108 Max H. Fisch, « Introduction : The Decisive Year and Its Early Consequences », in W2 : xxi-xxxvixxxvi (1984).

109 Tous ces articles parurent originellement dans le septième volume des Proceedings of the American Academy of Arts and Sciences (1868). Ils furent chacun imprimés peu de temps après leur présentation publique, de sorte que Peirce disposait de tirés-à-part avant même leur publication l’année suivante. Il fit relier les trois premiers tirés-à-part (le troisième étant donc la « NLC ») sous le titre collectif « Three Papers on Logic » pour les distribuer à ses amis dès novembre 1867.

110 F. Michael 1980 : 179.

111 Ce n’est pas spéculer que penser que lors de la lecture publique de ce texte, personne dans l’auditoire n’aurait pu en comprendre un traître mot — à supposer que le texte publié dans les Proceedings fût identique à celui dont Peirce fit la communication : on peut imaginer en effet que Peirce le condensa davantage aux fins de publication (mais c’est peu probable). Sur la difficulté de cet essai, voir aussi Murphey 1961 : 66.

112 C’est dans cet exposé que se trouve la phrase souvent citée (W1 : 247-48) : « Kant dit que la question de la Critique est de savoir comment les jugements synthétiques issus de l’intérieur [a priori] sont possibles. La question de tout ce cycle de conférences est de savoir comment les jugements synthétiques en général sont possibles ».

113 Cf. Murphey 1961 : 411-422. Pendant un certain nombre d’années après la parution du livre de Murphey, de nombreux commentateurs se sont contentés de voir dans ces quatre « drafts » les seules versions antérieures dignes d’intérêt de la « NLC ». Or non seulement Murphey a négligé des textes très importants comme la neuvième conférence de Lowell (1866) ou certains manuscrits attenants au texte sur la « Logique des Sciences », mais en plus les trois derniers « drafts » qu’il a publiés sont incomplets. On notera que le premier « draft » n’a pas été publié dans W1 (il s’agit de WMS 113 : MS 922 : 14-15). Le deuxième « draft » se trouve dans W1 : 351-354 (jusque « To begin with relation. »). Le troisième « draft » se trouve dans W1 : 334 (depuis « The first conception... »)-336 (jusque « every verb does not appear to have a suffering »). Le quatrième « draft » se trouve dans W1 : 515-525 (jusque §10). De plus ces quatre « drafts » ne sont pas mis dans un ordre chronologique exact. Le plus ancien est le troisième ; le premier est à mon avis une version antérieure au deuxième, et ne devrait donc pas faire partie de WMS 113, mais plutôt de WMS 115. Il faut se rappeler bien sûr que Murphey rédigea son livre en un temps où les manuscrits se trouvaient dans un désordre plus terrible qu’aujourd’hui.

114 Il existe deux versions de la neuvième conférence, l’une très longue, et l’autre incomplète (WMS 130 : MS 357), et toutes deux renvoient à un exposé antérieur. Buzzelli écrit à ce propos qu’il est possible que la huitième conférence n’ait jamais été écrite : « MS 357 covers the ground in such detail that it seems improbable that Peirce has in mind a lecture in which he has just done the same thing. » Il ajoute que comme une version est trop longue pour pouvoir être lue en une séance, et l’autre trop courte, ces textes pourraient ne pas être ceux que Peirce a effectivement lus, et par conséquent « we need not suppose that ‘Lecture VIII’ ever existed. » (1974 : 247). Quoique les prémisses de l’argument de Buzzelli ne soient pas fausses, la conclusion qu’il en tire n’en suit pas nécessairement.

115 Cet « Appendice » a été récemment publié dans les Transactions of the Charles S. Peirce Society par mes soins (vol. XXIX n° 4, 1993, pp. 645-673), sous le titre « [Hypotheses of Space and Time : A Response to Kant/. Appendix No. 2 ». Je me permets de renvoyer le lecteur à mon introduction à ce texte (pp. 637-644), ainsi qu’à l’article de Sam Mitchell qui lui succède, « Peirce’s Response to Kant in Appendix 2 : A Contemporary Assessment » (pp. 675-685). De quoi ce texte devait-il être l’appendice n° 2 ? On ne peut que spéculer à ce propos. Il est clair que dès après les conférences de Harvard Peirce caressait l’idée d’écrire un livre d’introduction à la logique, comme en témoigne la première page du texte « An Unpsychological View of Logic to which are appended some applications of the theory to Psychology and other subjects » — il en existe deux versions, publiées dans W1 : 305 & 310, et datées « mai-automne 1865 ». Cette première page comprend une table des matières qui donne d’une part les titres de six chapitres principaux traitant uniquement de logique (le syllogisme, les trois inférences, les trois quantités de connotation, dénotation, implication, etc.), et d’autre part les titres de huit ou neuf chapitres (selon la version) regroupés sous le titre général d’« Appendix ». Le deuxième chapitre de ce très long appendice devait s’intituler « Hypotheses of Space and Time ». Or le troisième paragraphe du texte « Appendix No. 2 » s’intitule « Space and Time », et Peirce y soutient entre autres que l’espace et le temps sont hypothétiques (MS 740 : ΙΟ11, 13). La correspondance est donc excellente, et nous pourrions en conclure que l’appendice n° 2 devait se rattacher au projet de livre de « An Unpsychological Vien of logic ». Les éditeurs de W1 donnent cependant une date plus tardive à l’appendice, à savoir « hiver 1866-67 », et on peut y trouver de bonnes raisons, comme le fait que Peirce emploie dans ce texte le terme « disquiparence », qui n’apparaît pour la première fois qu’en mars 1866 dans le Carnet de logique (W1 : 347-48). Or dans l’appendice l’auteur utilise ce terme avec une familiarité qui indique une habitude de pensée établie. L’appendice contient d’autre part une phrase où les propositions de l’algèbre et de la géométrie sont mises en liaison avec la disquiparence, et c’est une chose qu’on retrouve dans le texte « /Searching for the Categories/ » daté novembre-décembre 1866 (W1 : 528). La date choisie par les éditeurs est ainsi confirmée. Maintenant, « Searching for the Categories » est un texte qui, bien que non titré par Peirce, s’ouvre néanmoins avec le sous-titre « Introduction ». Peirce pensait peut-être faire de la description de la nouvelle liste des catégories l’introduction à son livre de logique, et on peut penser que l’auteur n’avait donc pas encore abandonné son projet de le rédiger. Sans doute n’avait-il même pas renoncé au plan initial, sauf quelques révisions mineures, comme l’ajout de l’introduction. Si cette hypothèse est correcte, alors elle permet d’expliquer la présence de l’appendice n° 2 (on y trouve d’ailleurs une allusion à un livre à la page MS 740 : 9 — p. 649 dans la publication — et trois références à une introduction). Il n’y a pas trace d’un quelconque « appendice n° 1 ». En spéculant davantage, on pourrait penser que Peirce renonça à écrire ce livre parce que son élection à l’American Academy of Arts and Sciences en janvier 1867 lui permit de publier ses communications dans les Proceedings, et les cinq articles de 1867 reprennent effectivement l’essentiel de tout ce qu’on aurait pu trouver de neuf dans un tel ouvrage.