Réseaux de circulation terrestre et habitats ruraux agglomérés antiques de bord de voie

Exemple des travaux menés par le PCR « ARBANO, l’Antiquité en Basse-Normandie »

Land transport networks and clusters of ancient rural settlements on the roadside. Example of the work carried out as part of the joint research programme “ARBANO, Antiquity in Lower Normandy”

Cécile Allinne et Gaël Léon

p. 87-99

Résumés

Le programme collectif de recherche « ARBANO », créé en 2011, a pour objectif de caractériser les formes et types de peuplement au cours de l’Antiquité et de suivre leur évolution. Les travaux aboutissent maintenant à la construction d’un atlas à l’aide d’un système d’information géographique, ainsi qu’à la réalisation de synthèses. L’un des axes de recherche est consacré aux réseaux de circulation terrestre anciens et à la place occupée en leur sein par les habitats ruraux.

The purpose of the joint research programme “ARBANO” which was created in 2011, is to characterise the forms and types of settlements during the Antiquity and to follow their development. The work has now led to the building of an atlas using a geographical information system and to the production of syntheses. One of the lines of research focuses on ancient land transport networks and the place that rural settlements occupied within them.

Entrées d’index

Mots-clés : Antiquité, réseau de circulation terrestre, habitat aggloméré, réseau de formation, consommation, production


Texte intégral

Le programme collectif de recherche (PCR)

Bref historique

1La synthèse présentée ici est l’un des aboutissements de six ans de travaux de rassemblement, de mise en série et d’analyse de données archéologiques, réalisés au sein des différents ateliers du programme collectif de recherche « ARBANO, l’Antiquité en Basse-Normandie ».

2Ce PCR a pour origine un inventaire des sites antiques effectué dans le cadre du bilan de la recherche archéologique régionale, commandé en 2004 par le ministère de la Culture (Coulthard dir., 2011). L’objectif était de dresser un état de lieux de la recherche entre 1984 et 2004 pour permettre de mieux planifier la programmation régionale et interrégionale. Si ce bilan a fourni matière à étude exploitable et permis de dégager des domaines à approfondir, il n’avait pas vocation à proposer une synthèse sur l’état des connaissances scientifiques, ni à restituer une histoire du territoire bas-normand durant l’Antiquité.

3Aussi, dans une région où le patrimoine antique n’est pas très visible, le premier objectif du PCR, initié par Nicola Coulthard (Conseil départemental du Calvados) et Laurent Paez-Rezende (INRAP), a été d’identifier ce qui pouvait être fait pour enrichir nos connaissances sur quelques dossiers thématiques. Huit ateliers ont donc été définis1. Leurs travaux ont abouti à la réalisation de plusieurs catalogues et de bases de données. Des synthèses sont en cours de rédaction.

4Afin de faciliter le travail de recoupement des données entre des thématiques qui ont évolué au fil des années, les groupes de travail ont été fusionnés en 2016 en trois ateliers synthétiques2. À présent que nous avons réuni suffisamment de matière, l’objectif est de dépasser l’esprit de catalogue et le cloisonnement thématique en croisant les données rassemblées indépendamment les unes des autres pour réfléchir en terme d’évolution du peuplement. Dans l’idéal, le but serait de réussir à proposer un tableau géographique, économique, administratif et religieux de l’espace concerné sur toute la période antique, au moins sur les secteurs les mieux documentés. Considérant l’état morcelé de notre documentation, c’est un vœu pieu d’imaginer mener à bien un tel travail d’ici 2018, année de clôture du programme. Ce projet aura toutefois contribué à faire avancer les recherches sur l’Antiquité dans la région, notamment par l’action fédératrice de ce groupe de travail, amenant des chercheurs issus de divers organismes à se rencontrer et à travailler ensemble3. Notre bilan se concrétisera par la tenue d’un colloque en 2018 et la publication des notices et catalogues effectués dans chaque atelier.

L’atlas dynamique : un outil de restitution des données du PCR

5En six ans d’existence, le PCR a déjà restitué une partie de ses travaux sous la forme de participations à des colloques ou séminaires et de quelques articles de synthèse. Un des moyens de valoriser et de faire vivre les données acquises consiste en l’élaboration d’un atlas dynamique régional, appuyé sur un système d’information géographique (SIG). Chaque atelier contribue progressivement à l’alimentation de cet atlas sous la forme de bases de données spatialisées. Les couches produites dans le SIG sont adaptées aux différentes échelles d’analyse et de collecte d’informations. Elles permettent de croiser spatialement des données conçues à l’échelle du lot de mobilier ou du fait archéologique, pour la plus grande échelle, jusqu’aux données micro régionales et régionales relatives aux réseaux de circulation et aux territoires antiques, pour la plus petite échelle. À l’échelle intermédiaire, c’est-à-dire celle du site archéologique, une couche SIG récapitule quantitativement et par phases chronologiques les principaux éléments interprétés, comme les bâtiments, les structures d’artisanat, de stockage ou de production, ainsi que les espaces structurés. Trois autres couches dénombrent la céramique par catégories fonctionnelles, le mobilier instrumentum selon la même approche et les consommations ou productions animales par catégories d’espèces (faune terrestre et aquatique).

Organisation et limites des territoires des espaces urbains, funéraires et cultuels

6Le premier atelier s’est attaché à la caractérisation des espaces urbains, funéraires et cultuels, ainsi qu’aux limites de territoires. Des notices synthétiques ont été produites pour l’ensemble des agglomérations4, principales et secondaires. Ce travail sera restitué sous la forme d’une publication offrant un catalogue qui ne se résume pas aux seules agglomérations principales commentées dès le xixe siècle. Toutes les mentions ou suspicions d’agglomérations sont passées au crible d’une grille d’analyse comparative. Le cadre critique posé permet une relecture des données et ouvre la possibilité de mieux comprendre l’organisation territoriale des cités antiques en Normandie occidentale. Une place importante est notamment donnée aux agglomérations secondaires, généralement absentes des études anciennes, pour lesquelles l’archéologie reste le seul moyen d’identification. Le même esprit de catalogue analytique a guidé les travaux relatifs aux espaces funéraires, qu’il s’agisse de grands ensembles urbains ou de groupes plus restreints, voire de sépulture isolée en contexte rural. Ce catalogue permet, au-delà d’une revitalisation des données archéologiques, de dresser une cartographie complète des pratiques funéraires antiques régionales inscrites dans leur contexte environnemental et social. La géographie des territoires est également abordée dans le PCR pour en comprendre les limites. Cette question, souvent débattue par le passé, a fait l’objet d’un travail d’analyse régressive systématique, en prenant appui sur la cartographie des contours les plus anciens des diocèses médiévaux. En partant de l’hypothèse que les limites diocésaines et leurs subdivisions portent en elles la trace de cadres « administratifs » antérieurs, antiques, voire gaulois, un groupe thématique s’est attaché à l’analyse de tous les marqueurs géographiques possibles (relief, hydrographie, voies), pour identifier les premiers centres paroissiaux. La recherche a été conduite en partant du contenu des territoires, dont l’évêché n’est que le point central. Si cela n’a finalement pas abouti à une redéfinition des limites antiques, et en l’absence de sources plus anciennes, le travail mené livre des hypothèses quant à un état antérieur à la cartographie des pouillés de la province de Rouen du xive siècle (Longnon, 1903). Se pose notamment la question d’un ensemble géographique pouvant correspondre à l’évêché d’Exmes et, antérieurement, au territoire des Ésuviens, ou encore celle de la construction de l’évêché de Coutances, qui a absorbé deux territoires anciens.

Organisation des territoires des espaces ruraux et littoraux et réseaux de circulation terrestre

7Le deuxième atelier, tourné vers l’espace rural et littoral, vise à reconnaître les réseaux de circulation terrestre et la manière dont s’y insèrent les établissements ruraux. Comme pour la recherche sur les agglomérations, longtemps restreinte aux plus importantes, le réseau de circulation terrestre a souffert du seul intérêt porté aux voies principales dites romaines, c’est-à-dire au réseau impérial (Kasprzyk et Nouvel, 2011, p. 21). Rectilignes, bornées et reliant les cités, ces aménagements n’ont souvent été perçus que comme le témoignage des relations des territoires de la Gaule avec la capitale romaine. Le statut de la voie serait déterminé par son inscription dans les rares documents d’itinéraires, comme la Table de Peutinger ou l’Itinéraire d’Antonin, en dehors même de son origine, de sa forme, de ses variations et de sa place dans le réseau régional.

8Point de départ cartographique, la base « Patriarche » du Service régional de l’archéologie de Normandie5 enregistre quelques grands tracés plus ou moins continus correspondant à l’interprétation des plans d’itinéraires anciens sur la base des propositions des érudits du xixe siècle, auxquels il faut ajouter d’assez nombreuses découvertes archéologiques, toutefois ponctuelles et aléatoires, de tronçons de voies ou de chemins. Quelques propositions cartographiques plus ou moins anciennes ont également été faites, mais restent très incomplètes et centrées sur les axes majeurs (Bertin, 1975, p. 67-74).

9Il fallait tout d’abord analyser les données de la base « Patriarche », car elle place sur le même plan des vestiges de statut ou de nature différente. Ainsi, les notions de modelé, tracé, itinéraire et flux (Robert, 2003, p. 437) devaient être différenciées. L’atelier s’est donc tourné vers des méthodes d’archéogéographie et a choisi comme point de départ l’échelle micro-locale. L’objectif est d’identifier sans a priori chronologique des réseaux de formation (Watteaux, 2009, p. 567) inscrits dans le paysage parcellaire et de les confronter aux réseaux d’habitats et d’occupations anciens attestés par l’archéologie. La trame de circulation déduite est ensuite examinée à l’échelle des relations régionales. Cette approche multiscalaire, mais également diachronique, permet d’aborder le réseau de circulation terrestre comme un objet dynamique dont les limites ne se bornent pas à la seule période antique et dont la fonction est avant tout d’assurer les relations entre les points d’occupation inscrits dans un territoire. L’autre objectif de cet atelier consiste donc à caractériser ces points d’occupations, à en comprendre les rythmes de création et d’abandon, ainsi qu’à définir leur place dans un réseau de voisinage et d’échange.

Productions et consommations

10Le troisième atelier thématique s’intéresse aux mobiliers archéologiques à travers plusieurs approches méthodologiques. Un travail transversal, engagé dans différents projets de recherche6, vise à identifier les gisements d’argiles régionaux afin de réfléchir sur les provenances des productions céramiques et l’alimentation des ateliers en matière première. Ce travail passe par des analyses archéométriques, nécessaires pour dresser un catalogue d’échantillons comprenant, à des fins de comparaison, à la fois le détail de la composition physico-chimique des productions de céramiques régionales, même si très peu de fabriques sont connues, et celle des gisements d’argile exploitables. Le croisement de ces analyses permettra de définir des aires d’approvisionnement pour les ateliers de potiers gallo-romains.

11La notion de consommation est abordée à travers différents types de mobiliers. La constitution d’un catalogue exhaustif n’étant pas envisageable dans le seul cadre du PCR, le choix s’est porté sur l’approfondissement de l’étude d’assemblages mobiliers, verre et instrumentum, issus d’une vingtaine de sites représentant les mondes urbain, rural et cultuel. La synthèse issue de ce catalogue illustre et caractérise parfois les pratiques artisanales et agricoles des divers établissements, de même que le niveau de vie apparent des occupants, abordé par le verre et la parure. L’ensemble des données sera intégré à l’atlas dynamique par plusieurs couches, composantes d’un système d’information géographique. Il se superposera aux couches générées par les deux autres ateliers.

Fig. 1. Localisation des principaux sites agglomérés antiques (DAO : G. Léon).

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Exemple de réseau d’habitats ruraux agglomérés dans le flux Valognes-Bayeux-Lisieux

Méthodologie

12Le réseau de circulation terrestre antique est abordé à travers différentes approches et échelles de lecture. Sa mise en évidence passe par une recherche des formes anciennes de la planimétrie parcellaire et des éléments qui les conditionnent. L’analyse régressive de la cartographie parcellaire part donc du principe qu’il existe dans les formes et les organisations contemporaines les traces directes ou héritées des premières grandes phases d’organisation du territoire. Elle consiste ainsi à identifier des ensembles, des masses parcellaires, des points d’attraction, des axes de morphogenèse et à les discuter au regard des connaissances historiques, géographiques et archéologiques. L’idée est d’observer les formes, de les classer sans a priori chronologique et de confronter ces observations à la connaissance des réseaux d’habitat, par phases ou périodes. L’archéogéographie, initiée dans les années 1990, permet ici la mise en évidence d’un réseau de formation que nous pouvons attribuer prudemment aux périodes antérieures à la fixation paroissiale du début du Moyen Âge central. L’antériorité du réseau de formation est régulièrement vérifiée par la mise en regard des organisations parcellaires et d’habitats de la fin de la Protohistoire et de l’Antiquité. Il se dégage massivement des formes de parcellaires quadrillés souples dont la morphogenèse trouve son origine dans les périodes anciennes et qui persistent dans le paysage contemporain par effet de rémanence. À l’échelle micro régionale et régionale, l’identification de réseaux de circulation se traduit par la réalisation de plusieurs couches préparatoires. Sur la base de la photographie IGN de 1947 et sur celle des cadastres du xixe siècle, une première couche est destinée à extraire de la planimétrie parcellaire contemporaine les linéaments appartenant à un réseau de formation. L’extraction procède à la fois d’un traitement statistique des orientations des limites parcellaires, ce qui dégage des tendances par grandes masses, et d’un traitement à vue qui tient compte des facteurs d’assouplissement des formes, comme le relief, ainsi que des anomalies ponctuelles et récentes, telles que des structurations d’essartages, des atterrissements de marais ou encore des aménagements étoilés de parcs, bois et forêts.

Fig. 2. Localisation des sites de l’âge du fer (entités archéologiques de la base « Patriarche ») dans le réseau de circulation ancien du Bessin et de la plaine de Caen (DAO : G. Léon).

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13De cette première couche sont extraits et informés les limites fortes ou structurantes, les tronçons de chemins et les limites appartenant à des ensembles présentant une cohérence linéaire. Enfin, une troisième couche synthétise et qualifie les tracés de chemins déduits des couches précédentes.

14Ce travail aboutit aujourd’hui à une cartographie relativement détaillée des réseaux de circulation anciens de la zone nord du département du Calvados, dont une grande partie de la plaine de Caen. Les zones de bocage du Pays d’Auge et du Cotentin, également en cours d’analyse, sont d’un abord plus difficile.

Le flux Valognes-Bayeux-Lisieux

15Les éléments qui amènent à proposer un peu plus d’une centaine de tracés fossiles ne seront pas détaillés ici. Une partie semble être active durant la fin du second âge du fer et l’Antiquité. Le flux est illustré par un ensemble de tracés formant des itinéraires plus ou moins directs entre les agglomérations principales de Valognes, Bayeux et Lisieux (fig. 1). Entre ces dernières, trois à quatre itinéraires majeurs irriguent le Bessin, la plaine de Caen et les contreforts du Pays d’Auge. Chacun de ces itinéraires dessert directement des points intercalés tels que les agglomérations de Vieux, Bréville-les-Monts et Jort, et s’appuie sur des secteurs agglomérés ou denses d’occupations comme Caen, Cagny-Frénouville (fig. 2) et Bretteville-l’Orgueilleuse. Certains sites ruraux apparaissent directement fondés ou en relation d’interdépendance avec ces itinéraires majeurs, comme Goustranville, Rots et Bretteville-l’Orgueilleuse. Enfin, un réseau secondaire ou d’axes transversaux quadrille les intervalles dans lesquels prennent place les occupations rurales.

Fig. 3. Localisation des sites de l’âge du fer (entités archéologiques de la base « Patriarche ») dans le réseau de circulation ancien et le réseau de formation parcellaire de la plaine de Caen (DAO : G. Léon).

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Un quadrillage souple de la plaine nord-est de Caen

16Favorisée par l’activité économique et la proximité du centre régional, la plaine de Caen a bénéficié depuis une trentaine d’années de nombreuses interventions d’archéologie préventive sur de grandes surfaces (Lespez dir., 2012, p. 3). Ainsi des pans entiers d’anciens territoires ont pu être mis au jour et révèlent l’organisation d’établissements ruraux connectés à un réseau dense de chemins. Une grande proportion de ces établissements est attribuable à l’âge du fer et plus particulièrement à La Tène. Des fermes à enclos, inscrites dans un réseau de voisinage, émaillent régulièrement l’espace compris entre la basse vallée de l’Orne et les avant-buttes du Pays d’Auge qui bordent en partie la basse vallée de la Dives (fig. 2). Quelques grands axes et tracés sont ainsi identifiables dans ce secteur et sont visiblement complétés par des chemins de desserte locale. Le même schéma se dessine à l’ouest de l’Orne, au moins jusqu’au bassin versant de la Seulles, même si les éléments de datation des chemins provenant d’opérations archéologiques y sont un peu moins fréquents.

17Dans l’axe nord-sud, deux chemins, en partie fossilisés, se distinguent par leur capacité morphogénétique et leur résilience à la période contemporaine, tout au moins jusqu’aux grands bouleversements paysagers que constituent les remembrements parcellaires de la seconde moitié du xxe siècle et les travaux routiers récents (autoroutes, déviations). Les deux, le chemin Saulnier et le chemin de « Soliers à Giberville et à Sainte-Honorine-la-Chardronette », sont régulièrement ponctués par des sites de l’âge du fer et de l’Antiquité (fig. 3, ch. A et B). La relation peut être établie, soit parce qu’un état du chemin est directement abordé dans l’emprise de l’opération archéologique, soit parce que le chemin montre son rôle morphogénétique sur les installations structurantes des établissements fouillés. C’est le cas du chemin de « Soliers à Sainte-Honorine-la-Chardronette », dont l’influence est observée sur les sites de Bourguebus, « La-Main-Delle » (Jahier, 2011 ; Villaregut, 2012 ; Lefort, 2015), Cagny, « Carrefour Philippe » (Giraud, 2015), ou encore Colombelles, « Zone d’activités de Lazzaro » (Flotté, 2010). Dans tous ces cas, l’orientation générale des enclos et des parcellaires protohistoriques présente une concordance indéniable avec celle du chemin et de ses répliques dans le réseau de formation. À Cagny, « Carrefour Philippe », il semble que l’occupation du vie siècle avant notre ère soit conditionnée dans sa morphologie par le croisement du chemin « Soliers à Giberville à Sainte-Honorine-la-Chardronette » avec un chemin orienté est-ouest qui relie la basse vallée de l’Orne aux marais de Bellengreville (Giraud, 2015, p. 23). Ce même tracé se retrouve à quelques centaines de mètres à l’est sur la fouille de Cagny, « route de Démouville » (Lamerant, 2014, p. 12), où les premiers éléments de chronologie le situe à La Tène ancienne. Vers l’ouest, les sites de Mondeville, « L’Étoile 1 et 2 », qui couvrent les deux derniers siècles avant notre ère, sont également structurés autour des chemins appartenant au réseau de même orientation. Le site de « L’Étoile 1 » se situe pour sa part dans le prolongement direct du chemin de Cagny, route de Démouville, et « Carrefour Philippe ». L’ensemble de ces tronçons de chemins comporte une phase antique.

18Quant au chemin dit « Saulnier », il a pu être abordé à Banneville-la-Campagne, où une étude micromorphologique associée à des datations physico-chimiques (AMS) montre sous le chemin rural actuel un premier état de circulation daté entre l’âge du bronze ancien et le début de l’âge du fer. Entre les deux horizons, un niveau de circulation empierré est attribuable aux iie-iiie siècles de notre ère (Beguier et al, 2011, p. 121-142). La datation ancienne obtenue à Banneville-la-Campagne ne suffit pas à attribuer la même chronologie à la totalité du tracé de ce chemin, mais elle accrédite l’hypothèse de l’ancienneté de quelques tracés de longs parcours autour desquels se sont lentement construits les paysages ruraux. La même étude montre que les défrichements de grandes surfaces et leur mise en exploitation agricole se situent préférentiellement dans ce secteur dans le courant de l’âge du fer, avec une accélération notable à La Tène.

19C’est également ce qui a été révélé, au début des années 2000, par les opérations conduites sur le site dit « Object’Ifs sud », à Ifs (Jahier, 1999 ; Le Goff, 2002 ; Besnard-Vauterin, 2011). Le modelé et le tracé de plusieurs chemins desservant des fermes à enclos et parcellaires ont été étudiés à une échelle dépassant le cadre des emprises archéologiques. Comme pour l’axe nord-sud de la plaine centrale et nord de Caen représenté par les chemins Saulnier et de « Solier à Sainte-Honorine-la-Chardonette », un faisceau est-ouest se dessine clairement dans le réseau de formation. Il correspond à au moins deux chemins de long parcours. Le premier relie les établissements ruraux de La Tène au site de hauteur de Moult (Giraud, 2016) et prend ensuite la direction de l’oppidum de Saint-Désir7. Le deuxième, situé plus au sud, borde les marais de la basse vallée de la Dives et irrigue la campagne, d’Airan à Bretteville-sur-Dives (fig. 2 et 3, ch. D). Les prospections aériennes montrent que cette partie de la plaine de Caen est également fortement occupée durant la Protohistoire et l’Antiquité. Ce chemin assurant une communication entre les établissements ruraux pourrait également représenter une alternative au tracé nord conduisant à l’oppidum de Saint-Désir. Il présente en effet l’avantage d’éviter de longs tronçons des contextes humides de la basse vallée de la Dives. Enfin, le passage de l’Orne vers les campagnes d’Éterville puis du Bessin oriental semble se situer dans le secteur dit du « Bac d’Athis » (fig. 3). C’est en effet dans cette zone en amont de la confluence Orne-Odon que convergent les principaux chemins attribuables à l’âge du fer orientés est-ouest. On relèvera également que ce passage probable du fleuve côtier voisine une position d’éperon à Maltot, sans toutefois que celle-ci soit attestée comme site de hauteur protohistorique (fig. 2).

Le flux antique Bayeux-Vieux-Lisieux

20Les sites ruraux du second âge du fer de la zone nord-est de la plaine de Caen montrent assez régulièrement une continuité de l’occupation durant l’Antiquité, sans pour autant qu’un siège d’exploitation succède spatialement à un autre. Le même espace est investi avec des fonctions qui peuvent varier. Un certain nombre de chemins connaissent également une revitalisation dans l’Antiquité romaine, sous la forme d’un modelé comportant empierrement et fossé bordier. C’est le cas du chemin Saulnier ou du chemin passant à Cagny, route de Démouville. Une bonne partie du réseau protohistorique semble donc consolidée.

21Toutefois, de nouveaux enjeux de circulation apparaissent, en même temps que se développent les principales agglomérations de la région. Les grandes voies régionales, bornées de milliaires, se mettent en place, fabriquant un tissu cohérent à l’échelle de la Gaule. Dans le flux Bayeux-Vieux-Lisieux, trois axes sont reconnus au moins depuis le xixe siècle comme des voies « romaines » et s’inscrivent dans des itinéraires de longue distance. La plus au nord et la plus proche du littoral du Calvados est appelée « voie de Bayeux à Lillebonne ». Une borne milliaire a été découverte sur son tracé à hauteur de la commune du Manoir (fig. 4). Elle passe les cours de la Seulles et de la Mue à Reviers, en l’un des deux endroits où le fond de vallée est stabilisé par des tufs. En dehors de Reviers et de Thaon (fig. 4), le fond de vallée est en effet marqué par un comblement limono-tourbeux (Lespez dir., 2012, p. 152). Le tracé se poursuit par Douvres-la-Délivrande et traverse l’Orne juste avant l’estuaire de Sallenelles. Les points de passage de l’Orne sont potentiellement assez peu nombreux, du fait d’un versant est relativement abrupt. Le tracé se poursuit sur le versant nord de l’avant-butte du Pays d’Auge et laisse sur sa droite l’agglomération secondaire de Bréville-les-Monts (fig. 4). Le passage de la basse vallée de la Dives semble prendre appui sur la « Butte de Robehomme », qui constitue une petite île dans le marais maritime de la Dives (Lespez dir., 2012, p. 187). On retrouve son tracé fossilisé sur le plateau avancé de Goustranville (fig. 4). La voie ou une de ses variations latérales a été identifiée récemment sur le site antique de Goustranville, « Le Plain-Lugan » (Léon, rapport en cours ; fig. 5). Au-delà, le tracé se divise pour rejoindre Lisieux vers le sud-est et Pont-Audemer (Eure) à l’est, en direction de Lillebonne (Seine-Maritime). Ce tracé assez rectiligne ne semble pas émaillé par des occupations protohistoriques, dans l’état actuel des connaissances, et pourrait bien correspondre à une véritable création gallo-romaine. Empruntant un tracé plus méridional, une deuxième voie est reconnue pour partie comme le « chemin Haussé », reliant dans un long itinéraire Chartres (Eure-et-Loir) à Valognes (Manche), par Vieux et Bayeux. Il est néanmoins également identifié comme la voie de Bayeux à Lisieux dans un itinéraire joignant Valognes à Évreux (Eure). Un tracé relativement rectiligne entre Bayeux et Bretteville-l’Orgueilleuse est réputé depuis le xixe siècle passer sous l’ancienne route nationale 13 (Caumont, 1857, p. 763). À Bretteville-l’Orgueilleuse, une bifurcation composée de tronçons aux orientations très légèrement différentes rejoint l’agglomération de Vieux. Il est possible que cette section du « chemin Haussé » procède d’une composition appuyée sur des tronçons plus anciens. Depuis l’agglomération de Vieux, le tracé prend la direction du sanctuaire de Baron-sur-Odon, qui connaît sans doute au ier siècle avant notre ère un état en bois (Bertin, 1977). Ce sanctuaire, qui perdure durant le Haut-Empire, se situe à la croisée du « chemin Haussé » et d’un chemin protohistorique (fig. 2, ch. F) que l’on peut suivre dans le réseau de formation sur une vingtaine de kilomètres, entre Éterville et Saint-Georges-d’Aunay. Le tracé du « chemin Haussé » traverse ensuite le plateau de Mouen et Verson (fig. 4), puis prend la direction du littoral de Rots à Bernières-sur-Mer. Cependant, le « chemin Haussé », tel qu’il est identifié dans son tracé antique, rejoint Bretteville-l’Orgueilleuse par un tronçon faiblement inscrit dans le réseau de formation entre Norrey et Bretteville-l’Orgueilleuse. Ce tronçon pourrait représenter une des adaptations antiques du réseau de circulation protohistorique. Le même phénomène est observable sur le tracé de la voie Bayeux-Lisieux dans le passage compris entre l’Orne et les avants-buttes du pays d’Auge. Si le passage privilégié durant l’âge du fer semble localisé au niveau du « Bac d’Athis », la voie provenant de Bayeux et traversant la potentielle agglomération antique de Caen passe l’Orne au niveau de l’échancrure de Mondeville et emprunte directement, ou en très léger décalage, le chemin identifié à Cagny, « Carrefour Philippe ». Le tracé se poursuit jusqu’au niveau de l’église de Cagny où il bifurque vers le sud-est avant de rejoindre un autre tracé d’origine protohistorique provenant du secteur d’Ifs, « Object’Ifs sud ». La bifurcation visible sur plusieurs clichés de l’IGN présente les caractéristiques d’une voie majeure (Jahier, 2017, p. 56-60). C’est dans ce secteur, à Frénouville, qu’a été découverte en 1804 une borne milliaire datée de la fin du ier siècle de notre ère (Deniaux, 1985, p. 204 ; Lannier, 1985, p. 222). Le dernier exemple d’adaptation ou de modification du réseau attribuable à l’Antiquité du point de vue de l’archéogéographie concerne le chemin Saulnier. Au sud de Cagny, le tracé protohistorique se poursuit directement jusqu’aux abords de Jort, sans l’atteindre, en passant par les secteurs denses en enclos de Saint-Sylvain et Périères, repérés en prospection aérienne. Le tracé du « chemin des Ponts de Jort » représente une alternative plus rectiligne, mettant en relation le chemin « Haussé » depuis l’agglomération secondaire de Jort et l’agglomération de Bréville-les-Monts, en empruntant le chemin Saulnier à partir de Frénouville. L’ensemble de ces adaptations et sans doute la création de tracés neufs participent à un nouveau réseau de circulation mêlant dessertes locales et relations entre agglomérations. Dès lors, plusieurs itinéraires entre Bayeux et Lisieux sont possibles, en fonction des points d’étapes choisis et pour établir une stratégie de passage ou de contournement des principales zones de basses vallées et d’estuaires.

Fig. 4. Modification du réseau de circulation protohistorique à l’Antiquité dans le Bessin et la plaine de Caen (DAO : G. Léon).

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Fig. 5. Plan synthétique des occupations antiques de Goustranville, « Le Plain Lugan » (DAO : G. Léon).

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22Ce réseau de mobilité est également un facteur de fixation pour un certain nombre d’établissements ruraux, dont une forme particulière semble émerger à partir de l’étude croisée de leur structuration et des mobiliers.

Les habitats ruraux antiques du flux Valognes-Bayeux-Lisieux

23Beaucoup d’établissements ruraux présents à La Tène dans la plaine de Caen sont occupés quasiment en continu durant le Haut-Empire. La plupart, à vocation agricole, de plus ou moins grande taille, relèvent du principe de la modeste ferme à enclos avec son système parcellaire, comme à Hérouvillette, « Les Pérelles » et à Caen, « ZAC de Beaulieu » (Besnard-Vauterin, 2013a et 2008), ou évoluent en villa plus ou moins complexe dans le cas de Bretteville-l’Orgueilleuse, « Le Bas des Prés » (Besnard-Vauterin, 2013b) ou de Touffréville, « La Saussaye » (Coultard et Desmarest, 2003). Tous ces établissements se développent relativement à l’écart des grands axes de circulation mais y sont reliés par un réseau dense de chemins de desserte locale. Quelques sites ne sont pas aussi discrets dans le réseau de circulation et peuvent être assimilés à la grande catégorie des habitats de bord ou de proximité de voie. La fouille du site de Goustranville, « Le Plain-Lugan » (Léon, rapport en cours), a servi de point de départ à cette analyse. Il s’agit d’un établissement aux allures modestes, structuré par des cellules parcellaires organisées de part et d’autre d’un large chemin situé dans l’axe de la voie Bayeux-Lillebonne (fig. 5). Si l’emprise de la fouille (8 000 m2) n’a pas permis de découvrir des installations d’habitat dans chacune de ces parcelles (un seul bâtiment sur sablière est en effet reconnu), d’importants dépotoirs semblent indiquer au moins quatre principaux centres d’activités ou unités d’occupation. Le site se développe entre la fin du ier et le courant du iiie siècle de notre ère et connaît trois grandes phases de réfections de ses structures, soit en moyenne un renouvellement toutes les deux générations d’occupants (Attias-Donfut, 1988, p. 38). L’intérêt du site réside, pour une grande part, dans les quantités importantes et la diversité des mobiliers recueillis dans les dépotoirs. Ainsi, des assemblages complexes de céramique (nombre minimum d’individus – NMI – de plus de 3 300 dont 114 amphores), de mobilier instrumentum (plus de 700 individus) et de faune domestique comportant de nombreuses traces de boucherie primaire et secondaire, pour lesquels il est difficile de trouver des comparaisons directes dans l’espace régional, à moins de considérer séparément chaque unité d’occupation supposée. C’est donc en travaillant sur certains marqueurs mobiliers et en les rapportant à la durée d’occupation des sites que des éléments de comparaison ont pu être distingués. Un échantillon d’une vingtaine de sites a été sélectionné en fonction de la variété typologique et de l’existence d’études quantitatives fiables et détaillées du mobilier (fig. 6).

Fig. 6. Tableau de comptage des nombre minimum d’individus céramiques et des amphores des sites ruraux de référence (G. Léon).

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Fig. 7. Histogrammes des ratios des nombre minimum d’individus de céramique et d’amphore par génération d’occupation et localisation des sites de référence (G. Léon).

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24La quantité globale de céramique par site, et en particulier celle d’amphores, a été observée en regard des durées d’occupation de chaque établissement. Il ressort de cette approche que les établissements de bord de voie, et essentiellement les sites d’habitat rural groupé, présentent les plus forts ratios. Si les quantités globales de céramique peuvent traduire le rapport « vaisselle utile par nombre d’unité de consommation », la variation du ratio d’amphore par site montre pour sa part un rapport direct avec l’implantation dans le réseau de circulation. Goustranville, « Le Plain-Lugan », mais également Ifs, « La Dronnière », Saint-Hilaire-Petitville, rue du Manoir, et Canchy, « RN13-RD204 », illustrent assez bien ce phénomène (fig. 7). Toutefois, au-delà de la spatialisation de ces témoignages de transport et de commerce que représentent les amphores, il est difficile d’en interpréter l’usage exact. Dans le cas d’établissements de bord de voie, dont une des fonctions possibles est l’accueil des voyageurs (par exemple Jort, « Le Moulin-Fouleux » ou Manneville-la-Pipard, « Le Petit-Paroir »), on peut envisager simplement que les produits transportés en amphores soient consommés sur place.

25Les quantités surprenantes découvertes à Goustranville, dont les caractéristiques ne sont pas celles d’un établissement d’accueil des voyageurs, posent la question d’un éventuel point de relais dans la diffusion locale des produits d’importation. La fonction commerciale ou de traitement des excédents de productions s’illustre également sur ce site par la concentration importante d’outils de mouture (une vingtaine de meules de taille variée), par près d’une quinzaine de passoires ou faisselles appartenant à un même ensemble dépotoir et par deux principales zones de déchets de boucherie primaire.

26Contrairement aux préconisations des agronomes antiques sur le nécessaire éloignement des grands domaines de type villa des axes principaux de circulation, une catégorie de sites ruraux inscrits dans le flux Valognes-Bayeux-Lisieux privilégie à l’évidence le contact direct avec le réseau routier. Dans plusieurs cas, le point de fixation semble être une position de carrefour de voies ou de chemins de long parcours, associée dans le cas de Goustranville à un possible point de rupture de charge fluvial de la Dives. La caractérisation de ces sites par le mobilier n’est pas la seule piste de travail. Ils partagent de nombreux points communs dans leur structuration générale et leurs modalités d’habitat. Quelques-uns sont également associés à des ensembles funéraires assez importants (Canchy et Rots, « Cap-Ouest »). Tous ces critères distinctifs font émerger un type d’occupation que nous pouvons qualifier d’agglomération rurale de bord de voie, réparti assez régulièrement sur les principaux axes de circulation. Différentes des agglomérations secondaires telles que nous les identifions, avec leur trame urbaine visible et possédant peut-être dans certains cas quelques édifices publics, elles pourraient reposer sur un système productif excédentaire et servir de point d’échange commercial dans le réseau local. ■

Bibliographie

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Notes de bas de page

1  Les thèmes choisis étaient les suivants : les cadres urbains, l’espace rural et littoral, les voies de communication et les limites des territoires, le monde des morts et les pratiques religieuses. Deux ateliers supplémentaires étaient consacrés à l’étude des objets manufacturés (céramique, verre, ossements, métal – dont les monnaies), dans une perspective de compréhension des circuits économiques de production et de distribution des biens de consommation. Un atelier était consacré à l’étude des cours d’eau et leur utilisation durant l’Antiquité. Un dernier atelier était enfin dédié à la création d’outils permettant de mettre en valeur les travaux du PCR (bases de données, SIG, site Internet).

2  « Organisation des territoires, réseaux de circulation terrestre, espace rural et littoral » ; « Organisation des territoires, limite des territoires, espace urbain et pratiques funéraires » ; « Étude des mobiliers : matières premières, productions, chronologie et diffusion ».

3  CNRS (Centre Michel-de-Boüard CRAHAM, UMR 6273), Ministère de la Culture, Service Archéologie du Calvados, INRAP, bureau d’étude Eveha, association GRAC, syndicat intercommunal PAHCC, universités Caen Normandie, Paris 1 Sorbonne et Rennes 2.

4  Après l’élaboration d’une grille de rédaction type, les notices ont été présentées dans les rapports annuels du PCR, avant d’être réunies en vue d’une publication synthétique.

5  La base Patriarche inscrite dans la mission de Carte archéologique nationale du ministère de la Culture a pour objectif l’inventaire et la spatialisation des sites archéologiques en vue de la prise en compte des vestiges dans l’aménagement du territoire. C’est notamment sur cet outil que s’appuient les services de l’État pour émettre des prescriptions de diagnostic et de fouille.

6  Comme le projet collectif de recherche « Typochronologie de la céramique médiévale et moderne en Normandie du xe au xvie siècle. Production, diffusion », coordination : S. Dervin et É. Lecler-Huby.

7  L’oppidum de Saint-Désir, situé sur le versant ouest de la vallée de la Touques, précède l’implantation de l’agglomération antique de Lisieux, dont une partie est localisée en fond de vallée, sous la ville actuelle, tandis qu’un suburbium comportant notamment un théâtre constitue un second pôle antique sur la commune de Saint-Désir, à quelques centaines de mètres au nord de l’oppidum.


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