Topographie hospitalière et médicale à Angers (XIe-XVIIIe siècles)
p. 43-79
Texte intégral
1L’origine de cette recherche remonte aux études archéologiques effectuées à l’hôpital Saint-Jean l’Évangéliste (salle des malades puis cloître) et à la léproserie Saint-Lazare (chapelle) qui fait actuellement l’objet d’une restauration1. Notre propos s’étend à tous les hôpitaux de la ville dont la simple liste est encore mal établie pour le Moyen Âge (Cf. annexes, tableau 1). Certains d’entre eux n’ont été que très récemment repérés2. La documentation fiscale reste notre principale source pour une localisation précise des bâtiments, depuis les censiers médiévaux jusqu’aux registres de la capitation du XVIIIe siècle. Mais au-delà d’un simple inventaire, nous avons voulu préciser l’organisation de ces édifices hospitaliers dans leur enclos en reconstituant, au moins sommairement, le plan de quelques-uns de ces hôpitaux, presque tous disparus3. À cette topographie hospitalière sont associés les résidences de praticiens (médecins, chirurgiens, barbiers4) et les lieux d’enseignement de la médecine et de la chirurgie sur une longue période, du XIe au XVIIIe siècle. Nous en donnons ici quelques aspects dont cinq étapes ont été distinguées.
Hospitalités monastiques et premiers médecins (XIe-début XIIe siècle)
Les infirmeries autonomes des monastères
2En l’absence d’hôtel-Dieu, géré par les chanoines de la cathédrale comme dans beaucoup d’autres villes, des malades ont pu être accueillis dans les infirmeries monastiques. Les cinq abbayes et un prieuré bénédictin d’Angers disposent d’infirmeries qui ne semblent pas être réservées au seul usage des moines et moniales (fig. 1). Plusieurs d’entre elles assurent des soins pour des personnes de qualité qui feront par la suite des dons au monastère. Jean-Marc Bienvenu l’a bien noté pour l’abbaye Saint-Serge par exemple. En plus d’un office d’infirmier, on trouve même un hospitalarius, différent de l’hostellarius5. L’hospitalité des moines dans leur infirmerie se confirme par la disposition des bâtiments totalement autonome du monastère, comme à l’abbaye Saint-Aubin6. Nous avons figuré celles des abbayes Saint-Serge et Toussaint (fig. 2a et 2b) grâce à la documentation iconographique moderne qui porte encore la trace de dispositions architecturales médiévales. Dans ces deux cas, pas de chapelle ni de bâtiments de service qui en dépendent, mais un enclos particulier s’ouvrant sur la rue pour Saint-Serge et une position à cheval sur la clôture pour Toussaint avec une ouverture uniquement sur une cour communiquant avec la porterie. Avant que soit lotie la rue par l’abbaye, l’infirmerie de Toussaint pouvait avoir un accès indépendant comme les autres infirmeries de la ville. Ces infirmeries demeurent plus modestes qu’à Saint-Nicolas ou Saint-Aubin et n’accueillent qu’un nombre limité de malades mais s’adjoignent les services d’un médecin.
Figure 1 : Angers au XIIe siècle : lieux d’hospitalisation

Figures 2 : Les infirmeries monastiques en extrémité d’enclos et ouvertes sur l’extérieur. Figure 2a : Saint-Serge d’après le cadastre de 1840 (section B7) et plan vers 1656 (Musées d’Angers, Inv. MA 5 R 1222)

Figure 2b : Toussaint d’après le cadastre de 1840 (section J) et plan du XVIIIe siècle (AN, Q1 637)

Médecins moines et chanoines
3La présence d’un médecin semble aller de soi dès que l’on est admis à l’infirmerie. Nous en voulons pour preuve cette anecdote extraite de la vie de saint Girard, moine de Saint-Aubin (†1183) atteint d’une tumeur au pied qui fut porté dans l’infirmerie (domus infirmorum). Il ne voulut pas d’un médecin, au grand étonnement de ses frères : « J’ai un grand médecin, disait-il, celui-là guérit tout mal par un seul signe de sa volonté7. » Lui qui refusait tout soin, intervenait cependant auprès du prieur pour faire admettre à l’infirmerie ceux qui le demandaient8.
4La majorité des médecins connus à Angers, dont les noms ont été relevés déjà anciennement, sont moines ou chanoines9. Pour les XIe et XIIe siècles, on en cite trois à Saint-Aubin, trois à Saint-Nicolas dont Jean, abbé de 1118 à 1136 qui soigna le comte Foulque V, le doyen de Tours, Eudes, ou encore Alard, seigneur de Château-Gontier. On connaît aussi deux médecins à Saint-Serge, deux à la cathédrale, dont le plus important est un certain Giraud qualifié de « magnus physicus », possesseur de maisons dans la cité et qu’il faut, à notre sens, distinguer d’homonymes chanoines à Saint-Laud et à Saint-Maimboeuf, également médecins. Raynaud, chapelain de la Trinité et médecin, devint le premier curé de Saint-Jacques vers 1125-1130. Reprenant une décision du concile de Latran IV, le concile provincial de Tours de 1215 interdit à tous les prêtres, diacres ou sous-diacres, d’exercer aucune partie de la chirurgie qui nécessite brûlure ou incision10. Ces moines et chanoines médecins étaient moins nombreux dans la seconde moitié du XIIe siècle, les monastères et collégiales ayant déjà privilégié des structures charitables en dehors de leur enclos.
Développement des établissements d’assistance en marge de la ville (XIIe siècle)
Aumôneries dépendantes de monastères et léproseries
5Tous les hôpitaux, y compris les léproseries, sont appelés du terme générique d’elemosynaria ou aumôneries au XIIe-XIIIe siècle, mais on désigne ainsi les petits établissements11. Les cinq aumôneries que nous connaissons comme ayant existé au XIIe siècle, toutes sous la tutelle d’un établissement religieux, sont établies dans un faubourg ou un nouveau quartier12 :
- Toussaint est à l’origine un simple oratoire avec un cimetière (dédié vers 1041-1046). Un prêtre assiste les pauvres au moment de leur mort, les fait inhumer et célèbre des messes à leur intention. En outre, des frères choisis par les chanoines de la cathédrale administrent les biens en vue de la nourriture et de l’habillement des pauvres. L’église Toussaint se situe dans « les faubourgs de la cité d’Angers » près de la porte Hugon. Ce lieu pour soigner et ensevelir les pauvres, un temps confié aux moines de la Trinité de Vendôme, va se transformer en abbaye de chanoines réguliers au début du XIIe siècle. Avec la création de l’hôtel-Dieu, le rôle charitable primitif s’estompe au XIIIe siècle.
- Le prieuré Saint-Sauveur de l’Esvière fondé par Geoffroy Martel en même temps que l’abbaye de Vendôme et dédié en 1074 crée une hospitalaria dicitur eleemosynaria, de l’autre côté de la place où était le cimetière du prieuré, le long d’une petite rue descendant au port (rue Pitre-Merlot). Ce secteur appartient à l’un des deux bourgs de l’Esvière, peut être le bourg vieux. On connaît l’existence d’une maison et d’un jardin par plusieurs baux de l’époque moderne où l’aumônerie ne fonctionnait plus et était louée à des laïcs13.
- Saint-Aubin n’est mentionnée qu’une seule fois en 1160-1161 à l’occasion d’un procès de délimitation de paroisses. Cette aumônerie, dont la dédicace évoque un lien très probable avec l’abbaye du même nom, s’installe sur une parcelle étroite de la rue Baudrière, axe très fréquenté de la traversée d’Angers.
- Saint-Benoît n’apparaît aussi qu’une seule fois lors de sa fondation (av. 1110). Un terrain exempté de cens, dépendant de l’abbaye du Ronceray, est cédé aux confrères de Saint-Benoît pour y construire une aumônerie à la condition que celle-ci cessant d’exister, terrain et constructions reviennent à l’aumônerie du Ronceray fondée par la comtesse Hildegarde, femme de Foulque Nerra, pour l’entretien et la nourriture des pauvres. C’est sans doute ce qui arriva, car rien n’a été conservé de cette aumônerie due à l’initiative de laïcs. Elle se situait très probablement dans la Doutre, à côté du monastère.
- Saint-Sauveur du Hanneloup (v. 1146) se tient à la sortie de la ville près d’une des routes de Tours. C’est une aumônerie à laquelle est adjoint un prieuré de femmes dépendant de l’abbaye Saint-Sulpice de Rennes. Il y avait une chapelle, un grand bâtiment en L, une cour commune et un grand jardin enclos.
- Au début du XIIe siècle, comme dans bien d’autres villes, Angers comprend deux léproseries, l’une à la Madeleine, sur la route de Saumur, probablement destinée aux femmes, et l’autre à Saint-Lazare, le long de la route d’Avrillé vers Laval puis Rennes, sans doute réservée aux hommes. Sa fondation remonte aux années 1112-1116 grâce à la confrérie des bourgeois d’Angers. Du XIIe siècle, il ne subsiste que la chapelle au plan très simple, court rectangle de 12 x 6 m aux murs épais. La petite taille de la chapelle et la reconstitution de l’enclos avec ses maisons sur deux niveaux supposent une communauté d’une douzaine de lépreux. La disposition des bâtiments à la Madeleine est assez proche, ainsi les maisons des lépreux devaient être séparées de la chapelle par une rue. Ces deux léproseries possédaient leur propre cimetière (fig. 3).
Figure 3 : Léproserie de la Madeleine : proposition de reconstitution des bâtiments d’après les plans cadastraux de 1810 (section B1) et de 1840 (section C4), et le censier de la collégiale Saint-Julien de 1757 (ADML, G 671)

L’hôtel-Dieu
6La fondation de l’hôpital Saint-Jean l’Évangéliste arrive tardivement, vers 1175, là aussi dans un quartier en plein essor mais un peu en marge de la ville sur la rive droite de la Maine. La proximité de la rivière pour l’approvisionnement et l’évacuation des eaux usées ainsi que la présence de la fontaine Saint-Laurent ont été déterminantes dans le choix du site. Jusqu’à la construction de l’enceinte urbaine à partir de 1232, le très vaste enclos inclut les prairies de la blanchisserie, à l’entrée du faubourg de Reculée14. Grâce à la charte de 1188 émanant de l’abbesse du Ronceray, nous connaissons la disposition d’origine des bâtiments qui se répartissent autour de deux cloîtres avec au centre la salle des malades. À l’est, le cloître antérieur dont l’un des côtés est bordé d’un vivier, se situe l’espace religieux ; à l’ouest, le cloître postérieur, avec sur le côté longeant la Maine des latrines, au nord la maison du sacriste et enfin, au sud, la cuisine ainsi que probablement le réfectoire.
7Cette organisation autour de deux cours bordées de galeries hiérarchise l’espace pour les trente membres de la communauté attestés dans les statuts de 1200. Près de la chapelle et du petit cloître se tiennent habituellement les dix clercs, qui sont hébergés aux environs. Ce sont eux qui accueillent les malades, ce qui explique leur proximité avec la porterie. Les dix frères chargés du temporel ont sans doute pris place à côté du sacriste qui desservait les deux autels de la grande salle. Enfin, près de la cuisine, dix sœurs sous la conduite d’une prieure se chargent des repas des pauvres mais tous, comme l’indiquent les statuts « tant clercs que laïcs, non retenus à d’autres emplois, doivent eux aussi accourir, couper le pain, le distribuer aux malades ou se rendre utile de quelque manière15 ». Rien n’est dit sur d’autres constructions qui s’élevèrent plus tard comme les « greniers » appelés la « grange » au XIVe siècle.
8Pour cette période, aucune mention de médecins liés à ces établissements n’apparaît. Cependant, que faut-il entendre par « infirmier » à l’hôpital Saint-Jean au XIIe siècle ? C’est peut-être simplement celui à qui l’on confie les frères malades et infirmes dont parle l’article 40 des statuts16. La seule thérapie mentionnée est celle de la saignée pour la communauté.
Multiplication des aumôneries spécialisées et début de l’enseignement médical (XIVe-XVe siècle)
Accueil des pauvres passants et divers malades
9Huit aumôneries sont fondées entre 1310 (Saint-Étienne) et le début du XVe siècle (Saint-Julien est la dernière attestée). La majorité est implantée dans la Doutre, deux le sont dans les faubourgs de l’Esvière et de Bressigny et deux dans la ville dont l’une dans un quartier en cours d’aménagement près des Halles, actuelle place Louis-Imbach (fig. 4). Leur capacité d’accueil est très restreinte : de 2 lits à Saint-Laurent à 22 lits à Saint-Étienne. En cette fin de Moyen Âge, ces fondations recueillent en priorité « les pauvres passants », y compris les pèlerins plus que les malades. Leur installation près des portes Lionnaise pour Saint-Étienne, Saint-Aubin pour Saint-Sébastien ou Saint-Michel pour Saint-Michel-du-Tertre indique bien que l’on privilégie ces hôtes de passage qui peuvent être aussi de pauvres prêtres comme à Saint-Sébastien. Saint-Étienne s’apparente à un asile de nuit puisque les pauvres ne sont accueillis qu’une seule nuit par semaine et même orientés vers d’autres hospices s’ils sont très malades.
10Nous savons que l’hôtel-Dieu excluait dans ses statuts toute une série de malades qui vont être désormais secourus. La liste de 1200 est reprise dans le règlement de 1601 avec un commentaire français qui précise les catégories de personnes que l’on ne peut recevoir : « Malades de la lèpre ou verolle, malades de St Main ou du feu St Anthoine, malades ayans membres resserrez ou raccourcis, malades qui ont perdu la veue, malades qui sont larrons, brigans et destrousseurs, malades qui ont de nouveau… les membres mutillez, malades qui sont signez, marquez ou cachetez, les petitz enfants mins et delaissez a l’adventure17. » Comme nous l’avons indiqué, les lépreux qui le souhaitent vont à la Madeleine ou à Saint-Lazare. Les voleurs, mutilés (volontairement ou non) et condamnés resteront longtemps écartés de toute hospitalisation. En revanche, depuis 1314, quatre aveugles sont accueillis à Saint-Michel-du-Tertre grâce à Jean Dubois, évêque de Dol, lui-même atteint de cécité. Une confrérie des Quinze-Vingt existait dans l’actuelle rue Malsou (Doutre), mais on ignore tout de leurs éventuels soins aux aveugles ou de ses liens avec l’institution parisienne. Aucun lieu n’est prévu pour les Ardents, à moins qu’ils ne soient assimilés aux malades de Saint-Méen (sorte de gale), deux lits leur étant réservés à Saint-Laurent par une confrérie proche de l’hôpital Saint-Jean. Des sources modernes nous informent que les hydropiques sont reçus à Saint-Eutrope (L’Esvière) et les enfants trouvés à Saint-Esprit (Doutre)18.
Figure 4 : Angers XVe siècle : hôpitaux et rues des praticiens

11L’initiative de ces fondations revient en grande partie aux laïcs dont les confréries, sous tutelle des fabriques paroissiales, des monastères et des collégiales, leur assurent une certaine pérennité. Ces petits établissements ne sont souvent que des maisons transformées en bâtiment d’accueil avec grande salle et dortoir auquel on ajoute parfois une chapelle et une maison pour le desservant. L’un des plans les mieux connus est celui de Saint-Michel-du-Tertre où la chapelle avec son cimetière au chevet paraît surdimensionnée. De chaque côté se trouvent une grande salle commune et le logis du custode à la tête de l’aumônerie (fig. 5).
Figure 5 : Aumônerie Saint-Michel-du-Tertre d’après le plan de l’oratoire de 1673 (AN, S 6775) et le procès-verbal de visite de 1602 (ADML, 1 Hs B 11)

Les premiers lieux d’enseignement
12L’enseignement de la médecine est bien antérieur à la création de la faculté de médecine en 1432 comme l’a démontré Paul Marchegay avec l’exemple de Boniface de Savonnières, régent en la faculté de médecine en 140219. Cette faculté devait jouir d’une certaine notoriété puisqu’un certain Antoine Osten, originaire des Flandres, se fait attribuer en 1419 une pension par la ville de Bruges afin d’achever ses études de médecine à Angers20. Depuis 1077, le maître-école dispose « d’un petit bourg qui jouxte Saint-Étienne près des murs du fief de l’évêque », soit les rues actuelles de l’Aiguillerie et Montault21. Vers 1720, Pierre Rangeard, rédigeant son Histoire de l’université en conclut que « le droit canon et civil s’enseignoit, à Angers, dans la rue présentement dite de l’Eguillerie avant le XVe siècle22 ». Cette assertion reprise depuis par Julien Péan de la Tuillerie et Célestin Port s’avère inexacte23. Un texte de 129124 nous parle d’un Robert Bedeau de la rue de l’Aiguillerie qui loue une maison appartenant à l’abbaye de la Boissière où étaient l’école, le cellier et l’écurie dans la rue des Écuyers, c’est-à-dire la rue du Grand-Talon aujourd’hui Plantagenêt. Cette école est dite située près de la maison de l’évêque de Nantes, actuel hôtel de la Godeline. En effet, devant cet hôtel s’étendait une petite place près des écoles qui débouchait par une venelle le long de la maison du Moulinet, rue de l’Aiguillerie25. Cette première école n’eut pas loin à se déplacer lors de son transfert au Petit palais (mentionné à partir de 1317) devenue auditoire et bibliothèque26, puis aux Grandes Écoles en 1477, à côté de la collégiale Saint-Pierre. On peut également penser que, comme à Paris et Toulouse, l’enseignement de la médecine dépendait des Arts avant la fondation de la faculté et que les cours étaient déjà dispensés depuis le XVe siècle, non pas avec les écoles de droit rue des Écuyers mais dans la grande salle des Arts rue Basse-Saint-Martin (fig. 6). Dans cette rue, on a pu localiser quatre hôtels de médecins docteur-régents : ceux des deux Pontoise (Bernard et Jean), de Jean Esquenard et de Jean Michel qui hérita de son beau-père, l’échevin Jean Barrault27. Il ne peut s’agir là d’un regroupement de type « communauté de métiers » mais plutôt d’une disposition des statuts de 1484 (n. st.). L’article X-3 précise que le bedeau ira régulièrement à la maison du doyen et des autres docteurs et qu’il les conduira et accompagnera aux lectures ordinaires28. On a donc du mal à imaginer un éloignement important entre la salle de cours et la résidence des régents.
Figure 6 : Les lieux d’enseignement (XVe siècle) d’après le cadastre de 1840 (section H2) et divers autres plans et descriptions

Rues hautes des médecins et basses des barbiers
13À proximité de cette rue Basse-Saint-Martin (Cf. annexes, tableau 2 et fig. 4), des médecins qui sont encore parfois des clercs (les statuts synodaux leur interdisent la chirurgie mais pas la médecine) y terminent leur vie. Hermann de Vienne († 1491), médecin et chirurgien du roi René, doyen de la collégiale Saint-Martin était enterré dans le premier enfeu de la chapelle des Anges, seul emplacement de tombe de médecin du Moyen Âge encore visible29. Le quartier des collégiales (de Saint-Maurille à Saint-Martin) est particulièrement prisé par les médecins qui y trouvent une clientèle privilégiée. D’autres sont rattachés au duc ou à l’évêque qu’ils accompagnent dans tous leurs déplacements. Matthieu, barbier et homme de confiance de l’évêque Nicolas Gellent († 1290), est chargé de distribuer les aumônes à la porte du palais épiscopal, sorte d’Olivier le Daim avant l’heure30.
14Les barbiers et chirurgiens qui forment une communauté jurée de métiers31 exercent une médecine rudimentaire dans les quartiers populaires, plus particulièrement en bordure des deux rives de la Maine. Dans la Doutre (rive droite), ils pratiquent dans les rues basses où les artisans dominent32. Les deux médecins de ce quartier sont aux abords de l’hôpital Saint-Jean, l’un d’eux Richard de Saint-Laurent († 1304) y est même enterré après y avoir travaillé. Cette pratique amorce le recours à des médecins par cet hôpital qui sera effectif avec Maurice Pelletier au milieu du XVe siècle33.
Renfermement et médicalisation hospitalière (XVIIe siècle)
Sanitat
15En mai 1603, après bien des tergiversations, la ville se résout à « establir une maison de santé » pour y transporter et soigner les pestiférés à la Penthière qui deviendra le « sanitat34 ». Ces pestiférés sont d’abord installés dans le grenier de l’hôpital Saint-Jean et à la « chartrerie », c’est-à-dire la prison qui était près des greniers. Puis on va chercher plusieurs endroits susceptibles d’accueillir ces malades. En 1582, c’est une maison et closerie dépendant de l’aumônerie Fils de Prêtre qui paraissent convenir. Elle-même possédait des terres dans le même quartier que la Penthière où on relève la « prée de Fil prêtre ». En 1598, une conclusion du conseil de ville prévoit le sanitat au prieuré de la Papillaie. En juillet 1602, un contrat est finalement conclu pour l’acquisition du domaine de l’Île-Briant, aux environs des prés d’Alloyau (actuel Front-de-Maine). On reste toujours sur la rive droite de la Maine à l’entrée sud-ouest d’Angers. Le but est d’avoir un établissement à l’extérieur de la ville tout en étant proche et accessible par bateau pour recevoir les malades de la cité et des faubourgs. Un échevin offre même de faire aménager un canal de quinze pieds de large pour amener les malades depuis la Maine.
16La Penthière comprend deux fermes dont l’une prendra le nom de « La Santé ». Elle est composée de « maisons, court, pressouers, estables, rues, fesves, ayreaux, vergers, jardins, vignes et saullayes, le tout en un tenant ». L’ensemble est remis en état. En l’année 1603 on y construit une chapelle, un cimetière et le canal. En 1605, les pestiférés sont logés à la tour Guillou (Haute-Chaîne, rive droite) en attendant d’être « transportés » à la Penthière par le prévôt et les corbeaux de santé. Mais dès 1625, la Penthière ne suffit plus malgré la construction de logements de fortune tout à côté, et l’on réquisitionne la closerie de la Maison Blanche et le prieuré de la Papillaie. Le sanitat ferme définitivement en 1639. L’hôtel-Dieu récupère les bâtiments devenus inutiles et connus tardivement par un procès-verbal de vente comme bien national35. Grâce à ce document et au cadastre de 1810, on peut proposer une restitution : autour d’une cour s’ouvrant sur le chemin bas de Pruniers on trouvait à gauche, les anciens bâtiments agricoles (granges et pressoirs) devenus hôpital, à l’extrémité nord la maison du personnel dont un chirurgien et à droite la chapelle et le cimetière prolongés par la saulaie (fig. 7). Les derniers vestiges disparurent lors de la création du Lac-de-Maine dans les années 1970. Le sanitat était desservi par les Récollets qui obtiennent d’installer un hospice place des Lices (actuelle place de l’Académie) en 1627, devenu finalement leur principal couvent à Angers où se trouvait une simple infirmerie conventuelle.
Figures 7 : Sanitat (XVIIe siècle). Figure 7a : Projets d’installation et annexes en 1625 d’après le cadastre de 1810 (section D5)

Figure 7b : Proposition de reconstitution des bâtiments d’après le cadastre de 1840 (section F6) et procès-verbal de vente (ADML, 1 Q 422)

L’hôpital général
17En juin 1615, une assemblée générale des habitants décide de faire renfermer tous les pauvres vagabonds, orphelins et vieillards invalides dans l’aumônerie Fils de Prêtre36. Ce nouvel établissement est appelé hôpital général de la Charité ou des Renfermés qui n’est pas, à proprement parlé, un lieu de soins. Un médecin et un chirurgien viennent régulièrement les visiter mais ils sont soignés à l’hôpital Saint-Jean. Plusieurs anciennes aumôneries seront rattachées à l’hôpital général et ses bâtiments reconstruits à partir de 1668 aux dépens du vieux collège de la Fromagerie. L’ensemble, tel qu’il est représenté sur le plan dressé par l’architecte Louis François en 1808, est imposant37. Il occupe tout un îlot compris entre les actuelles rues vieille Saint-Nicolas, des Pénitentes et Lionnaise. Le percement du boulevard Descazeaux, des rues Billard et des Pénitentes a totalement détruit ces bâtiments qui se répartissaient autour de quatre cours. À droite de la cour d’entrée, la chapelle dont le transept nord était à l’origine l’aumônerie fondée par Guillaume de la Porte. Au chevet de celle-ci les bâtiments de service et près de son entrée, le logement des sœurs, de la supérieure et du chapelain. À gauche, la cour des femmes et des filles tout près de la buanderie, à droite la cour des garçons puis celle des vieillards. Un grand jardin fermait l’enclos le long de la rue Malmort où se trouvaient aussi des logements pour des « pensionnaires » (fig. 8). Par la suite, des loges pour les fous furent construites. C’est à la même époque que l’hôtel-Dieu engage de grands travaux.
Figure 8 : Hôpital général (XVIIIe siècle) d’après le plan de L. François de 1808 (ADML, 1 Fi 453)

L’hygiène et les médecins de l’hôtel-Dieu
18Le réseau hydraulique de l’hôpital est totalement refait au XVIIe siècle. En 1662, les conduites de plomb amènent l’eau « où jamais il n’y en avait eu » dans la cuisine, le réfectoire et la salle des malades. De grands collecteurs d’1,50 m de hauteur traversent la salle pour se déverser dans la Maine. Deux autres, liés à la construction en appentis le long des murs extérieurs abritaient les latrines. Ces travaux s’achèvent en 1752 avec la construction d’une nouvelle buanderie et d’un séchoir38. En 1612, on crée l’apothicairerie dans une petite pièce jouxtant au sud la salle des malades qui feront l’objet d’une visite quotidienne instituée en 1648. Un procès-verbal de 1645 précise que le personnel de l’hôpital compte dix religieux, huit filles de la Charité, un médecin, un apothicaire, un chirurgien, quarante-six serviteurs et vingt lavandières. Le médecin Pierre Hunault habite près de l’hôpital et introduit un enseignement pratique à partir de 1674, prémices de l’internat39. Un hôpital militaire existait de fait depuis le XVIe siècle mais ne dispose d’un bâtiment particulier (salle Saint-Louis) à l’hôtel-Dieu avec un chirurgien attaché qu’à partir du milieu du XVIIIe siècle.
Transformation des hôpitaux, de l’enseignement et du cadre de vie des praticiens (XVIIIe siècle)
Incurables, enfants trouvés et prêtres infirmes
19Ce n’est qu’en 1714 que l’on fonde un hôpital pour incurables40. Celui-ci accueille les infirmes graves en particulier paralysés mais aussi quelques insensés et épileptiques. La maison des incurables 2 rue Saint-Eutrope va devenir au XIXe siècle le berceau des franciscaines de l’Esvière et des servantes des pauvres. Quatre-vingts malades y sont soignés en 1734. En cette même année, une deuxième fondation intervient grâce à Mme veuve Descazeaux qui prévoit un bâtiment dans l’enceinte de l’hôpital général. Puis le clos du présidial (actuelle rue du Haras) est acheté en 1739 pour y bâtir des pavillons autour d’une grande cour. En 1769, deux cent quarante et un pensionnaires y sont logés. De cet ensemble, détruit en majeure partie en 1792, il ne subsiste qu’un seul bâtiment utilisé par les haras nationaux41. Quand intervient sa démolition en 1979, il ne semble pas que sa vocation première fut évoquée (fig. 9).
20En 1739, dans la même année de la nouvelle implantation des incurables, le séminaire Saint-Charles, qui fonctionnera peu de temps, voit le jour pour héberger les prêtres âgés et infirmes. Les bâtiments figurés par Moithey en 1775 sur l’emplacement du futur collège des frères des écoles chrétiennes (actuel lycée David-d’Angers) présentent un étonnant plan panoptique formant une croix de Saint-André avec au centre une chapelle circulaire42. Cette architecture, rarement appliquée dans le domaine hospitalier, devra son succès aux pénitenciers du XIXe siècle.
21La dernière fondation de l’Ancien Régime se consacre aux enfants trouvés. En 1787, on achète pour ces enfants une maison place Monsieur, au débouché de la rue Saint-Aubin. Détruite à la Révolution, cette maison ne comportant qu’une seule chambre au rez-de-chaussée était notoirement insuffisante43. Quant aux Pénitentes, on ne peut pas le considérer comme un hôpital avant la période révolutionnaire. Aucun médecin n’y est attaché et les femmes malades sont envoyées dans les autres hôpitaux de la ville. Il en est de même pour l’hospice Saint-Charles, fondé en 1714 près de Saint-Maurille, dont les sœurs soignaient les pauvres à domicile mais ne les accueillaient pas dans leur maison44.
Figure 9 : Derniers vestiges des incurables (XVIIIe siècle) aux haras, rue Paul-Bert avant démolition en 1977. Le pavillon conservé est le deuxième en haut en partant de la gauche (AC Angers, photothèque)

Amphithéâtre anatomique et jardin botanique
22L’enseignement se diversifie et devient plus pratique. En 1744, des médecins louent une maison aux bénédictines du Calvaire localisée au no 5 de la rue de l’Hommeau45. On y trouve une salle de démonstration anatomique au rez-de-chaussée, un grand jardin botanique aménagé par le docteur Berthelot du Paty à l’arrière vers le tertre Saint-Laurent. Ce jardin jugé limité en 1777, un nouveau le remplace cour Saint-Christophe, entre les actuels no 9 rue Béclard et no 12 rue Châteaugontier (fig. 10). À son tour, il sera transféré en 1789 au Clos des Bassins devenu jardin des Plantes. La Société des botanophiles (1777-1793) rassemblant plusieurs médecins est chargée de son entretien et de son étude46. L’initiative des médecins a été précédée par celle des chirurgiens qui, dans différents locaux procédèrent à des démonstrations anatomiques. La communauté des chirurgiens louait une salle à proximité de l’ancienne infirmerie du couvent des Jacobins depuis 1653. Est-ce à cause de dissections – qui étaient interdites – qu’elle en fut chassée en 1676 ? Certains cadavres condamnés par décision de justice leur étaient attribués47. Elle occupe ensuite une tour de l’enceinte de la cité, puis déménage vers 1737 à proximité de l’hôtel de Gizeux face à la porte Toussaint. Enfin, en 1758, elle fait édifier l’amphithéâtre de chirurgie Saint-Côme à l’Esvière, aujourd’hui les arrières de la clinique Saint-Sauveur de l’Esvière, rue de Quatrebarbes (fig. 11). Réaménagé par Michel Chevreul en 1771, il ne reste de celui-ci que quelques fragments de colonnes qui ont été récemment découverts lors de fouilles archéologiques48. Mais leur salle est exiguë et les cours d’accouchement de Mme du Coudray ne peuvent y être dispensés en 1778. On lui attribue d’abord une salle de l’hôtel de ville puis une autre dans le collège de Bueil, rue de la Roë, pour une centaine d’élèves sages-femmes, qui par la suite suivront les cours à Saint-Côme ou au domicile des Chevreul49.
Figures 10 : Les lieux d’enseignement des médecins (XVIIIe siècle) d’après le cadastre de 1840 (section G). Figure 10a : La maison du Laboratoire et le jardin botanique de 1744 à 1777

Figure 10b : Le deuxième jardin botanique, cour Saint-Christophe et rue Châteaugontier de 1777 à 1789

Figure 11 : Les quatre sièges de la communauté des chirurgiens et leurs lieux d’enseignement (XVIIe-XVIIIe siècle)

1. 1653-1676 : salle du couvent des Jacobins près de l’ancienne infirmerie (ADML, 91 H 30).
2. 1676-v. 1737 : tour, cour des Lauriers, proche les Petites Murailles c’est-à-dire entre les portes des Champs et Toussaint (Port C. in Péan de la Tuillerie J., op. cit. p. 106, note 2, l’indique par erreur au Bout-du-Monde).
3. Vers 1737-1758 : petite maison près de la porte Toussaint dans les jardins de l’hôtel de Gizeux (ADML, E 4402 fol. 34).
4. 1758-1791 : amphithéâtre Saint-Côme, Grande rue de l’Esvière (ADML, 68 H 25 bis-27).
Hôtels de médecins et maisons de chirurgiens
23Les adresses inscrites dans les almanachs, vérifiées avec celles des registres de la capitation, nous ont permis d’établir une comparaison dans leurs habitations50. Les docteurs-régents en médecine51 continuent d’habiter le secteur entre la rue Toussaint et le voisinage des collégiales Saint-Pierre et Saint-Maurille, dans les paroisses et les rues fréquentées par la noblesse et la bourgeoisie. Rares sont leurs maisons dans les quartiers pauvres, telle celle d’Hugues Jouanneaux à l’entrée des ponts côté Doutre. Ils ne reprennent pas toujours la demeure paternelle et quelques-uns d’entre eux déménagent fréquemment comme Mathurin-Louis Belliard de l’Isle domicilié successivement rue Chaperonnière, rue de la Godeline, rue Basse-Saint-Martin, puis à nouveau rue Chaperonnière pour terminer place du Pilori. Les rues Saint-Julien et Saint-Martin – et donc très proches de l’université – restent particulièrement prisées où s’édifient de grands hôtels comme celui de Jean-Baptiste Gaudin du Plessis (tableau 3 et fig. 12).
24L’évolution est plus sensible pour les chirurgiens qui, tout en occupant encore des maisons dans les rues basses de la ville (Port-Ligny, Baudrière, Poissonnerie) et dans les faubourgs où est leur clientèle, commencent à se rapprocher du statut social des médecins tels les Chevreul, rue des Grandes-Écoles ou les Lachèse, rue des Forges (tableau 4). Leur fonction, plus prenante que celle des docteurs-régents, oblige quelques-uns d’entre eux à habiter plus près des hôpitaux d’où le choix d’un logement rue Bourgeoise et cour de la Monnaie dans la Doutre. Malgré les titres imposants de Michel Chevreul, sa maison rue des Deux-Haies (toujours visible au no 15) est des plus modeste. Toutefois il possédait, sur la paroisse de Mûrs aux Châteliers, un beau domaine en bord de Loire où comme la plupart des médecins, il y passe une partie de l’été jusqu’aux vendanges. Dernière nouveauté : un chirurgien-dentiste est attesté en 1772 rue Saint-Laud.
25L’implantation et le développement hospitalier d’Angers se révèlent assez proches de l’évolution que l’on constate dans les grandes villes du royaume. Des infirmeries à l’hôtel-Dieu, complétés par les petites institutions spécialisées de la fin du Moyen Âge, on arrive au constat dressé par l’avocat du roi François Grimaudet en 1559 : « Nos prédécesseurs… ont voullu soullaiger l’indigence des paouvres, qui se trouveroient en ceste ville pour ce bastiz douze ou quinze hospitaulx ou aulmosneries pour les paouvres passans, pour les paouvres enfants, pour les veilles gens, pour les aveugles et pour les paouvres mallades et langoureux52. » Leur regroupement en trois ensembles hospitaliers au XVIIIe siècle (hôpital Saint-Jean, hôpital général et hospice des Incurables) se poursuivra jusqu’au milieu du XIXe siècle (hôtel-Dieu, hospice Sainte-Marie, asile d’aliénés à Sainte-Gemmes-sur-Loire). Quant aux médecins, leurs maisons dans la ville sont à l’image de leur statut social proche des élites. Leur nombre important (13 docteurs-régents et 16 chirurgiens en moyenne au XVIIIe siècle) tient à la présence de l’université et d’écoles nouvelles. Ces chirurgiens du XVIIIe siècle n’ont plus rien à voir avec les barbiers du Moyen Âge dont ils se sont dissociés à la fin du XVIIe siècle et leurs logis comme leur statut social se rapprochent de ceux des médecins confirmés par lettres patentes de 1756 car bénéficiant des « privilèges les plus avantageux en les mettant au rang des notables bourgeois53 ».
Figure 12 : Angers au XVIIIe siècle : hôpitaux et rues des praticiens sur le plan de M.-A. Moithey (1775) (Cf. cahier central)

Annexe
Annexes
Tableau 1 : Établissements hospitaliers à Angers (XIe-XVIIIe siècles)


Tableau 2 : Lieux de résidence des praticiens à Angers (fin XIIIe– XVe siècles)



Tableau 3 : Maisons des docteurs-régents de la faculté de médecine d’Angers (2e moitié du XVIIIe siècle). Nous avons retenu les habitations postérieures à 1750 jusqu’à 1792, date de la suppression des universités.




Tableau 4 : Maisons des chirurgiens d’Angers (2e moitié du XVIIIe siècle). Seules, les habitations postérieures à 1750 jusqu’à 1791, date de la suppression des corporations, ont été prises en compte.




Notes de bas de page
1 Comte F., « Hygiène hospitalière à Saint-Jean… », in Pressouyre L. et Benoit P. (dir.), L’hydraulique monastique, Grâne, Créafis, 1996, p. 437-491 et Saint-Lazare : histoire d’une léproserie et d’un faubourg d’Angers (XIIe-XVIIIe s.), Angers, ARDA, 1997.
2 Combe M., « Le quartier de la Doutre à Angers à partir du censier du Ronceray de 1460 », Archives d’Anjou, no 5, 2001, p. 47.
3 Une première tentative a été faite dans Comte F., « Reconstitution de quatre types de bâtiments hospitaliers à Angers (XIIe-XIIIe siècles) », Hôpitaux et pèlerins sur les chemins de Saint-michel, 3e Rencontres historiques d’Ardevon, mai 2006, Vivre, les chemins du Mont-Saint-Michel, 2008, p. 67-94.
4 Faute de place, nous avons renoncé à intégrer nos recherches sur les apothicaires : faute de place, nous avons renoncé à intégrer nos recherches sur les apothicaires et limité nos références en notes.
5 Bienvenu J.-M., « Pauvreté, misères, et charité en Anjou aux XIe et XIIe siècles », Le Moyen Âge, t. LXXIII, no 1-2, 1967, p. 10-16 et p. 202 sqq. Chauvin Y. (éd.), Cartulaires de l’abbaye Saint-Serge et Saint-Bach d’Angers (XIe-XIIe siècles), Angers, Presses de l’université d’Angers, vol. 2, p. 495, 550, 619.
6 Comte F., « Reconstitution… », op. cit., fig. 2.
7 « Vita beati Girardi », in Marchegay P. et Mabille E. (éd.), Chroniques des églises d’Anjou, Paris, Renouard, 1869, p. 112.
8 Dubois dom J., « Une œuvre littéraire à Saint-Aubin d’Angers au XIIe siècle. La vie de saint Girard », La littérature angevine médiévale, actes du colloque du samedi 22 mars 1980, Maulévrier, Hérault, 1981, p. 58.
9 Dubreuil-Chambardel L., Les médecins dans l’ouest de la France aux XIe et XIIe siècles, Paris, Société française d’histoire de la médecine, 1914, repris dans Wickersheimer E., Dictionnaire biographique des médecins en France au Moyen Âge, Paris, Droz, 1936, 2 vol ; réimp., Genève, Droz, 1979.
10 Avril J. (éd.), Les conciles de la province de Tours (XIIIe-XVe siècles), Paris, CNRS, 1987, p. 122.
11 Le vocabulaire médiéval est assez peu précis. L’aumônerie Saint-Étienne est appelée successivement « elemosinaria, hospital, domus Dei, xenodochium vel prothochium », BNF ms. fr. 22 450, p. 297 (notice de fondation).
12 Pour la localisation et les références de cette partie voir Comte F., « Reconstitution… », op. cit.
13 ADML (archives départementales de Maine-et-Loire), 68 H 5.
14 Comte F., « Reconstitution… », op. cit.
15 Le Grand L., Statuts d’hôtels-Dieu et de léproseries, Paris, Picard, 1901, p. 24.
16 Ibid., p. 29.
17 Bruneau de Tartifume J., Histoire d’Angers…, Civrays Th. (éd.), Angers, Société des amis du livre angevin, 1932, t. 2, p. 93-94 ; réimp. Bruxelles, Culture et civilisation, 1977.
18 BM Angers, ms. 864 (776) ; Combe M., op. cit., p. 47-48.
19 Marchegay P., « Maître Richard, clerc et physicien au Tertre Saint-Laurent d’Angers », Annales de la Société Linnéenne de Maine-et-Loire, 2e vol., 1856, p. 41-46.
20 Wickersheimer E., op. cit., vol. 1, p. 37.
21 Urseau C. (éd.), Cartulaire noir de la cathédrale, Paris, Picard, 1908, p. 104-106.
22 Rangeard P., Histoire de l’université d’Angers (XIe-XVe s.), Lemarchand A. (éd.), Angers, Barassé, 1872, t. 1, p. 36.
23 Péan de la Tuillerie J., Description de la ville d’Angers, Port C. (éd.), Angers, Barassé, 1869 ; réimp., Marseille, Laffitte reprints, 1977, p. 149-150.
24 ADML, H 1383.
25 ADML, 1 Hs E 62, fol. 18.
26 ADLM, G 1180, fol. 1-3 et fig. 6.
27 Comte F., « Rues, place et maisons nommées Saint-Martin à Angers (Moyen Âge et époque moderne) », Archives d’Anjou, no 10, 2006, p. 202.
28 Cauneau J.-M. et Philippe D., « Les statuts de la faculté de médecine d’Angers (1483-1574) », Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest, t. 106, no 4, 1999, p. 29.
29 Quintard E., « Hermann de Vienne, chirurgien du roi René d’Anjou », Archives médicales d’Angers, 7e année, no 10, 1903, p. 451-458.
30 Urseau C. (éd.), Comptes de recettes et de dépenses de Nicolas Gellent, évêque d’Angers (1284-1290), Angers, Grassin, 1920, p. 50, 63, 96-97 sqq.
31 Statuts confirmés en 1499 : Meslay S., Les métiers à Angers à la fin du Moyen Âge (1279-début du XVIe s.), université d’Angers, mémoire de maîtrise d’histoire, 1996, p. 209-215.
32 L’essentiel de nos informations sur ce quartier provient des deux censiers du Ronceray publiés par Combe M., Le quartier de la Doutre à partir du censier du Ronceray de 1460, université catholique de l’Ouest, mémoire de maîtrise d’histoire, 1999 et Mérand A.-C., L’abbaye du Ronceray dans la ville d’Angers à la fin du Moyen Âge (v. 1380-1499), université d’Angers, mémoire de maîtrise d’histoire, 2001. Pour beaucoup de praticiens, on ne connaît pas l’emplacement de leur résidence.
33 Marchegay P., op. cit., et Port C., « Le médecin des pauvres (1450-1455) », Revue de l’Anjou, t. II, 1868, p. 233-239.
34 Martin X., L’administration municipale d’Angers à la fin du XVIe et au début du XVIIe siècle, université de Paris II, thèse de doctorat de droit, 1973, t. 5, p. 877-899.
35 ADML, 1 Q 422, no 814.
36 Maillard J., Le pouvoir municipal à Angers de 1657 à 1789, Angers, Presses de l’université d’Angers, 1984, t. 2, p. 108-125.
37 ADML, 1 Fi 453.
38 Comte F., « Hygiène hospitalière… », op. cit.
39 Bocquel A., La faculté de médecine de l’Université d’Angers 1433-1792. Son évolution au cours des XVIIe et XVIIIe siècles, Angers, Éditions de l’Ouest, 1951, p. 50-52.
40 Maillard J., op. cit., p. 125-135.
41 La Masselière P. Charlery de, « M. de Charnacé et le Haras d’Angers », Mémoires de l’Académie d’Angers, 7e série, t. IX-X, 1955-1956, p. 71 et 76.
42 Moithey M.-A., Recherches historiques sur la ville d’Angers avec le plan…, Paris, chez l’auteur, 1776 et fig. 12.
43 ADLM, 1 B 151 : Procès-verbal de visite et d’estimation (22 février 1788).
44 Voir les notes de l’abbé J. Rangeard publiées par Uzureau F., « Les hôpitaux d’Angers avant la Révolution », L’Anjou historique, 7e année, no 1, 1906, p. 35-41. L.-M. Thorode et J. Péan de la Tuillerie ne relèvent eux aussi que trois hôpitaux à Angers. Les « Petites Maisons » dans la Doutre notées comme hôpital dans le plan d’Angers d’Hugues Oudin de 1701 restent peu documentées.
45 AC Angers, II 13, no 3207.
46 Soland A. de, Notice sur l’ancienne société d’histoire naturelle de l’Anjou, Angers, Cosnier et Lachèse, 1854.
47 AC Angers, GG 102 : 25 février 1684 cité dans Lecorvaisier J.-J., Contribution à l’étude de l’histoire de l’enseignement de l’anatomie à Angers, Paris, Arnette, 1939, p. 21. Par la suite, les cadavres seront fournis aux chirurgiens et aux médecins par l’hôtel-Dieu.
48 Brodeur J., Clinique Saint-Sauveur de l’Esvière à Angers (février-mars 1991). Rapport de fouille, Nantes, DRAC des Pays-de-la-Loire, 1991, pl. 16, dactyl. (Interprété à l’époque comme venant de Saint-Eutrope).
49 Couffon O., Les cours d’accouchements en Anjou à la fin du XVIIIe siècle (extrait des archives médicales d’Angers), Angers, Grassin, 1913, p. 28-29, 52… et article de Lebrun F., infra.
50 Parue sous divers noms, voir l’inventaire de la série dans Uzureau F., « Les almanachs Angevins (1690-1924) », L’Anjou historique, 24e année, 1924, p. 215-219. La liste des médecins commence en 1748 et celle des chirurgiens en 1758. Registres de la capitation : AC Angers, CC 129-171 (1748-1789). Un décalage d’un ou deux ans existe parfois entre ces deux sources. Pour la période considérée (2e moitié du XVIIIe s.), notre annexe – le tableau 3 – est plus développée que dans Billy C., Les médecins à Angers au XVIIIe siècle, université d’Angers, mémoire de maîtrise d’histoire, 1996 (annexe XIV) et le tableau 4 présente quelques divergences avec Pineau E., Les chirurgiens à Angers de 1730 à 1791, université d’Angers, mémoire de maîtrise d’histoire, 1998 (annexe X).
51 Les docteurs-régents n’englobent pas la totalité des médecins habitant Angers. Lebrun F., Les hommes et la mort en Anjou aux XVIIe et XVIIIe siècles, Paris-La Haye, Mouton, 1971, chap. VI.
52 Le chiffre de 15 hôpitaux s’avère exact. Cité dans Saché M., « La dotation des établissements hospitaliers… hôpitaux de Doué-la-Fontaine et Angers », Revue de l’Anjou, 69e année, 1920, p. 328.
53 Cité par Uzureau F., « Hôpitaux, médecins, chirurgiens (1775) », Archives médicales d’Angers, 8e année, no 5, 1904, p. 170 d’après l’Almanach dédié à Monsieur… Certains de ces chirurgiens (Chevreul, Garnier, Lachèse, Mirault) deviendront les premiers professeurs de l’École de médecine (voir article de Petit J.-G., infra.)
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