Humanités aux sources de l’astronautique
p. 133-142
Texte intégral
Pour un détachement interplanétaire
1La fiction est un outil pour la science qui permet d’accéder à la connaissance mais elle peut également revêtir une fonction d’extrapolation, voire d’anticipation. Au cours du xxe siècle, cet « au-delà qu’on soupçonne mais qu’on ne connaît pas encore1 », appliqué aux sciences qui s’intéressent à l’Espace, s’épanouit entre autres dans le dépassement des frontières terrestres pour un avenir cosmique. Les raisons qui expliquent l’avènement de l’astronautique au tournant du xxe siècle sont à chercher dans le succès de la littérature de jeunesse autant que dans l’esprit inventeur de la Révolution industrielle, la foi dans le progrès comme valeur morale et dans une recherche des finalités de l’homme moderne élevé par ces nouvelles vertus. Cette nouvelle science ne dit pas encore son nom mais fait la promotion du voyage habité dans l’Espace2. Elle est défendue notamment par Hermann Oberth en Allemagne, par l’ingénieur et inventeur français Robert Esnault-Pelterie et par Robert Goddard aux États-Unis. Les trois hommes appartiennent à la même génération ; ils sont nés avec la vulgarisation scientifique et ont appris les sciences dans le contexte de ferveur de la fin du xixe siècle. Ils connaissent une astronomie outillée par les bouleversements techniques et postulent de sa progression comme une évidence de son avenir. Outre leur intérêt pour la navigation spatiale au moyen de fusées propulsées, ils ont en commun d’avoir tous été des lecteurs assidus de Jules Verne, traduit à travers le monde à la fin du xixe siècle.
Fig. 38 – Robert Goddard et sa première fusée « Nell », 1926, photographie.

2Étrangement, le moins connu d’entre eux est américain et la révélation de son intérêt pour le vol spatial a lieu dans un cerisier le 19 octobre 1899, lorsque, regardant les champs à l’est, « [il] imaginai[t] à quel point il serait merveilleux de construire un appareil capable d’atteindre Mars3 ». Dès 1901, Goddard soumet un premier manuscrit – qui sera rejeté – au journal Popular Science News sous le titre « The Navigation of Space ». Il poursuit ensuite ses recherches en physique et planifie plusieurs essais techniques puis dépose divers brevets au gré desquels il se rapproche de la réalisation d’une fusée à poudre4. 1920 signe le début de la reconnaissance publique de son travail avec la publication de son ouvrage : A Method of Reaching Extreme Altitudes que la presse accueille pourtant avec réserve et ironie. Ce n’est qu’à l’aube de l’âge spatial, au tout début des années 1950, que les ingénieurs américains découvrent la richesse des recherches de Robert Goddard qui avait anticipé en grande partie la forme et le fonctionnement des premières V2 allemandes, elles-mêmes devenues des modèles pour les premiers programmes spatiaux américains5. En Europe, le retentissement des travaux de Goddard est plus immédiat et dès le mois de mars 1920, le français Robert Esnault-Pelterie qui partage les mêmes préoccupations, entame avec lui une correspondance qui se poursuit jusqu’en 19366. S’il a lu, lui aussi, Camille Flammarion et Jules Verne, Esnault-Pelterie est décidé à prouver que l’ambition technique peut aider à réaliser les projets les plus ambitieux et que, plutôt que de vouloir atteindre les mondes extraterrestres ou aller sur la Lune, le voyage interplanétaire peut servir à découvrir ce qui n’est pas visible depuis la Terre, comme par exemple la face cachée de la Lune. Dans tous ses travaux, l’astronautique apparaît dans la poursuite du désir de faire évoluer et de voir progresser la puissance, la vitesse, le déplacement et la communication des hommes outillés ; le désir d’enrichir sans cesse l’exploration des connaissances. Pour lui, inventeur fasciné par l’aviation, atteindre physiquement le cosmos apparaît comme le prolongement ultime d’une vision positiviste du progrès mis en marche par la modernité.
3Aux travaux de Flammarion qui propose une « astronomie spéculative7 » dérivée de l’astronomie mathématique et physique, l’ingénieur semble ajouter une dose de technologie scientiste et conjecturale. Il n’est pourtant pas totalement hostile aux mirages cosmiques et répond d’ailleurs favorablement à l’Aéro-Club de France qui le sollicite en 1932 pour rédiger la préface d’une réédition du Voyage dans la Lune de Cyrano de Bergerac, poème cosmique d’anthologie. Quarante ans plus tard, cette parution lui vaut une entrée dans l’Encyclopédie de l’utopie de Pierre Versins qui salue son « petit vade-mecum du voyageur sidéral, dynamique et sans défaut8 ». L’auteur-ingénieur reste également très proche de la Société astronomique de France où il rencontre le banquier d’affaires André-Louis Hirsch, un proche de Camille Flammarion puis de son épouse, qui financera plusieurs projets d’astronautique. Il lance avec lui le prix REP-Hirsch qui récompense alors les recherches les plus pointues en astronautique. Hermann Oberth l’emporte en 1927 et la France s’aperçoit de l’étendue des connaissances allemandes sur le sujet du voyage interplanétaire.
4C’est d’abord sans connaître les travaux de Goddard et de Esnault-Pelterie qu’Oberth développe ses propres recherches. Comme eux, il constate que la fusée est le seul moyen de développer la technologie aérienne pour parvenir à quitter l’atmosphère terrestre. Comme eux, son objectif est d’abord de poursuivre la recherche technologique portée par l’aviation et la physique en l’alliant aux nouvelles connaissances acquises par l’astronomie : en dépassant l’atmosphère terrestre, il deviendra possible de surpasser les contraintes de temps et de vitesse rencontrées jusqu’alors. Entre 1917 et 1922, ses premières thèses sont systématiquement rejetées par l’université de Munich, considérées « trop techniques pour l’astronomie, trop fantastiques pour la physique et trop éloignées de la réalité pour la médecine9 ». À l’époque, les recherches d’Oberth semblent pourtant abouties, elles sont même plus avancées que celles de ses contemporains. Goddard, à qui il écrit en 1922 pour lui adresser ses résultats et prendre connaissance des siens, reconnaît – non sans difficulté – que les travaux d’Oberth sont particulièrement précis. En 1928, Esnault-Pelterie confie à son tour la grande impression que lui font les travaux allemands10. Mais, si Oberth est plus connu par l’opinion publique et par la presse internationale, c’est surtout parce qu’il a choisi d’exposer ses recherches au grand public par la voie détournée de l’industrie commerciale. Dès 1923, il cherche un éditeur non spécialisé pour confronter ses conclusions à un public non universitaire. Le texte est inchangé par rapport à la version qu’il présentait à l’université de Munich, si ce n’est l’ajout d’un petit appendice dans lequel Oberth insiste volontairement sur la portée symbolique de son projet de construire une fusée pour ouvrir la voie au franchissement des frontières interplanétaires et à une nouvelle dimension de l’existence et de la créativité humaine. L’ouvrage se vend à 3 000 exemplaires et marque le départ de la discussion allemande sur l’astronautique dans un contexte où la fusée se démarginalise et se débarrasse de ses habits guerriers pour s’anoblir du destin de l’humanité. Elle promet de communiquer partout et avec tous, elle assure la capacité allemande de créer de nouvelles machines et porte les premiers espoirs des vols habités capables en théorie de mener l’entreprise humaine aux confins de l’univers. Le contexte social et culturel allemand n’y est pas indifférent. En 1925, Oberth signe une deuxième édition de son ouvrage, qui s’écoule rapidement, puis en propose en 1929, à la demande de son éditeur munichois, une troisième version plus accessible et plus détaillée sous un nouveau titre évocateur : Wege zum Raumschiffahrt (Chemins vers le voyage spatial). Cette version largement augmentée est immédiatement considérée par Esnault-Pelterie comme une « Bible pour l’aéronautique » et par Wernher von Braun, futur ingénieur de la V2, comme « le véritable coup d’envoi pour la réalisation d’un vol spatial11 ».
5Oberth a compris que la technique seule ne convainc pas et qu’il est nécessaire de lui adjoindre une substance philosophique, alors, au gré de déclarations emphatiques, il joue sur l’ambiguïté des rapports entre la science et l’imagination à l’œuvre dans l’exploration savante, affirmant par exemple, qu’« il n’est rien au monde qui ne puisse être réalisé ; il n’est que d’en trouver les moyens12 ». Grâce à cette conception des projets cosmiques, le livre reçoit un accueil très favorable auprès du grand public comme du monde savant ; ce même lectorat hétérogène suit Oberth, Valier et les frères Römer dans la tribune de la Verein für Raumschiffahrt et dans les parutions des revues de vulgarisation. Les ingénieurs allemands ont très tôt perçu l’intérêt de faire adhérer l’opinion publique à leur cause ; ils ont su deviner que si les autorités publiques ne les suivaient pas de prime abord, il leur fallait un projet porteur d’espoir et embrayeur d’imaginaire pour que s’ouvrent devant eux les mannes du secteur privé, de la foule populaire et des industriels. Comprenant que la clé du succès d’Oberth résidait dans cette vision, que cette note de fiction et de rêve dans la science lui permettait de lever les moyens nécessaires à ses recherches, l’élève von Braun exporte cette stratégie prosélyte aux États-Unis après la Seconde Guerre mondiale.
Quitter le berceau de l’humanité
6Hermann Oberth est l’un des pionniers de l’astronautique mais il n’en est pas l’unique initiateur. De l’étincelle prophétique dont il l’habille, il n’est pas non plus le seul représentant. Précédant de quelques années la génération d’ingénieurs que nous venons d’évoquer, le nom de Konstantin Tsiolkovski résonne à plus d’un titre. Lui aussi a lu le diptyque de Jules Verne vers la Lune et en retient la première révélation consciente de son intérêt pour le vol spatial13. Mais son désir d’émancipation de la gravité est un leitmotiv qu’il identifie comme un principe lui ayant toujours été propre, et qui n’a cessé de porter ses rêves et ses conceptions inconscientes. Celui-ci occupera toutes ses recherches théoriques et pratiques. Dès 1903, Tsiolkovski fait paraître un ouvrage dont le titre français L’exploration de l’espace cosmique par des engins à réaction indique clairement son engagement : il milite en faveur des voyages intersidéraux et ne s’en cache pas. Il sera par ailleurs, avec Goddard, Oberth et Esnault-Pelterie, l’un des premiers à avoir découvert comment construire, lancer et faire voler une fusée en abordant l’aventure spatiale dans sa globalité et en s’interrogeant très tôt sur les comportements humains à l’intérieur de sa fusée. Sa contribution s’est aussi faite à un autre niveau, inédit celui-là, et situé aux confins de la littérature, de la philosophie et d’une éventuelle spiritualité astronautique. Tsiolkovski est transporté par le vaste mouvement utopique qui irrigue la Russie au début des années 1920 et semble conforter ses intuitions. Déjà, en 1911, il aurait prononcé cette phrase devenue légendaire, selon laquelle, « La Terre est le berceau de l’humanité, mais on ne passe pas sa vie entière dans un berceau14 », comme si un au-delà cosmique était possible pour les hommes.
7Cette croyance en un destin universel est sans doute établie par Tsiolkovski durant ses années d’études lorsqu’il fréquente la librairie moscovite de Nikolaï Fedorov, qui militait en faveur d’une philosophie ésotérique mêlant la technologie au développement spirituel15. Bien qu’il ait brouillé les pistes sur un lien quelconque entre sa vision des voyages interplanétaires et la futurologie de Fedorov, la carrière de Tsiolkovski prouve que son travail n’y est pas indifférent. Le libraire de Moscou est par ailleurs une figure de proue du cosmisme16 qui promeut le rôle actif des êtres humains dans l’évolution de l’humanité et du cosmos que Tsiolkovski aurait eu du mal à contourner, et qui considère que l’homme va pouvoir (et devoir) créer de nouvelles formes de vie pour que l’humanité atteigne un niveau de développement inédit et illimité. Littérature et science-fiction sont pour cela sollicitées comme des formes culturelles de premier plan et les lettres elles-mêmes doivent se réinventer pour abolir les anciennes formes de langage.
8Cette conception philosophique de l’aventure spatiale ne connaît aucun équivalent aussi explicite et pourrait sembler marginale s’il n’y avait eu un grand événement pour en réunir les protagonistes en 1927 à Moscou. L’exposition Machines et mécanismes interplanétaires qui permet de mettre leur lien en avant est organisée par l’Association des inventeurs inventistes dans un petit local indépendant entre les mois d’avril et mai. Il s’agit de la « première exposition mondiale sur le thème du voyage interplanétaire17 », mais, puisqu’elle ne bénéficie d’aucune autorisation, elle est censée rester discrète et surtout elle est destinée aux réseaux anarchistes et anti-bolchéviques. L’espace d’exposition y apparaît comme un capharnaüm envahi de livres, articles de presse, documents et grossières maquettes en carton-pâte qui matérialisent les travaux de Verne, Tsiolkovski, Tsander, Oberth, Ulinsky, Goddard, Valier, Esnault-Pelterie, etc. Cette juxtaposition de noms qui mêlent l’ingénierie, la théorie et la littérature suggère déjà que le voyage interplanétaire tient une place majeure et protéiforme dans la culture contemporaine même s’il n’existe pas encore concrètement. Il place, en pensée et en réflexion, Verne et Oberth sur le même front. L’exposition connaît un grand succès : elle attire trois à quatre cents visiteurs par jour. L’association de postulats poétiques et de quête philosophique avec la technologie pragmatique des sciences spatiales a sans doute joué un rôle important ; l’appropriation populaire des idées portées par les savants devenant plus facile dès qu’elle touche aux aspirations humaines les plus essentielles. On est pourtant loin de la stratégie éditoriale d’Oberth, mais le retentissement des utopies cosmiques a pu peut-être l’inspirer. La France aussi y perçoit un écho à certaines des plus fameuses affirmations de ses vulgarisateurs tels que Flammarion qui proclamait en 1912 :
Il est indispensable que le système du monde moral et le système du monde physique forment une seule unité ; l’astronomie et la philosophie religieuse doivent s’accorder, et je me suis cru forcé par la marque même de mes études à établir et à démontrer cette vérité. […] L’Être universel ne peut qu’être juste, et la création infinie ne peut être que bonne. Tout gravite vers le progrès, vers le meilleur. Nous devons vivre en pleine espérance18.
9Le positivisme ne doit pas être un froid raisonnement mathématique. Il est un accès renouvelé à la connaissance par le biais du progrès. Il permet à la science de prospérer techniquement autant qu’il promet d’ouvrir la destinée de l’homme vers l’« harmonie universelle19 ». À l’instar de Flammarion, Tsiolkovski était d’ailleurs persuadé des bienfaits des récits de science-fiction dans la compréhension populaire des mérites des projets scientifiques20, l’astronautique apportant à l’astronomie de nouveaux moyens – techniques – pour transcender sa soif de connaissances en un destin sublime.
Notes de bas de page
1 Harald Szeemann, à propos de l’exposition Science Fiction organisée en 1967 à la Kunsthalle de Berne qu’il dirige, puis au musée des Arts décoratifs de Paris du 28 novembre 1967 au 26 février 1968. Voir Szeemann Harald, Harald Szeemann, entretiens avec Christian Bernard, Otto Hahn, Catherine Millet, préface de Jean-Yves Jouannais, Paris, Art Press, coll. « Les Grands entretiens d’Art Press », 2012.
2 En France le terme « astronautique » n’apparaît qu’en 1925 dans Les navigateurs de l’infini que publie Jean H. Rosny aîné.
3 « On this day I climbed a tall cherry tree at the back of the barn... and as I looked toward the fields at the east, I imagined how wonderful it would be to make some device which had even the possibility of ascending to Mars, and how it would look on a small scale, if sent up from the meadow at my feet. I have several photographs of the tree, taken since, with the little ladder I made to climb it, leaning against it », récit autobiographique de Robert H. Goddard, cité par Milton Lehman dans This High Man. A life of Robert H. Goddard, New York, Farrar, Straus & cie, 1963. Voir aussi Goddard Robert H., The autobiography of Robert Hutchings Goddard, father of the space age eary years to 1927, Worcester, Achille J. St. Onge, 1966.
4 Emme Eugene M., Robert H. Goddard. American Rocket Pioneer, Washington, U.S. Governement printing office, 1968.
5 « It is now definitely established that a rocket can function in a vacuum as well as in an atmosphere. The Times regrets the error », 17 juillet 1969.
6 Torres Félix, Villain Jacques, Robert Esnault-Pelterie : du ciel aux étoiles, le génie solitaire, Bordeaux, Confluences, 2007, p. 240.
7 Flammarion Camille, Les mondes imaginaires et les mondes réels : voyage astronomique pittoresque dans le ciel et revue critique des théories humaines, scientifiques et romanesques, anciennes et modernes sur les habitants des astres, Paris, Didier, 1865, p. 3.
8 Versins Pierre, Encyclopédie de l’utopie, op. cit., p. 288.
9 Barth Hans, Hermann Oberth. Vater der Raumfahrt, autorisierte Biographie, Munich, Bechtle, 1991, p. 68.
10 Torres Félix, Villain Jacques, Robert Esnault-Pelterie : du ciel aux étoiles, le génie solitaire, op. cit., p. 248.
11 Cité dans Barth Hans, Hermann Oberth. Vater der Raumfahrt, autorisierte Biographie, op. cit., p. 107.
12 Oberth Hermann, Les hommes dans l’espace : des satellites artificiels aux planètes habitables. Introduction du Dr. Guillaume Meijer Cords, traduit de l’allemand, Paris, Amiot-Dumont, 1955, p. 12-13.
13 Young George M., The Russian cosmists. The Esoteric Futurism of Nikolai Fedorov and His Followers, Oxford, Oxford University Press, 2012. Voir en particulier la partie consacrée à Tsiolkovsky, p. 145-154.
14 Cette phrase fait partie de la légende autour de Tsiolkovski et de sa correspondance conservée à Kalouga, sa ville natale.
15 Fedorov est autant persuadé de la possibilité d’assister à la résurrection des morts que du bienfait des inventions industrielles pour arriver à de telles fins. Il est par ailleurs l’un des représentants du cosmisme, mouvement intellectuel à la recherche de nouvelles formes de langage et abolissant par conséquent les formes traditionnelles de la littéraure. Voir Young George M., The Russian cosmists, op. cit., chap. 6-7, p. 46-91.
16 Le cosmisme a été redécouvert et réhabilité après la chute de l’Union soviétique comme l’une des tendances intellectuelles les plus productives et les plus vigoureuse de l’histoire de la Russie. Il est identifié comme le « mélange hautement controversé et contradictoire de spéculation activiste, de traditionalisme futuriste, de science religieuse, d’ésotérisme exotérique, de pragmatisme utopique, de matérialisme idéaliste – de la haute magie associée aux mathématiques supérieures ». Voir Young George M., The Russian cosmists, op. cit., p. 3-4.
17 L’historien Hervé Moulin la qualifie ainsi dans les documents de communication qui en présentait les archives à l’occasion de l’exposition Les promesses de l’espace organisée par l’observatoire de l’Espace, laboratoire culturel du Centre national d’études spatiales (CNES), à l’occasion des Journées du patrimoine les 13 et 14 septembre 2013.
18 Flammarion Camille, Mémoires biographiques et philosophiques d’un astronome, op. cit., p. 187-188.
19 Nathan Michel, « La rêverie cosmique de Camille Flammarion », Romantisme, no 11, 1976, p. 84. L’auteur conclut son article en affirmant que « c’est vers l’Harmonie universelle que tendent les rêveries cosmiques de Camille Flammarion ». Puis il ajoute : « Mais elles aboutissent souvent à la représentation d’un univers régi par la trinité Cousinienne du Vrai, du Beau et du Bien » qui nous rappelle à quel point l’astronomie de Flammarion est spirituelle.
20 Selon lui, « les récits de science-fiction sur les voyages interplanétaires apportent aux masses des idées nouvelles ». Voir Tsiolkovski Konstantin, « Is this mere fantasy? », cité par Karlheinz Steinmüller, Einmal Raketenantrieb und zurück. Raumfahrt und Science Fiction, Munich, Heyne, 2005, p. 154. Le savant russe Tsiolkovski a lui-même publié deux nouvelles d’anticipation : Sur la Lune (1893) et Au-delà de la Terre (1920).

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