2 Sources : Dan Berindei de l’Académie de Roumanie puis Mihai Sorin Rădulescu, professeurs des universités de Bucarest, département d’histoire.
3 Comme l’indique une borne blanche dressée en billot encore visible à l’entrée du palais de Topkapi d’Istanbul (devenu musée depuis 1924). Lorsque, dans sa lettre 9 à Georges Greciano, Cocteau imagine son correspondant entrant dans Sainte-Sophie sur un cheval blanc, son imagination était ainsi visionnaire…
4 L’orthographe roumaine de son nom (Stefan Margaritescu-Grecianu) fut francisée très tôt – le français, d’usage commun dans la famille Grecianu, était par ailleurs langue officielle dans les milieux diplomatiques européens. La carrière diplomatique du père de Georges Greciano le conduisit à La Haye et à Saint-Pétersbourg, puis, après la Grande guerre, à Berne, où il eut rang de Ministre plénipotentiaire, et à Genève comme chef de la mission diplomatique roumaine près la SDN.
5 Georges Fazy (1846-1924) avait épousé Marie Margaritesco (1841-1920), tante de Georges Greciano, le 19 février 1883, et était ainsi l’oncle par alliance de l’auteur.
6 Mihai Ier (1558-1601), surnommé Mihai Viteazul en roumain, Michel le Brave en français, prince de Valachie, héros national roumain, reste connu pour la coalition qu’il parvint à assembler à la fin du xvie siècle contre les Ottomans qu’il défit au cours de plusieurs batailles. Il est à signaler que, bien plus tard, Georges Greciano lui consacra une émission radiophonique : Greciano Georges (prince), « Une page d’histoire roumaine : Michel le brave », Radio Pressburg, mercredi 8 septembre 1929, de 17 h 45 à 18 h (entretien signalé dans le Prager Tagblatt du mardi 17 septembre 1929, p. 17). L’appellation « Prince Noir » pour Michel le Brave est expliquée par Georges Greciano dans un passage de son livre Judea : « princes Noirs, ou mieux de la Maison Noire » désigne la dynastie héréditaire des Bessaraba de Valachie (Greciano Georges, Judea, Paris, Bossuet, 1932, p. 55).
7 Naturalisé Français en 1933, Georges Greciano fut ensuite mobilisé en 1939-1940.
8 Fondé en 1918 par Léo Poldès, le Club du Faubourg est un groupe de penseurs, d’intellectuels, d’hommes politiques et d’artistes qui, dans divers lieux de Paris, se réunit pour accueillir plusieurs fois par semaine des conférenciers, célèbres ou non, et pour ouvrir avec eux un débat sur tous les sujets de la société contemporaine, dans un esprit hostile à tout sectarisme. Il fut particulièrement actif dans l’entre-deux-guerres, mais se poursuivit au-delà de la Seconde Guerre mondiale.
9 Voir notamment son ouvrage Judea de 1932, très largement commenté dans plusieurs pays. Ainsi, entre autres articles élogieux, celui du Jewish Daily Bulletin (New York) : « Roumanian Noble scores Anti-semitism in Book », Jewish Daily Bulletin, 25 septembre 1932, p. 4.
10 Voir encore la plaquette : Greciano Georges, Europe, terre instable ?, Paris, Bossuet, 1937, 111 p.
11 Mélanie Greciano, née Stamati-Ciurea (1873-1935).
12 Il a notamment traduit Racine pour les classiques, Voltaire pour les esprits éclairés, Vigny, Lamartine, Hugo pour les romantiques.
13 Greciano Georges, Judea, Paris, Bossuet, 1932, 101 p.
14 Bien connue entre 1900 et 1930 environ, l’entreprise de bijouterie « Austin & Williams of London » s’est fait connaître notamment pour ses panoplies pour hommes, comme des boutons de manchettes en nacre.
15 La bijouterie J. C. Burnier & Zoon, dont le monogramme est Burnier & Zn, fut en activité à La Haye autour de 1900 ; on lui doit certaines créations marquantes de l’Art nouveau.
16 Mélanie Greciano, née Stamati-Ciurea (1873-1935).
17 Sur Marie Greciano (1895-1942), qui devint infirmière major durant la Seconde Guerre mondiale, voir supra, Cocteau, l’opium aux trousses, chapitre 1, note 17.
18 Sur Bernadette Szaak (1912-1994), qui avait épousé Georges Greciano le 23 juin 1931, voir supra, Greciano Georges, Cocteau, l’opium aux trousses, chap. 7 et suiv.
19 Il s’agit du célèbre homme d’État et diplomate chinois Lou Tseng-Tsiang (1871-1949), ambassadeur de Chine, ministre, puis, après sa conversion au catholicisme, sous le nom de dom Pierre-Célestin, moine bénédictin en 1932 à l’abbaye de Saint-André, près de Bruges, où il demeura jusqu’à sa mort en 1949. Chargé d’ouvrir la légation chinoise aux Pays-Bas en 1907, il y resta quatre ans ambassadeur. C’est à cette époque que le rencontra Étienne Greciano, lui-même en service aux Pays-Bas. Lou Tseng-Tsiang est l’auteur d’un volume de réflexions publié en 1945 et plusieurs fois réédité : Tseng-Tsiang Lou, Pensées et souvenirs, Bruges/Paris, Desclée de Brouwer, 1945.
20 On désigne par ce terme le grand boulevard de Shanghai où se succédaient au début du siècle les bâtiments de style européen des compagnies coloniales.
21 Jean Hennessy (1874-1944), député, homme d’État, diplomate. Pendant sa longue carrière de parlementaire à la Chambre des députés où il exécuta six mandats, Jean Hennessy profita d’une pause électorale pour faire un passage remarqué aux Affaires étrangères en 1924, suite à une nomination non déplaisante mais tactique, voulue par Édouard Herriot et le Cartel des gauches. En homme d’influence, avec ses journaux, sa fortune, ses mandats et ses options politiques novatrices et visionnaires, Herriot craignait qu’il lui fît ombrage et lui proposa donc d’occuper le poste de délégué adjoint de la France à la Société des Nations à Genève, et d’ambassadeur de France en Suisse. Pendant des décennies en effet, Hennessy avait mis tous ses moyens, et sa force de conviction, à la construction de la Société des Nations qu’il voyait comme une fédération supranationale des peuples et non des gouvernements comme le souhaitait Woodrow Wilson. Jeune député à la Chambre, il fut dès 1910 le premier parlementaire à défendre cette stratégie clairvoyante de paix qu’il allait promouvoir jusqu’à la fin de sa vie, en se fixant pour mission les lois d’encadrement judiciaire et exécutif destinées à la garantir.
22 Hôtel particulier du 31 rue de Bassano, hérité par Jean Hennessy de son père. Sur le personnage et la carrière de Jean Hennessy, voir Dubasque François, Jean Hennessy (1874-1944). Argent et réseaux au service d’une nouvelle république, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2008.
23 Louis-Paul Deschanel (1909-1939), historien, fils cadet de l’ancien président de la République Paul Deschanel (1855-1922), fut l’auteur en 1936 d’une Histoire de la politique extérieure de la France (Deschanel Louis-Paul, Histoire de la politique extérieure de la France. 806-1936, Paris, Payot, 1936). Il tomba pour la France sous les balles allemandes en 1939.
24 Édouard Herriot (1872-1957), l’un des chefs du Cartel des gauches dans les années vingt, présida la Chambre des députés sous la Troisième République, et l’Assemblée nationale sous la Quatrième République. Il fut plusieurs fois président du Conseil des ministres.
25 Après sa séparation en 1914 d’avec Marguerite de Mun (1877-1970), fille du député et académicien Albert de Mun, Jean Hennessy épouse en 1924 l’actrice Constance Maille (1876-1944), d’origine charentaise, ancienne pensionnaire de la Comédie-Française, et de longue date sa maîtresse. Les expressions « M. l’ambassadeur » et, par glissement, « Mme l’ambassadrice » étaient entrées dans le protocole de la maison Hennessy. Par faiblesse humaine, coquetterie ou pour cultiver le souvenir de sa réussite diplomatique personnelle, Jean Hennessy avait en effet le souci de garder le titre de sa fonction diplomatique, et non celui de « M. le ministre », qui lui revenait tout autant et lui rappelait un passé densifié par ses vues. Le titre d’ambassadeur voulait donc rappeler à distance ses justes propositions européennes sur une paix garantie. Comme le baume de ses souvenirs…
26 C’est-à-dire de la Comédie-Française.
27 Voir sa plaquette : Greciano Georges, Europe, terre instable ?, Paris, Bossuet, 1937, 111 p.
28 Malgré nos efforts, il ne nous a pas été possible de recueillir beaucoup d’informations sur cet ecclésiastique. Sa présence, comme « prélat de Sa Sainteté » aux côtés des hautes autorités de la République est mentionnée dans Le Journal du 10 février 1933 lors d’une cérémonie en l’honneur des victimes d’une explosion dans les usines Renault de Boulogne-Billancourt qui se produisit le 6 février 1933.
29 Achevé en 1912, l’hôtel Maria Cristina, du nom de la reine régente Marie-Christine d’Autriche qui l’inaugura, faisait la fierté de la ville de Saint-Sébastien, au pays basque espagnol.
30 Propriété depuis 1901 de la famille Hennessy.
31 Jean Hennessy avait, comme lieutenant de réserve, rejoint dès le début de la guerre la mission militaire française près de l’armée britannique. Il avait accompagné les Britanniques dans leur retraite vers Charleroi, et avait supervisé la préparation de tranchées. Plus tard, en 1915, il fut promu capitaine de réserve. Son expérience du front proprement dit resta cependant limitée, comme le note François Dubasque dans son ouvrage : Dubasque François, Jean Hennessy (1874-1944), op. cit., p. 24-27.
32 On désigne par ce terme la dispersion des graines de végétaux par le vent.
33 On trouve en effet à la une du Figaro du 2 mars 1939 un article ainsi intitulé : « Le Conseil des ministres désignera ce matin l’ambassadeur de France à Burgos. Le nom du maréchal Pétain fera l’unanimité ».
34 Construite en 1897 pour les Hennessy, la villa La Garde de Dinard, de style néogothique anglais, servait de villégiature estivale à la famille.
35 Sis à Ménil-Erreux, près d’Alençon, ce « château » avait été construit en 1863 comme « ferme modèle » qui associait la production de viande de bœuf et la distillerie.
36 Il s’agit d’une ferme achetée par Jean Hennessy pour l’élevage de quelque cent vaches laitières flamandes (Dubasque François, Jean Hennessy (1874-1944), op. cit., p. 39).
37 Raoul Nordling (1882-1962), homme d’affaires et consul de Suède en France. Sous l’Occupation, de 1940 à 1942, le consulat parisien dépendit du consulat de Suède à Berlin. Raoul Nordling joua un rôle de première importance lors de la Libération. Dès le 17 août 1944, il fit, jour et nuit, à l’hôtel Meurice, le siège du bureau réservé au gouverneur du « Gross Paris », le général von Choltitz, pour le convaincre de renoncer à anéantir la capitale, minée de toutes parts sur les ordres d’Hitler.
38 Jean Chauvel (1897-1979), diplomate et poète. D’abord en poste en Chine, il fut haut-commissaire au Liban et en Syrie entre 1929 et 1934, avant d’occuper le poste de consul de France en Autriche. Après la guerre, il fut notamment chargé de négocier, dans une première phase, pour Pierre Mendès France la fin de la guerre d’Indochine. Une paix dont le mérite alla à Mendès France, et à son dialogue en tête à tête avec Chou En-lai (plus communément orthographié Zhou Enlai) en 1954.
39 Marianne Delaunay-Belleville (1878-1946), née Derrien, divorcée en 1924 du célèbre industriel de l’automobile Pierre Delaunay-Belleville qu’elle avait épousé en 1899, fut l’une des égéries du Paris des années folles. Pianiste émérite, elle se produisit régulièrement en concert (voir par exemple Le Gaulois du 16 octobre 1924 ou Le Ménestrel du 31 octobre 1924 où sont annoncés ses concerts salle Gaveau). Elle entretint une brève liaison avec Brassaï, qui se transforma ensuite en longue amitié pour le photographe et cinéaste. Elle fut plusieurs fois le sujet de photographies de l’artiste.
40 La sœur de Marianne Derrien-Delaunay-Belleville, Marthe, avait épousé un chirurgien, Ferdinand Chauvel, père de Jean Chauvel.
41 Bernadette Greciano, née Szaak (1912-1994).
42 Collection particulière.
43 À partir de décembre 1944, les services administratifs de la zone allemande occupée par les Français furent regroupés au sein de ce service qui préparait les personnels à une future administration. Voir Baginski Christophe, La politique religieuse de la France en Allemagne occupée, Lille, Presses universitaires du Septentrion, 1997, p. 23.
44 Pierre Pène (1898-1972), l’un des dirigeants de la Résistance, devint commissaire de la République de 1944 à 1946, puis gouverneur du Land de Bade de 1946 à 1952.
45 Marie-Pierre Koenig (1898-1970), qui commanda les forces françaises libres lors de la bataille de Bir Hakeim, fut ensuite nommé gouverneur militaire de Paris en 1944, puis, de juillet 1945 à septembre 1949, commandant en chef de la zone d’occupation française en Allemagne, avant d’être remplacé par André François-Poncet, haut-commissaire de cette même zone d’occupation.
46 André François-Poncet (1887-1978), avant de devenir haut-commissaire de la zone d’occupation française en 1949, avait été ambassadeur de France à Berlin (1931-1938), puis à Rome (1938-1939).
47 Leo Wohleb (1888-1955), philologue, professeur et homme politique, se distingua par sa résistance au nazisme. Après la guerre, de 1947 à 1952, il devint président du Land de Bade, puis ambassadeur de la RFA au Portugal.
48 Voir, supra, p. 57-58, dans Cocteau, l’opium aux trousses, les allusions au prince Ioussoupov dans la correspondance avec Cocteau, qui ne l’aimait pas.
49 Malgré nos efforts, il ne nous a pas été possible de trouver le numéro qui évoquait le départ de Georges Greciano de Fribourg-en-Brisgau et la fin de ses activités de président du tribunal.
