La « vraie » religion et le pluralisme
p. 89-96
Extrait
1Charles Taylor, dans les toutes premières pages de son magistral Secular Age, rappelle que ce qui distingue notre époque c’est que nous sommes passés de la société « où il était virtuellement impossible de ne pas croire en Dieu, à celle où la foi, même pour le plus fervent croyant, n’est qu’une possibilité humaine parmi d’autres »1. Une société, dit-il aussi, où chacun voit son « option comme une parmi d’autres »2. Et l’auteur d’ajouter que le passage est également celui d’un monde où la foi était l’option par défaut, non pas celle des naïfs ou des crédules, mais des élites intellectuelles aussi, à un monde où de plus en plus de gens considèrent de prime abord que les options fondées sur la non-croyance sont les plus plausibles3. Monde d’options et de possibilités : la pluralité règne.
2Il est vrai que Charles Taylor insiste fortement sur le fait que son propos ne concerne que ce que l’on appelle le monde occidental et même, plus précisément, dit-il dès le premier paragraphe de s
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