1 Les travaux de Simon Gabay ont notamment démontré la précocité des tensions entre les clercs et les comédiens, dans sa thèse L’Acteur au Moyen Âge : l’Histrion et ses avatars en Occident de saint Augustin à saint Thomas, soutenue à l’Université d’Amsterdam sous la direction de Ieme van der Poel et Jelle Koopmans en 2015.
2 Bossuet assiste à deux représentations, en janvier et février 1689. L’anecdote est rappelée dans l’introduction à ses Maximes, dans Urbain Charles et Levesques Eugène, L’Église et le théâtre, Paris, Grasset, 1930, p. 31. Jean-Baptiste Thiers souligne dès 1686 le fait que les clercs se rendent au théâtre et à l’opéra, malgré l’interdiction des conciles (Thiers Jean-Baptiste, Traité des jeux et des divertissements, Paris, Antoine Dezallier, 1686, p. 311.
3 Lecercle François et Thouret Clotilde (dir.), La Haine du théâtre. Controverses européennes sur le spectacle, vol. 1 : Controverses et polémiques et vol. 2 : Discours et arguments, Littératures classiques, no 98 et 99, Toulouse, Presses universitaires du Midi, 2019.
4 La question du trouble à l’ordre social est très précoce (Gabay Simon, L’Acteur au Moyen Âge, op. cit.). François Lecercle l’a également démontré dans son article « La polémique avant la polémique. L’affaire du parlement de Paris, 1541 », Littératures classiques, no 98, 2019, p. 51-64.
5 Norman Larry, « Du spectateur au lecteur, ou du lecteur au spectateur ? », dans Norman Larry F., Desan Philippe et Strier Richard (dir.), Du spectateur au lecteur : imprimer la scène aux xvie et xviie siècles, Paris, Schena Editore-PUPS, « Bibliotheca della ricerca », 2002, p. 9-26.
6 Rares sont les polémistes qui font référence aux sources dramatiques. Seuls Corneille et Molière sont principalement cités, l’un chez Pierre Nicole (Traité de la comédie [1667], édition de Laurent Thirouin, Paris, Champion, « Sources classiques », 1998, p. 64-72) l’autre chez Bossuet (Maximes et Réflexions sur la comédie [1694], dans L’Église et le théâtre, op. cit., p. 185).
7 Le site propose une bibliographie des domaines français, anglais et italien, rassemblée par François Lecercle (https://obvil.sorbonne-universite.fr/corpus/haine-theatre/), et l’édition numérique d’une partie du corpus français et de deux textes italiens (https://obvil.sorbonne-universite.fr/corpus/haine-theatre/). Dernière consultation : le 15 septembre 2023.
8 Voisin Joseph, Défense du traité de Mgr le Prince de Conti touchant la comédie et les spectacles ou la réfutation d’un livre intitulé Dissertation sur la condamnation des théâtres, Paris, Jean-Baptiste Coignard, 1671.
9 Ibid., p. 257-261.
10 Héliodore de Paris, « Sixième Discours. Des comédies », dans Discours sur les sujets les plus ordinaires des desordres du monde, Paris, Edme Couterot, 1684, p. 279-325.
11 Ibid., p. 285.
12 [Frain Jean, seigneur du Tremblay], Nouveaux essais de morale, sur le luxe et les modes, Paris, Daniel Hortemels, 1691.
13 Caffaro Francesco, Lettre d’un théologien, illustre par sa qualité et par son mérite, consulté par l’auteur pour savoir si la comédie peut être permise, ou doit être absolument défendue [1694], dans Urbain Charles et Levesque Eugène, L’Église et le théâtre, op. cit., p. 101.
14 Ibid., p. 103.
15 [Gerbais Jean], Lettre d’un docteur de Sorbonne, à une personne de qualité sur le sujet de la comédie, Paris, Claude Mazuel, 1694 ; [Lelevel Henri], Réponse à la lettre du théologien, défenseur de la comédie, Paris, Théodore Girard, 1694 ; Pégurier Laurent, Réfutation des Sentiments relâchés d’un nouveau théologien touchant la comédie, Paris, J.-B. Coignard, 1694.
16 Lalouette Ambroise, Histoire et abrégé des ouvrages latins, italiens et français pour et contre la comédie et l’opéra, Paris, C. Robustel, 1697.
17 Del Monaco Francesco Maria, In actores et spectatores comoediarum nostri temporis parenaesis, Padoue, L. Pasquat, 1630.
18 Biet Christian, « “C’est un scélérat qui parle” : lire, écrire, publier, représenter, interpréter le théâtre au xviie siècle », p. 55-83 dans Du spectateur au lecteur, op. cit., p. 59.
19 Aubignac François Hédelin (abbé d’), Dissertation sur la condemnation des theatres, N. Pepingué, 1666, p. 235.
20 « Comme l’Auteur de la Dissertation a accoutumé de tronquer les passages qu’il cite, il y a sujet de croire qu’il a aussi tronqué l’objection de ces Canonistes qu’il allègue sans les oser nommer car il n’y a point d’apparence qu’ils eussent omis le Canon Ideo qui est dans la même distinction 37. tiré d’Isidore par lequel “il est défendu aux Chrétiens de lire les fictions des Poètes […]” » (Voisin Joseph, Défense du traité de Mgr le Prince de Conti touchant la comédie, op. cit., p. 256).
21 Caffaro Francesco, Lettre d’un théologien, op. cit., p. 117.
22 Ibid., p. 101.
23 Nicole Pierre, « L’hérésie imaginaire. Lettre XI. Ou Première Visionnaire », Les Visionnaires, Liège, Adolphe Beyers, 1667, p. 51.
24 Cette qualification cible dans un premier temps le dramaturge Desmarets de Saint-Sorlin. En 1666, il est un écrivain connu à la fois pour être un auteur spirituel orthodoxe et pour ses comédies, et il publie une Réponse à l’insolente apologie des religieuses de Port-Royal, qui fait écho à un texte de Nicole. Celui-ci riposte et rédige la onzième Lettre imaginaire qui cible Desmarets (ainsi que sept autres lettres qu’il nomme Visionnaires, renvoyant ainsi à sa plus célèbre comédie).
25 Voisin Joseph, Défense du traité de Mgr le Prince de Conti touchant la comédie, op. cit., p. 257.
26 Ibid., p. 263.
27 [Frain Jean, seigneur du Tremblay], Nouveaux essais de morale, op. cit., p. 155.
28 Ibid.
29 Aubignac François Hédelin (abbé d’), La Pratique du théâtre, t. 1, chap. 8, Amsterdam, Jean Frédéric Bernard, 1715, p. 46.
30 [Frain Jean, seigneur du Tremblay], Nouveaux essais de morale, op. cit., p. 155.
31 Héliodore de Paris, « Sixième Discours. Des comédies », op. cit., p. 286.
32 Ibid., p. 286.
33 Cité par Lalouette Ambroise, Histoire et abrégé des ouvrages latins, op. cit., p. 29.
34 Pégurier Laurent, Réfutation des Sentiments relâchés d’un nouveau théologien touchant la comédie, op. cit., p. 88.
35 « […] si les vers ont quelque souverain bien c’est dans sa bouche qu’il en jouyssent, qu’ils sont plus obligez à celuy qui les dit qu’à celuy qui les a faits, & bref qu’il en est le second et le meilleur père, d’autant que par une favorable adoption il les purge par manière de dire des vices de leur naissance […] » Mairet Jean, « Épître familière sur Sieur Mairet au Sieur Corneille sur la tragi-comédie du Cid » [1637], dans La Querelle du Cid, édition de Jean-Marc Civardi, Paris, Champion, « Sources classiques », 2004, p. 805.
36 Voisin Joseph, Défense du traité de Mgr le Prince de Conti touchant la comédie, op. cit., p. 261.
37 [Anonyme], Lettre d’un ecclésiastique à un de ses Amis, dans Voisin Joseph, ibid., p. 392.
38 Ibid., p. 261.
39 [Frain Jean, seigneur du Tremblay], Nouveaux essais de morale, op. cit., p. 155.
40 [Gerbais Jean], Lettre d’un docteur de Sorbonne, op. cit., p. 99.
41 Lelevel Henri, Réponse à la lettre du théologien, op. cit., p. 31.
42 Voisin Joseph, Défense du traité de Mgr le Prince de Conti touchant la comédie, op. cit., p. 357.
43 Ibid., p. 350.
44 Ibid., p. 352.
45 Sur ce point, voir le chapitre 5 de ma thèse réalisée sous la direction de François Lecercle, Scotto di Clemente Clément, Autel contre Autel, la rivalité du théâtre et des Églises France-Angleterre, xvie et xviie siècles, Paris, Classiques Garnier, « Perspectives comparatistes », 2023.
46 Voisin Joseph, Défense du traité de Mgr le Prince de Conti touchant la comédie, op. cit., p. 353.
47 [Frain Jean, seigneur du Tremblay], Nouveaux essais de morale, op. cit., p.155.
48 Croix Alain et Queniart Jean, Histoire culturelle de la France, Paris, Éditions du Seuil, « Points », 2005, p. 228.
49 Voisin Joseph, Défense du traité de Mgr le Prince de Conti touchant la comédie, op. cit., p. 273.
50 « Et en effet (pour le prouver par lui-même) quel profit en a-t-il tiré ? Il ne nous paraît pas qu’il y ait appris autre chose qu’à les approuver » ([Gerbais Jean], Lettre d’un docteur de Sorbonne, op. cit., p. 99).
51 Il en est notamment fait mention dans le prologue « En faveur de la comédie », dans Bruscambille Jean Gracieux dit, Œuvres complètes [1609], édition de Hugh Roberts et Annette H. Tomarken, Paris, Champion, « Textes littéraires de la Renaissance », 2012, p. 456.
52 Voisin Joseph, Défense du traité de Mgr le Prince de Conti touchant la comédie, op. cit., p. 300.
53 Ibid., p. 260.
54 Ferrand Mathieu, « Le théâtre des collèges. La formation des étudiants et la transmission des savoirs aux xve et xvie siècles », Camenulae, juin 2009, p. 9.
55 Héliodore de Paris, « Sixième Discours. Des comédies », op. cit., p. 258.
56 Sur le contexte de cette controverse anglaise, voir Thouret Clotilde, Le Théâtre réinventé : défenses de la scène dans l’Europe de la première modernité, Rennes, Presses universitaires de Rennes, « Le Spectaculaire », 2019.
