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    Plan détaillé Texte intégral Des costumes « de l’époque de Louis XIV » encore portés au début du XXe siècle Une ancienneté et une différenciation relatives L’apparition d’une mode spécifique Notes de bas de page Auteur

    Les costumes régionaux

    Ce livre est recensé par

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    Table des matières

    L’apparition de costumes « de l’époque de Louis XIV » dans le Haut Léon à la fin de l’Ancien Régime

    Dominique Derrien

    p. 343-354

    Texte intégral Des costumes « de l’époque de Louis XIV » encore portés au début du XXe siècle Une ancienneté et une différenciation relatives L’apparition d’une mode spécifique Notes de bas de page Auteur

    Texte intégral

    1Marqueurs identitaires, marqueurs sociaux, les costumes ruraux ont aussi été considérés comme étant les symboles les plus spectaculaires de campagnes jugées « éternelles » et arriérées dans les récits de voyages et les témoignages des XIXe et XXe siècles. Rédigés par des auteurs urbains et notables, ils visent bien souvent à conforter les représentations de ces « pays de sauvages1 » dont les langues, les patois et les pratiques sociales leur paraissent si étranges et si primitifs. Dans le cas de la Bretagne, et plus encore dans le cas de la Basse Bretagne, les costumes ont un relief particulier. Ils sont parfois considérés comme étant le signe évident d’un attachement indéfectible à des traditions ancestrales réputées « celtiques ». Plusieurs descriptions s’inscrivent, en effet, dans le courant celtomane qui naît et se développe durant ces deux siècles. Les costumes portés dans le Haut Léon méridional en sont un exemple. Ils sont considérés aux XIXe et XXe siècles comme étant parmi les plus « archaïques » de Basse Bretagne et sont même censés être une survivance directe de ceux portés sous le règne de Louis XIV. La confrontation de certains écrits avec des archives d’Ancien Régime, malgré leurs limites, laisse d’entrevoir une réalité qui semble bien différente. Elle permet de s’interroger sur l’émergence d’une giz, ou mode, durant l’époque moderne et sur le processus de différenciation des modes qui culmine au milieu du XIXe siècle. Plusieurs sources montrent en effet que, jusqu’au milieu du XVIIIe siècle, les vêtements de la zone plus particulièrement étudiée ne se distinguent qu’assez peu de ceux d’autres contrées. Ce n’est qu’à l’extrême fin de l’Ancien Régime, qu’apparaissent progressivement des costumes plus différenciés combinant des éléments anciens et d’autres répondant aux canons des modes urbaines.

    Des costumes « de l’époque de Louis XIV » encore portés au début du XXe siècle

    2Le costume masculin (fig. 1) de la campagne étudiée, au début du XXe siècle, correspond à la mode justinok2. Il se compose d’une courte veste noire (chupenn) à basques, d’un gilet (giletenn), de la même couleur, garni d’une rangée de boutons avec passementerie et surtout d’une large ceinture en toile de lin grise et bleue à carreaux, le turban, dont la largeur était parfois considérée comme étant proportionnelle à la richesse du porteur. Le costume féminin (fig. 2) est, quant à lui, moins spécifique. Il se compose d’une jupe, d’un tablier, d’une guimpe ornée de perles avec des motifs variés généralement floraux et d’un châle à larges franges. Le seul élément a priori distinctif est la coiffe sparlenn. Elle n’est en réalité que la variante d’une coiffe commune que l’on rencontre dans bon nombre de terroirs voisins. Il va sans dire qu’il s’agit dans les deux cas de costumes, ou plutôt d’« habits » d’apparat, selon la désignation de la plupart de leurs propriétaires. Ils n’étaient portés que pour les grandes occasions telles que des mariages ou des enterrements c’est-à-dire très rarement, ce qui explique des états de conservation souvent remarquables3.

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    Fig. 1. – Costume masculin justinok vers 1900. Collection Centre de recherche bretonne et celtique, université de Bretagne occidentale.

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    Fig. 2. – Femme portant la coiffe sparlenn vers 1900. Collection Centre de recherche bretonne et celtique, université de Bretagne occidentale.

    3L’aire géographique correspondant à ces costumes est restreinte (carte 1). Selon les relevés effectués par René-Yves Creston durant les années 1930 et 1940, un des quelques auteurs ayant eu une démarche réellement scientifique en matière de costumes, elle se compose de seulement 27 communes4, dont certaines ne sont que partiellement concernées par cette mode5. Cette mode est désignée par l’ethnologue sous l’appellation de « groupe de Landivisiau-Saint-Thégonnec6 ». Outre la présence d’une mode vestimentaire particulière, ce terroir, désigné sous l’appellation de Bro Chelgenn ou de Léon kerné par ses voisins immédiats, peut aussi être défini selon des critères linguistiques, religieux, économiques et sociaux. Ce groupe de communes correspond, en premier lieu, à une variante dialectale du breton. Ce dialecte est influencé par la Cornouaille toute proche, d’où la seconde appellation de « Léon cornouaillais ». À deux exceptions près7, ses limites reprennent des découpages religieux d’Ancien Régime à savoir la limite méridionale de l’évêché de Léon supprimé en 1790. Le souvenir de ces limites est toutefois resté vivace pendant une bonne partie du XXe siècle, notamment au plan des pratiques religieuses et des comportements politiques8. Il se distingue, en outre, par une forte densité d’enclos paroissiaux monumentaux bâtis du XVIe au XVIIe siècle comme ceux, notamment, de Saint-Thégonnec, Guimiliau, Lampaul-Guimiliau et Sizun9. La monumentalité de ces ensembles qui confine parfois à la démesure s’explique par la prospérité de cette ancienne zone manufacturière importante du XVe siècle jusqu’aux années 1830. Elle repose, au XVIIe et au XVIIIe siècle, sur une importante production de toiles de lin10 et de cuirs11 exportés via Morlaix et Landerneau vers l’Espagne, en particulier vers Cadix et Bilbao, et vers le Portugal, surtout Lisbonne. Ces produits sont ensuite souvent redistribués dans les empires coloniaux de ces deux puissances. Malgré les vicissitudes liées aux contextes internationaux, ces activités demeurent encore lucratives au XVIIIe siècle. Elles sont à l’origine d’une caste paysanne assez singulière de marchands de toiles et de marchands tanneurs désignée, sous l’appellation de Juloded au XIXe siècle. Ce groupe social se caractérise par des comportements nobiliaires affirmés12.

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    Carte 1. – Carte de localisation de la mode justinok et de la coiffe sparlenn. Source : Creston R.-Y., Le costume breton, Tchou, 1974, p. 187.

    4C’est justement à la table de l’un d’entre eux, qu’est reçu Gilbert Villeneuve dans les années 1820. Il nous livre, dans son Itinéraire descriptif du département du Finistère, la première description connue de la mode étudiée. Il écrit ainsi qu’« à Lambol [Lampaul-Guimiliau], les habitants sont non seulement propres mais ils sont mis avec une sorte de recherche. Ils sont vêtus en très bon drap noir ; ils portent toujours de beau linge blanc, et leur costume est absolument et identiquement le même que celui que l’on portait sous Louis XIV13 ». Notons que ce costume pouvait, par ailleurs, être un facteur de discrimination sitôt les limites du terroir considéré franchies. Une tradition orale14 mais datable de ces mêmes années, rapporte ainsi qu’un des plus riches Juloded, Maurice Abgrall (1758-1838), lui aussi un marchand tanneur de cette même localité15, se vit interdire l’entrée de l’entrée du Grand Monarque, un hôtel de Brest, au seul motif qu’il était vêtu à la mode paysanne. Sa vengeance fut cependant immédiate, l’aubergiste ignorant visiblement à qui il avait à faire16.

    5Le maintien altier et la prestance que conférait visiblement ce costume sont des constantes que l’on retrouve dans d’autres descriptions, en particulier dans un opuscule d’Anatole Le Braz. Il y décrit, au début des années 1890, des

    « […] hommes tout de noir vêtus [qui] portent le feutre large à boucle d’argent, le gilet taillé en justaucorps, la veste à basque de coupe ancienne qui rappelle l’habit de cour […] Vus dans leur attitude qui leur est familière, le torse cambré, les mains passées dans la ceinture, les Léonards ont grand air ; il semble qu’on retrouve chez eux de la dignité grave de leurs homonymes d’Espagne, je ne sais quelle solennité d’hidalgos. Ces paysans ont conservé des dehors et des manières de gentilshommes17 ».

    6René-Yves Creston resitue plus exactement l’origine de ce costume masculin. Il parle d’une mode très « caractéristique » tout en soulignant son archaïsme dans la mesure où elle « a conservé sous une forme peu évoluée l’habit dit “à la française” » du XVIIIe siècle encore à l’époque de son enquête18. Il est vrai qu’entre le costume masculin encore porté dans les années 1900 et celui représenté par Hippolyte Lalaisse dans La Galerie armoricaine parue entre 1844 et 1846 les modifications restent modestes : raccourcissement de la longueur des basques de la veste, gilets porté ouvert et non plus fermé, chapeau à rebord moins développé ou encore abandon des bragoù braz, ces amples culottes bouffantes plissées s’arrêtant au genou19.

    7Ces quelques éléments laissent donc à penser que les costumes de ce « pays » chelgenn présentent les signes d’une ancienneté qui font de ce terroir, encore au XXe siècle, un « conservatoire » où les vêtements, notamment masculins, seraient presque les « fossiles » de ceux portés dès l’époque de Louis XIV. L’examen des archives souligne les fortes nuances qu’il faut apporter à ces descriptions et à ces interprétations.

    Une ancienneté et une différenciation relatives

    8La différenciation vestimentaire paraît être déjà une réalité dès le règne de Louis XIV mais elle paraît alors limitée. Le seul critère de différenciation identifiable est la couleur mais il ne concerne que quelques pièces vestimentaires. Les différentes sources restent en revanche muettes sur la question du détail des formes ou des assemblages, qui ne peut être résolue en l’état actuel de la recherche et faute de documents iconographiques. En 1663, le Nantais Babin écrit que les habitants de la Basse Bretagne « affectent de se distinguer par des couleurs qui sont particulières à chaque évêché20 ». Cette appartenance revendiquée au moyen d’une couleur se retrouve dans le Dictionnaire de la province de Bretagne commencé par Ogée en 1779 puis poursuivi en 1843. L’article concernant la petite ville de Josselin évoque la forte impression laissée au père carme Isaac, le jour de la Pentecôte 1666. « Une compagnie de deux ou trois cents Léonnais, demeurant à Josselin pour apprendre le Français et faire le commerce21 qui sont vêtus de bleu, bonnet sur la tête, avec leur chupanne22 et leurs grandes chausses à la suisse, l’épée au côté23 et la hallebarde en main, commandés par un bourgeois24. » Le bleu, et non le noir, apparaît donc comme une des couleurs dominantes des vêtements masculins d’apparat des Léonards. Les raisons de la vogue de cette couleur demeurent obscures mais on peut la considérer comme un fait quasi certain si l’on en juge par d’autres sources, notamment les scellés, inventaires, partages et ventes publiques après décès étudiés qui couvrent une période comprise entre 1696 et 179025. Jusqu’aux années 1760, plusieurs d’entre eux font apparaître la permanence de cette mode. Le vêtement masculin de prestige est alors un long manteau bleu dont la valeur moyenne oscille entre 24 et 30 livres, soit le prix d’une belle armoire en chêne sculptée. Il semble bien qu’il s’agisse d’un élément de garde robe que l’on se doit de posséder même s’il est rarement porté. Ce qui explique les cas de copropriété. Les parts peuvent même être revendues lors de vente publique après le décès d’un des copropriétaires. Ainsi, le 8 octobre 1742, lors d’une vente publique des biens de Jan Abgrall et Barbe Guillou, décédés à Kerarpant en Lampaul-Guimiliau et sont la fortune est évaluée à 2 462 livres, un certain François Baron du même hameau achète la « [moitié] d’un manteau bleuffà usage d’homme » pour la somme de 12 livres26. Cette présence du bleu peut surprendre. Elle est aujourd’hui plutôt associée au pays glazik des environs de Quimper. Elle souligne à quel point les couleurs recensées au XVIIIe siècle différent de celles du siècle suivant. Les vêtements recensés dans les différents types d’inventaires, qu’ils soient masculins ou féminins, offrent une large palette de bleus, de verts, de bruns, de marrons, de rouges et de violets.

    9Ils diffèrent aussi par une plus grande variété d’étoffes aux provenances diverses dont certains échantillons sont conservés aux Archives nationales27. On relève la présence de draps en tous genres, notamment de « drap de seigneur », de serges, d’étamines voire de soie pour les tabliers féminins. Le drap le plus courant est celui « de Nîmes », de couleur bleue. Modique, il sert à confectionner les tenues de travail masculines. Des draps de Rouen, d’Elbeuf et de Sceaux sont aussi signalés. Les plus prestigieux sont ceux « de Maroque », « d’Espagne », « de Ségovie » de couleur brune ou grenat. Ils sont destinés aux manteaux des femmes les plus fortunées. Les serges sont quant à elles de provenance normande si l’on en juge par les désignations de « serge de Caen », la plus courante, ou de « Saint-Lo ». On rencontre aussi quelques cas de « serge de Paris ». Les étamines répertoriées proviennent de tout le grand Ouest, notamment de la région du Mans. Ces origines géographiques sont assez logiques. Comme il a été dit, le terroir considéré est bien intégré dans les courants commerciaux atlantiques et terrestres.

    10Cette intégration est soulignée par le nombre important de foires et de grands marchés28 qui sont autant de lieux d’approvisionnement et de diffusion d’étoffes, de nouveautés par le biais de pièces de vêtements et, peut-être, de gravures pour les tailleurs locaux. La présence de draps d’Espagne s’explique par les liaisons maritimes régulières ave ce royaume. Les draps « de Nîmes » arrivent de Bordeaux via la vallée de la Garonne. C’est aussi un port avec lequel les relations sont nombreuses. Le nombre et la diversité d’étoffes normandes, mancelles et tourangelles sont, quant à eux, la conséquence de courants d’échanges terrestres qui se manifestent lors de grandes foires interprovinciales proches comme celles de Morlaix, de Lesneven, du Folgoët et de La Martyre (carte 2). Celles-ci sont fréquentées assidûment par toute la population qui vient aussi pour y acheter des produits d’agrément29. Les marchands de toile ou de cuir léonards ont un rayon d’action bien plus grand. Comme les marchands normands, ils sont signalés au XVIIIe siècle, dans toutes les foires de Basse Bretagne en particulier Tréguier, Guingamp, Carhaix et Pont-Croix en Cornouaille et, pour certains, ramènent ces textiles de Normandie30. Déjà en 1695, l’intendant de Bretagne Béchameil de Nointel note dans un Mémoire sur la province de Bretagne que cette dernière « qui est la plus grande [du Léon] [,] commence le [deuxième] lundy de juillet et dure jusqu’au jeudy. Il y vient beaucoup de marchands et surtout de Normandie et de Tours qui y apportent toutes sortes d’étoffes, de draperies et de merceries et qui achettent une très grande quantité de chevaux et de bestiaux qu’on y amène des autres cantons de la Bretagne ». Quant à celles du Folgoët, « qui commence pour les chevaux le 29 aoust et pour les autres marchandises le 3 septembre et dure jusqu’au [neuvième] du mois de [septem] bre. Les mesmes marchands forains se trouvent et on y fait le mesme commerce qu’à la [M] art[y] re31 ». En 1715, une autre enquête établie par l’intendance de Bretagne sur les foires et marchés des évêchés de Léon, de Tréguier et Cornouaille précise, quant à elle que les étoffes apportées par ces marchands de « Touraine et de Normandie » sont « de leurs manufactures32 ». Bien que la plus extrême prudence s’impose, il semble donc que, jusqu’aux années 1760, la différenciation par rapport à d’autres terroirs demeure encore assez relative.

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    Carte 2. – Carte des foires et marchés des évêchés de Léon, de Tréguier et de Cornouaille. Source : Archives départementales de Loire-Atlantique, C 697.

    L’apparition d’une mode spécifique

    11Les manifestations de l’apparition et du développement d’une mode plus spécifique se multiplient dans les scellés, inventaires, partages et ventes publiques à partir des années 1770. Peut-être, paradoxalement, soulignent-ils une plus grande perméabilité aux influences urbaines. Un nombre grandissant de mentions assez significatives montre, en tous cas, des changements. En janvier 1775, dans l’inventaire d’Anne Floc’h, une pauvre femme, le notaire évalue à une livre « les coueffes, bandeaux et mouchoirs à l’ancienne mode de laditte défunte33 ». L’évolution la plus remarquable, pour ce qui concerne le costume masculin est recensée en janvier 1784 lors de l’inventaire de Jean Pezron et de Jeanne Kerbrat, un couple de riches marchands-paysans de Cosquer Braz, toujours en Lampaul-Guimiliau. Dans ce document qui ne détaille que les vêtements du défunt34, figurent à la fois des pièces anciennes et d’autres qui semblent récentes. On y relève la présence d’« une mauvaise redingote » à trois livres et du « manteau bleuf » mais celui-ci ne vaut plus que 15 livres. Les nouveautés résident dans la « grande veste », les « deux gilets », la « veste », le chapeau noirs et surtout le turban, un des éléments les plus emblématiques du costume au siècle suivant35 valant ensemble 23 livres36.

    12La différenciation vestimentaire avec la Cornouaille toute proche est mentionnée pour la première fois deux ans plus tard. Un acte notarié de décembre 1786 relatant la pose de scellés chez Catherine Bronnec, au bourg de Loc Mélar, signale « un justin de toille à la mode de Cornouaille37 ». Il convient toutefois de ne pas exagérer cette tendance comme le montre le témoignage d’un observateur aussi éclairé qu’Arthur Young, même si celui-ci ne côtoie directement la population rurale qu’en de rares occasions au cours de son périple en Bretagne. Le 10 septembre 1788, à la faveur d’une halte à Landivisiau où se déroule une foire, il est surtout frappé par les bragoù braz communs à bon nombre de contrées de Basse Bretagne. « Les hommes portent des pantalons larges (trowsers), mais qui s’arrêtent aux genoux comme des culottes (breeches) ; ils ont en effet, les jambes nues et la plupart sont chaussés de sabots. » Il décrit ensuite leurs traits physiques qu’il juge aussi « accentués que ceux des Gallois » avant d’émettre une observation appelée à connaître le succès que l’on sait. « À première vue, on s’aperçoit que ce sont des gens absolument distincts des Français. Il est étonnant qu’on les trouve ainsi, avec un langage, des coutumes, des vêtements distincts, après un séjour de treize cent ans dans ce pays38. »

    13Cette affirmation d’une appartenance identitaire par le biais du costume, et l’émergence du « phénomène de fragmentation des modes » décrit par René-Yves Creston39, fait aussi appel à des influences urbaines extérieures dans le cas du costume masculin de cette région. Par exemple, la veste et le gilet de ce terroir présentent des ressemblances frappantes avec un des vêtements figurés dans une des planches de l’Encyclopédie consacrée à l’Art du Tailleur et aux « Habillements actuels », publiée en 1771 (fig. 3)40. Or nous avons vu que ce type de veste ainsi que le gilet qui lui est associé, apparaît au début des années 1780. Le décalage est donc assez relatif car l’on peut considérer que, pour l’époque, une dizaine d’années représente un laps de temps relativement court. Le maintien de vêtements plus anciens, en l’occurrence les bragoù braz, révèle ce qui nous semble être une caractéristique fondamentale des modes rurales, à savoir la persistance d’éléments anciens auxquels les ruraux demeurent attachés, parallèlement à l’adoption d’éléments correspondant aux goûts dominants du temps. Il est d’ailleurs assez symptomatique que le seul élément vestimentaire marquant relevé par Arthur Young soit ces culottes si particulières.

    14Ces évolutions de la mode vestimentaire paraissent bien s’inscrire dans un mouvement plus vaste d’évolution de la culture matérielle de ce terroir à la fin des années 1770. La notion de mode se manifeste aussi, par exemple, dans le mobilier recensé dans les inventaires. On voit ainsi apparaître des mentions d’« armoire à marchande à l’ancienne mode41 » encore « armoire à la mode de la ville42 ». Le buffet vaisselier, fait aussi son apparition parallèlement à la présence de plus en plus fréquente de faïences de Quimper dans les intérieurs. Ce type de meuble est toutefois adopté avec un décalage de vingt ans par rapport aux milieux urbains. Il est signalé dès 1754 dans les scellés apposés chez Julien Lenée, « marchand blanconnier [mégissier] » au faubourg « Levesque » de Rennes43. Cela se manifeste aussi dans l’ornementation des lits, clos ou non, où apparaissent des rideaux d’indienne, cette toile imprimée nantaise sert même parfois à la confection de tabliers44. Dans les quelques demeures construites durant ces années, marquées par les difficultés consécutives à la participation française à la guerre d’Indépendance américaine (1778-1783), la hiérarchisation et la spécialisation des pièces s’amorcent très nettement dans les demeures les plus riches45. Des mutations sont également repérables dans les pratiques agricoles et dans les transports avec, par exemple, l’adoption de nouvelles cultures fourragères comme celle du trèfle et l’abandon du bœuf au profit du cheval. Les années 1770 et 1780 sont donc aussi des années de changements dans la culture matérielle, l’agriculture et dans les pratiques vestimentaires de cette campagne.

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    Fig. 3. – Veste masculine figurant sur la planche de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert consacrée aux « Habillements actuels ». Collection de la Bibliothèque municipale de Morlaix, Les Amours jaunes.

    *

    15L’intérêt de la mode présentée réside donc dans le caractère archaïque, au XIXe et au début du XXe siècle des vêtements la composant, notamment dans le cas du costume masculin. Celui-ci, qui continue d’être porté jusqu’à la Première Guerre mondiale, est en effet totalement en décalage avec les modes dominantes. Il illustrerait donc, à première vue, les phrases de René-Yves Creston au sujet des costumes de Basse Bretagne. « La mode du temps, celle d’hier, n’y est pas encore parvenue. C’est celle d’avant-hier qui continue d’être portée. Elle date du XVIIe siècle46. » L’examen des archives invite à la nuance. Il apparaît qu’en réalité ce décalage est relatif jusqu’à la Révolution et qu’il y a, non pas opposition, mais plutôt superposition de modes d’origines diverses. L’originalité, s’il y en a une, réside sans doute dans ce dernier trait.

    16L’interprétation du ralentissement des évolutions vestimentaires dans ce terroir au début du XIXe siècle demeure toutefois épineuse. Deux hypothèses peuvent être émises à ce sujet. La première est qu’il s’explique par un indéniable sentiment d’appartenance à un « pays » et par le poids du conformisme ambiant. La seconde, qui nous paraît tout aussi déterminante, réside dans l’importance de la conjoncture économique qui se dégrade considérablement à partir de 1793. La guerre contre l’Angleterre qui interdit quasiment tout commerce maritime mais aussi contre l’Espagne et le Portugal, deux clients vitaux pour les toiles et les cuirs de cette zone manufacturière, appauvrit ses habitants, à de rares exceptions près. La fin des hostilités en 1815 ne résout pas la crise. De nouvelles difficultés apparaissent sans qu’aucune solution de reconversion ne soit trouvée. Les ports de Morlaix et de Landerneau se vident et les grandes foires des siècles précédents sont désertées. La Basse Bretagne apparaît dès lors comme une lointaine périphérie. Les horizons de sa population se rétrécissent et les sources extérieures d’influences vestimentaires se tarissent. Ainsi, l’extraordinaire diversité représentée par Hippolyte Lalaisse et le phénomène de « fragmentation des modes » étudié par René-Yves Creston pourraient aussi être considérés comme des signes de cette crise et de cet isolement. Il n’est cependant nullement question de tirer ici des conclusions définitives à partir de l’étude d’une seule mode vestimentaire, qui plus est, à partir des archives de quelques paroisses et trèves. On constate, de surcroît, que les données concernent souvent une frange aisée voire riche de la population. Bien d’autres études seraient donc nécessaires.

    Notes de bas de page

    1 Il est ici fait allusion au titre du premier chapitre assez édifiant de l’ouvrage d’Eugen Weber, La fin des terroirs. La modernisation de la France rurale 1870-1914, Fayard, 1984, p. 17-44.

    2 Le terme breton de justinok correspond à celui de justaucorps.

    3 Ils ne sont désormais plus portés que lors de fêtes folkloriques ou lors de certaines manifestations religieuses, les deux s’entremêlant parfois. On citera, notamment, les cas des pardons de Loc-Ildut en Sizun ou de Sainte-Anne en Lampaul-Guimiliau.

    4 Il s’agit des communes de Sainte-Sève, Guiclan, Plourin-lès-Morlaix, Pleyber-Christ, Saint-Thégonnec, Lampaul-Guimiliau, Landivisiau, Bodilis, Saint-Servais, Lanneufret, Plouédern, La Roche-Maurice, Pencran, Tréflévenez, La Martyre, Ploudiry, Loc-Eguiner-Ploudiry, Loc-Mélar, Saint-Sauveur, Guimiliau, Loc-Eguiner-Saint-Thégonnec, Le Cloître-Saint-Thégonnec, Plounéour-Ménez, Commana, Sizun et Le Tréhou. Cf. carte 1. Creston R.-Y., Le costume breton, Tchou, 1974, p. 187.

    5 C’est le cas, notamment, de Saint-Martin-des-Champs, commune limitrophe de Morlaix, où seuls les habitants des hameaux du sud du territoire communal portaient ces costumes.

    6 Creston R.-Y., op. cit., 1976, p. 187.

    7 Plourin-lès-Morlaix et le Cloître-Saint-Thégonnec relèvent, jusqu’en 1790, de l’évêché de Tréguier.

    8 Pendant longtemps, ce terroir, fermement encadré par un clergé omniprésent et omnipotent, s’est distingué de ses voisins trégorois et cornouaillais par un vote conservateur puis démocrate-chrétien.

    9 Ce type d’ensembles religieux et leur architecture ne sont en rien une spécificité du terroir considéré. C’est cependant là qu’on y observe la plus grande densité d’enclos monumentaux de Bretagne. Provost G., « Les enclos paroissiaux », Atlas d’Histoire de la Bretagne, Morlaix, Skol Vreizh, 2002, p. 96-97.

    10 Tanguy J., Quand la toile va. L’industrie toilière bretonne du XVIe au XVIIIe siècle, Rennes, Apogée, 1994.

    11 Derrien D., L’industrie et le commerce maritime du cuir en Bretagne au XVIIIe et dans la première moitié du XIXe siècle (v. 1700-v. 1850), l’intégration d’une industrie et de ses acteurs dans l’espace économique français, thèse de doctorat, université Rennes 2, 2005, 3 vol. La présente communication repose sur des données recueillies dans le cadre de la préparation de cette thèse.

    12 Elegoët L., Les Juloded. Grandeur et décadence d’une caste paysanne en Basse-Bretagne, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 1996, 292 p.

    13 Villeneuve G., Itinéraire descriptif du département du Finistère, tome 1er, Delaunay, 1828, p. 40.

    14 Elle nous a été rapportée en 1989 par une de ses descendantes directes née en 1892 mais elle est déjà signalée par un article paru dans le journal Le Télégramme de 1947.

    15 Ce personnage hors normes est signalé en 1811 dans un rapport du préfet du Finistère adressé au comte Montalivet, ministre de l’Intérieur de Napoléon Ier. Le préfet parle, au sujet de ses activités industrielles tournées vers les fournitures militaires pour la Grande Armée, d’« une fabrique conséquente et d’une belle aisance ». En 1823, les rôles censitaires du département montrent qu’il s’acquitte de 1 872,35 francs d’impôts et qu’il dispose ainsi de la quatrième fortune du département. L’année suivante, un inventaire réalisé dans sa tannerie évalue sa fortune totale à 70 709 francs. Archives départementales du Finistère, 6 M 1029 et 3 M 15, Elégoët L., Les Juloded…, op. cit., p. 266.

    16 Il s’agissait là quasiment d’un crime de lèse-majesté ! L’homme alla voir le propriétaire des lieux et acheta l’établissement sur le champ, uniquement pour avoir le plaisir de renvoyer personnellement l’aubergiste impudent. Il va sans dire qu’une telle anecdote n’est pas fortuite pour des notables paternalistes se présentant comme des remparts et des médiateurs des ruraux face aux urbains. Elle sert à légitimer leur domination. Notons que cette anecdote a presque un pendant féminin qui a aussi pour point de départ le vêtement. Sous le Second Empire, l’épouse du petit-fils de ce même personnage, Jacques Abgrall (1818-1874), acheta un magnifique châle de soie dans le magasin de mode le plus prisé de Brest. Ne voulant qu’aucune femme du Finistère ne puisse rivaliser, elle acheta l’intégralité des stocks de la boutique. Alors qu’on ne trouve aucune trace de la première anecdote dans les archives cadastrales de Brest, le châle, au centre de la seconde, existe toujours. Il est conservé chez ses descendants et, chose rare, il figure même sur un portrait effectué par Yann d’Argent. Derrien D., Tanneurs de Bretagne, Morlaix, Skol Vreizh, 1997, p. 37.

    17 Le Bras A., La terre du passé. Le Léon noir, s. l., 1895, p. 130-131.

    18 Creston R.-Y., op. cit., p. 187.

    19 Cuisenier J., Delouche D. et Lossignol S., François-Hippolyte Lalaisse. De la Bretagne et autres contrées. Aquarelles et dessins, 2 vol., Brest/Paris, 1985. Le costume dont il est ici question figure malheureusement parmi ceux que l’on peut considérer parmi les moins heureux de l’artiste du fait de la difficulté de représenter un costume presque exclusivement noir.

    20 Le Stum P., « Costumes » dans le Dictionnaire du patrimoine breton, Rennes, Apogée, 2000, p. 286.

    21 Ces « séjours linguistiques » effectués par les fils de marchands de toiles sont encore pratiqués au siècle suivant. Un des derniers cas rencontrés est celui mentionné dans le partage des biens de Guillaume Bonniou effectué à Sizun entre le 2 et le 17 janvier 1769. Le greffier signale que son héritier, Jean Coz, lui aussi originaire de cette même paroisse, « demeure ordinairement en la ville de Josselin, paroisse de Notre-Dame, évêché de Saint-Malo ». ADF, 16 B 785.

    22 Il s’agit ici d’une transcription erronée de chupenn.

    23 Le port de l’épée, qui est en théorie un privilège nobiliaire, peut surprendre mais il semble bien qu’il s’agisse d’une pratique relativement courante dans la région plus particulièrement étudiée et ce, en dépit des condamnations réitérées du parlement de Bretagne (ADCA, B 1257). La présence d’armes dans les inventaires est monnaie courante y compris dans ceux du clergé. Ainsi, en l’inventaire de « vénérable et discret missire » Jan Labous, en son vivant, « sieur recteur de la paroisse de Guimiliau » répertorie dans son presbytère, en 1719, « un fuzil et une paire de pistolets chargés ». Il faut dire qu’il détient 420 livres et 19 sols provenant de quêtes (ADF 6 B 386). La pratique de la chasse plus ou moins autorisée est une première explication mais il faut dire que la violence et la criminalité sont bien plus importantes qu’on ne pourrait le supposer. Des cas de vols, de rixes, d’agressions physiques mais aussi de crimes tels que des assassinats et un viol sont signalés par les documents des archives des juridictions seigneuriales qui ont été dépouillées.

    24 Ogée, Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne, Rennes, édition de 1843, art. « Josselin ». Elegoët L., op. cit., p. 67.

    25 Le présent article se fonde sur un corpus de 1558 scellés, inventaires, partages et ventes publiques répartis dans les sous séries 6 B, 16 B et 23 B des Archives départementales du Finistère. Il convient de souligner que dans l’immense majorité des cas la partie concernant les vêtements est la moins bien renseignée. La plupart du temps, les notaires se contentent de mentionner les « hardes » du défunt ou de la défunte et leur valeur marchande. Seulement 152 documents contiennent des indications suffisamment explicites au sujet des vêtements. Les documents qui nous paraissent les plus intéressants pour l’étude du costume sont les inventaires car ce sont les plus détaillés. Les actes concernant les ventes publiques renseignent, quant à eux, sur les « cotes » des différents vêtements et donc sur l’évolution des goûts. Les réserves que l’on peut émettre au sujet de ces documents sont multiples. Les erreurs de calcul sont nombreuses. Ils ne correspondent qu’à un moment donné et ne peuvent donc être complètement révélateurs de ce qu’a été la vie du défunt ou de la défunte. Les dissimulations de biens pour diminuer l’imposition sur l’héritage semblent être une pratique courante contre laquelle le parlement de Bretagne s’insurge tout au long du XVIIIe siècle (ADCA, B 1257). Il n’en demeure pas moins que ces documents restent irremplaçables pour l’étude de bon nombre d’aspects du monde rural, dont celui du costume.

    26 La copropriété est en fait une pratique courante dans les campagnes des XVIIIe et XIXe siècles, notamment pour les outils agricoles ou ceux liés à la pratique d’une protoindustrie. ADF, 23 B 354.

    27 On en trouve à plusieurs reprises dans la série F12 Commerce et industrie, notamment en annexe des « Observations faites par M. de Bacalon, Intendant du commerce dans son voyage en Picardie, Haynaut et Flandre en l’an 1768 ». Archives nationales, F12 650. On en rencontre également plusieurs dans les grandes enquêtes industrielles menées entre 1810 et 1813 durant l’Empire.

    28 50 dans l’évêché de Léon selon une enquête de 1715, 45 dans celui de Tréguier 31 dans le territoire ici détaillé.

    29 L’intendant de Bretagne rapporte en 1715, qu’outre des marchands de textiles, on y rencontre aussi « quatre ou cinq orpheuvres [orfèvres] des villes voysines pour y vendre quelques vaisselles d’argent des bagues et autres ouvrages ». Archives départementales de Loire-Atlantique, Fonds de la Chambre de commerce de Nantes, C 697.

    30 Derrien D., L’industrie et le commerce maritime du cuir, op. cit., vol. 1, p. 115-123.

    31 ADLA, C 130.

    32 Notons que seuls les deux premiers évêchés font l’objet d’un travail approfondi. Les indications au sujet de celui de Cornouaille sont avant tout qualitative et sont surtout beaucoup plus lapidaires. ADLA, C 697.

    33 La défunte était une veuve dont le patrimoine ne se chiffre qu’à 186 livres, dont seulement 5 livres de vêtements. ADF, 16 B 71.

    34 Bien qu’elles soient évaluées à 60 livres, les « hardes de la défunte » ne font l’objet d’aucun détail.

    35 Notons toutefois qu’il n’est pas totalement spécifique à ce terroir. On le rencontre aussi, par exemple, mais avec d’autres couleurs, dans le costume masculin de la presqu’île de Plougastel-Daoulas.

    36 Sa fortune est estimée à 7 148 livres. Une part importante, 4 827 livres et 10 sols, soit 67,5 % du total, est consacrée à son industrie. L’agriculture (culture, cheptel et matériel) s’élève à 1 810 livres (un peu plus de 25 %). Les biens relevant de son « cadre de vie » (mobilier, les ustensiles de cuisine et argenterie) ne représentent que 429 livres (6 %). L’ensemble des vêtements n’est évalué qu’à 125 livres et 15 sols. Les vêtements constituent donc qu’une part infime de son patrimoine (1,7 %). En dehors de ce dernier poste particulièrement faible, ce type de répartition est assez fréquent chez ces marchands-fabricants de cuir. Il montre qu’il s’agit avant tout d’« industriels » tournés vers leur fabrication et leur commerce. Pour eux, l’agriculture n’est souvent qu’un appoint destiné à l’alimentation d’un foyer familial polynucléaire comportant de nombreux membres, une dizaine dans le cas présent. ADF, 16 B 83.

    37 L’acte montre qu’il s’agit d’une pauvre femme ayant sombré dans la misère à la suite d’un veuvage. Sa seule richesse réside dans « une vieille vache ». ADF, 16 B 791.

    38 Dans ses commentaires, Albert Mathiez souligne qu’Arthur Young avait déjà connaissance des tout premiers travaux sur les langues celtiques alors que ceux-ci n’en sont alors qu’à leurs balbutiements. Young A., Voyages en France 1787 1788 1789, vol. 1 : Journal de voyages, Armand Colin, 1976, p. 234.

    39 Creston R.-Y., op. cit., p. 32-40.

    40 Diderot et D’Alembert, Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers par une société de gens de lettre, Recueil de planches sur les sciences et les arts libéraux et arts méchaniques, avec leur explication, t. IX : Tailleur d’habit, planche V : « Habillement actuels », Paris/Neufchastel, Le Breton, Durand et Faulche, 1771.

    41 L’armoire signalée a une valeur de 30 livres. La fortune de la défunte est chiffrée à 3 187 livres. Il s’agit selon toute vraisemblance d’une presse à lin dont d’assez nombreux exemplaires ont été conservés dans des collections privées. Inventaire après décès de Katarine Soubigou effectué à Roc’h Fily en Lampaul-Guimiliau du 3 au 14 août 1780. ADF, 16 B 72.

    42 Inventaire après décès d’Yves Le Direur effectué à Loguellou en Loc Mélar le 7 octobre 1785. L’armoire est estimée à 18 livres. Le montant total de l’inventaire est de 991 livres. ADF, 16 B 791.

    43 Le notaire de la juridiction des régaires de l’évêché de Rennes fait état d’« un bas d’armoire et son vaisselier au dessus dans lequel s’est trouvé deux douzaines d’assiettes d’erain ». ADIV, 4 B 4792.

    44 L’inventaire des biens de Marie-Anne Tourmen et de Jean Guise est effectué entre le 18 et le 21 juin 1782 à Landivisiau. Il décrit dans le détail plusieurs tenues masculines et féminine dont une jupe et un justin « en drap de maroque » agrémenté d’un « tablier d’indienne ». L’ensemble de leurs biens représente 2 509 livres. ADF, 16 B 77.

    45 Le cas le plus net est celui d’un « maître tanneur » de Lampaul-Guimiliau, en l’occurrence Jean Abgrall (1735-1789) de Roc’Aouren en Lampaul-Guimiliau. Son inventaire, commencé le premier octobre 1789 et achevé trente-six jours plus tard, évalue sa richesse à 51 171 livres mais elle peut être portée à 71 258 livres si l’on prend en compte les nombreuses provisions (dot et crédits accordés) figurant à la fin de ce volumineux document de 77 pages. Derrien D., Tanneurs de Bretagne, op. cit., p. 64-67.

    46 Creston R.-Y., op. cit., p. 32.

    Auteur

    • Dominique Derrien
      Docteur en histoire moderne
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    1 Il est ici fait allusion au titre du premier chapitre assez édifiant de l’ouvrage d’Eugen Weber, La fin des terroirs. La modernisation de la France rurale 1870-1914, Fayard, 1984, p. 17-44.

    2 Le terme breton de justinok correspond à celui de justaucorps.

    3 Ils ne sont désormais plus portés que lors de fêtes folkloriques ou lors de certaines manifestations religieuses, les deux s’entremêlant parfois. On citera, notamment, les cas des pardons de Loc-Ildut en Sizun ou de Sainte-Anne en Lampaul-Guimiliau.

    4 Il s’agit des communes de Sainte-Sève, Guiclan, Plourin-lès-Morlaix, Pleyber-Christ, Saint-Thégonnec, Lampaul-Guimiliau, Landivisiau, Bodilis, Saint-Servais, Lanneufret, Plouédern, La Roche-Maurice, Pencran, Tréflévenez, La Martyre, Ploudiry, Loc-Eguiner-Ploudiry, Loc-Mélar, Saint-Sauveur, Guimiliau, Loc-Eguiner-Saint-Thégonnec, Le Cloître-Saint-Thégonnec, Plounéour-Ménez, Commana, Sizun et Le Tréhou. Cf. carte 1. Creston R.-Y., Le costume breton, Tchou, 1974, p. 187.

    5 C’est le cas, notamment, de Saint-Martin-des-Champs, commune limitrophe de Morlaix, où seuls les habitants des hameaux du sud du territoire communal portaient ces costumes.

    6 Creston R.-Y., op. cit., 1976, p. 187.

    7 Plourin-lès-Morlaix et le Cloître-Saint-Thégonnec relèvent, jusqu’en 1790, de l’évêché de Tréguier.

    8 Pendant longtemps, ce terroir, fermement encadré par un clergé omniprésent et omnipotent, s’est distingué de ses voisins trégorois et cornouaillais par un vote conservateur puis démocrate-chrétien.

    9 Ce type d’ensembles religieux et leur architecture ne sont en rien une spécificité du terroir considéré. C’est cependant là qu’on y observe la plus grande densité d’enclos monumentaux de Bretagne. Provost G., « Les enclos paroissiaux », Atlas d’Histoire de la Bretagne, Morlaix, Skol Vreizh, 2002, p. 96-97.

    10 Tanguy J., Quand la toile va. L’industrie toilière bretonne du XVIe au XVIIIe siècle, Rennes, Apogée, 1994.

    11 Derrien D., L’industrie et le commerce maritime du cuir en Bretagne au XVIIIe et dans la première moitié du XIXe siècle (v. 1700-v. 1850), l’intégration d’une industrie et de ses acteurs dans l’espace économique français, thèse de doctorat, université Rennes 2, 2005, 3 vol. La présente communication repose sur des données recueillies dans le cadre de la préparation de cette thèse.

    12 Elegoët L., Les Juloded. Grandeur et décadence d’une caste paysanne en Basse-Bretagne, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 1996, 292 p.

    13 Villeneuve G., Itinéraire descriptif du département du Finistère, tome 1er, Delaunay, 1828, p. 40.

    14 Elle nous a été rapportée en 1989 par une de ses descendantes directes née en 1892 mais elle est déjà signalée par un article paru dans le journal Le Télégramme de 1947.

    15 Ce personnage hors normes est signalé en 1811 dans un rapport du préfet du Finistère adressé au comte Montalivet, ministre de l’Intérieur de Napoléon Ier. Le préfet parle, au sujet de ses activités industrielles tournées vers les fournitures militaires pour la Grande Armée, d’« une fabrique conséquente et d’une belle aisance ». En 1823, les rôles censitaires du département montrent qu’il s’acquitte de 1 872,35 francs d’impôts et qu’il dispose ainsi de la quatrième fortune du département. L’année suivante, un inventaire réalisé dans sa tannerie évalue sa fortune totale à 70 709 francs. Archives départementales du Finistère, 6 M 1029 et 3 M 15, Elégoët L., Les Juloded…, op. cit., p. 266.

    16 Il s’agissait là quasiment d’un crime de lèse-majesté ! L’homme alla voir le propriétaire des lieux et acheta l’établissement sur le champ, uniquement pour avoir le plaisir de renvoyer personnellement l’aubergiste impudent. Il va sans dire qu’une telle anecdote n’est pas fortuite pour des notables paternalistes se présentant comme des remparts et des médiateurs des ruraux face aux urbains. Elle sert à légitimer leur domination. Notons que cette anecdote a presque un pendant féminin qui a aussi pour point de départ le vêtement. Sous le Second Empire, l’épouse du petit-fils de ce même personnage, Jacques Abgrall (1818-1874), acheta un magnifique châle de soie dans le magasin de mode le plus prisé de Brest. Ne voulant qu’aucune femme du Finistère ne puisse rivaliser, elle acheta l’intégralité des stocks de la boutique. Alors qu’on ne trouve aucune trace de la première anecdote dans les archives cadastrales de Brest, le châle, au centre de la seconde, existe toujours. Il est conservé chez ses descendants et, chose rare, il figure même sur un portrait effectué par Yann d’Argent. Derrien D., Tanneurs de Bretagne, Morlaix, Skol Vreizh, 1997, p. 37.

    17 Le Bras A., La terre du passé. Le Léon noir, s. l., 1895, p. 130-131.

    18 Creston R.-Y., op. cit., p. 187.

    19 Cuisenier J., Delouche D. et Lossignol S., François-Hippolyte Lalaisse. De la Bretagne et autres contrées. Aquarelles et dessins, 2 vol., Brest/Paris, 1985. Le costume dont il est ici question figure malheureusement parmi ceux que l’on peut considérer parmi les moins heureux de l’artiste du fait de la difficulté de représenter un costume presque exclusivement noir.

    20 Le Stum P., « Costumes » dans le Dictionnaire du patrimoine breton, Rennes, Apogée, 2000, p. 286.

    21 Ces « séjours linguistiques » effectués par les fils de marchands de toiles sont encore pratiqués au siècle suivant. Un des derniers cas rencontrés est celui mentionné dans le partage des biens de Guillaume Bonniou effectué à Sizun entre le 2 et le 17 janvier 1769. Le greffier signale que son héritier, Jean Coz, lui aussi originaire de cette même paroisse, « demeure ordinairement en la ville de Josselin, paroisse de Notre-Dame, évêché de Saint-Malo ». ADF, 16 B 785.

    22 Il s’agit ici d’une transcription erronée de chupenn.

    23 Le port de l’épée, qui est en théorie un privilège nobiliaire, peut surprendre mais il semble bien qu’il s’agisse d’une pratique relativement courante dans la région plus particulièrement étudiée et ce, en dépit des condamnations réitérées du parlement de Bretagne (ADCA, B 1257). La présence d’armes dans les inventaires est monnaie courante y compris dans ceux du clergé. Ainsi, en l’inventaire de « vénérable et discret missire » Jan Labous, en son vivant, « sieur recteur de la paroisse de Guimiliau » répertorie dans son presbytère, en 1719, « un fuzil et une paire de pistolets chargés ». Il faut dire qu’il détient 420 livres et 19 sols provenant de quêtes (ADF 6 B 386). La pratique de la chasse plus ou moins autorisée est une première explication mais il faut dire que la violence et la criminalité sont bien plus importantes qu’on ne pourrait le supposer. Des cas de vols, de rixes, d’agressions physiques mais aussi de crimes tels que des assassinats et un viol sont signalés par les documents des archives des juridictions seigneuriales qui ont été dépouillées.

    24 Ogée, Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne, Rennes, édition de 1843, art. « Josselin ». Elegoët L., op. cit., p. 67.

    25 Le présent article se fonde sur un corpus de 1558 scellés, inventaires, partages et ventes publiques répartis dans les sous séries 6 B, 16 B et 23 B des Archives départementales du Finistère. Il convient de souligner que dans l’immense majorité des cas la partie concernant les vêtements est la moins bien renseignée. La plupart du temps, les notaires se contentent de mentionner les « hardes » du défunt ou de la défunte et leur valeur marchande. Seulement 152 documents contiennent des indications suffisamment explicites au sujet des vêtements. Les documents qui nous paraissent les plus intéressants pour l’étude du costume sont les inventaires car ce sont les plus détaillés. Les actes concernant les ventes publiques renseignent, quant à eux, sur les « cotes » des différents vêtements et donc sur l’évolution des goûts. Les réserves que l’on peut émettre au sujet de ces documents sont multiples. Les erreurs de calcul sont nombreuses. Ils ne correspondent qu’à un moment donné et ne peuvent donc être complètement révélateurs de ce qu’a été la vie du défunt ou de la défunte. Les dissimulations de biens pour diminuer l’imposition sur l’héritage semblent être une pratique courante contre laquelle le parlement de Bretagne s’insurge tout au long du XVIIIe siècle (ADCA, B 1257). Il n’en demeure pas moins que ces documents restent irremplaçables pour l’étude de bon nombre d’aspects du monde rural, dont celui du costume.

    26 La copropriété est en fait une pratique courante dans les campagnes des XVIIIe et XIXe siècles, notamment pour les outils agricoles ou ceux liés à la pratique d’une protoindustrie. ADF, 23 B 354.

    27 On en trouve à plusieurs reprises dans la série F12 Commerce et industrie, notamment en annexe des « Observations faites par M. de Bacalon, Intendant du commerce dans son voyage en Picardie, Haynaut et Flandre en l’an 1768 ». Archives nationales, F12 650. On en rencontre également plusieurs dans les grandes enquêtes industrielles menées entre 1810 et 1813 durant l’Empire.

    28 50 dans l’évêché de Léon selon une enquête de 1715, 45 dans celui de Tréguier 31 dans le territoire ici détaillé.

    29 L’intendant de Bretagne rapporte en 1715, qu’outre des marchands de textiles, on y rencontre aussi « quatre ou cinq orpheuvres [orfèvres] des villes voysines pour y vendre quelques vaisselles d’argent des bagues et autres ouvrages ». Archives départementales de Loire-Atlantique, Fonds de la Chambre de commerce de Nantes, C 697.

    30 Derrien D., L’industrie et le commerce maritime du cuir, op. cit., vol. 1, p. 115-123.

    31 ADLA, C 130.

    32 Notons que seuls les deux premiers évêchés font l’objet d’un travail approfondi. Les indications au sujet de celui de Cornouaille sont avant tout qualitative et sont surtout beaucoup plus lapidaires. ADLA, C 697.

    33 La défunte était une veuve dont le patrimoine ne se chiffre qu’à 186 livres, dont seulement 5 livres de vêtements. ADF, 16 B 71.

    34 Bien qu’elles soient évaluées à 60 livres, les « hardes de la défunte » ne font l’objet d’aucun détail.

    35 Notons toutefois qu’il n’est pas totalement spécifique à ce terroir. On le rencontre aussi, par exemple, mais avec d’autres couleurs, dans le costume masculin de la presqu’île de Plougastel-Daoulas.

    36 Sa fortune est estimée à 7 148 livres. Une part importante, 4 827 livres et 10 sols, soit 67,5 % du total, est consacrée à son industrie. L’agriculture (culture, cheptel et matériel) s’élève à 1 810 livres (un peu plus de 25 %). Les biens relevant de son « cadre de vie » (mobilier, les ustensiles de cuisine et argenterie) ne représentent que 429 livres (6 %). L’ensemble des vêtements n’est évalué qu’à 125 livres et 15 sols. Les vêtements constituent donc qu’une part infime de son patrimoine (1,7 %). En dehors de ce dernier poste particulièrement faible, ce type de répartition est assez fréquent chez ces marchands-fabricants de cuir. Il montre qu’il s’agit avant tout d’« industriels » tournés vers leur fabrication et leur commerce. Pour eux, l’agriculture n’est souvent qu’un appoint destiné à l’alimentation d’un foyer familial polynucléaire comportant de nombreux membres, une dizaine dans le cas présent. ADF, 16 B 83.

    37 L’acte montre qu’il s’agit d’une pauvre femme ayant sombré dans la misère à la suite d’un veuvage. Sa seule richesse réside dans « une vieille vache ». ADF, 16 B 791.

    38 Dans ses commentaires, Albert Mathiez souligne qu’Arthur Young avait déjà connaissance des tout premiers travaux sur les langues celtiques alors que ceux-ci n’en sont alors qu’à leurs balbutiements. Young A., Voyages en France 1787 1788 1789, vol. 1 : Journal de voyages, Armand Colin, 1976, p. 234.

    39 Creston R.-Y., op. cit., p. 32-40.

    40 Diderot et D’Alembert, Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers par une société de gens de lettre, Recueil de planches sur les sciences et les arts libéraux et arts méchaniques, avec leur explication, t. IX : Tailleur d’habit, planche V : « Habillement actuels », Paris/Neufchastel, Le Breton, Durand et Faulche, 1771.

    41 L’armoire signalée a une valeur de 30 livres. La fortune de la défunte est chiffrée à 3 187 livres. Il s’agit selon toute vraisemblance d’une presse à lin dont d’assez nombreux exemplaires ont été conservés dans des collections privées. Inventaire après décès de Katarine Soubigou effectué à Roc’h Fily en Lampaul-Guimiliau du 3 au 14 août 1780. ADF, 16 B 72.

    42 Inventaire après décès d’Yves Le Direur effectué à Loguellou en Loc Mélar le 7 octobre 1785. L’armoire est estimée à 18 livres. Le montant total de l’inventaire est de 991 livres. ADF, 16 B 791.

    43 Le notaire de la juridiction des régaires de l’évêché de Rennes fait état d’« un bas d’armoire et son vaisselier au dessus dans lequel s’est trouvé deux douzaines d’assiettes d’erain ». ADIV, 4 B 4792.

    44 L’inventaire des biens de Marie-Anne Tourmen et de Jean Guise est effectué entre le 18 et le 21 juin 1782 à Landivisiau. Il décrit dans le détail plusieurs tenues masculines et féminine dont une jupe et un justin « en drap de maroque » agrémenté d’un « tablier d’indienne ». L’ensemble de leurs biens représente 2 509 livres. ADF, 16 B 77.

    45 Le cas le plus net est celui d’un « maître tanneur » de Lampaul-Guimiliau, en l’occurrence Jean Abgrall (1735-1789) de Roc’Aouren en Lampaul-Guimiliau. Son inventaire, commencé le premier octobre 1789 et achevé trente-six jours plus tard, évalue sa richesse à 51 171 livres mais elle peut être portée à 71 258 livres si l’on prend en compte les nombreuses provisions (dot et crédits accordés) figurant à la fin de ce volumineux document de 77 pages. Derrien D., Tanneurs de Bretagne, op. cit., p. 64-67.

    46 Creston R.-Y., op. cit., p. 32.

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    Ce livre est cité par

    • (2016) La culture matérielle de la France. DOI: 10.3917/arco.meiss.2016.01.0273
    • Looseley, David. Mével, Pierre-Alexis. (2010) Notice Board. French Cultural Studies, 21. DOI: 10.1177/0957155809352063
    • Ferret, Amélie. Riquet, Isabelle. Le Rolland-Raumer, Laurine. Saëz, Lucie. Migliaccio, Manon. Dupont, Marie. Saignol., Sophie. (2019) Mettre en valeur le vêtement régional. Une expérience de médiation numérique au musée de Bretagne. Apparence(s). DOI: 10.4000/apparences.2356
    • Bass-Krueger, Maude. Kurkdjian, Sophie. Zdatny, Steven. (2020) Introduction. French Historical Studies, 43. DOI: 10.1215/00161071-8018427
    • Hume, Sara. (2020) The Final Bows. French Historical Studies, 43. DOI: 10.1215/00161071-8018511

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    Derrien, Dominique. « L’apparition de costumes “de l’époque de Louis XIV” dans le Haut Léon à la fin de l’Ancien Régime ». In Les costumes régionaux, édité par Jean-Pierre Lethuillier. Rennes: Presses universitaires de Rennes, 2009. https://doi.org/10.4000/books.pur.99782.
    Derrien, Dominique. « L’apparition de costumes “de l’époque de Louis XIV” dans le Haut Léon à la fin de l’Ancien Régime ». Les costumes régionaux, édité par Jean-Pierre Lethuillier, Presses universitaires de Rennes, 2009, https://doi.org/10.4000/books.pur.99782.

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    Lethuillier, J.-P. (éd.). (2009). Les costumes régionaux (1‑). Presses universitaires de Rennes. https://doi.org/10.4000/books.pur.99608
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