Avant-propos
p. 11
Texte intégral
1Henri Focillon (1881-1943) est l’un des plus grands historiens de l’art français. Bien que son œuvre et son engagement politique aient marqué l’histoire culturelle du xxe siècle, aucune monographie ne lui avait été jusqu’ici consacrée. En replaçant sa vie et son œuvre dans le contexte intellectuel de l’entre-deux-guerres, le présent ouvrage vient combler une lacune importante de l’historiographie française.
2Son auteur, Annamaria Ducci, est actuellement une des meilleures spécialistes de l’œuvre de Focillon, à qui elle a consacré de nombreuses études. En s’appuyant sur de nouvelles sources documentaires, largement méconnues et pour partie inédites, elle propose une relecture critique de l’ensemble des écrits de Focillon. L’ouvrage le plus célèbre de cet historien de l’art, Vie des formes (1934), tout comme ses travaux sur Piranèse, sur l’art du Moyen Âge occidental – plus particulièrement la sculpture romane –, sur la gravure et la peinture moderne, ou encore sur le bouddhisme et l’art japonais, permettent de mesurer l’étendue des renvois culturels impliquant aussi bien le formalisme viennois, la science de l’art allemande, ou encore la critique d’art parisienne « fin de siècle », pour finalement aboutir à cette « phénoménologie de l’art » qui caractérise en propre la démarche d’Henri Focillon.
3Mais Focillon a également marqué l’enseignement de la discipline, des deux côtés de l’Atlantique, à Yale University, à la Sorbonne, puis, trop brièvement, au Collège de France. Il a été le maître de plusieurs historiens de l’art qui ont prolongé ses recherches ou adopté sa conception de l’œuvre d’art (entre autres Jean Bony, André Chastel, Louis Grodecki, George Kubler…).
4Professeur d’histoire de l’art à l’Accademia di Belle Arti de Carrare, Annamaria Ducci a fait ses études à l’université et à l’École normale supérieure de Pise, en se spécialisant dans les domaines de l’art roman et préroman ainsi que de l’historiographie de l’art, notamment auprès d’Enrico Castelnuovo. Depuis 2002, elle collabore régulièrement avec l’Institut national d’histoire de l’art (INHA). Elle a également traduit et dirigé l’édition italienne de l’Éloge de la main (Elogio della mano, Castelvecchi, 2014).
5R. R.

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