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Les fondements théoriques de l’urbaphobie

p. 253

Texte intégral

1L’urbaphobie se nourrit, depuis deux siècles, d’affirmations qui peuvent être classées en trois groupes. Certaines critiques sont ou paraissent rationnelles, bien qu’elles ne soient jamais discutées ni justifiées ; il faut les accepter comme des postulats tant l’opinion publique en a été persuadée. Plus profonds, plus puissants mais aussi moins rationnels, quelques grands mythes forment une base encore visible, mais difficilement justifiable, de l’urbaphobie. Enfin, enfouies dans les esprits comme des souvenirs confus, souvent inconscientes, de grandes idéologies constituent le soubassement de l’urbaphobie, stables ou évoluant avec une extrême lenteur, marquant les esprits pendant des siècles et représentant tout un aspect fondamental de la culture française et même européenne. Ce sont ces idéologies qui expliquent, mieux encore que l’ignorance ou la mauvaise foi, la réapparition des mêmes critiques à des siècles de distance, comme si rien n’avait changé.

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