1L’ouverture du pont de Normandie, en dessinant un nouvel espace centré sur l’estuaire, a créé une situation inédite dans la Basse-Seine.

2Le nouveau franchissement, résultat d’un long processus, initié après la guerre de 1870 avec la volonté constante, depuis cette date, de franchir l’estuaire le plus près possible de la mer pour désenclaver Le Havre, a été formalisé pour la première fois en 1969 dans le Schéma d’Aménagement de la Basse-Seine.

3A la suite de ce premier grand document, les différents schémas d’aménagement ont tous tenté d’anticiper la construction du pont et d’imaginer ce que pourrait être le nouvel espace créé par la mise en relation des deux rives de l’estuaire.

4Par rapport à ces schémas, la Directive Territoriale d’Aménagement, actuellement en cours d’élaboration, présente une différence essentielle : pour la première fois, le pont est une réalité et n’est plus à l’état de projet.

5Il s’agit donc maintenant de gérer cette nouvelle réalité.

LES 4 SCHÉMAS DIRECTEURS D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE L’ESTUAIRE - PRINCIPAUX ZONAGES

Projection long terme - an 2000, an 2010

LES AUTEURS DES QUATRE SDAU

6Le "Schéma d’Aménagement" de la Basse-Seine », approuvé en 1969, proposait un développement en "niches" de la vallée de la Seine entre Vernon et la mer, avec alternance de zones construites et de zones vertes. Une partie importante de l’étude était consacrée à la zone de l’estuaire et proposait la construction d’un franchissement entre Le Havre et Honfleur. Il s’agissait cependant d’un schéma uniquement haut-normand auquel la Basse-Normandie répondit en 1972 dans un Livre Blanc intitulé "L’avenir de la Basse-Normandie". Les quatre Schémas Directeurs déménagement et d’Urbanisme (SDAU) de l’estuaire (entre 1974 et 1983) avaient pour objectif de déterminer, à un horizon de vingt ou trente ans, les grandes options d’aménagement et de décider de la vocation des sols. Ils prévoyaient eux aussi la construction du futur pont de Normandie. Aujourd’hui, le syndicat intercantonnal d’aménagement du nord-ouest de l’Eure (SANO), qui regroupe 6 cantons et 83 communes, a entrepris de réviser en l’élargissant le schéma directeur de la basse Risle, en essayant de tirer partie de l’accès facilité au Havre par le pont de Normandie.

7Le SAUM (1976-1982), dont la vocation initiale était l’amélioration des connaissances du milieu marin et qui était conçu comme un outil d’aide à la décision, a finalement représenté la tentative la plus aboutie de coopération entre les deux régions normandes et a permis de dessiner un véritable espace estuarien, malheureusement sans suite après 1982. D’autres tentatives de structuration de la zone de l’estuaire ont eu lieu comme l’opération "Grand Estuaire" entre 1988 et 1990, sans suite là encore. L’un des principaux axes de réflexion de ce dernier projet était l’identité estuarienne, condition indispensable à l’élaboration d’un éventuel "territoire estuarien".

8Enfin, une commission interrégionale de concertation pour l’aménagement de l’estuaire travaille, depuis mars 1995, à l’élaboration d’un programme d’aménagement concerté qui pourra donner naissance, à terme, à une Directive Territoriale d’Aménagement (DTA).

9Ces différents schémas d’aménagement ont tous eu pour objectif d’organiser le développement de l’estuaire autour du projet de franchissement. Il ne faut cependant pas considérer le pont comme une fin en soi ; l’objectif est maintenant d’organiser le nouvel espace créé par la réunion des deux rives. Et dans ce domaine, ce sont les acteurs locaux (politiques, économiques mais aussi les usagers et les habitants de l’estuaire) qui pourront, seuls, donner une réalité au territoire estuarien.

Schéma d’Aménagement de la Basse-Seine - 1969

Livre blanc : « l’avenir de la Basse-Normandie »-1972

Schéma d’Aptitude et d’Utilisation de la Mer-1978 (SAUM)

Le projet Grand Estuaire - 1990