Déjouer la guerre ?
Une histoire de l’art des tranchées (1914-1918)
Alors que la guerre de position figeait les fronts, les combattants s'adonnèrent à une intense activité artistique destinée à tromper l'attente et le cafard. À l'aide d'un outillage de fortune et de matériaux issus de la guerre industrielle – l’aluminium des fusées, le laiton des douilles d’obus de tous calibres, les éclats de projectiles… –, ils conçurent avec ingéniosité des bijoux et des bibelots. Leurs formes, leurs motifs et leurs inscriptions, le souci décoratif dont ils étaient investis...
Éditeur : Presses universitaires de Strasbourg
Lieu d’édition : Strasbourg
Publication sur OpenEdition Books : 1 décembre 2023
ISBN numérique : 979-10-344-0378-3
DOI : 10.4000/books.pus.34746
Collection : Cultures visuelles
Année d’édition : 2019
ISBN (Édition imprimée) : 979-10-344-0013-3
Nombre de pages : 336
Première partie. L’art dans les lignes
Deuxième partie. Art populaire et culture de masse
Troisième partie. Intention
Alors que la guerre de position figeait les fronts, les combattants s'adonnèrent à une intense activité artistique destinée à tromper l'attente et le cafard. À l'aide d'un outillage de fortune et de matériaux issus de la guerre industrielle – l’aluminium des fusées, le laiton des douilles d’obus de tous calibres, les éclats de projectiles… –, ils conçurent avec ingéniosité des bijoux et des bibelots. Leurs formes, leurs motifs et leurs inscriptions, le souci décoratif dont ils étaient investis – à la flexion d’un naturalisme naïf, d’une recherche d’expressivité et de l’Art nouveau désormais acculturé – trouvaient leurs sources dans une perpétuation de l’art populaire et dans l’expérience brutale de la guerre moderne.Très en vogue sur le front où elle contribua à structurer relations et sociabilités, et à l’arrière où ses amateurs étaient nombreux, cette pratique cristallisa des valeurs sociales, des enjeux artistiques et des projections psychanalytiques que cet ouvrage interroge. Ce qu’on qualifie sans doute trop rapidement de bricolage ou d’artisanat a constitué une culture matérielle et visuelle, qui a été l’objet d’une patrimonialisation et qui irrigue encore l’art contemporain et actuel.
Bertrand Tillier est professeur d’histoire contemporaine à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et chercheur à l’IDHES (Institutions et Dynamiques historiques de l’économie et de la société), où il enseigne la culture visuelle et l’histoire des médias. Historien et spécialiste de la caricature, il s’intéresse aux rapports entre les images et la politique aux xixe et xxe siècles, auxquels il a consacré plusieurs ouvrages. Commissaire d’exposition, il codirige la revue Sociétés & Représentations (Éditions de la Sorbonne).

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