Enfin, la liberté de philosopher sur la religion
p. 261-266
Extrait
La liberté retrouvée
1On a dit avec grande justesse que la philosophie de la religion avait été « la grande absente des études philosophiques au cours du xxe siècle »1. Si elle resta présente en Allemagne et dans le monde anglo-saxon, elle fut particulièrement inaudible en France et dans le monde francophone, le plus souvent parce que la philosophie de la religion y fut remplacée par des idéologies viscéralement hostiles, j’aimerais dire religieusement hostiles à la religion, comme le marxisme, le structuralisme, le positivisme et le naturalisme qui proclamaient leur propre évangile. Cela a conduit à l’ostracisme de très grands penseurs qui ont daigné s’intéresser à la philosophie de la religion. Cela est arrivé notamment à Henri Bergson et Paul Ricœur, dont nous commémorons le centenaire cette année, qu’il est impossible de ne pas souligner dans une ville comme Strasbourg où le maître de l’herméneutique dit avoir vécu ses plus belles années2. Touché par les critiques infâmes dont
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