Le droit en transition
Les clés juridiques d’une prospérité sans croissance
La croissance occupe aujourd’hui une place centrale dans la gouvernance publique. Parce qu’elle soutiendrait la création d’emplois, assurerait le financement de la sécurité sociale, allégerait le fardeau de la dette, favoriserait les investissements, l’augmentation constante du produit intérieur brut serait devenue indispensable à la prospérité collective. Dès son émergence cependant, cet « imaginaire croissanciel » - qui a su séduire à gauche comme à droite - s’est attiré des critiques d’ordr...
Éditeur : Presses universitaires Saint-Louis Bruxelles
Lieu d’édition : Bruxelles
Publication sur OpenEdition Books : 26 avril 2021
ISBN numérique : 978-2-8028-0249-5
DOI : 10.4000/books.pusl.27070
Collection : Collection générale | 155
Année d’édition : 2020
ISBN (Édition imprimée) : 978-2-8028-0240-2
Nombre de pages : 594
Introduction
Antoine Bailleux
Le droit en transition. La science juridique face aux défis d’une prospérité sans croissancePartie 1. Intervenir dans le débat. Rôle du juriste et fondements du droit en transition
Julien Bétaille
La science juridique face à l’hypothèse de la post-croissance : méthodologie, critique et analyse écosystémique du droitStéphane Bernatchez
Le droit en transition : le droit de la gouvernance et le paradigme cybernétiqueJérémie van Meerbeeck
La relation au cœur du droit et de la transitionAlain Papaux
Trilogie du droit en transition. Sacré du commun, réciprocité du politique, internationalité de l’humainPartie 2. Cartographier le rapport de forces. Quelle autonomie par-delà le marché ?
Elise Dermine et Daniel Dumont
Le droit social et le productivisme. Droit de la croissance ou droit de l’autonomie ? Une cartographie du rapport de forcesPartie 3. Repenser les catégories juridiques. Un droit fondé sur la vulnérabilité du vivant
Emmanuel Babissagana
Croissance économique et droits de l’Homme, un mariage impossible ?Julie Ringelheim
Redécouvrir le droit de l’égalité : condition nécessaire d’une prospérité sans croissance ?Claire Vial
Les animaux, sujets de droit ?François Ost
La personnalisation de la nature et ses alternativesPartie 4. Réinventer les dispositifs. L’avenir démocratique de la transition
Mathias El Berhoumi et John Pitseys
Constitution, conscience du long terme et justice intergénérationnelleAlexandre Viala
L’écologie politique au risque de l’épistocratie. Une lecture de la crise des « gilets jaunes »Olivier De Schutter et Tom Dedeurwaerdere
Vers un État partenaire. Soutenir les innovations sociales citoyennes pour une transition justePartie 5. Pour (ne pas) conclure
Edwin Zaccai
Parmi les objetsHugues Dumont
Le droit en transition. ConclusionsLa croissance occupe aujourd’hui une place centrale dans la gouvernance publique. Parce qu’elle soutiendrait la création d’emplois, assurerait le financement de la sécurité sociale, allégerait le fardeau de la dette, favoriserait les investissements, l’augmentation constante du produit intérieur brut serait devenue indispensable à la prospérité collective. Dès son émergence cependant, cet « imaginaire croissanciel » - qui a su séduire à gauche comme à droite - s’est attiré des critiques d’ordre anthropologique (la croissance infinie du pouvoir d’achat ne signe pas l’épanouissement humain), écologique (la quête éperdue de points de croissance se heurte au mur des limites planétaires) et social (cinquante ans d’agenda croissanciel n’ont pas empêché les inégalités de se maintenir). La crise économique qui a éclaté en 2007 et les signes toujours plus tangibles des bouleversements climatiques à venir ont donné à ces critiques une acuité nouvelle.
Et le droit dans tout cela ? Nos règles juridiques reflètent-elles l’emprise de l’imaginaire croissanciel ou autorisent-elles d’autres conceptions du progrès humain ? Et les juristes ? Ont-ils les moyens et la légitimité pour traduire dans les règles de droit les aspirations à une prospérité sans croissance ? Ce sont ces questions difficiles que cet ouvrage aborde, couronnant trois années de travaux au sein du Séminaire interdisciplinaire d’études juridiques. Gageons que le lecteur y trouvera une source d’inspiration et un programme de recherche à la hauteur des défis de notre époque.
Professeur à l’Université Saint-Louis et avocat au barreau de Bruxelles, il est rédacteur en chef de la Revue interdisciplinaire d’études juridiques, directeur du Séminaire interdisciplinaire d’études juridiques et de l’Institut d’études européennes. La théorie générale du droit et le droit de l’Union européenne sont ses domaines de prédilection.
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