• Contenu principal
  • Menu
OpenEdition Books
  • Accueil
  • Catalogue de 15550 livres
  • Éditeurs
  • Auteurs
  • Facebook
  • X
  • Partager
    • Facebook

    • X

    • Accueil
    • Catalogue de 15550 livres
    • Éditeurs
    • Auteurs
  • Ressources numériques en sciences humaines et sociales

    • OpenEdition
  • Nos plateformes

    • OpenEdition Books
    • OpenEdition Journals
    • Hypothèses
    • Calenda
  • Bibliothèques

    • OpenEdition Freemium
  • Suivez-nous

  • Lettre d’information
OpenEdition Search

Redirection vers OpenEdition Search.

À quel endroit ?
  • Presses universitaires de Strasbourg
  • ›
  • Cultures visuelles
  • ›
  • La plaque photographique
  • ›
  • Troisième partie – L’enseignement par l’...
  • ›
  • Sciences, enseignement et photographie :...
  • Presses universitaires de Strasbourg
  • Presses universitaires de Strasbourg
    Presses universitaires de Strasbourg
    Informations sur la couverture
    Table des matières
    Liens vers le livre
    Informations sur la couverture
    Table des matières
    Formats de lecture

    Plan

    Plan détaillé Texte intégral Les collections photographiques du muséum de Toulouse Eugène Trutat : scientifique, conservateur et photographe Enseignement par la photographie, enseignement de la photographie Notes de bas de page Auteur

    La plaque photographique

    Ce livre est recensé par

    • Laureline Meizel, Revue d’Alsace, mis en ligne le 7 mars 2022. URL : https://journals.openedition.org/alsace/4830 ; DOI : https://doi.org/10.4000/alsace.4830
    • Béatrice AdametMarkus A. Castor, Regards croisés, mis en ligne le 12 février 2024. URL : https://journals.openedition.org/regardscroises/458
    Précédent Suivant
    Table des matières

    Sciences, enseignement et photographie : les indissociables activités d’Eugène Trutat (1840-1910)

    Frédérique Gaillard

    p. 205-218

    Texte intégral Les collections photographiques du muséum de Toulouse Eugène Trutat : scientifique, conservateur et photographe Enseignement par la photographie, enseignement de la photographie Notes de bas de page Auteur

    Texte intégral

    1Les sciences, l’enseignement et la photographie sont les indissociables activités d’Eugène Trutat (1840-1910), premier conservateur du Muséum d’histoire naturelle de Toulouse. La plupart de ses photographies sont conservées au muséum. Sa production de clichés, c’est-à-dire de plaques de verre, fut si massive qu’il est difficile de réellement évaluer son ampleur. Son activité photographique constitue un patrimoine inestimable pour le musée. Cette collection est à l’image de l’exceptionnelle carrière d’un homme qui s’est consacré aux sciences et à leur diffusion ainsi qu’aux questionnements sur l’enseignement professionnel de la photographie.

    Les collections photographiques du muséum de Toulouse

    2À la fin des années 1990, le Muséum d’histoire naturelle de Toulouse ferme ses portes à la suite de problèmes d’insalubrité et de sécurité. La question de son devenir se pose. La municipalité de Toulouse décide alors d’investir dans un nouveau et grand projet. La première des étapes est le déménagement de l’ensemble des collections au début des années 2000. Au grenier, les fonds photographiques attendent leur sort. La décision de verser ces images aux archives municipales aurait pu être prise, mais la direction de l’établissement décide de gérer, numériser et conserver l’ensemble du « trésor » composé de 17 000 photographies dont l’essentiel constitue le fonds Eugène Trutat. L’année 2001 est marquée par la redécouverte de ce fonds ancien autour duquel se crée la photothèque du muséum1. Les compétences en photographie ancienne rejoignent les métiers de la conservation et de la gestion des collections du muséum, de sorte que toutes les étapes du traitement puissent se dérouler en interne. Cette mission s’étend sur plusieurs années, tant l’ampleur de la tâche est considérable. Elle s’achève l’année de l’ouverture du nouveau muséum en 2008, mais il reste encore beaucoup à faire, car ce principal fonds n’a pas livré tous ses secrets.

    3Tous ces documents sont restés au muséum après le départ de son fondateur, à l’exception de 1 010 plaques achetées à sa veuve en 1910. Les clichés ont pour la plupart été réalisés par Eugène Trutat ; les autres proviennent essentiellement de photographes anonymes. Eugène Trutat occupe donc une place centrale dans la constitution de cette collection puisqu’il est l’auteur d’un grand nombre de photographies et demeure à l’origine de la collecte d’une majeure partie du fonds [Fig. 1]. Il comprend une multitude de thèmes et de procédés photographiques. Les sujets traités sont nombreux : les Pyrénées et leurs régions, les galeries du muséum, les grandes expositions (comme l’Exposition universelle et celle de la Société de géographie), les voyages et les missions de recherches du personnel du muséum et de bien d’autres scientifiques. Les procédés techniques sont tout aussi variés et répondent à des pratiques photographiques de la fin du xixe et du début du xxe siècle : plaques négatives au collodion, plaques stéréoscopiques au gélatino-bromure d’argent, papier albuminé, papier aristotype et négatif papier. On comptabilise une quarantaine de formats de plaques de verre.

    Fig. 1 : Plaques de projection positives, Exposition universelle de 1889, photographie.

    Image

    4Ce fonds photographique est né d’une profusion d’images liées aux activités scientifiques et pédagogiques d’Eugène Trutat, déterminé à photographier ce qui l’entoure et à expérimenter les procédés photographiques en devenir comme le négatif papier, différent du calotype qu’il met lui-même au point à l’occasion de son voyage en Algérie. Il applique sa pratique de la conservation des collections naturalistes à ses propres plaques de verre. Une bonne partie d’entre elles est identifiée, numérotée, placée dans une enveloppe et rangée dans des boîtes en bois étiquetées. Des informations sur le choix des appareils de prise de vue, des lentilles et des filtres figurent parfois sur les enveloppes.

    Eugène Trutat : scientifique, conservateur et photographe

    5Eugène Trutat est né le 25 août 1840 à Vernon dans l’Eure, mais sa famille s’installe rapidement à Toulouse. À l’âge de 16 ans, il fait une partie de ses études supérieures à la faculté de médecine de Paris et retourne à Toulouse quelques années plus tard. C’est à cette même époque qu’il réalise ses premières photographies. En juin 1862, il est récompensé par l’Académie des sciences de Toulouse pour ses clichés d’éclipse du soleil. Le directeur du Muséum d’histoire naturelle le recrute et il en devient le premier conservateur. Il prépare soigneusement l’ouverture de l’établissement créé par les scientifiques Édouard Filhol et Jean-Baptiste Noulet. Rapidement, il est membre actif de la Société géologique de France, de la Société d’histoire naturelle de Toulouse, de la Société archéologique du midi de la France ou encore du Club alpin français où il crée la section « Pyrénées centrales » en 1876. Entre 1869 et 1872, il codirige, avec le préhistorien Émile Cartailhac, la revue des Matériaux pour l’histoire primitive et naturelle de l’homme. Le ministère de l’Instruction publique leur confie une mission d’exploration des gisements préhistoriques du « bassin sous-pyrénéen » au profit des muséums de Toulouse et de Paris. Par la suite, il soutient sa thèse en sciences à l’université de Dijon. Sa recherche porte sur le Desman des Pyrénées (Galemys pyrenaicus), un petit mammifère endémique des Pyrénées et du nord de l’Espagne et du Portugal surnommé le « rat-trompette ». En 1875, il fonde, avec le professeur et chimiste Charles Fabre, la Société photographique de Toulouse, dont il prend la présidence en 1894. Il réalise en avril 1881 une mission en Algérie à la demande du ministère de l’Instruction publique. De cette excursion naturaliste, il ramène un témoignage photographique à la fois social et scientifique. Quelques mois après son retour, il publie le récit de la fin de son voyage intitulé « La Forêt de cèdres de Teniet-el-Haâd et les alluvions de la plaine du Chélif (Algérie) » dans le Bulletin de la Société d’histoire naturelle de Toulouse. Tous ses déplacements font l’objet d’une couverture photographique complète par ses compagnons de route et lui-même, ce qui lui permet de procéder à des échanges de clichés. Il obtient la médaille de bronze pour ses études sur la photographie appliquée à l’histoire naturelle, lors de l’Exposition universelle de 1889. Il devient à son tour le directeur du muséum de Toulouse de 1890 à 1900, qu’il quitte pour s’installer à Foix où il se consacre à ses publications, notamment dans la Revue suisse de photographie. Il a exploré le médium photographique en créant et expérimentant bon nombre d’appareils et de procédés. Ses champs d’investigation englobent aussi la géologie, la géographie, le patrimoine, l’anthropologie, l’archéologie, la zoologie, la paléontologie, la sociologie ou encore les pays étrangers… Plus de quatre-vingts monographies et articles ont été référencés.

    Enseignement par la photographie, enseignement de la photographie

    6Dès sa nomination comme directeur du muséum, il utilise les débarras du deuxième étage du musée pour y aménager laboratoires et ateliers photographiques. Il comprend rapidement l’intérêt de l’image dans le domaine scientifique et la vulgarisation. À partir de 1879, il publie vingt ouvrages sur la photographie chez les éditeurs Gauthier-Villars et Mendel. Huit sont consacrés à l’enseignement, les projections et les applications de la photographie2.

    7Dans ses ouvrages et ses articles consacrés à la projection, il décrit minutieusement la préparation du matériel nécessaire. La plupart de ses plaques de projection sont réalisées par ses soins, soit par superposition directe d’une plaque sensible, soit à l’aide d’une chambre obscure lorsqu’il est nécessaire de réduire le format d’un cliché. Selon lui, c’est principalement en histoire naturelle que la projection est appelée à rendre les plus grands services. Eugène Trutat décrit aussi comment l’opérateur doit placer l’appareil de projection et l’écran dans la salle. Il revient sur les différents procédés photographiques et les formats de plaques.

    8Dans son article « Des projections, de leur utilité et de leur mode d’emploi », publié en 1894, il s’exprime en ces termes sur la lanterne magique et l’enseignement :

    J’étais encore sur les bancs du collège, lorsqu’un jour j’aperçus sur les murs de notre ville de grandes affiches annonçant des conférences sur l’origine de la Terre avec tableaux transparents. Je n’eus de cesse que lorsque j’obtins la permission d’assister à une de ces séances. Je sortis émerveillé de ce que j’avais vu, c’était pour moi une révélation : la géologie, que je n’avais entrevue jusqu’alors que comme une science aride, et qui n’allait pas au-delà de la recherche des fossiles, m’était apparue comme la synthèse de toutes les sciences naturelles, et ma vocation était déterminée. […] J’avais surtout admiré les photographies transparentes qui terminaient la séance, et qui faisaient apparaître sur la toile des sites pittoresques, des monuments que je ne connaissais encore que par la gravure. Je n’eus alors qu’une idée : fabriquer une lanterne, faire de la photographie3.

    9Très rapidement, ses projections rencontrent un franc succès, mais sa méthode est décriée. Il explique :

    Mais de quels sarcasmes ne m’abreuva-t-on pas alors ? Un rapport fut même adressé en haut lieu contre le montreur de lanterne magique, qui ne faisait que rabaisser par là l’enseignement. Je tins bon, et bientôt ceux-là même qui m’avaient si vivement critiqué, venaient me demander conseil, installaient des appareils de projections et essayaient à leur tour la nouvelle méthode4.

    10Pour Eugène Trutat, l’intérêt de la projection demeure dans la conférence scientifique. Raconter un voyage d’exploration ne peut être relaté qu’en mettant sous les yeux de l’auditoire les sites que décrit le conférencier. La lanterne magique rompt avec l’adage « À beau mentir qui vient de loin » car, selon Eugène Trutat, nul ne peut cacher ou travestir la vérité. Le 10 mars 1891, il consacre une conférence à la capitale italienne. Les images de « Rome païenne » et « Rome chrétienne » apparaissent sur l’écran à l’appel du conférencier en refaisant vivre sa déambulation photographique [Fig. 2a et 2b]. Il termine son intervention par les jouissances esthétiques que la ville offre à chaque pas à ses visiteurs5. Le pouvoir de l’image passe aussi par sa capacité à émouvoir le public. Le collodion, émulsion des plaques originales nécessitant une pose longue, produit un effet de calme et de sérénité par l’absence de passants.

    Fig. 2a : Rome, église Santa Maria di Loreto et colonne Trajane, plaque négative au collodion, 1890.

    Image

    Fig. 2b : Rome, église Santa Maria di Loreto et colonne Trajane, plaque de projection positive, 1890.

    Image

    11Dès 1882, il donne des cours de zoologie au muséum car non loin de là, à la faculté des sciences, les cours ne sont plus ouverts au grand public qu’Eugène Trutat appelle les « gens du monde ». Ils s’adressent uniquement aux étudiants soumis à un examen. Le muséum participe à la vulgarisation scientifique à l’attention du plus grand nombre. L’objectif n’est pas d’approfondir un sujet comme dans les cours de l’enseignement supérieur, mais de « parler aux yeux ». Il est convaincu que la projection est la plus adaptée à la leçon de choses, un nouveau principe éducatif apparu à la fin du xixe siècle qui consiste à partir d’un objet concret pour faire acquérir à l’élève une idée abstraite : « Là, plus que dans tout autre cas, l’enseignement par les yeux est excellent, je crois même qu’il est le meilleur de tous, le seul qui permette aux enfants de comprendre6. » Il participe très largement à la diffusion de la photographie dans les écoles toulousaines. En 1896, Eugène Trutat essuie de nombreuses critiques notamment de la part des élus de la Ville de Toulouse qui lui reprochent son activité trop prégnante de photographe. Au conseil municipal du 30 décembre 1896, les échanges sont houleux entre socialistes et radicaux. On peut lire à l’article 141 cet échange inattendu et surprenant :

    M. Moreau – Le directeur du musée d’Histoire naturelle passe son temps à faire des photographies et laisse tout le travail à son aide-naturaliste. Dans ces conditions, on pourrait supprimer le poste de directeur, puisqu’il est inutile. Je demande la suppression du crédit de 3 000 fr., qui est perçu par le directeur et qu’on vote 2 000 fr. pour l’aide naturaliste.
    M. Le Maire – Autrefois, il n’y avait qu’un conservateur, un aide-naturaliste et un préparateur.
    M. Moreau – On peut très bien supprimer le poste de directeur.
    M. Destrem – Il ne faut pas oublier que notre muséum vient d’être classé le second de France. Il vient après celui de Lyon, qui reçoit de l’État, depuis trente années, une subvention de 30 000 fr. Nous, nous en percevons une de 11 000 fr. Il me semble qu’il faut un directeur qui ait de l’initiative, sache faire les achats et surveille les richesses du musée. Le directeur actuel grâce à son expérience, a su faire, il n’y a pas longtemps, un achat de gorilles qu’il a payé 2 000 fr., alors qu’au dire des personnes compétentes, cela valait 8 ou 9 000 fr. Quant à la photographie, le résultat de son travail est d’un grand intérêt. Il a environ 2 000 épreuves ; tous les ans, il fait 300 clichés qui servent à nos instituteurs, pour les projections, dans les conférences populaires. Avec M. Jaurès, j’ai eu l’occasion de m’occuper de cette question. La conclusion a été que pour les élèves de nos écoles, les photographies sont d’un grand intérêt. Il y a déjà une belle collection qui peut servir à bon nombre d’individus.
    M. Le Maire propose de nommer une commission qui s’occupera de l’objet de cet article.
    La Commission est ainsi composée : de MM. Destrem, président, Braemer, Moreau, Dereix et Voisin.
    M. Bedouce – Je voudrais émettre une idée : la Commission pourrait en tirer parti. M. Trutat est un savant qui rend de réels services, qui sont très appréciés. De plus, il a une qualité, celle d’étudier tout ce qui touche à la photographie, il est très compétent sur cette question. Je voudrais que la commission s’entende avec lui, pour la création d’un cours professionnel qu’il ferait, sans dépense supplémentaire pour la Ville. Il pourrait faire un cours de photographie et de photo-gravure.
    M. Voisin – Je suis bien aise qu’on rende justice au talent de M. Trutat. Je demande qu’on lui rende son ancien traitement.
    M. Le Maire [conclut] – Cette question sera examinée un peu plus tard.
    L’article 141 est adopté7.

    12Ainsi le 9 janvier 1898, Eugène Trutat assure son premier cours public de photographie le dimanche matin dans la galerie de zoologie du muséum [Fig. 3a et 3b]. Neuf autres séances suivront pendant trois années consécutives. La municipalité communique le thème de chacune d’entre elles par voie d’affichage ou de presse. Eugène Trutat entretient avec les frères Lumière et leur père Antoine, des relations suivies. Ces derniers lui confient du matériel de cinématographie et sont conviés à filmer à cette occasion la sortie d’un cours. Malheureusement, il n’existe aucune trace de ce tournage. En 1900, il lance un appel à la création d’une école professionnelle de photographie lors du congrès des sociétés savantes de la section « sciences8 ». L’objectif n’est pas uniquement de valoriser l’enseignement et la diffusion des sciences avec des projections, mais aussi d’institutionnaliser l’enseignement professionnel de la photographie. Il faudra attendre 1926 pour que la première école de photographie, l’École Louis-Lumière, voie le jour.

    Fig. 3a : Public lors du cours de photographie d’Eugène Trutat, photographie, s. d.

    Image

    Fig. 3b : Opérateur inconnu cinématographiant la sortie du cours au Muséum d’histoire naturelle de Toulouse, photographie, entre 1898 et 1900.

    Image

    13Ainsi, ce pionnier de la médiation visuelle reproduisait-il énormément d’images en plaque de projection pour les distribuer dans les écoles toulousaines et améliorer l’enseignement auprès de tous les publics. Les photographies produites à l’époque servaient en partie à illustrer ses multiples conférences sur les sciences et la photographie. Cet homme résolument moderne immortalise puis transmet au plus grand nombre les témoignages et la connaissance à travers la photographie. Initialement, l’utilisation de l’appareil de projection, assimilé à la lanterne magique des fêtes foraines a été très critiquée. Par la suite, ses conférences sont plébiscitées par le public comme par ses confrères. Plusieurs comptes rendus dans le Bulletin de la Société de géographie de Toulouse évoquent la qualité de ses projections.

    14Même si la totalité des photographies est aujourd’hui matériellement traitée et partiellement documentée, il reste encore beaucoup d’inconnues et des zones d’ombres comme, par exemple le faible nombre de tirages photographiques réalisés à partir des plaques de verre. Une chose est sûre : les concomitances entre les originaux et les plaques de projection ainsi que le nombre considérable de ces dernières montrent l’attachement d’Eugène Trutat à un enseignement ouvert à tous. Les 2 500 plaques de projection conservées au muséum ne sont qu’une partie des clichés réalisés d’après les photographies originales ou documents imprimés. Il est d’ailleurs impossible d’évaluer le nombre de plaques reproduites par le conservateur lui-même. Les 20 000 plaques d’Eugène Trutat conservées dans plusieurs institutions ne sont donc pas totalement représentatives de son œuvre. En effet, son matériel photographique était conséquent et il affirmait qu’il expérimentait tout ce qu’il expliquait dans ses ouvrages. Il édita plus de quatre-vingts publications, un tiers étant consacré à la photographie. Il « mitrailla » littéralement son environnement, les villages, les Pyrénées, les collections du musée et la cité de Toulouse, comme lors de la crue de la Garonne de 1875 et durant la grande époque des « percées haussmanniennes » qui transformèrent la ville rose. Cet infatigable savant et photographe prit rapidement conscience de l’importance de la photographie à une époque où le monde se bouleversait sous ses yeux. Aujourd’hui, toutes ces images sont une extraordinaire mine d’informations pour de nombreux chercheurs, qu’ils s’agissent d’historiens, de géographes, de restaurateurs ou de scientifiques.

    Notes de bas de page

    1 Gaillard Frédérique, « Organisation d’une photothèque polymorphe dans un muséum en perpétuel mouvement : le Muséum d’histoire naturelle de Toulouse et ses 150 ans de photographies », dans Chevalier Stéphane (dir.) Musées, centres de sciences et réseaux documentaires : s’organiser et produire, Dijon, OCIM, « Les dossiers de l’OCIM », 2016, p. 127.

    2 Trutat Eugène, Dix leçons de photographie. Cours professé au muséum de Toulouse, Paris, Gauthier-Villars, 1899 ; Le cliché photographique : choix du sujet, pose, manipulations, Paris, Charles Mendel, s. d. ; La photographie appliquée à l’archéologie. Reproduction des monuments, œuvres d’art, mobilier, inscriptions, manuscrits, Paris, Gauthier-Villars, 1879 ; La photographie appliquée à l’histoire naturelle, Paris, Gauthier-Villars, 1884 ; La photographie en montagne, Paris, Gauthier-Villars et fils, 1894 ; La photographie et ses applications. IV. Les épreuves à projections, Paris, Librairie de la science en famille, 1891 ; Traité général des projections, t. 1, Projections ordinaires, Paris, Charles Mendel, 1897 ; Traité général des projections, t. 2, Projections scientifiques, Paris, Charles Mendel, [1902] ; La lanterne à projections, traité élémentaire, Paris, Charles Mendel, 1897.

    3 Trutat Eugène, « Des projections, de leur utilité et de leur mode d’emploi », Bulletin de la Société de géographie de Toulouse, t. 13, 1894, p. 199-200.

    4 Ibid., p. 201.

    5 Trutat Eugène, « Rome : ses monuments, ses musées », conférence avec projections, Bulletin de la Société de géographie de Toulouse, t. 10, 1891, p. 107.

    6 Ibid., p. 204.

    7 Archives municipales de Toulouse, PO1/1896, « compte rendu du conseil municipal du 30 décembre 1896 », p. 1390.

    8 Trutat Eugène, « L’enseignement photographique », Comptes rendus du congrès des sociétés savantes de Paris et des départements, tenu à Paris en 1900. Section des sciences, Paris, Gauthiers-Villars, 1900, p. 42-45 ; tiré à part, Paris, Imprimerie nationale, 1901, p. 7.

    Auteur

    • Frédérique Gaillard

      Muséum d’histoire naturelle de Toulouse, université Toulouse 3

    Précédent Suivant
    Table des matières

    Creative Commons - Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification 4.0 International - CC BY-NC-ND 4.0

    Le texte seul est utilisable sous licence Creative Commons - Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification 4.0 International - CC BY-NC-ND 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

    Voir plus de livres
    Voir l’Espace

    Voir l’Espace

    Astronomie et science populaire illustrée (1840-1969)

    Elsa De Smet

    2018

    Déjouer la guerre ?

    Déjouer la guerre ?

    Une histoire de l’art des tranchées (1914-1918)

    Bertrand Tillier

    2019

    La plaque photographique

    La plaque photographique

    Un outil pour la fabrication et la diffusion des savoirs (xixe-xxe siècle)

    Denise Borlée et Hervé Doucet (dir.)

    2019

    À l’épreuve des images

    À l’épreuve des images

    Photographie et ethnologie en France (1930-1950)

    Anaïs Mauuarin

    2022

    Des images pour l’animal

    Des images pour l’animal

    Instruction visuelle et conservation des espèces dans l’État de New York (1869-1914)

    Thierry Laugée

    2022

    Représentations de mutilés de guerre en Allemagne (1914-1933)

    Représentations de mutilés de guerre en Allemagne (1914-1933)

    Une étude visuelle

    Catherine Wermester

    2024

    Le prince qui aimait les cartes

    Le prince qui aimait les cartes

    Appréhension et représentation des territoires sous Auguste Ier de Saxe (1553-1586)

    Axelle Chassagnette

    2024

    Le kitsch ou le naufrage du sublime

    Le kitsch ou le naufrage du sublime

    Franz Johansson et Mathilde Vallespir (dir.)

    2025

    Voir plus de livres
    1 / 8
    Voir l’Espace

    Voir l’Espace

    Astronomie et science populaire illustrée (1840-1969)

    Elsa De Smet

    2018

    Déjouer la guerre ?

    Déjouer la guerre ?

    Une histoire de l’art des tranchées (1914-1918)

    Bertrand Tillier

    2019

    La plaque photographique

    La plaque photographique

    Un outil pour la fabrication et la diffusion des savoirs (xixe-xxe siècle)

    Denise Borlée et Hervé Doucet (dir.)

    2019

    À l’épreuve des images

    À l’épreuve des images

    Photographie et ethnologie en France (1930-1950)

    Anaïs Mauuarin

    2022

    Des images pour l’animal

    Des images pour l’animal

    Instruction visuelle et conservation des espèces dans l’État de New York (1869-1914)

    Thierry Laugée

    2022

    Représentations de mutilés de guerre en Allemagne (1914-1933)

    Représentations de mutilés de guerre en Allemagne (1914-1933)

    Une étude visuelle

    Catherine Wermester

    2024

    Le prince qui aimait les cartes

    Le prince qui aimait les cartes

    Appréhension et représentation des territoires sous Auguste Ier de Saxe (1553-1586)

    Axelle Chassagnette

    2024

    Le kitsch ou le naufrage du sublime

    Le kitsch ou le naufrage du sublime

    Franz Johansson et Mathilde Vallespir (dir.)

    2025

    Accès ouvert

    Accès ouvert freemium

    ePub

    PDF

    PDF du chapitre

    Suggérer l’acquisition à votre bibliothèque

    Acheter

    Édition imprimée

    Presses universitaires de Strasbourg
    • amazon.fr
    • decitre.fr
    • mollat.com
    • leslibraires.fr
    • placedeslibraires.fr
    ePub / PDF

    1 Gaillard Frédérique, « Organisation d’une photothèque polymorphe dans un muséum en perpétuel mouvement : le Muséum d’histoire naturelle de Toulouse et ses 150 ans de photographies », dans Chevalier Stéphane (dir.) Musées, centres de sciences et réseaux documentaires : s’organiser et produire, Dijon, OCIM, « Les dossiers de l’OCIM », 2016, p. 127.

    2 Trutat Eugène, Dix leçons de photographie. Cours professé au muséum de Toulouse, Paris, Gauthier-Villars, 1899 ; Le cliché photographique : choix du sujet, pose, manipulations, Paris, Charles Mendel, s. d. ; La photographie appliquée à l’archéologie. Reproduction des monuments, œuvres d’art, mobilier, inscriptions, manuscrits, Paris, Gauthier-Villars, 1879 ; La photographie appliquée à l’histoire naturelle, Paris, Gauthier-Villars, 1884 ; La photographie en montagne, Paris, Gauthier-Villars et fils, 1894 ; La photographie et ses applications. IV. Les épreuves à projections, Paris, Librairie de la science en famille, 1891 ; Traité général des projections, t. 1, Projections ordinaires, Paris, Charles Mendel, 1897 ; Traité général des projections, t. 2, Projections scientifiques, Paris, Charles Mendel, [1902] ; La lanterne à projections, traité élémentaire, Paris, Charles Mendel, 1897.

    3 Trutat Eugène, « Des projections, de leur utilité et de leur mode d’emploi », Bulletin de la Société de géographie de Toulouse, t. 13, 1894, p. 199-200.

    4 Ibid., p. 201.

    5 Trutat Eugène, « Rome : ses monuments, ses musées », conférence avec projections, Bulletin de la Société de géographie de Toulouse, t. 10, 1891, p. 107.

    6 Ibid., p. 204.

    7 Archives municipales de Toulouse, PO1/1896, « compte rendu du conseil municipal du 30 décembre 1896 », p. 1390.

    8 Trutat Eugène, « L’enseignement photographique », Comptes rendus du congrès des sociétés savantes de Paris et des départements, tenu à Paris en 1900. Section des sciences, Paris, Gauthiers-Villars, 1900, p. 42-45 ; tiré à part, Paris, Imprimerie nationale, 1901, p. 7.

    La plaque photographique

    X Facebook Email

    La plaque photographique

    Ce livre est diffusé en accès ouvert freemium. L’accès à la lecture en ligne est disponible. L’accès aux versions PDF et ePub est réservé aux bibliothèques l’ayant acquis. Vous pouvez vous connecter à votre bibliothèque à l’adresse suivante : https://freemium.openedition.org/oebooks

    Suggérer l’acquisition à votre bibliothèque Acheter ce livre aux formats PDF et ePub

    Si vous avez des questions, vous pouvez nous écrire à access[at]openedition.org

    La plaque photographique

    Vérifiez si votre bibliothèque a déjà acquis ce livre : authentifiez-vous à OpenEdition Freemium for Books.

    Vous pouvez suggérer à votre bibliothèque d’acquérir un ou plusieurs livres publiés sur OpenEdition Books. N’hésitez pas à lui indiquer nos coordonnées : access[at]openedition.org

    Vous pouvez également nous indiquer, à l’aide du formulaire suivant, les coordonnées de votre bibliothèque afin que nous la contactions pour lui suggérer l’achat de ce livre. Les champs suivis de (*) sont obligatoires.

    Veuillez, s’il vous plaît, remplir tous les champs.

    La syntaxe de l’email est incorrecte.

    Référence numérique du chapitre

    Format

    Gaillard, F. (2019). Sciences, enseignement et photographie : les indissociables activités d’Eugène Trutat (1840-1910). In D. Borlée & H. Doucet (éds.), La plaque photographique (1‑). Presses universitaires de Strasbourg. https://doi.org/10.4000/books.pus.35067
    Gaillard, Frédérique. « Sciences, enseignement et photographie : les indissociables activités d’Eugène Trutat (1840-1910) ». In La plaque photographique, édité par Denise Borlée et Hervé Doucet. Strasbourg: Presses universitaires de Strasbourg, 2019. https://doi.org/10.4000/books.pus.35067.
    Gaillard, Frédérique. « Sciences, enseignement et photographie : les indissociables activités d’Eugène Trutat (1840-1910) ». La plaque photographique, édité par Denise Borlée et Hervé Doucet, Presses universitaires de Strasbourg, 2019, https://doi.org/10.4000/books.pus.35067.

    Référence numérique du livre

    Format

    Borlée, D., & Doucet, H. (éds.). (2019). La plaque photographique (1‑). Presses universitaires de Strasbourg. https://doi.org/10.4000/books.pus.34892
    Borlée, Denise, et Hervé Doucet, éd. La plaque photographique. Strasbourg: Presses universitaires de Strasbourg, 2019. https://doi.org/10.4000/books.pus.34892.
    Borlée, Denise, et Hervé Doucet, éditeurs. La plaque photographique. Presses universitaires de Strasbourg, 2019, https://doi.org/10.4000/books.pus.34892.
    Compatible avec Zotero Zotero

    1 / 3

    Presses universitaires de Strasbourg

    Presses universitaires de Strasbourg

    • Plan du site
    • Se connecter

    Suivez-nous

    • Facebook
    • X
    • Flux RSS

    URL : http://pus.unistra.fr

    Email : info.pus@unistra.fr

    Adresse :

    5 allée du général Rouvillois

    67000

    Strasbourg

    France

    OpenEdition
    • Candidater à OpenEdition Books
    • Connaître le programme OpenEdition Freemium
    • Commander des livres
    • S’abonner à la lettre d’OpenEdition
    • CGU d’OpenEdition Books
    • Accessibilité : partiellement conforme
    • Données personnelles
    • Gestion des cookies
    • Système de signalement