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Les costumes régionaux

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Jean-Pierre Lethuillier

Quatrième partie. Constructions identitaires et abandons

Les canotiers parisiens, du costume marin aux premières tenues de sport (1840-1860)

Frédéric Delaive

Texte intégral

  • 1 C’est particulièrement visible sur deux peintures, dont la promenade sur l’eau est le sujet princi (...)

1Quand on observe les nombreuses gravures représentants les canotiers parisiens, les plaisanciers qui vont sur la Seine et la Marne dans les années 1840 à 1860, on est étonné de constater qu’ils portent un costume de marin. Certains s’habillent en pêcheurs picards, normands, bretons ou méditerranéens, d’autres préfèrent la tenue des matelots de la marine de guerre. Contrairement à leurs homologues britanniques, allemands ou scandinaves1, les Parisiens ne veulent pas rester en bourgeois pour aller sur l’eau. Très souvent décrite par les contemporains et source d’innombrables satires raillant les « marins d’eau douce », cette tenue chamarrée est l’un des éléments qui a le plus contribué à discréditer les canotiers aux yeux de la bonne société et à faire tomber ces précurseurs des loisirs modernes et du sport athlétique dans les oubliettes de l’histoire académique. Outre la signification d’un tel emprunt, ce sont les évolutions propres au canotage et leurs réceptions « médiatiques » qui éclairent le passage du costume à la tenue et la mise au point des premiers vêtements adaptés à la pratique d’un sport.

Les canotiers, adeptes d’une navigation maritime à Paris et dans ses environs

2L’imaginaire maritime est l’une des composantes du canotage. Quand cette nouvelle forme de promenade sur l’eau se développe à Paris et dans ses environs, à partir de 1830, les projections maritimes sur la capitale sont déjà anciennes. La domination royale s’exerçant sur la terre comme sur les flots ; la mer est à Paris quand le roi y réside. Dès le XVIe siècle et jusqu’à la Révolution, des fêtes nautiques, inspirées des naumachies antiques, sont organisées devant le Louvre en l’honneur du prince conduisant le vaisseau de l’État ou lors des naissances et mariages royaux. C’est à la même époque qu’un navire de guerre apparaît sur le blason de la ville de Paris. À Versailles, le Grand Canal est une mer et le Roi-Soleil y fait naviguer une flotte de guerre en réduction. À la fin du XVIIIe siècle, l’aristocratie expérimente, sur la pièce d’eau de ses jardins, d’autres imaginaires : la promenade sur l’eau devient une exploration maritime où l’on joue à Cook, Bougainville ou La Pérouse.

  • 2 Delaive F., Canotage et canotiers de la Seine. Genèse du premier loisir moderne à Paris et dans se (...)
  • 3 Brosse M., La littérature de la mer en France, en Grande-Bretagne et aux États-Unis (1829-1870), t (...)

3Avec la Révolution française et la suppression des métiers d’Ancien Régime, les citadins se libèrent de la « promenade sur l’eau traditionnelle2 », qui se faisait obligatoirement sous la conduite d’un professionnel. Désir caractéristique des sensibilités romantiques : ils entendent « mener leur barque eux-mêmes ». Les Parisiens s’approprient les projections maritimes du pouvoir et de l’aristocratie en naviguant à la voile entre les quais et les ponts de la capitale. Le bachot séquanais, la barque fluviale à fond plat, ne pouvant porter de gréement, ils importent des ports de la Manche des embarcations maritimes puis en font construire à Paris par les charpentiers de bateaux. Si les premiers plaisanciers forgent, dans les années 1840, le néologisme « canotage » pour désigner leur pratique, c’est parce qu’ils utilisent des « canots », petites embarcations à la voile et à l’aviron destinées au service des ports et des navires. Dans les esprits du premier XIXe siècle, le canot évoque les aventures de Robinson, les voyages de découvertes, les débarquements et prises de possession, l’attaque surprise des corsaires, l’évasion des pirates ou la survie des naufragés. En fonction de l’imaginaire qu’ils entendent satisfaire et de leurs moyens, les canotiers peuvent décorer et gréer leur embarcation en élégante goélette, en cotre de course ou en flambart de pêche. Le canotage se développe dans le contexte du redressement naval de la France et se nourrit d’une culture maritime diffusée par une littérature de la mer naissante3, les publications spécialisées, les revues pittoresques, la peinture et la gravure. Piloter son voilier, sur un fleuve en tempête, est une nouvelle forme de distinction.

4Le costume participe de cette promenade sur le mode maritime à Paris et dans ses environs. Les auteurs de physiologie et les journalistes aiment à décrire la tenue de matelot des canotiers. Pour Charles Friès, qui écrit en 1841 dans le Prisme, un supplément offert aux souscripteurs des Français peints par eux-mêmes, les canotiers aiment se parer

  • 4 Friès C., « Les canotiers », Le Prisme. Encyclopédie morale du XIXe siècle, Paris, L. Curmer, 1841 (...)

« […] d’un pimpant costume de marin […]. Avec quelle allégresse on s’affuble du pantalon de grosse toile, de la casaque de laine rouge, du chapeau de cuir bouilli, de la ceinture écarlate !
C’est ici surtout que les canotiers sont curieux à observer. Un moment a suffi pour transformer des commis, des clercs de notaire ou d’huissier, des étudiants, des rentiers, voire même des hommes de lettres, en flambards, en scélérats, en corsaires, en loups de mer pur-sang, qui fument, qui prisent, qui chiquent, qui jurent à outrance […] en ayant soin d’entremêler le tout de copieuses libations4 ».

  • 5 « Paris au bord de l’eau », L’Illustration, Journal universel, no 23, 5 août 1843, p. 360.

5Pour le journal, L’Illustration, le costume est à associer à la décoration du canot : « Les canotiers se donneront une nationalité factice : les uns arboreront le pavillon américain, les autres le pavillon anglais ; ceux-ci le pavillon grec, ceux-là consentiront à rester Français5. »

  • 6 Comme, par exemple, le Pécheur de Lepari et le Matelot génois publiés, en 1822, chez Demanne, rue (...)
  • 7 Comme, par exemple, Les Adieux du marin par Jules David en 1835 chez Jeannin, rue du Croissant ; L (...)

6Les canotiers parisiens n’ont pas besoin de fréquenter le littoral pour trouver leur inspiration. Là encore, les revues maritimes et l’industrie de l’estampe leur offrent moult représentations du marin. L’examen de La Bibliographie de La France, établissant la liste des œuvres autorisées par la censure, révèle l’abondance de gravures consacrées, après 1815 et surtout à partir de 1830, au costume des gens de mer. Les planches – régulièrement rééditées jusqu’au début du Second Empire – s’intéressent à l’exotisme des marins étrangers6, aux costumes des matelots des ports de France, aux aspects pittoresques de leur vie7 et aux uniformes de la Marine française. Une gravure sur bois, représentant des canotiers en 1843 (fig. 1), confirme que la représentation de ces derniers se confond totalement avec celle des marins. À voir ces hommes abordant au rivage, en chemise à rayures, vareuse et salopette, en bousingot, c’est-à-dire en toquet de la Marine, bonnet et béret à pompon, on ne soupçonne pas, au premier regard, des Parisiens à l’heure du loisir : plus que le cabaret, au troisième plan, dont la devanture propose des matelotes, plat caractéristique des bords de Seine, et plus que le pont, à l’arrière-plan, c’est la présence, au second plan, du badaud en haut-de-forme qui signale la « Grande ville ». Ce catalogue des postures du marin (le barreur scrute les écueils, le rameur redresse l’embarcation, l’homme à terre repousse l’étrave de sa gaffe, les matelots s’affairent sur les espars tandis que, le loup de mer, fumant son brûle-gueule contre le mât, dit la maîtrise de l’équipage), nous informe plus sur les modes de compositions de l’illustration du premier XIXe siècle que sur les canotiers eux-mêmes.

Fig. 1. – [Canotiers de la Seine], dessin sans titre et non signé, gravé par Andrew Best Loir dans « Courrier de Paris », L’Illustration. Journal universel, no 33, 14 octobre 1843, p. 98. Musée de la Batellerie de Conflans-Sainte-Honorine, fonds Carivenc, carton 123-2.

  • 8 Par exemple, « Les matelots parisiens », XXIX, Paris au XIXe siècle, 1re éd. 1840, Beauger et Cie, (...)
  • 9 Comme, par exemple, le Costume de Bernard-Léon « en matelot » dans le vaudeville Les Poletais, en (...)
  • 10 Cf., par exemple, les costumes du Flibustier, du Batelier espagnol, de la Batelière écossaise et d (...)

7Cette difficulté de l’historien, à trouver les canotiers et leur pratique sous leurs représentations, est aussi celle de leurs contemporains car les commentateurs des années 1840 les assimilent à des matelots du vaudeville ou des danseurs du carnaval qui se transporteraient au bord de l’eau8. Pourtant quand on se penche sur les lithographies figurant le costume des gens de mer ou de rivière sur la scène des théâtres et des bals masqués, comme celles publiées chez Martinet dans La petite galerie dramatique9 ou dans la série des Bals Musard et Dufrêne10, aucune équivoque n’est permise. Il semble impossible de voir dans la lithographie de Gavarni (fig. 2), représentant un « Patron de Bateau » (c’est-à-dire un pilote), autre chose qu’un matelot de fantaisie ; plus propre à fréquenter le parquet des soirées mondaines que les bords de la Seine. Et ce, d’autant plus, qu’une légende, sous le titre, précise la finesse des étoffes et la richesse des accessoires de ce déguisement.

  • 11 Delaive F., op. cit., p. 314-315.

8Les créateurs ou littérateurs qui témoignent du canotage naissant, et qui parfois en sont des acteurs, ne peuvent pas en donner une analyse sérieuse11. Comment justifier, en un siècle qui prône les vertus du travail et de l’utilitarisme, ces bourgeois qui s’habillent en marin pour aller sur l’eau pendant que les mariniers et les flotteurs de bois risquent leur vie sur le fleuve d’une capitale qui s’industrialise, pendant que le sous-prolétariat des berges s’active. D’emblée et sans que l’on cherche à évaluer et à donner un sens à leur pratique, les canotiers sont réduits à n’être que des marins pour rire, des « marins d’eau douce ».

9C’est d’ailleurs la caricature qui inscrit les canotiers dans l’Histoire quand Honoré Daumier leur consacre, en 1843, une série dans le Charivari. Sur ces planches décrivant leurs soucis de navigation, leurs agapes et disputes, les Canotiers parisiens de Daumier portent systématiquement les effets du bourgeois (le pantalon rayé à sous- pieds et les souliers vernis) sous leur costume de marin. Avec ce maître de la satire politique et sociale, le canotier devient un nouveau « type » de Parisien et sa représentation, bientôt imitée, se fige dans le champ de la dérision.

Fig. 2. – Gavarni, « Patron de bateau. Chemise de mérinos. Pantalon de velours. Bas de soie. Souliers vernis, boucles d’argent. Veste de bazin. Chapeau de paille bordé de velours, boucle et pipe d’argent, branche de saule. Boutons de métal, chaîne de montre d’argent », planche no 16 de la série des Bals masqués, Aubert, 1839.

  • 12 Le canotier parisien ; par deux initiés pur-sang, AYM… B… et J… B…, Bar-le-Duc, F. d’Olincourt lib (...)
  • 13 Delaive F., op. cit., p. 254-262.
  • 14 Manuel universel et raisonné du canotier… par un Loup d’eau douce, Au comptoir des Imprimeurs-unis (...)

10Pourtant, ce n’est pas en escarpins que les Parisiens s’embarquent. À cette époque, les étiages estivaux et les hauts-fonds, les « bassiers » de la Seine, ne sont pas encore jugulés par la canalisation et les berges suburbaines sont encore des grèves en pente douce. AYM… B… et J… B…, deux adeptes du canotage qui livrent en 1843 une petite physiologie sur la question, conseillent des chaussures imperméables ou des bottes12. Les canotiers ne s’équipent pas chez les costumiers et les vendeurs de cotillons mais dans des magasins spécialisés dans les articles de marine comme le « Petit Matelot » qui est installé 37, quai d’Anjou sur l’île Saint-Louis, dans le centre de développement du canotage et de la plaisance française13, juste au-dessus du constructeur et loueur de canots Baillet. Ce magasin vend des cabans, des vareuses molletons et justaucorps rayés de toutes couleurs, des chemises de marine, des cottes treillis, des vestes de toile, cravates de tricot et ceintures de laine rouge de 2 mètres, des chemises de matelot en coton à grandes cottes, des pantalons de toile écrue, de véritables toquets de la marine royale ou encore des bérets de laine et des bonnets de marins14.

  • 15 Musée de la Marine J 15f/42651. Chartier A., Canotage. Glouglou, Stella & Mignonne, album de 285 p (...)
  • 16 Par exemple : « Les canotiers d’Argenteuil déjeunant sur l’herbe. 1853 », planche 34 bis. Ibid.

11Les représentations graphiques non caricaturales des canotiers sont rares. En 1845, le frontispice du Manuel universel et raisonné du canotier… par un Loup d’eau douce, le premier ouvrage technique consacré au canotage, présente un « Canotier » en vareuse, salopette, bonnet et grosses chaussures, que l’on peut, cette fois, confondre avec un vrai marin. Unique à notre connaissance, Canotage, Glouglou, Stella et Mignonne, le journal de bord illustré et légendé par le canotier A. Chartier (dessinateur et lithographe de profession), nous offre une documentation sur les canotiers fort éloignée des caricatures de presse15. Sur cet album de dessins conservés au musée de la Marine, les canotiers du début des années 1850 portent bien des toquets de marine, de grosses chemises et de fortes bottes16.

12Alors que de nombreux peintres ont fait du canot sur la Seine (on pense à Gudin, Decamps, Célestin Nanteuil, Meissonier, Daubigny…), aucune peinture n’est consacrée aux canotiers et à leur tenue avant que les impressionnistes ne s’y intéressent. En France, ce thème ne s’inscrit pas dans la peinture académique, dans les sujets nobles de l’histoire et même du paysage. Il est dessiné, gravé mais pas peint.

S’habiller en marin à Paris

  • 17 Bachelard G., L’eau et les rêves. Essai sur l’imagination de la matière, Paris, José Corti, 1942, (...)

13Le port d’un costume marin par des citadins, évoluant sur un fleuve qui, à Paris, se situe à plus de 350 kilomètres de son estuaire, pose questions. Comme leur bateau et son gréement, l’habit des canotiers est l’un des instruments de leur projection maritime. Pour Bachelard, la navigation est d’abord un rêve17, le rêve d’un enfant. Par cet aspect, le canotage est l’une des manières de cultiver les chimères de l’enfance et de l’adolescence. Bien que ce soit le reflet des espoirs maritimes d’une société et la marque d’une instrumentalisation des enfants, c’est aussi, à cette époque, que se diffuse dans les bonnes familles l’usage d’habiller les enfants en marin, les jours de fête.

  • 18 Faure A., Paris Carême-prenant. Du Carnaval à Paris au XIXe siècle. 1800-1914, Paris, Hachette, 19 (...)
  • 19 Ils sont un objet d’études. Le « Mémoire sur les débardeurs de la Ville de Paris… » de Parent-Duch (...)
  • 20 Ce succès doit beaucoup à la série de Gavarni publiée chez Aubert.
  • 21 Ménétra J.-L., Journal de ma vie, 2e éd., éd. par D. Roche, Paris, Albin Michel, 1998, p. 108 et 1 (...)

14Ce désir de se vêtir en marin se rattache aussi à la culture du masque et du carnaval qui connaît un regain sous la monarchie de Juillet. Dans les années 1830-1840, les riches aiment se déguiser en pauvre18 pour aller danser : alors que les débardeurs sont l’une des catégories d’ouvriers les plus misérables des ports de Paris, alors qu’ils travaillent dans l’eau pour tirer à terre le bois flotté des trains19, leur tenue est l’un des costumes de bal qui a le plus de succès20. Le travestissement des conditions est l’un des fantasmes de cette époque. Dans Les mystères de Paris, le prince Rodolphe se fond dans le peuple des berges. Cette inversion sociale n’est pas qu’à sens unique. Sous l’Ancien Régime déjà, elle ne sert pas qu’aux marivaudages. J.-L. Ménétra, le compagnon vitrier étudié par Daniel Roche, se donne une allure d’aristocrate pour s’assurer des conquêtes féminines21.

  • 22 C’est l’une des représentations du canotier. Cf., par exemple, Friès C., op. cit., p. 226 ou encor (...)

15Dans le contexte des transformations économiques et urbaines de Paris, ce désir de porter le costume des marins – la tenue de ceux qui partent vers un ailleurs pour en revenir – n’est pas insignifiant. D’où l’importance, de cette représentation des canotiers : dans un premier temps, ils se déshabillent22. Ils se dépouillent des effets du quotidien pour revêtir les vêtements d’une autre vie qui, même si elle ne dure que le temps d’un dimanche, leur ouvre les voies du dépaysement. En enfilant leur salopette de matelot, les canotiers se protègent des réalités du premier XIXe siècle. En ce sens, le canotage et son « outillage » maritime sont l’une des premières expressions de la fugue sociale.

  • 23 Fils prodigue à Paris, colon en Algérie, républicain en 1848, il est tué au Mexique, en 1854. Karr(...)

16Se costumer est aussi le moyen de se construire, de se reconstruire. Sous le costume du marin, on cache sa condition et son identité, d’autant que certains canotiers utilisent des pseudonymes ; il n’y a plus ni riches, ni pauvres, ni maîtres, ni serviteurs. On peut se libérer des contraintes sociales et se permettre de passer pour un autre ou d’être soi. Le jeu sur les vêtements permet de se composer un personnage : choisir de s’habiller en simple matelot, en marin pêcheur, loup de mer, corsaire ou officier de marine, n’est pas anodin. Ce jeu est identique avec les gréements et les types d’embarcations. Dans les années 1830, c’est avec un flambart, une grosse barque de pêche des côtes picardes, que Gaston de Raousset-Boulbon veut asseoir sa distinction. Et lorsque ce jeune comte à la vie aventureuse descend la Seine de Paris à Rouen23, on se doute qu’il ne s’habille pas en amiral de la flotte.

  • 24 Chartier A., op. cit., planche 96.
  • 25 Ibid.
  • 26 Briffault E., op. cit., p. 8.
  • 27 Cherville G. de, article du Temps cité par Le Yacht, Journal de la navigation de plaisance, no 7, (...)
  • 28 Manuel universel et raisonné du canotier…, op. cit., p. 199-200.
  • 29 Ibid., p. 198.

17Les canotiers choisissent leur tenue en fonction de ce qu’ils projettent sur leur activité. Leur priorité est-elle de naviguer le mieux possible et/ou de satisfaire aux apparences vestimentaires ? Dans son journal, A. Chartier prend soin de distinguer les représentants du « canotage de luxe24 », qui s’exhibent sur la berge en équipement complet et qui se contentent d’un tour en barque devant Asnières, et la tenue sobre – vareuse, maillot et pantalon – des tenants du « canotage modeste25 » (c’est-à-dire celle de ses camarades des équipes Glouglou, Stella et Mignonne) dont le but est d’aller de Paris à Rouen à l’aviron. E. Briffault fait un constat identique au sujet des bains parisiens en expliquant que ceux qui déambulent le long des bassins, costumés en Turc, Arabe, Écossais ou Grec, sont aussi ceux qui « ne se mouillent jamais26 ». La frime serait donc une manière de masquer l’incompétence technique, la difficulté de piloter une embarcation à voiles, de maîtriser le coup d’aviron ? Un autre témoin, G. de Cherville, apporte une autre explication en faisant finement remarquer que certains « équipiers » rachètent le manque « de finesse et d’élégance » de leur embarcation par « la richesse de ses pavois », par « une orgie de cotonnade de toutes les nuances », et par des « costumes étourdissants27 ». De fait, le prix des vêtements et celui des embarcations sont sans comparaison. Même si les tarifs28 du « Petit matelot » vont du simple au double, un canotier, qui ne s’équiperait qu’avec des vêtements de toile, que d’un bonnet, d’une chemise de matelot, d’une veste, d’un pantalon et d’une ceinture ne débourserait que 12 francs. Chez Hédouin, constructeur au quai Gesvres, une simple misaine coûte 60 francs, un gréement complet de goélette, 200 francs, une yole de 10 mètres tout équipée, 900 francs29. Devant de tels investissements, les canotiers s’associent afin de mutualiser leurs dépenses : outre leur tenue, ils doivent payer la location d’une embarcation, à la journée ou à la saison et, s’ils en achètent une, ils doivent payer le timbre fiscal du permis d’immatriculation délivré par la préfecture de Police et les frais occasionnés par son entretien et son garage.

  • 30 Cherville G. de, op. cit.
  • 31 Gautier Th., Histoire du romantisme, 1re éd. 1872, Paris, L’Harmattan, 1993, p. 79.
  • 32 Le canotier parisien…, op. cit., p. 11.
  • 33 Ibid., p. 12.
  • 34 Fournier M., « Les canotiers de la Seine », La Grande Ville, Nouveau tableau de Paris comique, cri (...)

18Selon G. de Cherville, au début du canotage, « on raffolait de la couleur30 ». Le rouge et le bleu – couleurs fréquentes chez les marins et chez les bateliers de la Seine – ainsi que la rayure dominent. À l’époque où l’habit noir s’impose, ces tenues colorées et bariolées rattachent le canotage au romantisme. Par ce goût de la couleur, par ce désir de rompre avec les « grisâtres31 », les canotiers cultivent l’anticonformisme. Pour les deux anonymes de 1842, le canotier s’emploie à fouler « aux pieds les vêtements raisonnables en usage dans la société32 ». Ils laissent même entendre que « le négligé » est savamment entretenu et que les petites amies des canotiers s’emploient à rapiécer les tenues de ces derniers ou à les trouer pour faire « le chic33 ». La salopette maculée de goudron – qui, surtout, ne doit jamais être lavée – est l’un des éléments de leur représentation34. Depuis L.-B. Néel, dont le héros s’assied sur le goudron de la galiote lors de son Voyage de Paris à Saint-Cloud par mer et par terre (1748), évoquer le goudron, revient à se moquer du Parisien qui se mêle de navigation. Mais pour les canotiers, l’usure et la salissure, c’est rompre avec le code des bonnes manières ; c’est aussi se donner la distinction du « loup de mer » en affichant sa capacité – réelle ou supposée – de navigateur. Outre le fait que les vrais marins imperméabilisent leurs vêtements de pluie avec un mélange de goudron, suif et térébenthine, la pratique du canotage – au premier temps de ce loisir – salit les habits : avant que les fines yoles en acajou vernis n’apparaissent à la fin des années 1850, les embarcations en chêne et leurs cordages sont goudronnées parce que, du fait de leur poids, elles garent à flot.

  • 35 Le canotier parisien…, op. cit., p. 11.
  • 36 Manuel universel et raisonné du canotier…, op. cit., p. 199.
  • 37 Le canotier parisien…, op. cit., p. 13.

19Il faudrait creuser plus avant la signification d’un tel costume sous la monarchie de Juillet. On peut se demander si les canotiers, sous leur défroque de prolétaires des mers, ne cachent pas des républicains ? Quelques détails pourraient le laisser à penser. Les « Bousingots » sont les jeunes républicains de 1830 conduits par Pétrus Borel. On les désigne ainsi parce qu’ils se couvrent d’un toquet et s’habillent en marin. Hors, nombre de canotiers portent un bousingot. Visibles sur les gravures, nombre de canotiers semblent porter des « bonnets phrygiens ». Les deux anonymes y font allusion35 et le « Petit matelot » en vend au tarif de 1,80 franc36. Mais ce type de bonnet, banal chez les marins et dans le costume traditionnel de certaines provinces, n’est peut-être phrygien que de nom. Là encore, les canotiers font le choix de telle ou telle apparence. D’autres indices seraient à convoquer comme le nom des embarcations, qui n’est pas innocent, ou certains aspects de la pratique comme l’association ou encore la volonté de ramer ensemble avec ensemble. Il ne faut pas se méprendre sur le farniente de certaines représentations du canotage. Les canotiers des années 1840 cultivent l’uniformité du coup d’aviron. Elle est d’ailleurs à mettre en relation avec la tenue uniforme des rameurs37, aux couleurs de l’équipe.

20Sans les confondre avec ceux qui n’utilisent leur costume que pour parader dans les guinguettes, on peut aujourd’hui accorder aux canotiers qui naviguent réellement, ce que nombre de leurs contemporains refusent de reconnaître : leur habit n’est pas qu’un déguisement de carnaval. Par rapport à leur programme de navigation, qui consiste à faire de la voile et de l’aviron, à bord de lourds canots, sur un fleuve que la canalisation ne maîtrise pas encore (ce qui les obligent à descendre régulièrement de leur embarcation pour la déséchouer ou pour la haler), leur tenue se révèle adaptée puisqu’elle est composée de vêtements spéciaux utilisés par les professionnels de la mer.

À nouvelle culture technique, nouvelle tenue

  • 38 Voir, par exemple, ibid., p. 31.

21Dans le Paris de la monarchie de Juillet, on se moque des canotiers qui jouent aux marins mais on dénonce aussi leurs excès. Même si toutes les catégories sociales, dans des proportions plus ou moins grandes, sont susceptibles de le pratiquer, les étudiants et les employés forment les gros bataillons du canotage. Pour cette jeunesse, la rivière et ses bords – surtout hors barrières – sont un terrain de jeux où l’on danse le chahut et se livre à des débauches, où l’on s’enivre et fait du tapage. Les canotiers, qui défrayent régulièrement la chronique avec leurs chavirements et noyades, font scandale aussi parce que certains cultivent la haine du bourgeois et vont jusqu’à le moquer et le harceler lors de ses promenades dominicales. La « canotière », la femme qui ose aller sur l’eau avec des hommes, est une autre source d’indignation. Le courroux est d’autant plus fort que certaines portent le pantalon et la vareuse comme les hommes38. Soupçonnée de prostitution, réduite à la caricature, la canotière devient le symbole des transgressions multiples véhiculées par le canotage.

  • 39 Delaive F., op. cit., p. 452-460.

22La bonne société englobe dans une même réprobation tous les canotiers, y compris les adeptes du canotage de course – les ancêtres du sport français – qui rêvent de victoire aux régates du Havre. Parce qu’à l’origine, ils portent une tenue qui les fait ressembler à des marins, les contemporains distinguent difficilement les « canotiers pour le plaisir », qui vont en bateau pour faire une partie de campagne, et les « canotiers sérieux », qui s’entraînent pour aller le plus vite possible39. Ces derniers, qui consacrent beaucoup de leur temps et de leurs moyens à leur « gymnastique nautique », souffrent d’une telle déconsidération car elle les prive des « encouragements », des subventions des autorités. Pour financer des embarcations toujours plus rapides et donc toujours plus coûteuses, ils ont besoin d’une bonne presse et de la reconnaissance publique. À cette fin, ils fondent la Société des régates parisiennes en 1853, dont les principaux buts sont d’imposer un même règlement aux équipes de courses et de rompre avec l’image des « marins d’eau douce ».

23Dans Le canotage en France, qui est l’un des manifestes de la SRP publié en 1858 dans la très respectable collection des guides Taride, le vicomte Alfred de Chatauvillard entend faire cesser les diatribes à l’encontre des compétiteurs :

  • 40 Le canotage en France, op. cit., p. 57-62.

« Pourquoi fouiller dans les bas-fonds du canotage et nous citer ces gens sans nom, sans position aucune, qui s’affublent d’un costume de marin, qui avalent un nombre infini de fioles de mauvaises qualités, accouplés à des femmes de la plus triste catégorie ?
Pourquoi encore accuser le négligé apparent du costume ?
Nous savons que toute personne s’adonnant au plaisir du canotage ne peut être astreinte à ramer en gants blancs ou en habit, même en paletot ; il y a un costume, soit pour la voile, soit pour l’aviron, qui est spécial, pour ainsi dire, et qui cependant n’est pas un costume d’opéra-comique.
Que de gens disposés à tout critiquer, à être les pédants de l’étiquette, fassent mime de le trouver inutile ou bizarre, nous n’y pouvons rien, que leur faire observer que […] sur douze ou quinze mille [personnes] en France, qui s’adonnent au sport nautique, toutes portent à peu près le même costume, qui se compose d’un maillot de laine collant au corps, d’un par-dessus de molleton, d’un pantalon de flanelle ou de toile, avec le petit chapeau de paille ou la casquette de flanelle. Il serait bien singulier qu’il n’y eût là qu’une convention puérile, un mot d’ordre donné et accepté ; il est plus simple d’admettre que des raisons d’hygiène et le besoin d’une grande liberté dans les mouvements ont décidé l’adoption unanime […] de ce costume général40. »

  • 41 Bridge J. et Chincholle R., Rowing-Club de Paris 1853-1953, Saint-Ouen, Maillet & Cie, 1953.

24Et de fait, le règlement de certaines équipes de courses confirme la rupture avec le modèle du marin. Par exemple, celui de la yole Duc de Framboisie précise en 1856, dans son article 1, que la tenue se compose du « chapeau de paille bordé de bleu clair », du « maillot ou gilet bleu clair », du « pantalon blanc en flanelle, treillis ou coutil ». L’article 2 oblige l’« équipe » à ne « sortir qu’en costume complet41 ». Mais ce changement de tenue n’est pas que la conséquence d’une directive. La photographie (fig. 3) d’un deux rameurs en couple avec barreur que l’on peut dater des années 1860, montre, par rapport au premier document iconographique, l’évolution des embarcations et celle des tenues. On constate qu’en une vingtaine d’années, le canotage de course est passé des canots de 450 kilos, régatant aussi bien à la voile qu’à l’aviron autour d’une bouée, aux « outriggers » spécialement conçus pour la course en ligne. L’imaginaire ayant changé, la technique et la tenue changent. Dans un outrigger en acajou d’une quarantaine de kilos et de 45 centimètres de large, comme sur le troisième document, la précision du geste, l’équilibre et l’engagement physique sont des impératifs : les rameurs doivent rester libres de leurs mouvements. Les amples cotonnades blanches de ces rameurs en casquette tranchent avec les vêtements engoncés et la taille pincée de l’époque. La modernité de ces silhouettes, quasi identiques à celles des sportifs d’aujourd’hui, est à noter.

Fig. 3. – [Outrigger à deux rameurs en couple avec barreur], tirage photographique sur papier, anonyme, sans titre et sans date [vers 1860]. Conservé à la Fédération française des sociétés d’aviron.

  • 42 Delaive F., op. cit., p. 506-522.

25Sous le Second Empire, certaines sociétés nautiques décident de rompre avec la culture du canotage et son vocabulaire afin que cessent les préjugés. Le modèle du sport anglais est alors adopté42. Sources supplémentaires de distinction, on ne parle plus de canotiers, de canotage, de voile et d’aviron mais de rowingmen et yachtsmen, de sailing et de rowing. Alors que le rouge – si courant dans le canotage des origines – est prohibé depuis 1852, la tenue blanche des rameurs d’Oxford et de Cambridge entre en concurrence avec le maillot à rayures des canotiers. Les formes de la distinction changeant, les « canotiers pour le plaisir » s’en emparent : au bord de l’eau, ils ne jouent plus au pilote goudronné mais au sportsman fashionable. Cependant, les effets vestimentaires inspirés de la marine ne disparaissent pas complètement. La rayure, par exemple, perdure. Y compris chez certaines équipes de courses qui refusent d’adhérer au modèle anglais. N’ayant pas les mêmes contraintes que les rameurs, les adeptes de la voile conservent leurs suroîts et autres vêtements imperméables. Enfin, le toquet de marine, dans sa version estivale en tresses de latanier, connaît un grand succès à partir de la fin du XIXe siècle. Il devient même le symbole du temps libre et des loisirs sous le nom de « canotier ».

*

26Derrière une problématique insignifiante en apparence, l’évolution de la pratique vestimentaire des canotiers permet une approche originale du XIXe siècle parisien. La mode du costume marin sous la monarchie de Juillet peut se comprendre au regard du contexte social. Ces vêtements, vecteurs d’imaginaire, refuges de l’enfance, instruments de l’affirmation de soi ou de la dissimulation, sont peut-être aussi l’une des parades pour s’abstraire de son environnement social immédiat, pour éloigner de soi le spectre des pathologies de la « Grande ville », l’air vicié, le choléra endémique, les misérables qui meurent dans la rue, le peuple et ses émeutes. Ce costume permet aux jeunes canotiers de brouiller leur lisibilité sociale et de se donner une distinction qui rompt avec celle de leur père. La diffusion et la réception médiatiques des canotiers et de leur pratique, allant bien au-delà des effectifs qu’ils représentent réellement dans la société, révèlent le pouvoir de transgression que les contemporains leur accordaient. Cette forme d’expression d’une partie de la jeunesse, qui désire s’afficher en matelot, cesse avec le Second Empire. Cette question intéresse aussi l’histoire du sport car les canotiers occupent une place essentielle dans la genèse du « mouvement sportif associatif français ». S’inspirant d’une culture technique maritime, le canotage est mis au point à Paris dans les années 1830-1840. C’est un loisir sportif qui utilise des embarcations à la voile et à l’aviron pour faire de la promenade et de la course. Très rapidement, il est victime du folklore entourant sa pratique : comme nombre de canotiers se comportent comme s’ils étaient des marins à terre, le canotage devient un objet de scandale. Les tenants du canotage de course, conscients de ses vertus gymniques et hygiéniques, et de son utilité dans le cadre d’une éducation de la jeunesse, décident de rompre radicalement avec la culture du canotage et de casser l’image du marin d’eau douce en adoptant une tenue immaculée. Ces vêtements spéciaux à l’apparence égalitaire, dont la forme et la couleur servent de signe de reconnaissance à un groupe apolitique de loisirs, sont aussi l’un des révélateurs d’une société en voie de démocratisation. Bien qu’elle s’exprime dans un milieu technique précis, la contre-culture des canotiers, qui occupe un moment court de l’Histoire, de 1830 à 1848, annonce le comportement et la tenue excentrique des « zazous » sous l’Occupation, le cuir des « blousons noirs », le détournement pacifiste des surplus de l’armée américaine ou le poncho amérindien des « babas », le négligé entretenu de la jeunesse « grunge ».

Notes

1 C’est particulièrement visible sur deux peintures, dont la promenade sur l’eau est le sujet principal : en 1827, Carl Gustav Carus, avec Kahnfahrt auf der Elbe bei Dresden (Promenade en barque sur l’Elbe à Dresde, Düsseldorf, Kunstmuseum), représente un jeune homme ramant, nu-tête et en bras de chemise, sous le regard d’une jeune femme. En 1838, le Danois Christen Købke montre très précisément, sur la Vue de Dosseringen près d’Østerbro (musée Oskar Reinhart, Winthertur), des messieurs en redingote et chapeau qui préparent la voile et les avirons d’un petit canot de plaisance pendant que les dames patientent.

2 Delaive F., Canotage et canotiers de la Seine. Genèse du premier loisir moderne à Paris et dans ses environs (1800-1860), thèse de doctorat en histoire contemporaine, sous la direction d’Alain Corbin, université Paris I – Panthéon-Sorbonne, 2003, vol. 1, p. 25-66.

3 Brosse M., La littérature de la mer en France, en Grande-Bretagne et aux États-Unis (1829-1870), thèse de littérature, université Paris IV, 1978, 2 t., 1 088 p.

4 Friès C., « Les canotiers », Le Prisme. Encyclopédie morale du XIXe siècle, Paris, L. Curmer, 1841, p. 226.

5 « Paris au bord de l’eau », L’Illustration, Journal universel, no 23, 5 août 1843, p. 360.

6 Comme, par exemple, le Pécheur de Lepari et le Matelot génois publiés, en 1822, chez Demanne, rue d’Enghien ou le Matelot grec publié, en 1827, chez Formentin, rue Saint-André-des-Arts.

7 Comme, par exemple, Les Adieux du marin par Jules David en 1835 chez Jeannin, rue du Croissant ; Le Départ du matelot et Le Retour du matelot chez Turgis en 1835, rue Saint-Jacques ou La Noce du marin en 1837, chez Lemercier, rue de Seine.

8 Par exemple, « Les matelots parisiens », XXIX, Paris au XIXe siècle, 1re éd. 1840, Beauger et Cie, 1841, p. 57-58 ou Briffault E., Paris dans l’eau, 1re éd. 1844, Nîmes, C. Lacour, 1992, p. 24.

9 Comme, par exemple, le Costume de Bernard-Léon « en matelot » dans le vaudeville Les Poletais, en 1832 ou celui de Mlle Maria « en mousse » dans le drame Ango, en 1835.

10 Cf., par exemple, les costumes du Flibustier, du Batelier espagnol, de la Batelière écossaise et du Gondolier vénitien publiés en 1838.

11 Delaive F., op. cit., p. 314-315.

12 Le canotier parisien ; par deux initiés pur-sang, AYM… B… et J… B…, Bar-le-Duc, F. d’Olincourt libraire-éditeur, 1843, p. 11.

13 Delaive F., op. cit., p. 254-262.

14 Manuel universel et raisonné du canotier… par un Loup d’eau douce, Au comptoir des Imprimeurs-unis, 1846, p. 199-200.

15 Musée de la Marine J 15f/42651. Chartier A., Canotage. Glouglou, Stella & Mignonne, album de 285 planches de dessins à la plume, s. d. (vers 1850-1875).

16 Par exemple : « Les canotiers d’Argenteuil déjeunant sur l’herbe. 1853 », planche 34 bis. Ibid.

17 Bachelard G., L’eau et les rêves. Essai sur l’imagination de la matière, Paris, José Corti, 1942, p. 100-101.

18 Faure A., Paris Carême-prenant. Du Carnaval à Paris au XIXe siècle. 1800-1914, Paris, Hachette, 1978, p. 45-61.

19 Ils sont un objet d’études. Le « Mémoire sur les débardeurs de la Ville de Paris… » de Parent-Duchâtelet, publié dans les Annales d’hygiène publique et de médecine légale, date de 1830.

20 Ce succès doit beaucoup à la série de Gavarni publiée chez Aubert.

21 Ménétra J.-L., Journal de ma vie, 2e éd., éd. par D. Roche, Paris, Albin Michel, 1998, p. 108 et 178.

22 C’est l’une des représentations du canotier. Cf., par exemple, Friès C., op. cit., p. 226 ou encore, « Les canotiers et le canotage à Paris », L’Illustration, Journal universel, no 176, 11 juillet 1846, p. 292.

23 Fils prodigue à Paris, colon en Algérie, républicain en 1848, il est tué au Mexique, en 1854. Karr A., Gatayes L. et al., Le canotage en France, Paris, Lib. Taride, 1858, p. 284.

24 Chartier A., op. cit., planche 96.

25 Ibid.

26 Briffault E., op. cit., p. 8.

27 Cherville G. de, article du Temps cité par Le Yacht, Journal de la navigation de plaisance, no 7, 27 avril 1878, p. 51.

28 Manuel universel et raisonné du canotier…, op. cit., p. 199-200.

29 Ibid., p. 198.

30 Cherville G. de, op. cit.

31 Gautier Th., Histoire du romantisme, 1re éd. 1872, Paris, L’Harmattan, 1993, p. 79.

32 Le canotier parisien…, op. cit., p. 11.

33 Ibid., p. 12.

34 Fournier M., « Les canotiers de la Seine », La Grande Ville, Nouveau tableau de Paris comique, critique et philosophique, Paris, Maulde & Renou, 1842, vol. 2, p. 231 ; Le canotier parisien…, op. cit., p. 11.

35 Le canotier parisien…, op. cit., p. 11.

36 Manuel universel et raisonné du canotier…, op. cit., p. 199.

37 Le canotier parisien…, op. cit., p. 13.

38 Voir, par exemple, ibid., p. 31.

39 Delaive F., op. cit., p. 452-460.

40 Le canotage en France, op. cit., p. 57-62.

41 Bridge J. et Chincholle R., Rowing-Club de Paris 1853-1953, Saint-Ouen, Maillet & Cie, 1953.

42 Delaive F., op. cit., p. 506-522.

Table des illustrations

Légende Fig. 1. – [Canotiers de la Seine], dessin sans titre et non signé, gravé par Andrew Best Loir dans « Courrier de Paris », L’Illustration. Journal universel, no 33, 14 octobre 1843, p. 98. Musée de la Batellerie de Conflans-Sainte-Honorine, fonds Carivenc, carton 123-2.
URL http://books.openedition.org/pur/docannexe/image/99839/img-1.jpg
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Légende Fig. 2. – Gavarni, « Patron de bateau. Chemise de mérinos. Pantalon de velours. Bas de soie. Souliers vernis, boucles d’argent. Veste de bazin. Chapeau de paille bordé de velours, boucle et pipe d’argent, branche de saule. Boutons de métal, chaîne de montre d’argent », planche no 16 de la série des Bals masqués, Aubert, 1839.
URL http://books.openedition.org/pur/docannexe/image/99839/img-2.jpg
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Légende Fig. 3. – [Outrigger à deux rameurs en couple avec barreur], tirage photographique sur papier, anonyme, sans titre et sans date [vers 1860]. Conservé à la Fédération française des sociétés d’aviron.
URL http://books.openedition.org/pur/docannexe/image/99839/img-3.jpg
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Auteur

Docteur en histoire contemporaine

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