DEMEULDRE, Les bans de police et les chartes de la draperie de la ville de Soignies, dans ACAS, IV, 1909, pp. 41-43 (« C’est le ban des toilles et des filles et lins » : deuxième moitié du XV^e siècle).

50 Mars 1431 (convocation) : ADN, B 10395, f. 54 r. (n. 39 ci-dessus) ; août 1431 (ordonnance) : ibid., f. 59 v. ; mars 1432 (demande d’information) : B 10396, f. 46 v.-47 r. ; septembre 1432 (mandement d’exécution) : B 10397, f. 38 r.-v. ; mars 1460 (idem) : B 10425, f. 56 r. ; juin 1460 (convocation) : ibid., f. 58 r.-v. Y ajouter : VINCHANT, loc. cit.

51 En outre, le bailli d’Irchonwelz (aux portes d’Ath) est cité en août 1431 (le village d’Irchonwelz possède une blanchisserie, ou « curoir », pour les toiles d’Ath et du voisinage : SABBE, op. cit., p. 104).

52 Ath : J. DEWERT, Les toiliers d’Ath, dans ACAA, VI, 1920, pp. 43-71 (la plus grande partie de cet article concerne le XIX^e siècle) ; charte de confrérie des châtelain, maire, échevins et conseillers en 1492 (ratification, par le grand bailli de Hainaut, en 1493) : ibid., pp. 45-49. Lessines : M.-A. GROULT, L’hôpital Notre-Dame à la Rose de Lessines, de sa fondation au XVI^e siècle (1243-1500), dans ACAA, XXXIV, 1950, pp. 16-17 ; charte de confrérie des bailli, maire et échevins pour les tisserands de toile en 1447 : V.-J. GUIGNIES, Histoire de la ville de Lessines, réimp., Bruxelles, 1975, p. 190. Chièvres (toilerie mentionnée dès la fin du XIV^e siècle) : ARNOULD, La ville de Chièvres et sa draperie..., p. 70.

53 Intervention possible (mais non prouvée) en faveur d’un troisième bourg, Enghien, et de son commerce de la toile, à la demande de la comtesse de Saint-Pol, dame du lieu (1441) : ADN, B 10405, f. 46 v. (?).

54 Cf. n. 58 infra.

55 Les péripéties de la rivalité entre les deux bourgs sont narrées en détail par E. ROLAND, Le marché des toiles à Soignies et à Braine-le-Comte, dans ACAS, XVI, 1956, pp. 7-15. Cf. aussi SABBE, De Belgische vlasnijverheid..., pp. 96-98 (rivalités entre Braine-le-Comte et Soignies, entre Enghien et Braine-le-Comte).

56 En vertu, sans doute, du dernier octroi connu, celui de Jean IV en 1418 : ROLAND, op. cit., p. 15.

57 AEM, AL, P 418, f. 14 v. (mass. Soignies, 1437/38). Cf. ROLAND, op. cit., pp. 16-17.

58 Le duc, par cet acte, aurait d’ailleurs limité (pour des raisons fiscales) la vente des toiles de tout le Hainaut aux villes « qui nuement luy apertenoient », Braine « et autres ses villes », où il est seigneur direct. Privilège perdu, mentionné dans une supplique adressée en 1612 aux archiducs Albert et Isabelle par le receveur domanial de Braine, où le marché toilier, une fois encore, a été « mis a neant » au cours des guerres du XVI^e siècle : ROLAND, op. cit., p. 23. Cf. aussi CAUCHIES, Liste chronologique..., pp. 96-97 (n^o 128).

59 Même source : ROLAND, op. cit., pp. 23-24.

60 Le privilège athois de 1458 est malheureusement perdu. Nous avons vainement tenté d’en retrouver le texte. C’est VINCHANT, Annales du pays et comté du Hainaut, IV, p. 253, qui en fournit la relation la plus précise. Nous signalons ailleurs quantité d’autres travaux s’y référant, le plus souvent d’après cet annaliste : Liste chronologique..., p. 130, n. 181.

61 C. J. BERTRAND, Histoire de la ville d’Ath documentée par ses archives, réimp., Bruxelles, 1975, p. 362. Cf. par exemple, en 1497, un litige, résolu à l’amiable, entre les échevins d’Ath et de Mons, touchant la perception d’une taxe sur les achats de toile, par des marchands de Mons et d’ailleurs, au marché athois : AVA, mass. 1497/98, f. 91 v.-92 r. (maintien de la taxe). Dans les quelques lignes qu’il consacre à la ville d’Ath, L. GUICCIARDIN, Description de touts les Pays-Bas, autrement appeliez la Germanie inferieure, ou Basse Allemagne, éd. rev. aug., Calais, 1609, p. 443, met surtout l'accent sur la prospérité de l’« estape » toilière.

62 « ... car Testaple des dites toilles qui soloit estre au dit Mons est comme toutte allee a nient » (1472/73) : SABBE, op. cit., p. 105. Nombre de tisserands et de marchands, pour limiter frais et formalités, préfèrent en effet mener directement leurs toiles au marché athois, par lequel elles devront de toute manière transiter.

63 Acte de Philippe le Beau pour Braine-le-Comte : supra. La dernière ordonnance d’intérêt général sur les toiles (teneur précise indéterminée), publiée en Hainaut, date — à notre connaissance — d’août-septembre 1457 : CAUCHIES, op. cit., p. 124 (n^o 221).

64 SABBE, op. cit., p. 96, souligne combien l’âpre rivalité des villes toilières devait porter préjudice à l’industrie textile hainuyère.

65 GUIGNIES, Histoire de la ville de Lessines, pp. 319-321 (requête à l’empereur, 1527). SABBE, op. cit., pp. 105-106.

66 Cf. infra.

67 P. HUVELIN, Essai historique sur le droit des marchés et des foires, Paris, 1897, pp. 26-30.

68 Foire annuelle à Chièvres, bourg hainuyer, par exemple : M.-A. ARNOULD, La ville de Chièvres et sa draperie (XIV^e-XVI^e siècles), dans Bulletin scientifique de l’Institut supérieur de commerce de la province de Hainaut, II, 1954, p. 53.

69 J. A. VAN HOUTTE, Les foires dans la Belgique ancienne, dans Recueils de la Société Jean Bodin. V — La foire, Bruxelles, 1953, pp. 178-180. « Conduit des foires » : HUVELIN, op. cit., pp. 360-382 ; S. POIGNANT, La foire de Lille. Contribution à l’étude des foires flamandes au moyen âge, Lille, 1932, pp. 63-71. « Franchise d’arrêt » et suspension du droit de représailles : HUVELIN, op. cit., pp. 441 (« les marchands doivent être garantis absolument, dans leur personne et dans leurs biens, contre les rigueurs même légitimes du droit commun »)-466 ; POIGNANT, op. cit., pp. 71-80.

70 ADN, B 1708, f. 49 v.-50 r.

71 VAN HOUTTE, op. cit., pp. 183, 189. POIGNANT, op. cit., pp. 35-58, fournit un relevé — incomplet — des foires flamandes : à côté des cinq grandes foires (Thourout, Bruges, Ypres, Lessines, Lille), elle en dénombre une quinzaine d’autres, toutes n’ayant cependant pas tenu simultanément leurs assises.

72 Ath, Avesnes, Bavay, Chièvres, Enghien, Landrecies, Lessines, Maubeuge, Le Quesnoy et Saint-Ghislain ; Lens, Pommerœul, Pont-sur-Sambre, Wattripont et Trélon.

73 DEVILLERS, Cartulaire des comtes de Hainaut..., IV, pp. 500-503. Jean IV de Brabant (décembre 1422) a légiféré en faveur d’Enghien comme comte de Hainaut (texte perdu). Jean de Bavière (3 mai 1424), ex-élu de Liège, le fait à titre de « fils et successeur des pays de Haynnau, Hollande et Zeelande » (il est fils et frère des défunts comtes Aubert et Guillaume IV de Bavière). Philippe le Bon, qui n’accédera en fait au gouvernement du Hainaut qu’en 1427, après la mort de Jean IV, ne peut se prévaloir ici que de la qualité d’héritier désigné des droits de son oncle de Bavière, décédé le 6 janvier 1425 (sur les prétentions de Jean de Bavière, soutenues par l’empereur Sigismond, cf. DEVILLERS, op. cit., IV, pp. XVII sq., et R. VAUGHAN, Philip the Good, pp. 32-36 ; sur les droits hérités par Philippe : ibid., pp. 35, 37). Sur Pierre de Luxembourg : MATTHIEU, Histoire de la ville d’Enghien, pp. 105-110 ; ajoutons que ce seigneur, soutien fidèle de Jean IV contre son épouse Jacqueline de Bavière, allait être désigné, en 1426, comme gouverneur du comté de Hainaut : DEVILLERS, op. cit., IV, pp. 550-551. On peut supposer que le duc de Bourgogne, « étoile » montante sur la scène politique hainuyere du moment, a voulu, dès juillet 1425, récompenser chez Pierre de Luxembourg les services rendus à la cause de son cousin de Brabant pendant les hostilités clôturées, en juin, par le traité de Douai ; en outre, la délivrance d’un tel privilège lui fournit une occasion, parmi d’autres, d’affermir son autorité de fait dans le comté (cf. DEVILLERS, op. cit., IV, p. XL : « En réalité, c’était le duc de Bourgogne qui régnait... Grâce à la faiblesse de Jean IV, il allait désormais diriger les affaires de ce pays »). Devenu mambour en Hainaut, Philippe aurait d’ailleurs, le 24 septembre 1428, ratifié derechef à ce titre les privilèges de Jean IV et de Jean de Bavière : Y. DELANNOY, A propos d’un privilège de juridiction octroyé à la seigneurie d’Enghien, dans ACAE, XVI, 1971, p. 215 (note d’A. ROEYKENS).

74 ADN, B 1689, f. 17 v.-18 v. Sur Gérard de Ville : E. de PRELLE de la NIEPPE, Epitaphes et armoiries recueillies dans des églises du Hainaut, dans ACAM, XXIV, 1895, p. 186. Sur la portée, souvent honorifique et occasionnelle, de la dignité de « conseiller et chambellan », cf. J. VAN ROMPAEY, De Grote Raad van de hertogen van Boergondië en het Parlement van Mechelen, Bruxelles, 1973, p. 155. L’aïeul de Gérard, quand il avait obtenu personnellement de la comtesse Marguerite d’Avesnes la concession de 1354, était bailli de Hainaut : DEVILLERS, Cartulaire des comtes de Hainaut..., I, Bruxelles, 1881, p. 422 (cf. M. BRUCHET, Archives départementales du Nord. Répertoire numérique. Série B (Chambre des comptes de Lille), I, Lille, 1921, p. 237 ; G.H. GONDRY, Mémoire historique sur les grands baillis de Hainaut, dans MPSSALH, 4^e série, X, 1888, p. 68 ; E. PONCELET, Ville (Gérard de), dans BN, XXVI, 1936-1938, col. 753-755).

75 ADN, B 1708, f. 49 v.-50 r.

76 AEM, ms. 153, f. 199 r.-200 v. (« euv [sic] consideration de grans, hauts, notables et leaulx services que nostre dict chanchellier, seigneur de la ditte ville de Pons, nous a faict par ci devant et faict de jour en jour... ») ; annexe III.

77 Ibid., f.199 r. ADN, B 1703, f. 69 r. Ch. DEHAISNES, Etude sur les registres des chartes de l’Audience conservés dans l’ancienne Chambre des comptes de Lille. Guerres et pillages, crimes et malheurs, mœurs et usages, dans les Pays-Bas, du XIV^e au XVII^e siècle, dans Mém. Soc. Sc., Agric. et Arts Lille, 4^e série, I, 1876, p. 401, et A. JENNEPIN, Histoire de la ville de Maubeuge jusqu’en 1790, II, Maubeuge, 1909, pp. 459-460 (les chartes et privilèges de Maubeuge, brûlée par les Français en 1478, avaient péri dans l’incendie). A. LEBEAU, Précis de l'histoire d’Avesnes, Avesnes, 1835, p. 106 (Avesnes, à présent « cheute en totalle desolation, ruine et depopulation », a été pillée et brûlée deux fois par les Français). ADN, B 1708, f. 49 v.-50 r.

78 Destruction de Lessines (1453) par des bandes flamandes pendant la révolte de Gand : GUIGNIES, Histoire de la ville de Lessines, p. 204 ; R. WELLENS, Le Hainaut et la révolte gantoise de 1452-1453, dans MPSSALH, LXXXI, 1967, p. 64. Incendie fortuit à Chièvres (1459) : VINCHANT, Annales du pays et comté du Hainaut, IV, p. 156 ; cf. ARNOULD, La ville de Chièvres..., p. 80. De même au Quesnoy : n. 26 supra.

79 ADN, B 1687, f. 61 r. E. FOURDIN, La procession et la foire communales d’Ath. Notice historique, dans ACAM, IX, 1869, p. 42 ; cf. à ce propos HUVELIN, Essai historique sur le droit des marchés et des foires, pp. 46, 157-158 (n. 3), qui relève que « la lutte au sujet de la foire du dimanche divisa pendant tout le moyen âge l’Église et les marchands ». C’est sans doute pour un motif religieux identique que l’on envisage un moment à Mons — en 1458 aussi — de faire retarder d’un jour par le prince la foire traditionnelle de la Toussaint, grande fête du calendrier liturgique ; le conseil de ville y rechigne, « car le fieste estoit anchienne et francque, et que grandement poroit touchier a le ville, aussi que on avoit veu et veoit le fieste de Brugelettes par le avoir muee y estre grandement amenrie » (crainte de la nouveauté, force de l’habitude...) : AVM, 1296, f. 368 v. Dans un autre ordre d’idées, on voit les Montois, en 1486, protester contre l’octroi d’une foire par Maximilien à la ville de Bruxelles, à la date du 17 octobre, trop proche à leur sens de leur « feste » de la Toussaint (cf. A. HENNE & A. WAUTERS, Histoire de la ville de Bruxelles, nouv. éd., I, Bruxelles, 1968, p. 300) : L. DEVILLERS, Le Hainaut sous la régence de Maximilien d’Autriche ; deuxième partie : 1486-1488, dans BCRH, 4^e série, XIV, pp. 227-228 ; AVM, mass. 359, f. 71 v.-72 r., et mass. 360, f. 49 r.

80 AEM, ms. 153, f. 199 r. (deux foires d’un jour ; cf. annexe III). LEBEAU, Précis..., p. 107. ADN, B 1687, f. 60 v. DEVILLERS, Cartulaire..., V, p. 299.

81 DEVILLERS, Cartulaire..., IV, p. 501 (Enghien, 1424/25). Un sauf-conduit ducal pour la foire d’Ypres de 1427, publié en Hainaut, exclut tous ennemis du prince, gens bannis de ses Etats ou en fuite : DEVILLERS, op. cit., IV, p. 575 (de même pour la foire de Lens en 1447 : ADN, B 1687, f. 60 v. ; pour celle d’Avesnes : LEBEAU, op. cit., p. 108 ;...). Un sauf-conduit analogue pour la foire de Courtrai, apporté à Mons en août 1464 (AVM, mass. 337, f. 23 v.), exclut « comme habandonnéz » tous habitants des pays de Liège et comté de Looz (alors en révolte contre leur prince-évêque Louis de Bourbon, soutenu par son oncle de Bourgogne) : AVM, 1296, f. 436 r. À Pont-sur-Sambre, les individus coupables d’un meurtre ou d’un viol ne peuvent en aucune façon bénéficier de la franchise des deux foires annuelles : AEM, ms. 153, f. 199 r. (annexe III).

82 DEVILLERS, op. cit., IV, p. 501 (Enghien, 1424/25) ; ibid., V, p. 299 (Bavay, 1434) ; ADN, B 1687, f. 60 v. (Lens, 1447/58) ; FOURDIN, La procession..., p. 69 (Ath, 1451) ; LEBEAU, op. cit., p. 108 (Avesnes, 1494) ; ADN, B 1708, f. 50 r. (Trélon, 1494) ;...

83 DEVILLERS, op. cit., V, p. 299 ; AEM, ms. 153, f. 199 r. ; FOURDIN, La procession..., p. 69 ; DEHAISNES, Etude sur les registres des chartes de l’Audience..., p. 403.

84 DEVILLERS, loc. cit. ; FOURDIN, op. cit., p. 68 ; GUIGNIES, Histoire de la ville de Lessines, p. 204 ; DEHAISNES, op. cit., p. 402.

85 ADN, B 1687, f. 60 v. ; GUIGNIES, loc. cit. ; LEBEAU, op. cit., p. 108 ; ADN, B 1708, f. 50 r. ; DEVILLERS, Cartulaire..., IV, p. 501.

86 DEVILLERS, loc. cit. Plusieurs autres octrois relevés ne fournissent pas d’indication explicite sur la durée de la franchise des foires et marchés qu’ils instaurent ou restaurent, tandis que d’autres encore ne nous sont connus que par des mentions trop laconiques.

87 L. GILLIODTS-VAN SEVEREN, Inventaire des archives de la ville de Bruges..., VI, Bruges, 1876, p. 435 (3 décembre 1498 ; mentions de publication à Mons et Valenciennes : ibid., p. 436). Certaines grandes foires avaient d’ailleurs tendance à faire l’objet de prorogations excessives (à ce sujet, cf. VAN HOUTTE, Les foires dans la Belgique ancienne, pp. 192-193 : Philippe le Beau, en 1498, avait été amené à imposer « que les frances foires d’Anvers et de Berghes [Bergen-op-Zoom, en Brabant] ne pourront doresenavant durer ne estre tenuz plus longuement que pour le temps et terme contenu et specifié és anchiennes lettres et chartes de l’institucion d’icelles foires, et que les dis d’Anvers et de Berghes ne pourront proroger les dittes foires oultre le dit terme d’ancienneté a ce ordonné » (AGR, CC 20392, f. 7 v.). Franchise à la foire de février-mars à Ypres : quinze jours avant, quinze jours après (1426/27 : DEVILLERS, Cartulaire..., IV, pp. 574-575).

88 Par exemple à Saint-Ghislain, où l’abbé du monastère local, seigneur de la ville, et le massard communal obtiennent de l’archiduc Philippe le Beau, en 1497/98, « les franchises de deux foires déjà établies depuis longtemps » : P. BAUDRY, Annales de l’abbaye de Saint-Ghislain, dans de REIFFENBERG, Monuments pour servir à l’histoire des provinces de Namur, de Hainaut et de Luxembourg, VIII, Bruxelles, 1848, p. 600.

89 ADN, B 1689, f. 17 v.-18 r. (et DEVILLERS, Cartulaire des comtes de Hainaut..., I, pp. 422-423).

90 ADN, B 1687, f. 61 v. Cf. aussi n. 87 ci-dessus.

91 BAUDRY, loc. cit. (peut-être à Mons aussi ?)

92 J.-M. CAUCHIES, Messageries et messagers en Hainaut au XV^e siècle, dans Le Moyen âge, LXXXII, 1976, p. 326. Textes de sauf-conduits : DEVILLERS, op. cit., IV, pp. 574-575 (Ypres, 19 décembre 1426 : communication à la ville de Mons par les autorités communales d’Ypres, le 10 février 1427 ; la foire yproise se déroule du 28 février au 29 mars : POIGNANT, La foire de Lille..., pp. 48-51) ; AGR, Chartes de l’Audience, 1886 (Lille, 1477) et 2026 (Messines, 1483). Cf. aussi, sur le « conduit des foires », n. 69 supra. Par ordonnance du 25 août 1484, Maximilien interdit à tous Hainuyers de fréquenter la nouvelle foire mise sur pied par les Brugeois au moment de la foire d’Anvers (foire d’octobre, dite de la Saint-Bavon), pour porter préjudice à leur grande rivale scaldienne (cf. VAN HOUTTE, Les foires dans la Belgique ancienne, pp. 193-194) ; les Brugeois, quelques jours plus tôt, avaient déjà fait parvenir, à plusieurs cités hainuyères, des lettres annonçant l’événement : ADN, B 10447, f. 13 r., 17 v. ; SABBE, De Belgische vlasnijverheid..., p. 116, n. 2.

93 Ne sont donc pas — volontairement — reprises ici les foires d’autres villes, même importantes, au sujet desquelles les ducs de Bourgogne ne sont pas intervenus, par exemple à Mons (deux foires annuelles, à la Pentecôte et à la Toussaint : cf. L. DEVILLERS, Les foires de Mons, dans AAAB, XXI, 1865, pp. 41-52 ; Idem, dans ACAM, VII, 1867, pp. 283-296).

94 Tout porte à croire que la foire montoise de la Toussaint clôture bien la saison commerciale hainuyère, comme celle de Messines (du 1^er octobre au 1^er novembre) clôture le grand cycle flamand (POIGNANT, La foire de Lille..., pp. 51-52), et la foire de la Toussaint à Bergen-op-Zoom la série brabançonne (VAN HOUTTEL, Les foires..., p. 189). Trélon (septembre 1494) : ADN, B 1708, f. 49 v.-50 r. ; Bavay (13 juillet 1434) : DEVILLERS, Cartulaire des comtes de Hainaut..., V, p 299 ; Le Quesnoy (1444) : VINCHANT, Annales..., IV, p. 192 ; Landrecies (février 1484) : ADN, B 1703, f. 69 r.-v. ; Avesnes (30 ou 31 mars 1494) : LEBEAU, Précis de l’histoire d'Avesnes, pp. 106-109 ; Lens (septembre 1458) : ADN, B 1687, f. 60 v.-61 v. ; Pont-sur-Sambre (février 1444) : AEM, ms. 153, f. 199 r.-200 v. (cf. notre annexe III) ; Pommerœul (mars 1459) : ADN, B 1689, f. 17 v.-18 v. ; Enghien (31 juillet 1425 et 24 septembre 1428) : DEVILLERS, Cartulaire..., IV, pp. 500-503, et DELANNOY, A propos d’un privilège de juridiction..., p. 215 ; Lessines (septembre 1453) : GUIGNIES, Histoire de la ville de Lessines, pp. 78 et 204 ; Ath (19 octobre 1458) : FOURDIN, La procession et la foire communales d’Ath..., pp. 41-43 ; Chièvres (1459) : VINCHANT, Annales..., IV, p. 256 ; Maubeuge (janvier 1487) : DEHAISNES, Etude sur les registres des chartes de l’Audience..., p. 403. Les actes mentionnés pour Wattripont (août 1439) et Saint-Ghislain (entre le 15 août 1497 et le 15 août 1498) omettent les dates des foires concernées : ADN, B 1683, f. 1 v. ; BAUDRY, Annales de l’abbaye de Saint-Ghislain, p. 600.

95 Enghien, Bavay, Le Quesnoy, Ath (27 juin 1368 - mars 1451 : FOURDIN, La procession..., pp. 67-69), Lessines, Pommerœul, Maubeuge, Trélon (cf. n. 94). Cf. supra.

96 Sans doute faudrait-il nuancer davantage, en fonction de cas régionaux, les conclusions générales de VAN HOUTTE, Les foires dans la Belgique ancienne, p. 205.

97 COORNAERT, Draperies rurales, draperies urbaines..., dans RBPH, XXVIII, 1950, p. 91. Cf. aussi ID., Un centre industriel d’autrefois. La draperiesayetterie d’Hondscboote (XIV^e-XVIII^e siècles), Paris, 1930, pp. 76-77.