1 H. NEVEUX, Les prix du froment dans une région exportatrice de céréales. Le Cambrésis de 1370 à 1580, dans Revue historique, CCL, 1973, p. 324. Denrée de luxe et de jours de fête pour beaucoup : M.-J. TITS-DIEUAIDE, La formation des prix céréaliers en Brabant et en Flandre au XVe siècle, Bruxelles, 1975, p. 40.
2 L’avoine n’entre sans doute dans l’alimentation des hommes que dans des circonstances exceptionnelles ; elle sert évidemment, en ordre principal, à nourrir les chevaux. Cf. TITS-DIEUAIDE, op. cit., p. 39. L’orge est surtout utilisée en brasserie.
3 H. NEVEUX, Dîme et production céréalières : l’exemple du Cambrésis (fin XIVe-début XVIIe siècle), dans AESC, XXVIII, 1973, p. 512, n. 5.
4 Suite à l’apparition de comètes — présages de malheurs — en 1472, « un chacun prophétisa quelque malheur prochain et la suite fit voir que leur crainte n’êtoit pas vaine, car ces phénomènes furent suivis de la guerre, de la famine et de la Peste. L’un de ces fleaux entraîne l’autre naturelement, mais point ordinairement, car la guerre ravageant le Païs rend les vivres plus cheres ; les Pauvres qui n’ont pas le moiien de les païer se nourissent des mauvais alimens, d’où les maladies s’ensuivent qui infectent l’air » : G. J. DE BOUSSU, Histoire de la ville de Saint-Ghislain..., Mons, 1737, p. 112. « Nous veons les trés crueulx et merveilleux flayelz desquelz Dieu nous punit en ce royaume, c’est assavoir guerre, famine, mortalité » : Jouvenel des Ursins, cité par A. BOCQUET, Recherches sur la population rurale de l’Artois et du Boulonnais pendant la période bourguignonne (1384-1477), Arras, 1969, p. 41. H. NEVEUX, Vie et déclin d’une structure économique. Les grains du Cambrésis (fin du XIVe-début du XVIIe siècle), Paris, 1980, pp. 117-124, étudie les effets des facteurs militaires et météorologiques sur les mouvements courts de la production céréalière.
5 On verra, pour l’époque couverte par notre travail (1427-1506), E. VANDERLINDEN, Chronique des événements météorologiques en Belgique jusqu’en 1834, Bruxelles, 1924, pp. 96-115 (ARB. Cl. des Sciences. Mémoires...), et H. VAN DER WEE, The growth of the Antwerp market and the European economy (fourteenth-sixteenth centuries), Louvain-La Haye, 1963, pp. 552-555 (« Appendix 50 : Meteorological chronicle, 1366-1600 »), ainsi que P. ALEXANDRE, Le climat au moyen âge en Belgique et dans les régions voisines (Rhénanie, Nord de la France). Recherches critiques d’après les sources narratives et essai d’interprétation, Liège-Louvain, 1976 (Centre belge d’histoire rurale, 50) ; cette dernière publication, malheureusement pour notre information, ne concerne essentiellement que les XIe-XIVe siècles.
6 L. TORFS, Fastes des calamités publiques survenues dans les Pays-Bas..., I, Paris-Tournai, 1859, p. 181. Sont à redouter surtout les automnes et les hivers trop humides ; un hiver rude, mais encadré d’étés secs, n’empêche pas une bonne récolte ; un grand froid hivernal peut toutefois détruire les ensemencements : si un printemps très humide lui succède, l’état des terres, gorgées d’eau, ne permet pas alors de les remplacer.
7 Cf. ALEXANDRE, op. cit., pp. 7-9, 103-106.
8 TORFS, Fastes des calamités publiques..., Il, Paris-Tournai, 1862, pp. 36-36-37 ; VANDERLINDEN, Chronique, p. 99 ; VAN DER WEE, Growth, p. 553.
9 AVM, 1296, f. 198 v. (conseil de ville du 24 octobre).
10 ADN, B 10465, f. 23 r. (20 octobre 1504).
11 1503 (« tampz d’esté merveilleusement plain de chaleur et sans plouvoir ») : Chroniques de Jean Molinet (1474-1506), éd. G. DOUTREPONT & O. JODOGNE, II, Bruxelles, 1935, p. 528 (en Hainaut et dans les contrées voisines, « les jardins et champz estoient quasy bruléz et ne scavoient les bestaulx que mengier » ; copié par F. VINCHANT, Annales de la Province et Comté du Hainaut..., V, Mons, 1852 (éd. Société des bibliophiles belges séant à Mons), pp. 192-193 ; VANDERLINDEN, Chronique, pp. 113-114 ; VAN DER WEE, Growth, p. 555. 1504 (« année... tant chalereuse et sesche ») : Molinet, II, p. 544 (mauvaise récolte de fruits, vermine, chenilles ; copié par VINCHANT, op. cit., V, p. 204, qui situe erronément cet été sec en 1505) ; VANDERLINDEN, op. cit., p. 114 ; VAN DER WEE, loc. cit.
12 AVM, mass. 329, f. 34 v.
13 Comparer deux extraits des Chroniques de Jean Molinet (II, pp. 453-454 et 475) : la relation détaillée d’une terrible gelée, en décembre 1498 (branches gelées se heurtant dans un cliquetis d’armes ; utilisation du chaume couvrant les granges pour la nourriture du bétail, en raison de la pénurie de fourrages ; chute des oiseaux sur le sol, les ailes gelées...), qui n’empêche toutefois pas une bonne récolte de pommes, poires et autres fruits en 1499, contraste avec la brièveté du témoignage pour le « temps d’extreme et horrible froidure » de la Saint-Martin (11 novembre) 1500.
14 P. ALEXANDRE, Le chroniqueur médiéval face aux événements météorologiques, dans RBPH, LII, 1974, p. 520 ; ID., Histoire du climat et sources narratives du moyen âge, dans MA, LXXX, 1974, pp. 101-116.
15 Sur la gravité des répercussions économiques et démographiques de la famine, en particulier aux XVe-XVIe siècles, cf. en général H. VAN DER WEE, De crisissen van het Ancien Régime als spiegel voor de studie der hongersnoodcycli in de onderontwikkelde gebieden, dans Tijdschrift voor economie, VI, 1961, pp. 415-436.
16 TORFS, Fastes des calamités publiques..., I, p. 177.
17 A. VERHULST, L'économie rurale de la Flandre et la dépression économique au bas moyen âge, dans Etudes rurales, X, 1963, pp. 70 sq., relève une seule vraie famine dans nos régions au XVe siècle, en 1437/39 (cf. aussi ID., Bronnen en problemen betreffende de Vlaamse landbouw in de late Middeleeuwen(XIIIe-XVe eeuw), dans Ceres en Clio, zeven variaties op het thema landbouwgeschiedenis, Wageningen, 1964, p. 219) ; la crise de 1481/83 reste une disette moins préjudiciable à l’évolution générale de la conjoncture économique flamande. En Hainaut, par contre, selon G. SIVERY, Structures agraires et vie rurale dans le Hainaut à la fin du moyen âge, II, Lille, 1980, p. 550, la crise majeure serait celle déclenchée en 1481/82, beaucoup plus forte que la première ; mais le Nord du comté, plus proche de la Flandre, est moins affecté par elle dans son économie céréalière : ibid., pp. 551, 565-567.
18 Janvier-février 1431 : AEM, TCCH, rec. 19, f. 14 r. et 15 r. ; ADN, B 10395, f. 35 v. Novembre-décembre 1432 : AEM, TCCH, rec. 17, f. 108 r. (« grant deffaulte de grains ») ; ADN, B 10397, f. 30 r. TORFS, Fastes, I, p. 177, relate des disettes en Flandre et en Brabant, en 1431 et 1432. Disette à Lille : S. CALONNE 8c D. CLAUZEL, Conjoncture et société à Lille pendant la période bourguignonne, dans RN, LVI, 1974, p. 381.
19 TITS-DIEUAIDE, La formation des prix céréaliers..., p. 35. Hausse vite jugulée, les approvisionnements étant assurés : G. SIVERY, L’évolution du prix du blé à Valenciennes aux XIVe et XVe siècles, dans RN, XLVII, 1965, p. 186.
20 ADN, B 10402, f. 37 v.
21 Elles ajoutent que leur ville est « trés fort desgarnie et desnuee de grains » : AEM, TCCH, rec. 15, f. 96 r. (lettre ducale au prévôt-le-comte, au receveur de Hainaut et à d’autres conseillers, à Valenciennes : 31 octobre).
22 Cf. pour Valenciennes : SIVERY, L’évolution du prix du blé..., pp. 185, 187 ; pour Douai : M. MESTAYER, Les prix du blé et de l’avoine de 1329 à 1793 à Douai, dans RN, XLV, 1963, pp. 168 (blé) et 171 (avoine) ; pour l’Artois : BOCQUET, Recherches sur la population rurale de l’Artois..., pp. 69-70, 75.
23 En 1432/33, 1434/35 : TORFS, Fastes, II, pp. 34-36 ; VANDERLINDEN, Chronique, pp. 96-98 ; VAN DER WEE, Growth, pp. 552-553 ; VINCHANT, Annales, éd. citée, IV, Mons, 1851, pp. 152, 159, 162 (forte grêle en août 1436) ; BMV, ms. 1003 (copie moderne des « Antiquités de Valenciennes » de Simon Le Boucq, t. I), f. 199 v. (1434 : « ... environ la Toussaint... feit des vents fort impestueux qui feirent des terribles doumaiges et l’hiver fut si grand qu’il gella trois mois de suite sans faire aulcun relin [dégel] entre deux et si neigas durant iceluy extraordinairement »). Cf. notamment Th. LESNEUCQ-JOURET, Histoire de la ville de Lessines, 2e éd., Lessines, 1906, p. 236, et surtout, sur l’ensemble de la crise, G. SIVERY, La fin de la guerre de Cent ans et les malheurs du Hainaut, dans Revue d’histoire économique et sociale, LU, 1974, pp. 315-319. Cf. aussi CALONNE & CLAUZEL, Conjoncture et société..., pp. 381-382.
24 Sur cette guerre, cf. les travaux de M. MALOWIST, cités dans notre bibliographie, et surtout T. S. JANSMA, Philippe le Bon et la guerre hollandowende (1438-1441), dans RN, XLII, 1960, pp. 5-18 ; SIVERY, La fin de la guerre de Cent ans..., p. 315. TITS-DIEUAIDE, La formation des prix céréaliers..., pp. 241-242, attribue à l’arrêt prolongé des arrivages de blés baltes, la grande responsabilité de la « disette meurtrière » (cf. aussi pp. 224-228).
25 Cf. infra, à propos des « écorcheurs ».
26 AEM, TCCH, rec. 19, f. 15 r. (édit publié le 17 octobre à Mons).
27 ADN, B 10403, f. 35 v., 38 v., 44 r. H. NEVEUX, Cambrai et sa campagne de 1420 à 1450 : pour une utilisation sérielle des comptes ecclésiastiques, dans AESC, XXVI, 1971, p. 131.
28 J.-M. CAUCHIES, Liste chronologique provisoire des ordonnances de Philippe le Bon, duc de Bourgogne, pour le comté de Hainaut (1425-1467), dans Bulletin de la Commission royale pour la publication des anciennes lois et ordonnances de Belgique, XXVI, 1975, pp. 89-92, et infra.
29 VANDERLINDEN, Chronique, p. 98 ; VAN DER WEE, Growth, p. 553. NEVEUX, Cambrai et sa campagne..., pp. 129-131 : la crise amorcée en 1437 transforme en effondrement l’ébranlement subi par la production céréalière cambrésienne depuis quelques années. Danger des étés trop humides pour les récoltes : E. LE ROY-LADURIE, Histoire du climat depuis l’an mil, Paris, 1967, pp. 283 sq. Prix du muid de froment à Valenciennes (en sous tournois) : 69 en 1436/37, 192 en 1437/38, 160 en 1438/39 (SIVERY, L’évolution du prix du blé..., pp. 185, 187).
30 AGR, CC 15131, f. 33 r. ADN, B 10404, f. 57 v. AVM, mass. 309 (1437/38), f. 38 v.-39 r., et 310 (1438/39), f. 29 v. et 37 r. « Faulte de bleds en ce pays comme és pays voisins » : AVM, 1247, f. 58 v. (ban communal montois du 1er mars 1438). Cf. sur tout ceci SIVERY, Evolution, p. 186, et surtout Fin de la guerre, pp. 315-319.
31 La chronique d’Enguerran de Monstrelet, en deux livres avec pièces justificatives (1400-1444), éd. L. DOUET-D’ARCQ, V, Paris, 1860, pp. 319-320 (1437) et 339-340 (1438). Vinchant, IV, pp. 170 (1437) et 172 (1438), en le citant, suit de près son prédécesseur, mais le complète sur quelques points de détail. Cf. aussi E. MAGHE, Chronicon Ecclesiae Beatae Mariae Virginis BonaeSpei ordinis Praemonstratensis, Bonne-Espérance, 1704, p. 365 (en 1437, « fame Hannoniam et vicinas provincias hoc anno et sequenti graviter affligente, qua multi pauperes necati sunt » : d’après Vinchant) ; G. J. DE BOUSSU, Histoire de la ville de Mons, ancienne et nouvelle..., Mons, 1725, p. 147, et Histoire de la ville de Saint-Ghislain..., Mons, 1737, p. 104. TORFS, Fastes des calamités publiques, I, p. 178. TITS-DIEUAIDE, La formation des prix céréaliers... (qui cite, pp. 241-242, plusieurs chroniques de Brabant et de Flandre), p. 241 : « Il n’est pas douteux que la maladie ait réglé le sort de bien des petites gens, dont la santé était ruinée par une trop longue faim ». J.-N. BIRABEN, Les hommes et la peste en France et dans les pays européens et méditerranéens, t. I : La peste dans l’histoire, Paris-La Haye, 1975, pp. 147-154, nuance fortement les idées reçues au sujet de l’interaction peste-famine et estime que plus souvent, c’est la première qui induit la seconde (raréfaction de la main-d’oeuvre préjudiciable aux récoltes).
32 T. S. JANSMA, Het oproer te Rotterdam (1438), een tijdverschijnsel, dans Tijdschrift voor geschiedenis, LIII, 1938, pp. 343-344.
33 TORFS, Fastes, I, p. 58. M.-A. ARNOULD, Mortalité et épidémies sous l'Ancien Régime dans le Hainaut et quelques régions limitrophes, dans Actes du Colloque international de démographie historique tenu à Liège les 18-20 avril 1963, Paris, 1965, p. 468. Pour la Flandre : V. FRIS, Schets van den economischen toestand van Vlaanderen in het midden der 15de eeuw, Gand, 1900, pp. 62-71. Pour l’Artois : BOCQUET, Recherches sur la population rurale..., pp. 71, 74-76. Cf. aussi BIRABEN, op. cit., pp. 148, 416.
34 Les auteurs anciens rivalisent de fantaisie dans les chiffres qu’ils avancent pour plusieurs régions : VINCHANT, Annales, IV, p. 172, parle de 24 000 morts à Bruges, « tant par pestilence que par famine » ; DE BOUSSU, Histoire de la ville de Mons, p. 147, affirme que l’épidémie emporta plus des deux tiers de la population, notamment en Hainaut ! Dans le Cambrésis, flambée violente de mortalité, du printemps 1438 à la fin de 1439 : NEVEUX, Cambrai et sa campagne, pp. 129-131 (écroulement de la population), et La mortalité des pauvres à Cambrai (1377-1473), dans Annales de démographie historique, 1968, p. 87. Cf. n. 37 ci-dessous.
35 « Par petite nourechon et administration puellent faire grant infection dont mortole se puet ensuiwir et continuer au preiudisce et amenrissement de le ville » : AVM, 1296, f. 144 r. (conseil de ville du 13 avril). S’ils veulent assister à la messe, les mendiants ne pourront le faire que dans les chapelles des hôpitaux montois.
36 Ch. FAIDER, Coutumes du pays et comté de Hainaut, I, Bruxelles, 1871, p. 128.
37 AVM, 1296, f. 154 r. (conseil de ville du 1er février 1440).
38 C’est ce qu’affirme, pour les deux premières de ces principautés, H. VAN WERVEKE, La mortalité catastrophique en Flandre au XVIIe siècle, dans Actes du Colloque international... (n. 32 ci-dessus), p. 458 ; pour l’Artois, cf. BOCQUET, Recherches sur la population rurale..., p. 76. Par contre, VERHULST, L’économie rurale de la Flandre..., p. 72, et Bronnen en problemen betreffende de Vlaamse landbouw..., p. 222, minimise l’influence de la peste sur la démographie des campagnes flamandes. M.-A. ARNOULD, Les dénombrements de foyers dans le comté de Hainaut (XIVe-XVIe siècle), Bruxelles, 1956, p. 279 (CRH. In-quarto), observe pour sa part un redressement de la courbe démographique hainuyère sous Philippe le Bon. Un dénombrement de feux daté de 1444, mais vraisemblablement élaboré en 1440, atteste, dans toutes les circonscriptions, des chiffres supérieurs à ceux du précédent dénombrement, effectué vingt ans plus tôt : ARNOULD, op. cit., pp. 128, 153, 279-280, et tableau VIII, p. 296 ; ces constatations tendraient à minimiser aussi l’effet de la famine et de l’épidémie de 1438 sur l’évolution globale de la population hainuyère (cf. également G. SIVERY, L'entrée du Hainaut dans la principauté bourguignonne, dans RN, LVI, 1974, pp. 323-324). W. P. BLOCKMANS, The social and economic effects of plague in the Low Countries (1349-1500), dans RBPH, LVIII, 1980, pp. 856-859, fournit quelques estimations fondées sur les comptes de mortemains du Hainaut.
39 L’épidémie a dû être moins vive dans le Nord-Est du Hainaut : réunion des Etats du comté à Hal (bourg toutefois atteint, marginalement peut-être, par la peste : M.-J. VAN DEN WEGHE, Hallensia. Notitiën, studiën, aanteekeningen, bewijsstukken over de stad Halle. 3de reeks : I — Besmettelijke ziekten te Halle, dans Mém. Cercle arch. Hal, X, 1935, p. 7) et résidence du bailli, fuyant Mons, à Braine-le-Comte, en septembre 1438 (ADN, B 10402, f. 37 v. et 47 v.). Le taux d’imposition par « feu » pour une aide ducale, en 1444, est respectivement fixé à 15, 12 et 10 sous pour les circonscriptions septentrionales, centrales et méridionales du Hainaut (ARNOULD, Dénombrements, pp. 223-224) : menace grandissante des « écorcheurs » au fur et à mesure qu’on progresse vers le Sud ? Sans doute, mais ne peut-on imaginer aussi la gravité croissante, dans le même sens, des effets produits par la famine et l’épidémie des années antérieures, quelle qu’en ait été l’intensité ?
40 The social and economic effects..., pp. 859-860, 861-862.
41 VANDERLINDEN, Chronique, p. 99 ; VAN DER WEE, Growth, p. 553.
42 Le prix du muid de froment passe, à Valenciennes, de 62 à 120 sous, entre 1441/42 et 1442/43 : SIVERY, L’évolution du prix du blé..., p. 187 (mouvement parallèle pour le blé, décalage pour l’avoine à Douai : MESTAYER, Les prix du blé et de l’avoine de 1329 à 1793 à Douai, pp. 168 et 171). AGR, CC 15134, f. 30 r. (« le grant faulte ») ; ADN, B 10406, f. 41 r. (« le petitte despouille »).
43 Cf. supra et n. 8.
44 A Mons : AVM, 1296, f. 217 v (conseil de ville du 15 janvier 1446).
45 AVM, mass. 329, f. 36 r. AGR, CC 15149, f. 42 r.
46 AVM, mass. 329, f. 34 v. et 36 v. (mai) ; 1296, f. 345 V.-346 r. (septembre). CALONNE & CLAUZEL, Conjoncture et société à Lille..., p. 382 : « une disette longue mais atténuée éclate entre 1455 et 1460 ».
47 SIVERY, loc. cit. (idem pour le blé à Douai : MESTAYER, op. cit., p. 168). AVM, mass. 330, f. 40 r. ADN, B 10422, f. 51 v., 60 r. L’année 1457 est aussi pluvieuse, les récoltes ne sont pas bonnes : TORFS, Fastes des calamités publiques, II, p. 37.
48 TORFS, Faste s, II, pp. 37-38 ; VANDERLINDEN, Chronique, p. 101 ; VAN DER WEE, Growth, p. 553 ; VINCHANT, IV, pp. 249-250 ; BMV, ms. 737, f. 34 v.
49 VANDERLINDEN, loc. cit. ; VAN DER WEE, loc. cit. ; VINCHANT, IV, p. 251 ; BOCQUET, Recherches, p. 71 (1456/59).
50 SIVERY, loc. cit., et La fin de la guerre..., p. 320 ; VANDERLINDEN, Chronique, pp. 101-102 ; VAN DER WEE, loc. cit. AVM, mass. 333, f. 33 r. Une nouvelle fois, un été sec vient en aide aux hommes ; le grain demeure néanmoins très cher jusqu’en 1461.
51 BOCQUET, Recherches, pp. 76-77. TORFS, Fastes, I, p. 58, signale, de façon imprécise, une épidémie limitée à la Flandre en 1448, et avec plus de détails, une autre, meurtrière, dans le Namurois en 1455 ; il ne souffle mot de celles de 1468/69 et de 1481/82. À Cambrai, poussée de mortalité durant l’été et l’automne 1454 : NEVEUX, La mortalité des pauvres à Cambrai, p. 87. En Flandre, « pestilence » en 1456 : P. FREDERICQ, Essai sur le rôle politique et social des ducs de Bourgogne dans les Pays-Bas, Gand, 1875, p. 153.
52 On sait seulement que deux fonctionnaires importants de l’administration ducale, le conseiller Resteau et du Terne, secrétaire du bailli résident alors à Chimay — sans doute au château du bailli Jean de Croy — « pour le mortoille qui estoit a Mons » (récurrence sans gravité ?) : ADN, B 10419, f. 45 r., 49 v., 50 r. (12-15 juillet, 22 août 1455). Pas de traces, en Hainaut, de l’épidémie de 1457/59 signalée en Brabant, à Herentals, à Saint-Trond, dans le Namurois : cf. R. VAN UYTVEN, Politiek en economie : de crisis der late XVe eeuw in de Nederlanden, dans RBPH, LUI, 1975, p. 1100 (et n. 16).
53 Cf. J.-M. CAUCHIES, Une épidémie de peste à Mons en 1468/69, dans ACAM, LXIX, 1975, pp. 215-222. On n’a pu déterminer dans quelle mesure le reste du Hainaut fut affecté par la contagion, qui semble avoir frappé aussi d’autres contrées voisines : ARNOULD, Mortalité et épidémies sous l’Ancien Régime..., p. 469 ; J. DE SMET, Le dénombrement des foyers en Flandre en 1469, dans BCRH, XCIX, 1935, p. 147. Hivers très pluvieux en 1467/68, rigoureux en 1468/69 : TORFS, Fastes, II, p. 38 ; VANDERLINDEN, Chronique des événements météorologiques, p. 103 ; VAN DER WEE, The growth of the Antwerp market, I, p. 554. Notons, à la même époque, une épidémie à La Haye : T. S. JANSMA, Raad en Rekenkamer in Holland en Zeeland tijdens Hertog Philips van Bourgondië, Utrecht, 1932, pp. 132-133 (exode du Conseil de Hollande) ; une autre à Dijon au cours de l’automne 1467 : ADCO, B 1761 (compte de la recette générale de Bourgogne pour 1467/68), f. 86 r., 87 r. (installation temporaire de la Chambre des comptes de Dijon, et peut-être du Conseil ducal, à Talant, bourg voisin de la ville).
54 ADN, B 10432, f. 45 r. SIVERY, L’évolution..., p. 187 : prix minimal du muid de froment (32 sous 6 deniers tournois) pour l’époque bourguignonne en 1463/64 (été sec en 1463 : VAN DER WEE, loc. cit.·, année d’une abondance remarquable : TORFS, Fastes, I, p. 179), n’atteignant de toute façon pas ensuite le seuil de 60 sous, et diminuant quelque peu après 1468/69. Minima pour l’ensemble de la période bourguignonne atteints aussi à Douai en 1463 (avoine) et 1464 (blé) : MESTAYER, Les prix du blé et de l’avoine..., pp. 168 et 171. Minimum partout en Flandre et en Brabant en 1462/63 : TITS-DIEUA1DE, La formation des prix céréaliers..., p. 31, n. 91.
55 CAUCHIES, Une épidémie de peste..., p. 221.
56 SIVERY, Evolution, pp. 187-188 (mêmes mouvements pour le blé et l’avoine à Douai : MESTAYER, Prix, pp. 168 et 171) ; VAN DER WEE, Growth, I, p. 554. Ordonnance sur « les vendaiges de grains » publiée à Mons, le 29 ou le 30 novembre 1477 : AEM, Ms. 152, f. 139 r.-v. (« en ceste presente annee, les aucuns on [sic] peu ou neant levé ne recoeillié de leurs labeurs »). Sur la crise déclenchée en 1477 (point culminant en 1481/83), ses causes, son intensité, ses conséquences, cf. SIVERY, La fin de la guerre de Cent ans et les malheurs du Hainaut, pp. 326-335 ; TITS-DIEUAIDE, op. cit., pp. 248-249 (conjugaison possible de divers facteurs).
57 Mons : A. PINCHART, Histoire du Conseil souverain de Hainaut, Bruxelles, 1858, p. 41 ; AVM, mass. 353, f. 53 r.-54 r. (résidence du grand bailli à Binche). Hal : AGR, AcL, 1574 (car. : 6 décembre 1480) ; J. VAN DEN WEGHE, Esschenbeek. Origines. Seigneurie. Paroisse. Divers, dans Mém. Cercle arch. Hal, II, 1925, p. 12, et F. MARTENS, Traitement des malades au vieux temps, ibid., VI, 1930, p. 474 (« plusieurs gens de bien du lieu se sont absentéz »). Ath : E. FOURDIN, Les hommes et les choses de la ville d’Ath. Ephémérides athoises, dans ACAM, XV, 1878, p. 667 ; ARNOULD, Mortalité et épidémies..., p. 469. Pour 1481 et les années suivantes dans l’ensemble des Pays-Bas : VAN UYTVEN, Politiek en economie..., pp. 1101-1102 (nombreuses références).
58 AVM, charte 422 ; BMV, Ms. 736, f. 6 r. (avant janvier 1479 : « grace a ceste ville [Valenciennes] de se pourveoir de bleds sans paier les winaiges de ses pais et villes de Brabant, Flandres et aultres »). Hiver long et rude en 1480/81 : « le plus angoisseux » depuis quarante ans (réminiscence probable de l’hiver de 1436/37), selon les Chroniques de Jean Molinet, I, pp. 324 et 353-354, avec gel continu du 23 décembre au 7 février (ce qu’une source montoise confirme : « longhes gellees de plus d’un mois continuans depuis fort » ; AVM, 1297, f. 411 v. : conseil de ville du 3 février), suivi de mois de printemps froids et humides, néfastes aux cultures. VAN UYTVEN, op. cit., p. 1118 (erreur de date). R. GANDILHON, Politique économique de Louis XI, Paris, 1941, pp. 153-154. Cf. aussi VINCHANT, Annales, V, p. 37 (d’après Molinet) ; TORFS, Fastes, II, p. 41 ; VANDERLINDEN, Chronique, pp. 106-107 ; VAN DER WEE, Growth, I, p. 554. Mauvaise récolte dans le Cambrésis : H. NEVEUX, L’expansion démographique dans un village du Cambrésis : Saint-Hilaire (1450-1575), dans Annales de démographie historique, 1972, p. 289.
59 AVM, mass. 354, f. 42 r. (26 octobre) ; les pouvoirs publics justifient la promulgation, le 20 octobre, d’un édit défendant d’exporter du blé du Hainaut par la médiocrité de la « despouille » : ADN, B 10445, f. 17 r.
60 Les Chroniques de Jean Molinet, loc. cit., relatent « la grant famine qui fut en ce temps ou pays de Haynau » et souligne les effets conjugués du froid et de la faim sur la mortalité des pauvres. TORFS, loc. cit. ; VAN UYTVEN, Politiek en economie..., pp. 1104-1105.
61 Printemps et été précoces : VANDERLINDEN, Chronique, p. 107 ; VAN DER WEE, Growth, p. 554 ; « trés extreme dangier de famine et de povreté » : AEM, cart. 22, f. 389 v. (édit du 13 août 1482). Pénurie de blé, notamment à Braine-le-Comte : La paroisse de Braine-le-Comte. Souvenirs historiques et religieux, Braine-le-Comte, 1889, p. 519. Disette dans le Namurois en 1481, en Flandre en 1482 : TORFS, Fastes, I, p. 180.
62 VANDERLINDEN, loc. cit. ; VAN DER WEE, loc. cit.·, CAUCHIES, Une épidémie de peste à Mons en 1468/69, p. 222 (n. 4) ; AVM, 1297, f. 484 v., 493 r. ; mass. 357, f. 39 r. Une « sorte de maladie contagieuse », fièvre violente, endeuille toute la France en 1482-1483 : GANDILHON, Politique économique de Louis XI, pp. 155-156.
63 « Pics » en 1488/89 et 1491/92 : VAN UYTVEN, Politiek en economie..., p. 1106 ; SIVERY, L’évolution du prix du blé à Valenciennes, p. 188 ; MESTAYER, Les prix du blé et de l’avoine, p. 168. TORFS, Fastes, I, p. 180, signale vers 1490, dans les principautés néerlandaises de langue flamande, plusieurs disettes locales.
64 Sur les conditions climatiques des dernières années du XVe et des premières années du XVIe siècle, cf. VANDERLINDEN, Chronique, pp. 109-115 ; VAN DER WEE, Growth, p. 555 ; TORFS, Fastes, II, pp. 41-42 ; VINCHANT, V, pp. 120 (hiver de 1490/91), 145 (pluie et chaleur en 1496), etc. Remarquer surtout le terrible gel de la Noël 1498 à l’Epiphanie 1499 : Molinet, II, pp. 453-454 ; VINCHANT, V, p. 159 (résume Molinet) ; BMV, Ms. 737, f. 43 v. Edits publiés pendant l’hiver 1485/86 (AEM, cart. 22, f. 390 r.) : « la petitte grenison du dit aoust et la chierté du grain survenu a ceste cause » ; le 3 septembre 1492 (ADN, B 10455, f. 39 r.-v.) : même les prochaines semailles sont compromises ; le 12 avril 1501 (ADN, B 10461, f. 23 v.) : par la faute d’exportations massives ; le 12 décembre 1501 (AEM, ms. 158, f. 12 v. ; cf. notre annexe VIII) : risque de « grant chierté, povreté et famine » ; en novembre 1505 (ADN, B 10612) : interdiction d’exporter des grains, par crainte d’une famine généralisée, dans les Etats de Philippe le Beau, après un hiver rigoureux et un été très pluvieux (sur l’hiver de 1504/05 et ses « grandes gelees, nesges et froidures », cf. aussi un rôle de dépenses du receveur domanial de Hesdin, en Artois, pour la nourriture des bêtes sauvages du « parc » ducal : ADN, B 2193/74124).
65 « Doubte de la pestilence piecha courant a Mons et ailleurs » (21 mai 1485) : AVM, 1297, f. 527 v. Contrôle de la vente, par les fripiers à Mons, de vieux effets ayant pu appartenir à des victimes d’une contagion : CAUCHIES, Une épidémie de peste..., p. 222, n. 5 (24 octobre 1489 ; peste en Brabant : cf. aussi TORFS, op. cit., I, pp. 62-63 ; pour l’ensemble des Pays-Bas, de 1487 à 1490 : cf. VAN UYTVEN, Politiek en economie : de crisis der late XVe eeuw in de Nederlanden, pp. 1102-1103) ; AVM, 1298, f. 332 v. (3 août 1499 ; début d’infection dans des villages de la banlieue montoise). « Grande contagion » à Condé en 1504 : BMV, ms. 755, p. 16 (d’après un auteur du XVIIe siècle). « Grande mortalité de peste » à Valenciennes en 1505 : BMV, ms. 760, f. 22 r. (manuscrit de 1648 : l’auteur, Henri Le Boucq, y fait mourir, dans la seule paroisse Saint-Nicolas, deux mille deux cents jeunes filles nubiles... !). Ces deux dernières indications nous paraissent sujettes à caution.
66 La stagnation démographique du XVe siècle lui est étroitement liée, selon H. VAN DER WEE, Typologie des crises et changements de structures aux Pays-Bas (XVe-XVIe siècles), dans AESC, XVIII, 1963, pp. 209-225 (spécialement p. 224), qui distingue à cette époque, dans nos régions, trois « crises à amplitude cyclique très élevée », avec disettes et épidémies, en 1437, 1482 et 1489. Plus d’optimisme chez VERHULST, L'économie rurale de la Flandre et la dépression économique au bas moyen âge, p. 75, et Bronnen en problemen betreffende de Vlaamse landbouw in de late Middeleeuwen, p. 227, surtout en comparant le XVe siècle au XIVe. Il faut tenir compte de la présence permanente de la peste dans les Pays-Bas, à l’état d’endémie depuis le XIVe siècle, avec des récurrences : VAN UYTVEN, op. cit., p. 1103.
67 Cf. R. WELLENS, Le Hainaut et la révolte gantoise de 1452-14S3, dans MPSSALH, LXXXI, 1967, pp. 53-74.
68 J.-M. CAUCHIES, Les « écorcheurs » en Hainaut (1437-1445), dans Revue belge d’histoire militaire, XX, 1974, pp. 317-339, et Une « grande peur » en Hainaut au XVe siècle : l’« écorcherie », dans Annales du XLIIIe Congrès de la Fédération des cercles d’histoire, archéologie et folklore de Belgique (Sint-Niklaas-Waas, 21-25.8.1974), 1975, pp. 405-409. Cf. aussi ARNOULD, Les dénombrements de foyers dans le comté de Hainaut, p. 223, n. 4. Le surnom d’« écorcheurs » doit être réservé aux compagnies franches du second tiers du XVe siècle seulement, et non pas étendu — comme le fait M. REY, La politique financière de Philippe le Hardi en Franche-Comté, dans Mém. Soc. hist. droit instit. anc. pays bourg., XXVI, 1965, p. 10 — à des bandes du siècle précédent (« en 1366,... les ravages des écorcheurs »).
69 Sur l'« écorcherie » en général, cf. : A. TUETEY, Les Ecorcheurs sous Charles VII. Episodes de l’histoire militaire de la France au XVe siècle d’après des documents inédits, Montbéliard, 1874, 2 vol. ; J. DE FREMINVILLE, Les Ecorcheurs en Bourgogne (1435-1445), dans Mém. Acad. Sc. Dijon, 3e série, X, 1888, pp. V-XI et 1-274 ; d’autres travaux cités dans nos articles : Les « écorécorcheurs»..., p. 319, η. 11, et Une « grande peur »..., p. 408, n. 9 ; signalons enfin le bref mais récent article de J. RIGAULT, Ravages de la Guerre de Cent Ans : les écorcheurs en Luxembourg et en Rethélois en 1445, dans Actes du 104e congrès national des sociétés savantes. Bordeaux, 1980..., I, Paris, 1981, pp. 153-160.
70 « Des ruines fumantes, le désert et la mort » : J.-L. BAZIN, Un épisode du passage des écorcheurs en Chalonnais (1438), dans Mémoires de la Société bourguignonne de géographie et d’histoire, VI, 1890, pp. 101-102. Cf. notamment La Chronique d’Enguerran de Monstrelet..., V, pp. 316-319 ; VINCHANT, Annales de la Province et Comté du Hainaut..., IV, pp. 168-170 (d’après Monstrelet) ; N. LE LONG, Histoire ecclésiastique et civile du diocèse de Laon..., Chiions, 1783, p. 376 (« deux mille cavaliers, du nombre de ceux qu’on nommoit écorcheurs, ayant ravagé le Hainaut... » ; affirmation sans nuances reprise par E. MATON, Histoire d’Etroeungt, anciennement Duronum, sous la domination romaine dans la Gaule, Paris, 1882, p. 178, qui — comble de confusion — fait de ces cavaliers des Anglais !).
71 Les historiens valenciennois de l’époque moderne ne relatent guère que l’épisode de l’installation de plus de deux mille brigands (chiffre habituellement cité, mais sujet à caution : CAUCHIES, Les « écorcheurs »..., pp. 321-322) à Haussy et Solesmes (entre Le Quesnoy et Cambrai) en 1437, la déconfiture du bailli de Lessines (cf. infra), l’équipement d’un millier d’hommes d’armes à Valenciennes, sous le commandement du prévôt-le-comte Simon de Lalaing et du seigneur de Humières, et la « retraite » des Français en Thiérache et en Champagne (AEM, ms. 89 : Mémoires de Jean Cocqueau, II, p. 124 ; H. d’OUTREMAN, Histoire de la ville et comté de Valenciennes, Valenciennes, 1639, p. 173). G. SIVERY, La fin de la guerre de Cent ans..., p. 318, réduit l’« écorcherie » à la deuxième occupation de Haussy, « en 1440 » (en fait, début 1441 n. st.), et au pillage des alentours (sur cette escarmouche sans grande portée, cf. Monstrelet, V, p. 470, et VINCHANT, IV, pp. 183-184). Nous doutons fort que Jean de Croy, bailli de Hainaut, ait combattu en personne, aux frontières du Cambrésis, une troupe de cent soixante « sacquemans » (c’est-à-dire « gens de sac et de corde »).
72 L’engagement, qui coûta la vie à cette officier, a dû se dérouler à Ruesnes (4 kilomètres à l’Ouest du Quesnoy), en février 1438 : mention de « le destourse... a Rosne de ceulx d’Ath » (Colart commandait en effet une troupe composée, en partie, d’hommes des environs de cette ville, sa maîtresse, Marguerite de Bourgogne, comtesse douairière de Hainaut, étant à la fois dame d’Ath, de Lessines et du Quesnoy) au conseil de ville de Mons du 19 février (AVM, 1296, f. 132 r.).
73 Contrôle et rapport sur les provisions de blé par les échevins de Mons, en mai, par crainte des « escorcheulx » : AVM, mass. 312, f. 31 r. La destruction des forges, ainsi que les dommages causés, à cette époque, à l’exploitation des mines de fer dans la région de Chimay, sont liés à l’« écorcherie » : V. TAHON, La métallurgie du fer au pays de Liège, au Luxembourg et dans l’Entre-Sambre-et-Meuse (Période médiévale), dans Fédération archéologique et historique de Belgique. Annales du XXIe Congrès (Liège, 1909), II, Liège, 1909, pp. 406-407, et dans Revue universelle des mines, de la métallurgie, des travaux publics, des sciences et des arts appliqués à l’industrie, 4e série, XXX, 1910, p. 87.
74 CAUCHIES, Les « écorcheurs »..., p. 326, n. 54, et n. 69 ci-dessus. Nouveau contrôle des provisions à Mons, ou l’on redoute encore la venue des « escorcheux », en mars 1441 : AVM, mass. 314, f. 20 r.
75 ADN, B 1985/59287 (quittance d’un écuyer ducal, du 4 juin 1444).
76 Cf. sur tout ceci, nos deux articles cités supra. Quelques compléments (comptes de la ville de Mons : AVM, mass. 316-318) d’après ARNOULD, Dénombrements de foyers, p. 223, n. 4. La région haut-mosane (Mézières, Monthermé) a subi de lourds dommages au printemps précédent : RIGAULT, op. cit.
77 Philippe le Bon en exige « reparacion et restitucion » de Charles VII, à l’époque des conférences de Châlons (1445) : Chronique de Mathieu d’Escouchy, éd. G. du FRESNE de BEAUCOURT, III, Paris, 1864, pp. 110-111 (cf. ADCO, B 11906) ; mentionné par R. VAUGHAN, Philip the Good, p. 117. Le duc se plaint, entre autres, de vols de chevaux et de biens mobiliers d’une valeur supérieure à 200 écus, à Forest, Croix et Vendegies-au-Bois : ADCO, B 11882.
78 AVM, 1296, f. 197 r. (conseil de ville de Mons du 1er juillet 1443).
79 P. BONENFANT, Philippe le Bon, pp. 129-130.
80 AVM, 1297, f. 19 r. (conseil de ville de Mons du 7 octobre 1467 : défense, à un marchand de Valenciennes, d’emmener du blé acheté à Mons, « veu le temps de present disposet a gherre »). Incidence des guerres de Liège sur la production agricole à la limite orientale des Etats bourguignons : VAN UYTVEN, Politiek en economie..., p. 1114.
81 Continuation anonyme de La Recollection des Merveilles..., de Chastellain et Molinet, citée par Y. CAZAUX, Marie de Bourgogne, p. 181. Cf. le récit des Chroniques de Jean Molinet, I, pp. 219-220. GANDILHON, Politique économique de Louis XI, p. 390.
82 Edit sans date, vraisemblablement publié fin novembre 1477 : AEM, ms. 152, f. 139 r.-v. En septembre 1478, on déplore à Mons l’insuffisance de la moisson « a cause des guerres, que on n’a peu labourer » : AVM, 1297, f. 347 v. L’Avesnois est qualifié de « pays ghasté » en juillet 1481 : AVM, 1297, f. 432 r.
83 AVM, 1297, f. 350 v. (5 octobre 1478). SIVERY, Structures agraires et vie rurale dans le Hainaut à la fin du moyen âge, II, pp. 562, 568. L’insécurité, même en dehors des périodes de combats, amène les paysans à négliger leur travail et constitue ainsi un frein essentiel à la production : B. GARNIER, Les grains du Cambrésis (fin du XIVe, début du XVIIe siècle) d’après Hugues Neveux, dans Revue d’histoire économique et sociale, LII, 1974, p. 236.
84 Les appréhensions des temps de guerre sont soigneusement résumées en ces termes par le clerc de la ville de Mons (compte rendu du conseil de ville du 11 juin 1481) : « par les mengeriies et ghast des gens de guerre, avec le petite misson de l’aoust darrain et le peu de valleur des bledz, le pays estoit tout desnué et ceste ville si pettitement pourveue que l’on faisoit regréz de le dire, qui estoit cose de grant consequence, et ne faisoit aussi a teire ains en devoit estre averti comme on faisoit, faisant a doubter que se anemy le savoient et venissent ou pays meismes mettre siege devant la ville, que sans brief secours polroit grant dangier de la ville avenir, laquelle bien tenue et gardee estoit le resoursse de tout ce pays » (AVM, 1297, f. 426 v.).
85 Molinet, I, p. 354. AEM, cart. 22, f. 389 v. (criée du 13 août 1482).
86 AVM, 1297, f. 477 v. : « veu le plenté de tous biens apparant et que l’on avoit paix de tous costéz » (22 mai 1483).
87 Cf. CAUCHIES, Les « écorcheurs » en Hainaut, pp. 332-333. A l’occasion du passage à Mons de soldats flamands et brabançons du duc Charles, le conseil de ville, pour éviter tous incidents, arrête une série de mesures précises : AVM, 1297, f. 222 v. (2 juillet 1474). Au temps de la guerre contre Louis XI, les échevins montois s’opposent à l’entrée en ville d’une troupe que le seigneur de Ravenstein, capitaine général de Hainaut, veut y faire loger : A. LACROIX, Faits et particularités concernant Marie de Bourgogne et Maximilien d’Autriche..., dans MPSSALH, 1re série, I, 1840, p. 176.
88 H. WIESFLECKER, Kaiser Maximilian I, I, p. 203. ADN, B 10449, f. 22 r., 23 r.
89 K. L. TORFS, lets over den graenhandel, dans Belgisch Museum voor de nederduitsche tael-en letterkunde en de geschiedenis des vaderlands, 1845, pp. 366-391. Quelques années plus tard, L. P. GACHARD allait évoquer, pour l’époque autrichienne, la lutte entre les principes de liberté de commerce et de prohibition : Sur la législation des grains en Belgique au XVIIIe siècle, et jusqu'à la réunion de ce pays à la France, dans Bull. de l'Acad. roy. des sc., des l. et des b.-a. de Belgique, XVII-1, 1850, pp. 28-50.
90 Cf. à ce propos un exemple significatif des divergences de vues, en 1473, entre un duc de Bourgogne favorable à l’exportation du grain de ses Etats vers la Méditerranée, par souci de l’intérêt général du commerce, et une Chambre des comptes gagnée à la cause de grandes cités flamandes, hostiles à cette exportation par intérêt local : J. GODARD, Dans les Pays-Bas bourguignons. Un conflit de politique commerciale, dans Annales d’histoire sociale, I, 1939, pp. 417-420. Sur la notion d’« étape », cf. infra.
91 DEVILLERS, Cartulaire des comtes de Hainaut..., VI, p. 233.
92 AEM, TCCH, rec. 19, f. 22 r.
93 Ibid., f. 19bis r.-19ter v.
94 R. VAUGHAN, Philip the Good, p. 84.
95 H. VANDER LINDEN, Itinéraires de Philippe le Bon..., p. 177. Chronique d’Enguerran de Monstrelet, V, pp. 309, 312, 316 (Philippe le Bon fait cependant un saut jusqu’au siège, « n’y sousjourna mie longtemps », et à l’approche d’une armée anglaise de secours, quitte, avec ses troupes, Hesdin pour Abbeville, où il s’installe le 1er décembre). Recueil des croniques et anchiennes istories de la Grant Bretaigne, a present nommé Engleterre, par Jehan de Waurin, seigneur du Forestel, éd. Sir W. et E. L. C. HARDY, IV, Londres, 1884, pp. 222, 233, 241 (mêmes indications). Cf. sur tout ceci A. HUGUET, Aspects de la Guerre de Cent ans en Picardie maritime (1400-1450), dans Mém. Soc. Antiquaires de Picardie, XLVIII, 1941, pp. 251, 290, 299.
96 A ce sujet, cf. le compte baillival : ADN, B 10403, f. 35 v., 38 v., 42 r., 43 r., 44 r.
97 Ibid., f. 38 v. : « et lui prioient que sour ce que adviset y avoient, il y vosist avoir ossi sen bon advis et que a se corection ycelles ordonnances... se peuist faire partout le dit pays de Haynnau ».
98 Cf. en mai et en août 1438 : AEM, TCCH, rec. 90, f. 25 r., et rec. 97, f. 46 r.
99 H. VANDER LINDEN, Itinéraires de Marie de Bourgogne et de Maximilien d’Autriche..., p. 111.
100 AVM, 1297, f. 439 v. Le conseil de ville insiste encore, le 24 novembre suivant, sur la nécessité d’obtenir de Maximilien « mandement et execution... des (c’est-à-dire : contre les) ediz et ordonnances fais par les seigneurs subgetz de grains non mener hors de leurs terres » : ibid., f. 440 v.
101 ADN, B 10445, f. 20 r-v. (publication à Mons, le 2 décembre). Les plaintes montoises à l’archiduc, à l’égard des susdites « deffences particuleres », continuent en décembre : AVM, mass. 355, f. 54 v., 55 v. A la même époque, au coeur du temps de famine, Louis XI prescrit aussi la libre circulation des grains dans toute la France (7 janvier 1482) ; or c’est là, selon R. GANDILHON, Politique économique de Louis XI, p. 157, une mesure souveraine exceptionnelle, qui ne se renouvellera pas avant le XVIIIe siècle. Au plus fort d’une crise grave que n’arrêtent pas les frontières, Maximilien et son grand rival veulent donner des chances égales à tous leurs sujets et les contraindre à se serrer les coudes, à subvenir réciproquement à leurs besoins (comme dans les villes, où les riches ravitaillent les pauvres).
102 AEM, cart. 22, f. 389 v.
103 Contrôle de la pacification de la Hollande : WIESFLECKER, Kaiser Maximilian I, I, p. 164.
104 Il se réserve encore « l’interpretation et declaration » ultérieure : AEM, cart. 22, f. 390 r.-v. Cf. aussi en 1488 : ADN, B 10452, f. 19 r.-v. (requête des Etats, consultation ducale, ordonnance du bailli).
105 ADN, B 10455, f. 39 r.-v.
106 ADN, B 10454, f. 28 v.-29 r. : ordonnance publiée le 2 mai 1491 ; Rolin lui-même déclare à ses subalternes qu’il en est l’auteur, « par grant et meur advis et deliberation de conseil » : AGR, AcL, 1582 (port.).
107 C’est-à-dire, rappelons-le, applicables a l’ensemble des Pays-Bas.
108 Par exemple des actes (placards) de décembre 1501 et novembre 1505 : AEM, ms. 158, f. 12 v., et ADN, B 10612. Après la publication du premier (cf. nos annexes, VIII), le Conseil de Hainaut sollicite du chancelier le droit — dont l’édit ne souffle mot — d’y ajouter des modalités particulières, utiles au comté : M.-A. ARNOULD, Acquits et documents justificatifs rendus par le receveur des aides du Hainaut à l’appui de ses comptes (1496-1540), Bruxelles, 1941, pp. 133-134 (ABM, AL, P 406).
109 Peu après la publication, le 24 (AGR, CC 15131, f. 34 r.-v.), d’un édit ducal sur les provisions de grains en Hainaut, les édiles montois, réunis le 27 octobre 1438, décident en outre, pour répéter un ordre général d’approvisionnement, « de faire ban de par la ville reprendant celui de dessus de tant que touchier puet a le ville, adfin que cascun fache devoir de se pourveir » : AVM, 1296, f. 140 v.
110 À peine avait-il pris les rênes des Etats de Jacqueline de Bavière (serment à Mons, le 23 juin), que Philippe constituait un conseil particulier pour le Hainaut, dans la ligne du conseil de gouvernement des princes médiévaux : commissions de conseillers, les 28 juin et 10 juillet 1427, pour le seigneur de Boussu, Guy Bourdon, Aubert le Crespe et Guillaume de Sars (AEM, TCCH, chartrier, aux dates ; analyses et édition par DEVILLERS, Cartulaire des comtes de Hainaut..., V, pp. 425-427, 432.
111 L. DEVILLERS, Particularités curieuses sur Jacqueline, duchesse de Bavière..., II, pp. 69-70. Une autre criée, fixant dans tout le Hainaut le prix des blés, est promulguée conjointement par le bailli, le prévôt de Mons et le conseil du comté d’une part, les maire et échevins de Mons d’autre part ; cette collaboration, clairement exprimée pour un édit général, atteste, à coup sûr, la place de choix de la ville dans la principauté (13 mai 1438) : AEM, TCCH, rec. 58, f. 73 r. (copie pour la prévôté de Maubeuge) et AVM, 1296, f. 135 v.-136 r. (copie du texte publié à Mons) ; AGR, CC 15130, f. 17 r.
112 AEM, TCCH, rec. 15, f. 101 r. « ... omme tvoetsel ende alimentatie van den volke van denselven onsen landen » (Maximilien, en 1479) : VAN UYTVEN, Politiek en economie : de crisis der late XVe eeuw in de Nederlanden, p. 1110.
113 Cf. par exemple en mai 1481 : AVM, 1297, f. 423 r.-v. (« ...laquelle publication vaulroit mieux faire de par mon dit seigneur »).
114 Supra, 1re partie, chap. II.
115 Notamment en novembre 1432 : AEM, TCCH, rec. 17, f. 108 r. (lettre du bailli de Hainaut à un officier subalterne, peut-être le prévôt de Maubeuge, Jean de le Delf) ; ADN, B 10397, f. 39 v. ; transmission du commandement par le châtelain de Braine : « as baillieux, castelains et mayeurs des villes » de sa châtellenie (convocation à Braine-le-Comte « pour la faire serment de rapporter justement le nombre des blés en desous eulx ») : AGR, CC 1503526, f. 7 v.
116 Cf. infra : « Les règlements ». Le souci majeur est d’éviter que le contrôle des prix n’échappe aux pouvoirs publics, et que leurs fluctuations violentes n’accentuent les difficultés d’approvisionnement. Cf. les périodes difficiles : 1437 (AEM, TCCH, rec. 19, f. 22 r. ; rec. 97, f. 48 r.), 1489 (ADN, B 10453, f. 16 r.-17 r.).
117 AEM, ms. 158, f. 12 v.
118 Bien qu’aucun édit prohibitif ne soit alors en vigueur, le conseil de ville de Mons s’oppose à la fourniture de 100 muids de blé à leur acheteur, un marchand valenciennois, « veu le tamps de present disposet a gherre » : AVM, 1297, f. 19 r. (7 octobre 1467).
119 Par exemple, en septembre 1486 : ADN, B 10449, f. 22 r.
120 ADN, B 10403, f. 38 v. (novembre 1437) ; B 10406, f. 40 r. (août 1442) ; B 10407, f. 37 r. (mai 1443) ; AGR, CC 15143, f. 42 r.-v. (janvier 1456) ; L. DEVILLERS, Le Hainaut sous la régence de Maximilien d’Autriche ; deuxième partie : 1486-1488, dans BCRH, 4e série, XIV, 1887, p. 225 (septembre 1486 : « affin de eviter la chiereté du tamps apparant ») ; ADN, B 10461, f. 23 v.-24 r. (avril 1501). Contrairement à ce que signale TITS-DIEUAIDE, La formation des prix céréaliers en Brabant et en Flandre au XVe siècle, p. 190, n. 41, pour le Brabant et la Flandre, des sources du temps, de provenance montoise, donc urbaine (à côté des comptes d’officiers de justice cités ci-avant) lient explicitement des requêtes contre l’exportation au niveau élevé des prix : AVM, mass. 329, f. 36 v. (mai 1456) ; 1297, f. 423 r.-v. (mai 1481), f. 436 v. (octobre 1481)...
121 Une pénurie de grains fait monter les prix, les rend inabordables aux catégories les moins favorisées de la population, qui ressentent donc davantage les effets néfastes de la cherté ; cf. notamment en novembre 1505 : ADN, B 10612.
122 ADN, B 10402, f. 37 v. (ordre du bailli de Hainaut à des officiers subalternes, de contrôler le transport fluvial des blés).
123 AEM, TCCH, rec. 97, f. 48 r.
124 En octobre 1429 : AVM, 1296, f. 64 r. ; en mai 1456 : AVM, mass. 329, f. 35 v. (requête portée au bailli par un sergent de la ville de Mons) ; en octobre 1478 : AVM, mass. 351, f. 63 v....
125 ADN, B 10454, f. 28 v.-29 r.
126 Le Conseil de Hainaut, en novembre 1437, estime urgent de réglementer la circulation des blés, avoines et autres céréales, « car on les menoit hors de tous costés, et si en avoit mon dit seigneur le duc accordé grant cantité a ceulx de Gand, de Bruges, de Malines et autrez, et se le pays estoit desnué, il n’avoit voisin qui le peuist secourir » (ADN, B 10403, f. 44 r.). Par ce temps de crise grave et de famine (cf. supra), les grandes villes telles Gand, Bruges et Malines sont particulièrement victimes de la conjoncture, d’où l’attitude ducale (Malines, notamment, obtient en effet du blé dans le comté, à cette époque : TITS-DIEUA1DE, Formation des prix, pp. 149-150 et 184, n. 17). Quelques mois plus tard, c’est encore Philippe le Bon qui commande d’envoyer du grain hainuyer à Bruxelles, à Douai et même à Tournai, ville dont il n’est pas le prince (ADN, B 10404, f. 48 r.-v., 57 v. ; le bailli en personne prie son maître « de souffrir que son dit pays fuist premiers pourveuvs — car les « bonnes » villes, en particulier, ne le sont pas encore, à cause de la faible récolte — pour apriés aidier ceux de Tournay »). Même hostilité durant la deuxième grande crise du siècle à l’égard d’exportations vers Tournai (octobre 1481 : ADN, B 10445, f. 17 r.-v.) et Gand (mars 1483 : AVM, 1297, f. 472 r.).
127 ADN, B 10397, f. 30 r. (novembre 1432) ; B 10402, f. 32 r. (avril 1437 ; lettre du Conseil au bailli de Hainaut, portée par le clerc du secrétaire du bailliage : cf. quittance pour cette mission, dans AEM, TCCH, rec. 27, f. 74 r.).
128 ADN, B. 10402, f. 37 v.-38 r. (mars-avril 1437 : limitation des quantités commercialisées).
129 Réunion des Etats généraux à Malines, en février 1474 ; les villes d’Arras, Saint-Omer, Aire-sur-la-Lys et Béthune (Artois), Mons et Valenciennes (Hainaut), Zierikzee (Zélande), Gorinchem (Hollande), Bruxelles (Brabant), et Douai y sont représentées, ainsi que le Franc de Bruges, tandis qu’on remarque l’absence de délégués de toutes les villes flamandes (l’occasion de cette assemblée était la saisie, par les Brugeois, d’importantes quantités de grains, que des marchands étrangers destinaient à l’exportation par mer ; les grandes cités marchandes rechignent visiblement devant toute mise en cause de leur politique protectionniste et de ses manifestations radicales, saisies et entraves au commerce ; cf., pour la même époque, un autre cas intéressant Gand et Bruges : GODARD, Dans les Pays-Bas bourguignons... — cité n. 88 supra) : l’avis prévaut « que le milleur et plus seur estoit de le ditte deffense (« certaines deffenses de par lui [le duc Charles] naghaires faictes des grains non widier ses dis pays ») s’entretenir » (assemblée convoquée à Malines, le 15 février : AVM, mass. 347, f. 36 r., et 1297, f. 216 V.-217 r. ; non relevée par WELLENS, Les Etats généraux des Pays-Bas... : cf. pp. 429-430. TITS-DIEUAIDE, La formation des prix céréaliers..., pp. 187-188. Actes des Etats généraux des anciens Pays-Bas, I, pp. 221-224. VAN UYTVEN, Politiek en economie..., p. 1117. BLOCKMANS, De volksvertegenwoordiging in Vlaanderen..., p. 469. Sur l’ordonnance prohibitive, cf. TITSDIEUAIDE, op. cit., p. 348). Peut-être la question des blés a-t-elle été, parmi d’autres, abordée à la réunion des Etats généraux tenue à Bruxelles durant la première quinzaine d’octobre 1478 (WELLENS, op. cit., p. 441) : c’est, en tout cas, le voeu des échevins montois (AVM, mass. 351, f. 63 v.), et cela eût aussi répondu aux préoccupations des magistrats gantois et brugeois (BLOCKMANS, Volksvertegenwoordiging, p. 468).
130 Au temps des rébellions flamandes contre son autorité (septembre-octobre 1484), Maximilien tolère l’exportation de grains hainuyers à destination de toutes contrées « sauf a ceulx qui estoient a lui rebelles », soit nommément « le pays de Flandres » : L. DEVILLERS, Le Hainaut sous la régence de Maximilien d’Autriche (Première partie ; 1483-1485), dans BCRH, 4e série, X, 1882, pp. 383-384.
131 AEM, ms. 158, f. 307 v. ; DEVILLERS, Cartulaire des comtes de Hainaut..., VI, p. 233 ; ADN, B 10406, f. 40 r.-v. En 1442 par exemple, il est patent qu’un été très sec a gêné la germination de l’avoine, sans porter atteinte à la croissance, déjà bien entamée, du froment et du seigle : VAN DER WEE, The growth of the Antwerp market and the European economy..., I, p. 553 ; SIVERY, La fin de la guerre de Cent ans et les malheurs du Hainaut, p. 324. Signalons l’astuce d’un Anversois dont on saisit, à Condé, de l’avoine chargée à Valenciennes et transportée sur l’Escaut (1427), « a le cause de le deffence faitte ou païs sour lez segourgons et avaines » (cf. ÀDN, B 10391, f. 43 V.-44 r. : édit communiqué aux officiers de justice le 30 octobre 1427) : « le ditte avaine il avoit mis desoubs blet pour ce que blets n’estoit point deffendus » (ibid., f. 49 r.) !
132 Interdiction d’exporter du Hainaut par voie fluviale — voie d’élection du trafic en gros — adressée seulement à cinq officiers locaux, ceux de Condé et d’Antoing (pour l’Escaut), de Saint-Ghislain (pour la Haine), de Maubeuge et de Labuissière (pour la Sambre) : ADN, B 10402, f. 37 v. (20 mars 1437). Labuissière avait été longtemps le point terminal de la navigation sur la Sambre : cf. ARNOULD, Une taxe levée en 1499 sur les importations liégeoises dans les Pays-Bas, dans Centenaire du Séminaire d’histoire médiévale..., p. 267.
133 Prohibitions généralisées : « mener hors du dit pays de Haynnau par navire, par charoy ne par chevallee blé, avaine ne autres grains » (mai 1460 : ADN, B 10425, f. 56 v.) ; « mener, transporter ou envoyer aucuns bledz ne autres grains hors de nos dis pays et seignouries par mer, par terre ou autrement » (décembre 1501 : AEM, ms. 158, f. 12 v. ; cf. annexe VIII).
134 Mai 1443 : « fors que au col tant seulement » (AGR, CC 15135, f. 34 r.). À Mons, en octobre 1478, on tolère aussi l’exportation par charrettes et par montures, mais non par bateaux : AVM, 1297, f. 352 r.-v.
135 Avoine pour les chevaux des seuls fournisseurs de vivres, « raisonnaulement » (1 muid valenciennois ou 2 muids montois, au maximum, par personne), en novembre 1429 : AEM, ms. 158, f. 307 v. Fourniture de grains seulement autorisée en échange d’autres denrées (notamment des harengs, en provenance de Flandre), en novembre 1432 : ADN, B 10397, f. 39 v., et DEVILLERS, Particularités curieuses..., II, pp. 156-157. Sur un plan strictement intérieur au Hainaut, on voit les échevins de Mons faire arrêter en chemin, sur la route de Mons à Binche, des tonneaux de harengs destinés à cette ville, par représailles « pour ce que ceulx de Binch ne volloient leissier venir nulz vivres de leur prevosté » à Mons (surtout du blé, dont les Montois ont grand besoin) : AVM, mass. 355, f. 71 r. (mars 1482).
136 Par lettres du 22 mai 1438, Philippe le Bon, nonobstant tous édits contre la circulation interprincipautaire des blés, autorise les Brugeois, en période de disette accentuée, à s’approvisionner en blé en Hainaut, en Artois, en Flandre gallicante, et ce jusqu’au 1er août et pour une quantité totale de 500 muids : AVBruges, charte 1008 (cf. L. GILLIODTS-VAN SEVEREN, Inventaire des archives de la ville de Bruges..., V, Bruges, 1876, pp. 171-172). Les Brugeois vont, de fait, tirer parti de cette concession : BLOCKMANS, V olksvertegenwoordiging, p. 467. Pour Douai, ville « grande et spacieuse », « toute desgarnie et desnuee de bléz... en voye de briefment cheoir en dangier de famine » (octobre 1438) : J. GODARD, Contribution à l’étude de l’histoire du commerce des grains à Douai, du XIVe au XVIIe siècle, dans R N, XXVII, 1944, pp. 197-197-198 ; SIVERY, La fin de la guerre..., p. 319. Autorisation, par le magistrat de Mons, pour Douai (et Valenciennes) concernant des grains achetés dans le pays de Mons : AVM, 1297, f. 355 v. (21 novembre 1478) ; cf. aussi n. 141 infra. Pour Tournai, autorisation générale de l’archiduc Philippe, en juillet 1501 : AGR, CC 20395, f. 15 r. (sans doute par dérogation à l’ordonnance publiée le 12 avril précédent : ADN, B 10461, f. 23 v.-24 r.). Cf. aussi n. 124 supra.
137 Marchands gantois à Mons (important chargement : 100 muids de seigle) : AVM, 1296, f. 443 v. (11 avril 1465 ; il est vrai qu’ils y avaient amené des harengs : cf. ce qui vient d’être dit, au sujet des fournisseurs de vivres). « Lettres de congié », pour l’ensemble des Pays-Bas, à divers commerçants d’Italie (Attoniti, Friscobaldi...) et d’Espagne (Biscayens) notamment, nonobstant l’ordonnance générale d’octobre 1504 (ADN, B 10465, f. 23 r.-v.) : AGR, CC 20398, f. 16 r.-19 r. (octobre-décembre 1504 ; chacun d’eux est autorisé à exporter jusqu’à 2 000 ou 3 000 heux de blé, mesure de Bruges, le heu brugeois équivalant à 172 livres : TITS-DIEUAIDE, Formation des prix céréaliers, p. 263).
138 À titre de fournisseurs d’une denrée de premier ordre pour l’alimentation : le sel ; AVM, 1296, f. 345 v. (1456) et 388 v. (1460).
139 « ... laboureux pour assemenchier leurs tierres avoir grains en le ville pour les mener hors » : AVM, 1296, f. 345 v.
140 Blé mis en provision à Valenciennes, pour Jacques de Harchies, prévôt de Maubeuge (juillet [1437]) : AEM, TCCH, rec. 64, f. 61 r.
141 AVM, charte 353 (vidimus dressé, pour la ville de Mons, par trois hommes de fief). Cf. aussi AVM, 1296, f. 342 v. (8 mai 1456 : fourniture de seigle pour la meute du chancelier et son maire de Pont-sur-Sambre). La « deffense » mentionnée, motivée par la hausse continue des prix céréaliers et le risque de pénurie, a été publiée à Mons le 30 janvier 1456 : AGR, CC 15149, f. 42 r.-v.
142 Par exemple à Ath, en 1438, où des marchands flamands veulent se pourvoir en blé : AVA, mass. 1438/39, f. 15 r.
143 ADN, B 10462, f. 19 r.-v. Attestation officielle écrite, quant au lieu de déchargement : ADN, B 10466, f. 33 r.-v. En 1432, Guillaume de Lalaing, bailli de Hainaut, autorise les Douaisiens à faire venir des grains de certains villages dans l’Ouest du Hainaut, à condition de prouver duement qu’ils doivent leur être livrés à titre de fermages payables en nature : GODARD, Contribution à l’étude de l’histoire du commerce des grains à Douai..., pp. 175-176. Des marchands de Douai, acquéreurs de blé à Mons, en mai 1481, par autorisation tout à fait exceptionnelle, seront tenus de produire, à leur prochaine venue, une attestation de leur magistrat « d’iceulx bletz avoir esté distribué au povre peuple d’icelle ville » : AVM, 1297, f. 422 v.
144 En décembre 1501 (AEM, ms. 158, f. 12 v.), octobre 1504 (ADN, B 10465, f. 23 r.-v.), novembre 1505 (ADN, B 10612), mars 1506 (ADN, B 10466, f. 31 v.-32 r. : seules restent en vigueur les licences concédées au cours des deux derniers mois).
145 Par mandement ducal du 29 mai 1481, les Hainuyers, dont le pays est « petitement pourveu de grains, vitailles et d’autres choses fort necessaires pour [leur] vivre, entretenement et substentacion », sont autorisés à acheter blé et vivres en quantités illimitées, selon leurs besoins, dans le duché de Brabant et les comtés de Flandre, Hollande, Zélande et en Frise : AVM, charte 422 (sur la requête préalable d’un conseiller hainuyer et d’un échevin montois : AVM, mass. 354, f. 55 v.). Dans la même optique, Philippe le Bon, en décembre 1438, avait autorisé les Brabançons à faire venir du blé du Namurois : AGR, mss. div., 33, f. 135 r. Idem pour les Malinois en Flandre en 1421 : I. L. A. DIEGERICK, Inventaire analytique et chronologique des chartes et documents appartenant aux Archives de la ville d'Ypres, III, Bruges, 1856, pp. 106-107.
146 ADN, B 10464, f. 24 r. (février 1504).
147 Défendue en novembre 1432, la récolte de cette année ayant été peu abondante (cf. supra), « le vuidenghe des blés » est à nouveau tolérée en marsavril 1433, à la grande satisfaction des seigneurs fonciers et des tenants d’héritages : ADN, B 10397, f. 39 v., 42 v. ; B 11551, f. 10 r. ; DEVILLERS, Particularités curieuses..., II, p. 159, et AVM, mass. 304, f. 28 v. (consultation de la ville de Mons par le bailli ; opposition de « le vuidenghe » a « le closure » des grains).
148 Biles peuvent émaner, non seulement d’habitants du comté, mais aussi de populations voisines : AEM, TCCH, rec. 19, f. 15 r. (octobre 1437).
149 Cf. par exemple, l’ordonnance publiée le 18 octobre 1437 : AEM, TCCH, rec. 19, f. 15 r. (terme fixé : Noël 1437) ; octobre 1438 : ADN, B 10404, f. 57 v.
150 « Une criiee publiiee de par monseigneur le duc, contenant que ceux qui avoyent pollisie des villes euwissent fait pourveir chacuns sa pourvision de blet » : AVA, mass. 1438/39, f. 16 v.
151 Conseil de ville de Mons du 30 octobre 1437 : AVM, 1296, f. 122 r.-v. (l’invitation s’adresse, tout à la fois, à des nobles résidant en ville, à des bourgeois et au chapitre Sainte-Waudru).
152 Les intéressés sont « les puissans hommez et bien aissiés de chevance » : AVM, mass. 310, f. 29 v. ; ou encore les « gens de poesté », c’est-à-dire les riches, les puissants : AVM, 1297, f. 438 v. Devant leur mauvaise volonté, les autorités communales à Mons, par ban public, leur enjoignent d’obéir dans les quinze jours, sous peine d’amende et de vente judiciaire de leurs biens mobiliers : AVM, 1247, f. 59 r (1er mars 1438).
153 Ordonnances publiées les 13 mai et 30 août 1438, et le 20 septembre 1502 : AEM, TCCH, rec. 58, f. 73 r. ; rec. 97, f. 46 r. ; ADN, B 10462, f. 33 v.-34 r.
154 AVM, mass. 309, f. 30 r. (21 mai 1438).
155 Etat des frais et description de la procédure des contrôles, de février à juillet 1438, par temps de crise : AVM, mass. 309, f. 38 v. ; idem en décembre 1438-mai 1439 (trois visites successives) : mass. 310, f. 37 v.
156 Mission confiée, en mai 1438, à un des leurs, Jean de Maurage, et à un expert en la matière, le marchand de blé Colart Boistiel : AVM, mass. 309, f. 37 r. Achats motivés par les besoins pressants des habitants pauvres : AVM, 1297, f. 438 v.
157 Au clerc du bailliage de Hainaut, Simon Nocart : AVM, 1296, f. 135 r. (avril 1438) ; au grand bailli de Hainaut, Antoine Rolin : AVM, 1297, f. 467 v. (décembre 1482) ; à un cultivateur, Piérart dou Four : AVM, mass. 380, f. 40 v. (novembre-décembre 1456).
158 AVM, mass. 308, f. 35 r. (septembre 1437) ; 1296, f. 136 v. (juin 1438), 138 r. (juillet 1438), 346 r. (septembre 1456) ; mass. 329, f. 36 v. (septembre-octobre 1456) ; mass. 330, f. 33 v. (décembre 1456). Malgré le désir du seigneur de Ligne d’emporter ses blés engrangés à Mons pour en tirer un profit commercial, les autorités le contraignent à les leur vendre à un prix légal « pour adreche des povres gens » : mass. 309, f. 39 r. (1437/38).
159 Cf. infra.
160 Des lettres du bailli Jean de Croy, du 9 novembre 1438, autorisent les échevins de Mons à « pooir par leur commis accatter et faire accatter par tout le dit pays de Haynnau ou bon leur samblera et a ceulx quy aysiet en seront de les vendre a eulx jusques a le somme de siix cens muis de blet, mesure de Mons » ; nul ne pourra refuser de leur en vendre, sous peine d’y être « constraint en corps et en biens » : AVM, charte 322.
161 La ville loue ces greniers : AVM, mass. 330, f. 40 v. (hôpitaux SaintNicolas et Saint-Julien ; cf. aussi AVM, 1297, f. 376 v.) ; à Saint-Ladre, à Houdain et aux Apôtres : 1297, f. 434 r. ; au couvent des Frères mineurs : f. 352 r.-v. (blés appartenant au bailli de Hainaut, qui propose à la ville de les lui vendre).
162 Conseil de ville du 13 janvier 1459 : « Item savoir se on fera provision a le ville de bled des deniers venans des bleds d’icelle par cy devant vendus » (AVM, 1296, f. 370 r. ; décision d’acheter du seigle et de le stocker, pour en pourvoir ensuite le peuple) ; cf. aussi 1297, f. 395 v. (juin 1480) ; conseil de ville du 16 décembre 1482 : résolution des échevins d’acheter de nouveaux grains, car « les bledz de la ville en provision se clotonnoient et mefalloient, par quoy on en avoit commenchié mettre vendre en halle » (ibid., f. 467 v.). Devant la détérioration de 200 muids appartenant à la ville — on évalue le déchet à une rasière par muid, soit 1/12 — « que maisement se pooient garder longhement veu que il estoient viés et adomagiés de viestrie », on décide notamment d’en prendre un peu pour faire du pain, afin de savoir s’il demeure comestible, de vendre les blés trop mûrs à la halle, et de nettoyer et aérer ceux dont la conservation peut encore être envisagée (ibid., f. 343 r. : 17 mai 1456), Il semble que l’on pouvait à l’époque, malgré l’humidité du climat et les moyens de conservation rudimentaires, garder du blé sans dommages pendant un minimum de trois ans, à condition de l’entreposer dans de bons greniers en ville : TITS-DIEUAIDE, Formation des prix céréaliers..., pp. 119-120 ; il n’en allait certes pas de même pour le grain amassé, en vrac et sans grand soin, dans des halles.
163 La durée de la grande famine de 1437/40 est même imputée, à Anvers, à un monopole céréalier, coupable en l’espèce de la misère et de la mort d’une foule d’individus : TORFS, Fastes des calamités publiques..., I, p. 179. Cf. aussi NEVEUX, Cambrai et sa campagne de 1420 à 1450..., dans AESC, XXVI, 1971, p. 131.
164 Cf. un aperçu et quelques chiffres supra, et surtout SIVERY, L’évolution du prix du blé à Valenciennes..., dans RN, XLVII, 1965, pp. 185-188.
165 AEM, TCCH, rec. 19, f. 22 r. (septembre 1427) : ordre, au plus tard pour le 1er novembre, « que tous ceulx et celles qui ont vendut blés, soillez et secourgons a certains jours passés ou advenir et rechupt l’argent secque (c’est-à-dire comptant), prestement aiient rapportet yceulx vendages et accas par escript par deviers monseigneur le bailli de Haynnau » ; la mesure s’applique aussi aux ventes acquittables en plusieurs paiements, « par parchons faisans » (avec un premier versement à la conclusion du contrat ; cf. AGR, CC 15130, f. 15 r.).
166 AEM, TCCH, rec. 19, f. 14 r. SIVERY, op. cit., p. 185. Sur les rapports écrits adressés, par les contractants en personne, au bailli et au Conseil, cf. supra. Le 15 février 1431, le châtelain de Bouchain avertit par ailleurs le bailli de Hainaut de la conclusion fréquente de ventes portant sur la moisson future, par des laboureurs de sa circonscription : ADN, B 11090, f. 16 v. ; sans doute des spéculateurs escomptent-ils une poursuite de la hausse des cours céréaliers durant les prochains mois.
167 Par exemple en novembre 1437 : ADN, B 10403, f. 43 r. ; B 11098, f. 15 r. (compte de la châtellenie de Bouchain : « que tous ceux qui avoient acatté grain a jour se cessassent de faire constraindre leurs marchans »).
168 Des conseillers ducaux apprennent, en novembre 1437, que des grains ont atteint le triple du prix pour lequel des cultivateurs les ont vendus sur pied, avant la récolte de cette année défavorable : ADN, B 10403, f. 35 v. Cf. un édit de Louis XI, en France, pendant la crise de 1482 : GANDILHON, Politique économique de Louis XI, p. 146.
169 AEM, TCCH, rec. 97, f. 46 r. (30 août 1438). ADN, B 10419, f. 51 r.-v. (décembre 1455 : on reproche aux acheteurs de grains de « mengier » les « povres censeurs »). AEM, ms. 152, f. 139 r.-v. (29 ou 30 novembre 1477 : « tous... vendaiges et acath de grains qui depuis ung an ou environ se puellent estre fais... ont estet et sont... abollis, anulléz et mis du tout au neant »). ADN, B 10443, f. 13 r.-v. (octobre 1478 : même période d’un an). Une ordonnance publiée le 13 juillet 1481 manifeste le souci d’éviter aux paysans, déjà victimes des récentes opérations militaires, les dommages et l’appauvrissement accrus que provoquerait l’obligation d’honorer leurs marchés des mois précédents, avec des grains de la moisson prochaine : AGR, CC 14659, f. 27 v.-28 r. Cf. aussi ADN, B 10445, f. 30 v.-31 r. (août 1482) ; AEM, cart. 22, f.390 r. (1485/86).
170 ADN, B 10425, f. 59 v.-60 r. (septembre 1460 ; cours encore élevés mais mouvement de baisse perceptible, qui se poursuivra en continu jusqu’en 1464 : SIVERY, op. cit., p. 187).
171 Encore faudrait-il — pour être précis et exact — distinguer les sortes de grains propres à la consommation Humaine (et animale).
172 BUEM, ms. 650, f. 60 r. ; cf. le texte correspondant de 1410 dans FAIDER, Coutumes du pays et comté de Hainaut, I, p. 82.
173 ADN, B 10453, f. 16 v.-17 r. (le même édit, par exemple, défend d’acheter, à l’avenir, du houblon de la récolte de l’année, avant le mois de mai, « a celle fin que les vendeurs puissent voir ce qu’ilz en pourront livrer ») ; en 1488/89, le muid de froment coûte 124 sous 6 deniers tournois à Valenciennes (les effets de la terrible crise, centrée sur l’année 1482, se font encore sentir), mais descendra à 70 sous (avant de remonter de plus belle) en 1489/90 : SIVERY, op. cit., p. 187.
174 AEM, TCCH, rec. 19, f. 19ter r. (art. 7) ; restrictions non applicables aux ventes de grains ordonnées par un jugement : ibid., f. 19bis v. (art. 4).
175 AEM, ms. 158, f. 13 r. (texte que nous publions en annexe, VIII).
176 Notamment en 1456 : AGR, CC 15149, f. 42 r.-v. « Que nulz que pour se provision ne levaist les dis bledz » (à la halle de Mons, en novembre 1477, où ils ont fort augmenté) : AVM, 1297, f. 326 r.
177 Avesnes a été prise et dévastée par Louis XI, en 1477.
178 AVM, 1297, f. 432 r.
179 Même injonction du magistrat de Louvain, dans le plat pays environnant : TITS-DIEUAIDE, Formation des prix céréaliers, pp. 184-185.
180 AEM, TCCH, rec. 19, f. 19bis r. (art. 1), 19ter r. (art. 6), 19ter v. (art. 11). BUEM, ms. 650, f. 59 v.-60 r.
181 ADN, B 11098, f. 15 v. (à l’occasion de litiges entre des bourgeois de Valenciennes et des laboureurs de Bouchain). En cas de mauvaise récolte, des citadins titulaires de cens obtiennent, pour leur approvisionnement, la faculté de s’en faire délivrer, anticipativement au terme normal, une partie par leurs laboureurs : AGR, CC 15130, f. 15 v., et ADN, B 10404, f. 57 v. (octobre 1437 et 1438).
182 En 1455/56, par crainte d’une famine, la ville de Mons fait acheter 375 muids 1 rasière 2 quartiers de blé à 110 sous le muid, dans des greniers du seigneur de Ligne à Ligne, Belœil, Montrœul-sur-Haine et d’autres paroisses, en vue de les revendre, à la halle, à ses habitants pour leur ravitaillement, et peut-être à des villageois du plat-pays environnant : AVM, mass. 380, f. 40 r. Le rôle du marché, aux dépens du grenier, ira grandissant au cours du XVIe siècle : NEVEUX, Les prix du froment dans une région exportatrice de céréales..., dans Revue historique, CCL, 1973, p. 327.
183 Ordonnance publiée le 29 novembre 1438 : ADN, B 10404, f. 59 v.-60 r. ; AGR, CC 15131, f. 34 v. ; ADN, B 11559, f. 18 r. Idem le 14 septembre 1442 : ADN, B 10406, f. 41 r.
184 AEM, ms. 158, f. 13 r. (cf. n. 173 ci-dessus). Pas de différence fonctionnelle entre la « halle » et le « marché » ; la première est couverte, le second se tient en plein air.
185 Ordre à tous cultivateurs de la prévôté de Maubeuge, de mettre d’abord leurs grains en vente à la halle montoise : AGR, CC 15130, f. 15 v. (octobre 1437). Requête des prévôt, jurés, échevins et conseil de Valenciennes au duc, pour qu’il oblige les habitants de la banlieue (« paix ») de Valenciennes à mesurer leur blé « en la hale des grains de nostre ditte ville et non ailleurs » : AEM, TCCH, rec. 15, f. 96 r. (même époque). Même disposition réglementaire pour la prévôté de Maubeuge : ibid., rec. 97, f.46 r. (août 1438) ; Ch. DEHAISNES, Etude sur les registres des chartes de l’Audience conservés dans l’ancienne Chambre des Comptes de Lille..., dans Mémoires de la Société des sciences, de l’agriculture et des arts de Lille, 4e s., I, 1876, p. 400.
186 Pour Valenciennes : cf. n. précédente. Pour Mons : AVM, 1296, f. 120 v., 122 r. (les provisions sont jugées insuffisantes, le magistrat s’en alarme, à la veille d’une saison difficile, et souhaite réserver pour sa halle les blés de trois lieues à la ronde : 23 et 30 octobre 1437) ; ibid., f. 196 r. (requête au bailli de Hainaut, pour toute la prévôté de Mons : 25 mai 1443).
187 Ban d’octobre 1456, « rafreschy » le 16 décembre 1491 (puis le 28 décembre 1557 : AEM, cart. 41, f. 264 r.-265 r.
188 AVM, 1297, f. 327 r. ; mass. 361, f. 57 r. : grains amenés du Sud sur la Sambre, déchargés à Maubeuge (ou un peu plus loin en aval), et transportés à Mons par charroi.
189 AGR, CC 15131, f. 34 r. AVM, mass. 309, f. 32 v. ADN, B 10404, f. 56 r.-v.
190 AVM, mass. 309, f. 32 y. ; 310, f. 23 r., 30 r. (1438/39).
191 Emprisonnement à Mons de deux hommes soupçonnés d’« avoir accatté les bleid en halle tant que les bonnes gens n’en pooient avoir » : AVM, 1296, f. 346 v.
192 Mesures habituelles à l’époque ; à Lille, par exemple, pendant la famine de 1437/38, deux jours par semaine sont réservés aux achats de blé des seuls Lillois, et les marchands ne peuvent s’en procurer au marché public qu’après 16 heures, quand les particuliers en ont tous été pourvus : R. MARQUANT, La vie économique à Lille sous Philippe le Bon, Paris, 1940, p. 118 (cf. plusieurs références à ce sujet : n. 8, pp. 118-119). En juillet 1481, tandis qu’on escompte commencer bientôt la distribution des nouveaux blés, les conditions fixées à la halle de Mons sont les suivantes (AVM, 1297, f. 432 r.) : mardi et samedi réservés aux Montois, trois jours pour les étrangers à la ville (lundi, mercredi et vendredi), 120 muids par semaine pour les habitants de la prévôté, même quantité pour les habitants des régions de Bavay, Maubeuge et Avesnes (« pays perdu ou ghasté » : cf. supra et n. 175), rien pour ceux de la « marche » de Valenciennes (qui ont assez de blé et le vendent trop cher, au mépris du « cry du general du pays » fixant les prix), de la terre d’Enghien (où le seigneur s’oppose à toute exportation des récoltes - cf. supra), de la prévôté de Binche (même abus que les Valenciennois) et de la région d’Ath (bien pourvue).
193 AVM, mass. 354, f. 49 r.-50 r. (mai-juillet 1481). Il est d’usage courant, à Mons, de distribuer aux pauvres des méreaux pour obtenir un secours en argent ou en nature : cf. L. DEVILLERS, Numismatique montoise. Méreau de la fondation de Julien Godin, dans ACAM, V, 1864, pp. 185-187.
194 MARQUANT, op. cit., pp. 76-77.
195 AEM, TCCH, rec. 97, f. 50 r. (ordonnance publiée le 24 janvier 1438 — cf. ADN, B 10403, f. 45 v.-46 r. — entièrement consacrée aux transactions conclues par les diverses catégories de commerçants). AGR, CC 15131, f. 34 r. ADN, B 10404, f. 56 r.-v. Sur Tes brasseurs, cf. aussi infra.
196 L’édit du 24 janvier 1438 (n. précédente), entre autres, distingue les achats de grains de certains Hainuyers, pour « leur pourveances » et pour « revendre a aultrui » : les seconds sont annulés pour éviter tout préjudice à l’exécution des premiers. Les revendeurs sont parfois dénommés « cossons » ou « cochons » : ban non daté, du XVe siècle sans doute, intitulé « bans et deffences touschant les revendeurs et achetteurs de bled de la ville de Mons », dans BML, ms. 718, f. 111 V.-112 r. (autres copies : AVM, 1246, f. 5 r.-v., et BMV, ms. 869, f. 318 ν.-320 r.) ; cf. aussi, pour une époque plus récente, P. BONENFANT, « Cossons » communistes dans le Namurois à la fin de l’Ancien Régime, dans Namurcum, VIII, 1931, pp. 49-53, et « Cossons » communistes dans le Namurois sous l’Ancien Régime. Notes complémentaires, Ibidem, X, 1933, pp. 49-56 (notamment p. 50 : « C’étaient eux qui transportaient les grains des fermiers au marché, parfois jusqu’à l’étranger, où ils allaient également en chercher en temps de disette »).
197 Défense absolue : AVM, 1296, f. 217 v. (15 janvier 1446 : « cochons et revendeurs... par ban ne pouvoient ne devoient en icelle [halle] vendre ne accatter ») ; 1297, f. 422 v. (10 mai 1481). Heures fixes (« a tel heure que les marchans revendeurs de grains le y poellent faire et non autrement ») : 1297, f. 132 V.-133 r. (7 septembre 1471 : deux « cochons et revendeurs », sauniers de leur état, sont surpris à la halle par un sergent, entre neuf et dix heures du soir, achetant du blé à deux responsables complaisants, alors qu’un ban en vigueur à Mons ne les autorise à le faire que jusqu’à deux heures de l’après-midi), 344 v. (8 août 1478). En juin 1488, ils reçoivent l’autorisation, tout en ne pouvant pas commercer à la halle, de mettre leur blé en vente à domicile, à condition de poser devant leur huis un exemplaire de la mesure utilisée par eux, remplie de grain : AVM, 1298, f. 78 r.
198 II ne peut être question de donner ici un aperçu, fût-il sommaire, du schéma des importations et exportations céréalières en Hainaut : on se reportera à la deuxième partie de l’ouvrage, plusieurs fois cité, de M.-J. TITS-DIEUAIDE (« Les prix du grain face aux importations et aux exportations » : pp. 131 sq.), et aux travaux de G. SIVERY, cités dans notre bibliographie.
199 Par exemple en 1456 : AVM, mass. 330, f. 40 v. Sur ces deux marchés, cf. surtout, d’une part G. SIVERY, L’évolution du prix du blé à Valenciennes aux XIVe et XVe siècles, dans RN, XLVII, 1965, pp. 177-194, d’autre part J. GODARD, Contribution à l’étude de l’histoire du commerce des grains à Douai, du XIVe au XVIIe siècle, Ibidem, XXVII, 1944, pp. 171-205, et M. MESTAYER, Les prix du blé et de l’avoine de 1329 à 1793 à Douai, Ibidem, XLV, 1963, pp. 157-176. Sur un autre grand marché voisin : A. DERVILLE, Le marché lillois du blé à l’époque bourguignonne, Ibidem, LIX, 1977, pp. 45-62.
200 Cf., en général, G. BIGWOOD, C,and et la circulation des grains en Flandre, du XIVe au XVIIIe siècle, dans Vierteljahrschrift für Social-und Wirtschaftsgeschichte, IV, 1906, pp. 398-400 ; MARQUANT, Vie économique à Lille,
201 De même à Lille, par exemple : MARQUANT, op. cit., pp. 84-85. pp. 83-85 ; J. CRAEYBECKX, Un grand commerce d’importation : les vins de France aux anciens Pays-Bas (XIIIe-XVIe siècle), Paris, 1958, pp. 60, 171 (observations générales formulées à propos des étapes des vins) ; pour la Flandre à l’époque bourguignonne : BLOCKMANS, Volksvertegenwoordiging, pp. 472 sq.
202 Environ 25 à 30 kilomètres.
203 ADN, B 1996/19516. SIVERY, La fin de la guerre de Cent ans..., p. 314. Lallaing : en Hainaut, sur la Scarpe (affluent de l’Escaut). Courrières et Pontà-Vendin : en Artois, sur la Deûle (affluent de la Lys).
204 GODARD, Contribution..., pp. 200-202.
205 ADN, B 10451, f. 12 r. ; AGR, CC151709, f. 3 v. ; ADN, B 11444, f. 4 r.
206 AEM, ms. 158, f. 12 v. (cf. annexe VIII).
207 Ou, du moins, une simple enquête par le bailli de Hainaut auprès des acheteurs et vendeurs, au sujet des provisions disponibles : ADN, B 10453, f. 16 r.-v. (octobre 1489).
208 ADN, B 10419, f. 52 r. (décembre 1455 : édit publié « par grant conseil sur ce prins et eu, et pour preserver les censeurs du dit pays de estre destruis,... eu regart que ceste ditte annee les dis grains estoient moult excelsis et hors rieulle »). On craint parfois des hausses locales et passagères, mais subites et peut-être accentuées, à l’occasion d’un événement déterminé : par exemple, le chapitre de la Toison d’or à Mons, en 1451 (L. DEVILLERS, Les séjours des ducs de Bourgogne en Hainaut : 1427-1482, dans BCRH, 4e série, VI, pp. 409-410).
209 Cf. une remarque analogue de H. DE SAGHER, Les sources statistiques de l’histoire du prix des céréales, spécialement dans les Pays-Bas, dans BCRH, LXXXVIII, 1924, p. 282, au sujet de la fixation du prix du pain — d’autorité — par les magistrats communaux.
210 AEM, TCCH, rec. 58, f. 73 r. (13 mai), et rec. 90, f. 25 r. (fin mai). On nous dispensera de citer ici des chiffres ; notre intention n’est pas de reconstituer et d’interpréter des mouvements de prix (cf. à ce sujet, les travaux de
211 L’avoine, par exemple (fin mai 1438 : cf. n. précédente). G. SIVERY et M.-J. TITS-DIEUAIDE), mais de répertorier et de commenter les préoccupations du législateur hainuyer. Les données quantitatives des sources que nous utilisons demeurent d’ailleurs tout à fait sporadiques.
212 Tarif de base pour « les meilleurs et plus btans blés », les autres, de qualité moindre, à un prix non stipulé ici, au prorata (« et les meures blés a menre pris et en desouls les meilleurs a l’avenant, selon ce qu’il vauront ») : 13 mai 1438 (cf. n. 208 ; approbation par le conseil de ville de Mons de cette ordonnance baillivale et transcription exceptionnelle dans son registre aux délibérations : AVM, 1296, f. 135 V.-136 r.).
213 ADN, B 10404, f. 57v. (octobre 1438). Cf. aussi AGR, CC 14659, f. 25 r. (mai 1481). Un ban montois (juin 1482) distingue blé de bonne qualité, blé de moindre qualité et seigle : AVM, 1297, f. 454 r.
214 Mons : AVM, 1297, f. 423 r., 424 r. (mai 1481 : crainte de la guerre, le pays est « fort destruyt, amenry et en grant povretet », les provisions communales de tous vivres paraissent insuffisantes, le prix du « blé » hausse tellement que le magistrat intervient pour le stabiliser ; les tarifs imposés concernent le froment, le blé véreux, le seigle, l’avoine, les pois), 427 r., 431 v. (fin juin-début juillet suivants : décision de maintenir les cours publiés précédemment par le magistrat, plaintes à l’égard des villes de Valenciennes et de Binche, où l’on vend certains grains jusqu’à 50 % au-dessus du prix légal sanctionné par des édits).
215 ADN, B 10462, f. 33 v.-34 r. (proclame l’efficacité d’un placard de Philippe le Beau, du 7 décembre 1501 : ibid., f. 20 v.-21 v., et AEM, ms. 158, f. 12 v.-13 r. : le texte de ce placard figure dans nos annexes, VIII).
216 Mais aussi, par exemple, avec les aubergistes, gros acheteurs de grains : AVM, 1296, f. 133 v. (1438 : hausse des tarifs de l’hôtellerie).
217 Motif d’une demande, en novembre 1438 : « disant que autrement ne puellent plus estoffer le bonne ville que ce ne fuist a leur despens et grant damaige par le dangier et chiertet des grains » (AVM, 1296, f. 141 r.).
218 Requêtes satisfaites « jusques a le volenté de le ville » (14 septembre 1437, augmentation sollicitée depuis le 31 juillet : AVM, 1296, f. 119 r., 120 r.), jusqu’à ce qu’on « parchevera plus grant doucheur ou pris des dis grains » (29 novembre 1438 : AVM, 1296, f. 141 r.), « jusques a le voullenté et rappiel des dis eschevins et conseil » (14 juin 1442 : ibid., f. 185 r.).
219 Sous contrôle d’échevins et de conseillers communaux, épreuve de deux brassins, « pour savoir le coustenge d’iceulx » : AVM, mass. 337, f. 45 r. (mars 1464).
220 AVM, 1297, f. 353 r. (octobre 1478), f. 443 v. (janvier 1482).
221 Il est vrai que l’orge, céréale principale — mais non unique — pour la brasserie, n’offre que de médiocres qualités nutritives ; on l’utilise toutefois pour faire du pain, en cas de pénurie, ou de hauts prix du froment et surtout du seigle : TITS-DIEUAIDE, La formation des prix céréaliers..., p. 40-41.
222 Beaucoup de ménages achètent du grain, le moulent et cuisent eux-mêmes leur pain ; d’autres s’en procurent chez les boulangers ou fourniers. Les corporations, que constituent ceux-ci dans les villes, sont soumises, comme toutes les autres, à des règlements de travail : les pains doivent répondre à certaines conditions légales de poids et de prix (c’est l’article comestible taxé avec le plus de rigueur par le magistrat — par temps de cherté —, en raison de son importance vitale pour le consommateur : DE SAGHER, Les sources statistiques..., pp. 280-282) ; il en existe plusieurs grandes catégories : pains blancs, bourgeois, bruns. Cf. L. HANNECART, La réglementation de la vente du pain à Mons, sous l'ancien régime, dans RN, XLVII, 1965, p. 123. Par temps de crise, on défend souvent de faire du pain blanc — le meilleur — (notamment en mai-juin 1438 : AVM, 1296, f. 135 v., 137 r. ; en mai 1481 : 1297, f. 466 v. ; cf. CALONNE & CLAUZEL, Conjoncture et société à Lille pendant la période bourguignonne, p. 382, et TITS-DIEUAIDE, op. cit., p. 40). Le froment et le seigle, parfois aussi d’autres céréales ou graines comestibles (pains de fèves pendant la famine de 1437/38 : VINCHANT, Annales de la Province et Comté du Hainaut..., IV, Mons, 1851, p. 172) sont utilisés pour sa fabrication. En mai 1481, la ville de Mons importe même du pain blanc et brun, tout fait, de Bruxelles, Nivelles et Hal : AVM, mass. 354, f. 54 v.
223 Citons AEM, TCCH, rec. 97, f. 50 r. (janvier 1438, sans doute : quiconque a vendu du blé, de l’avoine, de l’épeautre ou de l’écourgeon à un brasseur, n’est pas tenu de le lui livrer, moyennant remboursement) ; ibid., rec. 58, f. 65 r. (avril 1437 : « que d’ores en avant il ne soit nuls qui s’avancesist de brasser ne braisier d’avaine ») ; ADN, B 10406, f. 40 r. (août 1442 : défense de brasser et d’exporter de l’avoine) ; AVA, mass. 1442/43, f. 30 v. (novembre 1442 : requête au bailli de Hainaut « de pooir brasser d’avaine en le ditte ville d’Ath », sans doute par dérogation à l’ordonnance du mois d’août précédent, toujours en vigueur) ; AVM, 1297, f. 441 r. (novembre 1481 : défense d’utiliser du blé dans la fabrication de boissons ou, du moins, d’en employer autant qu’à l’ordinaire).
224 ADN, B 10445, f. 31 r. (sans doute des amendes).
225 En sus de la confiscation des grains, en cas d’exportation fluviale, « comme il appartiendra » : ADN, B 10455, f. 25 v.-26 r. (de quoi s’agit-il ? d’amendes ? ou plutôt d’incarcérations ou de bannissements ?).
226 ADN, B 10462, f. 19 r.-v. (en sus de la confiscation des grains : même hypothèse qu’à la n. précédente ; ce ne peuvent être des amendes).
227 Amende de 10 livres de blanc et confiscation : AEM, ms. 158, f. 307 v. (11 novembre 1429 : ici, 10 livres tournois) ; AEM, TCCH, rec. 97, f. 46 r. (30 août 1438 : 2 livres de blanc au délateur, 8 au duc ou à l’officier de justice) ; AGR, CC 15135, f. 34 r., et ADN, B 11103, f. 13 r. (17 mai 1443) ; ADN, B 10425, f. 56 v. (9 mai 1460) ; AEM, ms. 158, f. 13 r. (7 décembre 1501 : annexe VIII) ; ADN, B 10462, f. 33 v.-34 r. (20 septembre 1502) ; ADN, B 10612 (novembre 1505). Amende arbitraire : DEVILLERS, Cartulaires des comtes de Hainaut..., VI, p. 233 (13 septembre 1437) ; ADN, B 10445, f. 19 v. (19 novembre 1481).
228 Paysans et marchands traitant en privé, dans les villages, sur les lieux mêmes de la production : 1°) Infractions à l’obligation de vente : AEM, TCCH, rec. 97, f. 46 r. (30 août 1438 : 3 lb.bl. pour les habitants du plat-pays négligeant d’« estapler » leur marchandise à la halle — à Maubeuge, précise le texte conservé, exemplaire destiné à la publication dans la prévôté de Maubeuge) ; ADN, B 10404, f. 59 V.-60 r. (29 novembre 1438 : 20 lb.t. pour tous clercs, bourgeois ou tenanciers redevables de cens, vendant leurs blés ailleurs qu’aux étapes et halles des villes) ; AGR, CC 15134, f. 30 v. (14 septembre 1442 : 10 lb. pour id.) 2°) Infractions conjointes aux obligations de vente et d’achat : AEM, ms. 158, f. 13 r. (annexe VIII), et ADN, B 10462, f. 33 v.-34 r. (7 décembre 1501 et 20 septembre 1502 : confiscation et 60 lb. par. pour les acheteurs et les vendeurs).
229 Cf. respectivement AEM, TCCH, rec. 97, f. 50 r. ([24 janvier 1438 :] 100 s.t., soit 5 lb.) ; rec. 19, f. 22 r. ([septembre 1437 :] 10 lb. t.) ; rec. 90, f. 25 r. ([mai 1438 :] 100 s.t., soit 5 lb., et confiscation de l’avoine, vendue à plus haut prix que le cours légal de 60 s.t. le muid) ; rec. 58, f. 65 r. (20 avril [1437] : 60 s.t., soit 3 lb., et confiscation du grain brassé).
230 M.-J. TITS-DIEUAIDE, La formation des prix céréaliers en Brabant et en Flandre au XVe siècle, p. 173.
231 Ibid., p. 181, dont l’interprétation est illustree, pour le Hainaut, par plusieurs témoignages : dans certaines circonstances, les édiles montois, malgré leur désir et leur prudence ordinaire, hésitent à prohiber totalement la sortie des blés de leur cité, de peur que les marchands, pour leur part, n’adoptent en retour une attitude aussi intransigeante que la leur, et n’amènent plus à Mons de grains ni d’autres vivres.
232 Et cela indépendamment d’autres interdictions imposées, en son nom propre cette fois, sans nul recours au souverain, par telle ou telle ville à son hinterland. Cf. TITS-DIEUAIDE, op. cit., pp. 186-188 ; on voit donc des villes flamandes et brabançonnes promulguer elles-mêmes des édits de prohibition dans les campagnes voisines : ibid., pp. 170-171 (n. 131).
233 Ibid., p. 188.
234 Cf. ch. I supra et ch. III infra.
235 Comme l’avait signalé M. Arnould à Mme Tits (loc. cit., n. 34), celle du 7 décembre 1501 (AEM, ms. 158, f. 12 v.-13 r. : citée ibid. d’après une cote périmée, le volume ayant été transféré jadis des AGR au dépôt de Mons) est le premier édit céréalier applicable à l’ensemble des pays bourguignons dont le texte intégral soit connu, mais non le premier stricto sensu. Nous en reproduisons ce texte intégral dans nos annexes (VIII).
236 TITS-DIEUAIDE, op. cit., p. 189. G. SIVERY, L'entrée du Hainaut dans la principauté bourguignonne, dans RN, LVI, 1974, p. 339 (sur la déception des producteurs hainuyers de blé, qui espéraient tirer grand profit de l’adjonction du Hainaut aux possessions bourguignonnes, avec l’élargissement d’un marché naturel) ; ID., La fin de la guerre de Cent ans et les malheurs du Hainaut, dans Revue d’histoire économique et sociale, LII, 1974, p. 315.
237 R. GANDILHON, Politique économique de Louis XI, Paris, 1941, pp. 149-150.
238 TITS-DIEUAIDE, op. cit., p. 51.