1 Prolegomena zur Geschichte des Zeitbegriffs. Gesamtausgabe, Bd. 21, p. 9. Cf. également Sein und Zeit (14è éd. Niemeyer), pp. 35 et ss.

2 Schellings Abhandlung iiber das Wesen der menschlichen Freiheit, p. 227 ; trad. fr. de J.F. Courtine, p. 322.

3 Cf. W. RICHARDSON, Heidegger. Through Phenomenology to Thought, The Hague, 1974, p. XVII ; trad. fr. de J. Lauxerois et C. Roëls, in Questions IV, p. 185.

4 En ce qui concerne plus spécifiquement les textes de Marbourg, rappelons que s’y trouve déjà plusieurs fois accentuée cette intimité traditionnelle de l’être et du temps, mais d’un temps sans cesse obnubilé par le prégnance d’un seul de ses modes, celui de la présence. Cf. par exemple Sein und Zeit, p. 25 et Prolegomena zur Geschichte des Zeitbegriffs, p. 193. Mais c’est surtout dans le cours du semestre d’été 1928 consacré en partie à Leibniz que Heidegger exhibe de façon plus détaillée la détermination temporelle à l’œuvre dans l’élaboration des différentes structures originaires de l’ontologie grecque. Cf. Metaphysische Anfangsgründe der Logik. Gesamtausgabe, Bd. 26, p. 182 et ss.

5 Séminaire du Thor (1969), in Questions IV, p. 273.

6 Ce que montre, on ne peut plus clairement, la lecture et la reprise heideggeriennes du projet de Kant à l’époque de Marbourg. Cf., par exemple, l’introduction du cours de 1927-28 intitulé Phänomenologische Interpretation von Kants Kritik der reinen Vernunft. Gesamtausgabe, Bd. 25, ainsi que les §§ 1-3 ; 36-38 du Kantbuch de 1929.

7 Outre l Schelling (p. 229 ; trad. fr., p. 325), cf. essentiellement la Brief über den Humanismus, in Wegmarken (2è éd. Klostermann), p. 325 ; trad. fr. de R. Munier, in Questions III, p. 97 ; le Séminaire du Thor (1969), in Questions IV, p. 285, ainsi que l’introduction de 1949 à Was ist Metaphysik ?, in Wegmarken (éd. Klostermann), p. 375 ; trad. fr. de R. Munier, in Questions I, p. 42.

8 Concernant cette rupture décisive d’avec la métaphysique du subjectum et le caractère non anthropologique de la question de l’homme dans l’ontologie fondamentale de Sein und Zeit, cf. les brèves indications de Heidegger lui-même dans les entretiens de Davos (mars 1929) : E. CASSIRER-M. HEIDEGGER. Débat sur le kantisme et la philosophie, trad. fr. de P. Aubenque, Paris, 1972, p. 43 ; ainsi que les remarques sur « l’idée d’une anthropologie philosophique » dans Kant und das Problem der Metaphysik (4è éd. Klostermann), principalement p. 207 ; trad. fr. de A. De Waelhens et W. Biemel, p. 270. On se référera très utilement aussi à J.F. COURTINE, Anthropologie et anthropomorphisme (Heidegger,lecteur de Schelling), in Nachdenken über Heidegger. Eine Bestandsaufnahme. Hrsg. von U. Guzzoni, Hidesheim, 1980, pp. 9-35.

9 Concernant la caractérisation de l’ontologie fondamentale comme métaphysique du Dasein, cf. Kant und das Problem der Metaphysik, p. 224 ; trad. fr., p.287.

10 Cf. Vom Wesen des Grundes, in Wegmarken, p. 160, note 59 ; trad. fr. de H. Corbin, in Questions I, pp. 140-141.

11 Cf. Was ist Metaphysik ?, in Wegmarken, p. 364 ; trad.fr., in Questions I. p. 27 ainsi que le protocole de Zeit und Sein, in Zur Sache des Denkens, pp. 31-32 ; trad. fr. de J. Lauxerois et C. Roëls, in Questions IV, pp. 58-59. Concernant le thème du dépassement de la métaphysique dans Sein und Zeit, parmi l’abondante littérature déjà consacrée à la question, relevons l’excellente synthèse que constitue l’ouvrage de P. JÄGER, Heideggers Ansatz zur Verwindung der Metaphysik in der Epoche von « Sein und Zeit », Frankfurt, Bern, 1976.

12 Rappelons à ce propos l’ouvrage désormais classique de F. W. von HERRMANN. Die Selhstinterpretation Martin Heideggers, Meisenheim am Glan, 1964, qui, à travers un dépouillement scrupuleux des quelques grands textes où figurent les éléments de cette Selbstauslegung, démontre de façon convaincante et, de notre point de vue, quasi définitive que, telle que la comprenait Heidegger lui-même, la Kehre ne saurait être entendue comme l’abandon des thèses de l’ontologie fondamentale, mais bien comme l’approfondissement de la percée entamée avec elles. A cet égard, notons encore que, dans l’histoire de la réception de Sein und Zeit, beaucoup de choses semblent déjà clairement perçues à la faveur de l’analyse très fine de W. SCHULZ, Über den philosophiegeschichtlichen Ort Martin Heideggers, in Philosophische Rundschau, 1953-54, pp. 65-93 et 211232 : repris ensuite in Heidegger. Perspektiven zur Deutung seines Werkes, hrsg. von O. Poggeler, Köln, Berlin, 1969. En effet, tout en relevant un mouvement de radicalisation extrême du subjectivisme moderne à l’œuvre dans Sein und Zeit, l’auteur y perçoit en même temps un mouvement de néantisation qui en constitue le contrepoint et amorce le renversement ontologique.

13 Cette approche critique de l’ontologie fondamentale a sans doute trouvé son expression la plus forte et la plus achevée dans l’étude de M. HAAR, La métaphysique dans Sein und Zeit, in Exercices de la patience, 1982 (n^o 3/4), pp. 97-112. Encore qu’elle soit justement contrebalancée chez le même auteur par d’autres approches, notamment centrées sur la néantisation de l’ego dans l’analytique existentiale, et où se trouve clairement engagée la thèse que le tournant aurait déjà commencé dès Sein und Zeit. Cf. par exemple, La Pensée et le Moi chez Heidegger : les dons et les épreuves de l’être, in Revue de Métaphysique et de Morale, 1975 (n^o 4), pp. 456-483.