Introduction
p. 5-14
Extrait
1Si la lecture du théâtre est souvent considérée comme incomplète, voire dépourvue de pertinence pour un genre qui ne s’accomplirait pleinement que dans la réalisation scénique, il s’agit là au contraire d’une démarche préconisée par tous ceux qui expriment leur méfiance à l’égard des aléas du jeu théâtral. Nombreux en effet au xviie siècle sont les auteurs ou les théoriciens qui accusent les comédiens de trahir le travail du poète1 et jugent ainsi la position du lecteur de loin préférable à celle du spectateur2 – que le texte lu le soit à l’aune d’une représentation, effective ou imaginaire, ou qu’il le soit au même titre que n’importe quelle autre œuvre écrite. L’idée est même devenue un véritable topos du discours critique sur la « poésie dramatique », comme on l’appelle alors volontiers3, en une expression qui tend précisément à abolir la frontière entre le théâtre et d’autres formes de littérature4. Les contributions qui composent le présent recueil ne visent pas à mettre
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