La genèse d’un territoire. Le cas de Sagalassos en Pisidie
p. 243-262
Remerciements
Les auteurs tiennent à remercier le Dr. Julian Richard pour la correction du texte français.
Texte intégral
1Le site classique de Sagalassos se situe dans les montagnes du Taurus, à une centaine de kilomètres environ au Nord de la station balnéaire moderne d’Antalya, sur la côte Sud de la Turquie (Fig. 1).
2La recherche archéologique à Sagalassos tire ses origines du « Pisidia Project » dirigé par Stephen Mitchell, dont l’objet principal était la cartographie et l’étude des centres urbains de Pisidie. Un de ces centres était Sagalassos, où des fouilles belges furent entreprises dès 1990 et continuent encore aujourd’hui. Très tôt fut prise la décision de donner une orientation interdisciplinaire à la recherche qui y était effectuée. Des spécialistes provenant d’une série de disciplines scientifiques s’y associèrent (géologie, géomorphologie, archéozoologie, etc.) dans le but d’obtenir une vision globale du fonctionnement de la cité1.
3En 1993 eurent lieu les premières prospections archéologiques sur le territoire de Sagalassos, et ce jusqu’en 1996. Elles étaient de type « non intensif » : elles consistaient à visiter les villages modernes et à interroger leurs habitants en vue de savoir s’ils connaissaient des ruines antiques dans leur environnement immédiat. Il fut toutefois vite évident qu’un grand nombre de sites (surtout de petite taille) ne pouvaient être découverts de cette manière2. Il fut donc décidé dès 1999 d’utiliser une stratégie de prospection plus intensive et plus systématique.
4Enfin, en 2002 furent initiées les premières prospections céramologiques sur le territoire. Leur but était d’identifier la céramique des périodes les moins connues (Bronze Moyen et Récent-début de l’Âge du Fer, de même que la période postérieure au VIIe siècle apr. J.-C.), ceci en vue de combler les lacunes dans l’histoire de l’occupation humaine de la région.
5Durant la période romaine, la cité contrôlait un territoire d’une superficie d’environ 1 200 km², limité à l’Ouest par le lac de Burdur, à l’Est par la rivière Aksu (l’antique Kestros), au Nord par le massif montagneux de l’Akdağ et au Sud par une série de plaines. Ce territoire se caractérise par une diversité de paysages. Sa partie orientale est dominée par le lac de Burdur et sa plaine alluviale étendue. Ce secteur est particulièrement fertile et a abrité les plus anciens établissements humains de la région (période du néolithique acéramique). En outre, il s’agissait d’un important axe de communication entre la côte (région de Pamphylie) et l’intérieur des terres (Anatolie). Directement à l’Est se situe la chaîne montagneuse de Beşparmak Dağ qui sépare la plaine de Burdur d’une série de petits bassins intramontagneux localisés plus à l’Est. La région de Sagalassos elle-même se caractérise par la présence de vallées de taille moyenne, bien pourvues en sources et très fertiles. Il s’agit par conséquent de la zone la plus verte de l’ensemble du territoire antique. Plus au Sud s’étendent les grandes plaines de Çeltikçi et Bağsaray, la première étant vouée à la culture céréalière, la seconde à l’horticulture. Enfin, la partie la plus orientale du territoire est de nature montagneuse, avec une couverture forestière dense qui la rend peu propice à l’exploitation ; elle reste encore aujourd’hui peu peuplée (Fig. 2).
6Sagalassos fut incontestablement le centre régional le plus important, et ce dès la période hellénistique. Durant sa période la plus florissante, la cité atteint une superficie d’environ 32 hectares et était pourvue de tout l’équipement public nécessaire : deux agoras, un établissement thermal, plusieurs fontaines, une bibliothèque, un bouleuterion, un odéon, plusieurs temples, un théâtre ou encore un stade3.
7Le sujet de cet article est de tenter de comprendre comment Sagalassos a pu acquérir le contrôle d’un territoire relativement étendu, et à partir de là a pu se développer en un centre régional.
8Le territoire d’une cité antique se définit comme un espace contrôlé politiquement, religieusement, économiquement et socialement par cette cité. L’existence d’un territoire suppose une notion de territorialité. L’idée de territorialité émergea dans les premières communes agricoles. Le concept de territorialité est défini comme l’espace habité et/ou utilisé de manière plus ou moins exclusive par un groupe humain (ou animal), et dont l’accès exclusif aux dépens d’autres groupes est garanti par l’usage de la violence ou par d’autres stratégies. Cette définition de la territorialité se focalise sur un objectif bien précis : la garantie d’obtention de ressources alimentaires suffisantes. Ce concept est applicable dans le cas où les sources de nourriture sont prévisibles et abondantes. Dans ce cas, la sédentarité et la territorialité s’imposent. Par contre, dans le cas d’une disparité importante de l’abondance et de la prévision des ressources alimentaires, la sédentarité et la défense du territoire deviennent très difficiles, voire inutiles4.
9Diverses sources peuvent nous aider à reconstituer le processus de formation d’un territoire antique. La recherche moderne met à notre disposition une série de modèles concernant l’émergence des sociétés complexes, modèles qui peuvent également se révéler applicables dans le cas de la question qui nous occupe. Les modèles géographiques (carrying capacity5 ou encore les polygones de Thiessen ou le concept de Siedlungskammer6) peuvent s’avérer très utiles dans ce genre de problématique. Les éléments d’ordre topographique (localisation des lacs, rivières ou massifs montagneux) offrent également des indications sur l’extension d’un territoire. Ensuite, certains vestiges archéologiques sont aussi à prendre en considération, tels que les bornes-frontières, l’histoire et l’évolution des établissements humains, de même que leur chronologie. Enfin, les sources littéraires précisent parfois que tel établissement appartient à tel ou tel centre urbain, avec parfois des données chronologiques.
10Différents modèles théoriques décrivent précisément les stratégies qui mènent au développement de sociétés socialement complexes, ayant des territoires plus ou moins étendus. Elles se divisent généralement en deux écoles, relatives au mode d’acquisition d’un territoire : l’école du conflit et celle de l’intégration. La première insiste sur l’usage de la violence et du pouvoir militaire en vue d’accroître et de maintenir le contrôle sur une région, et ce en vue de l’entretien de l’élite économique et politique. La seconde école y oppose un processus plus pacifique, basé sur un accord bilatéral entre parties (avec par exemple un souci commun de meilleure défense du territoire)7.
11Le cas de Sagalassos tend à confirmer la théorie du conflit comme moteur principal de la constitution du territoire. Les sources littéraires nous renseignent en effet sur le caractère belliqueux des Pisidiens (souvent engagés comme mercenaires dans les armées Perses)8 et la période hellénistique en général est connue pour les fréquents épisodes violents entre cités (comme par exemple entre Termessos et Isinda, ou entre Selge, Pednelissos, Etenna et Aspendos)9. Toutefois, ceci ne semble pas être le mécanisme unique ayant conduit à la formation du territoire de Sagalassos (voir infra).
12Un second type de source à notre disposition est représenté par les modèles de la géographie, en l’occurrence de la géographie socio-économique. Le concept de carrying capacity se base sur le fait que chaque établissement humain requiert un minimum d’espace pour entretenir sa population. Plus grand est l’établissement, plus étendu devra être son territoire. Ainsi, concrètement, tout établissement de nature agricole a besoin au minimum d’un secteur de 5 km de rayon, valeur qui représente la distance parcourue en une heure de marche. Cette théorie nous donne par conséquent une estimation de la taille minimum requise pour le territoire d’un établissement agricole de petite taille, afin que celui-ci reste viable. Ainsi Sagalassos a dû, au moins à ses débuts, contrôler un secteur de 5 km de rayon.
13Le concept de Siedlungsskammer fut lancé par Kirsten en 1956. On entend par là la zone « naturelle » que contrôle une cité-état, au sein de laquelle le centre d’occupation peut se déplacer. Cette zone se définit principalement en se basant sur des éléments topographiques.
14Un autre modèle originaire de la géographie (que les archéologues utilisent fréquemment) est la division théorique d’un espace en ayant recours aux polygones de Thiessen. Il serait inutile de développer ici en détail la méthode utilisée ; elle consiste grosso modo à suggérer la situation des frontières entre territoires en se basant sur la distance séparant les différents centres qui s’y trouvent. Sur la base de ce modèle, on peut définir sur la carte de la Pisidie les territoires théoriques des principaux centres urbains. Celui de Sagalassos, lors de sa plus grande extension, est limitrophe des territoires de Kremna, Kormasa, Kolbasa et Seleukia Sidera (Fig. 3). En utilisant ces méthodes, il est donc possible de situer l’extension minimale et maximale du territoire de Sagalassos de manière théorique. Si l’on compare toutefois le territoire théorique délimité au moyen des polygones de Thiessen avec le territoire de la ville tel qu’on peut effectivement le circonscrire, certaines déviations apparaissent : le territoire s’étend en réalité moins loin vers le Nord et l’Est, mais beaucoup plus loin vers le Nord-Ouest, le Sud-Ouest et le Sud. La raison de ce décalage est que les éléments topographiques jouent souvent un plus grand rôle dans la délimitation des territoires que la distance effective entre les cités (Fig. 3).
15Les éléments topographiques représentent une troisième source d’informations concernant les frontières d’un territoire donné. Dans le cas de Sagalassos, quatre éléments topographiques sont déterminants : le lac de Burdur et le Beşparmak à l’Ouest, l’Akdağ au Nord et la rivière Aksu à l’Est. Comme je l’ai déjà mentionné, les données topographiques jouent un rôle crucial dans la délimitation d’une « Siedlungskammer ». Si on considère la région plus restreinte que Sagalassos a dû contrôler à l’origine, on peut pointer les éléments topographiques importants définissant cet espace limité, compris entre la vallée de l’Ağlasun Çayı, limitée à l’Ouest par un col montagneux, la rivière Aksu à l’Est, le massif montagneux de l’Akdağ au Nord et enfin la vallée de Çanaklı au Sud, éventuellement incorporée à ce territoire originel (cf. Fig. 2).
16Quant aux vestiges archéologiques pouvant nous renseigner sur l’extension du territoire de Sagalassos, ils sont de deux types : les bornes frontières et les données relatives à l’évolution de l’occupation des sites sur le territoire de Sagalassos.
17Les bornes frontières, tout d’abord, sont des sources précieuses pour situer précisément les limites de l’espace contrôlé par une cité. De la même manière, les bornes milliaires renvoient à la cité à laquelle appartient le territoire où elles se trouvent, ce qui permet d’estimer l’extension minimale de ce dernier. Dans le cas de Sagalassos, les prospections ont permis de retrouver un certain nombre de ces bornes-frontières, notamment dans les environs du village de Düver. Cette découverte a permis de localiser à cet endroit la frontière entre le territoire de Sagalassos et le domaine impérial de Tymbrianassos. Ces bornes sont datées du règne de Néron10.
18Au cours d’une prospection en 1996, une borne appartenant à cette série fut trouvée in situ dans un champ à l’Ouest de Düver. Elle précise qu’à sa gauche se trouvait le territoire de Tymbrianassos, et à sa droite celui de Sagalassos. Le texte mentionne également qu’un cinquième des revenus de Tymbrianassos devait être cédé à Sagalassos. Ceci est interprété comme une compensation offerte à Sagalassos pour le remplacement de l’ancienne frontière par celle mentionnée sur la borne trouvée à Düver. En effet, cette nouvelle frontière était localisée plus à l’intérieur du territoire de Sagalassos, d’où un dédommagement pour la perte de terres11. La localisation de cette borne-frontière trouvée in situ nous apprend avec précision la localisation de la frontière occidentale du territoire de Sagalassos. Les bornes devaient vraisemblablement s’élever le long de la Via Sebaste (l’« autoroute » aménagée par Auguste) et remplaçaient une frontière précédente qui devait probablement être matérialisée par une route plus ancienne ou par la rivière de Düver Çay12.
19Des bornes milliaires trouvées dans le secteur de Çeltikçi et Seydiköy indiquent que ces deux vallées étaient situées dans le territoire de Sagalassos durant la période romaine. La vallée de Bağsaray n’étant séparée des deux précédentes par aucune frontière naturelle, il est probable qu’elle lui appartenait également. Ces vallées furent sans doute intégrées au territoire de Sagalassos dès la période romaine, au moment où la cité hellénistique de Keraitai perdit son indépendance (cf. l’arrêt de la production monétaire). Cette ville fut elle-même incorporée dans le territoire de Kremna, ou, comme le suggère Stephen Mitchell (communication orale), a été transférée dans sa totalité à Sagalassos, les deux plaines fertiles de Çeltikçi et Bağsaray comprises. L’objectif de ce transfert fut vraisemblablement d’assurer à Sagalassos la possession d’un territoire suffisamment grand pour soutenir sa population13.
20Concernant l’évolution de l’occupation des sites, sur le territoire de Sagalassos se trouvent un certain nombre d’importants sites pré-romains ayant conservé des restes monumentaux. Certains d’entre eux remontent sans doute au Bronze Récent. Il s’agit pour la plupart de sommets montagneux imprenables avec des restes de murs d’enceinte bâtis de manière rustique. À l’intérieur de ces murs on ne trouve généralement ni traces d’habitat ni céramique, cela indiquant qu’il s’agissait probablement de refuges. Ils remplissaient ce rôle pour la région les entourant directement et peuvent par conséquent être considérés en quelque sorte comme des centres régionaux, avec un « territoire14 ». Les sites plus riches en vestiges architecturaux et céramiques remontent aux périodes archaïque, classique et hellénistique. Ils peuvent être datés sur la base de leur céramique et leur architecture. D’après ces deux types de données, on peut hypothétiquement établir le moment où ces sites cessèrent de fonctionner comme cité. Ceci peut se matérialiser à travers une interruption de l’activité architecturale (fin de l’investissement dans l’architecture monumentale) ou par une forte diminution de la population (réduction quantitative de la céramique).
21Dans le cas de Sagalassos, deux établissements semblables perdent leur statut indépendant de cité-état à un moment précis : Kepez Kalesi et Hisar. Il est clair que Hisar fut abandonné en tant que centre plus tôt que Kepez Kalesi. Les restes des édifices de même que du mur d’enceinte sont d’une toute autre apparence (moins sophistiquée) que ceux de Kepez Kalesi. Ce dernier est en effet entouré d’un mur de caractère plus soigné (Fig. 4) ; le matériel trouvé à l’intérieur de la ville date également d’une période postérieure au matériel trouvé à Hisar15.
22Jusqu’ici il n’a été fait mention que de Sagalassos et du territoire progressivement constitué par la cité. Mais pendant l’été 2005, lors de la campagne annuelle de prospections, notre équipe a mis au jour l’établissement humain probablement antérieur et partiellement contemporain à Sagalassos, sur le site de Tepe Düzen. Il se compose d’une véritable acropole, munie d’un mur d’enceinte ainsi que d’une ville basse munie d’un impressionnant dispositif de défense. Les vestiges architecturaux de même que la céramique permettent de dater le complexe (proto-) urbain de la période 500-200 av. J.-C. Dans le cadre de l’émergence et du développement du territoire de Sagalassos, il faut par conséquent tenir compte du fait que le plus grand centre régional de la période pré-hellénistique n’était peut-être pas Sagalassos mais bien Tepe Düzen (Fig. 5-6).
23Les sources littéraires nous renseignent sur un épisode qui peut nous illustrer la façon dont le territoire de la ville s’est développé. Il concerne la marche du consul romain Manlius Vulso en 189 av. J.-C. Arrivant d’Isinda en Pamphylie, il atteint Kormasa. De là, il se rend à Darsa (identifiée avec Ada à Yarışlı) avant de poursuivre à travers les marécages et lacs où les habitants de Lysinia viennent à sa rencontre. Il pénètre ensuite dans le territoire de Sagalassos. Les marais ont été identifiés par M. Waelkens avec les terres humides situées au Sud du Lac de Burdur (aux environs des villages de Yarıkoy et Yazıkoy, cf. Fig. 2). Ceci indique donc que le territoire de Sagalassos s’étendait jusque-là en 189 av. J.-C.16.
24Sur la base de toutes ces données, on peut proposer une reconstruction de l’émergence et du développement du territoire de Sagalassos. À partir de la localisation d’un certain nombre de sommets fortifiés, provisoirement datés du Bronze Récent, on peut en théorie délimiter les « territoires » contrôlés par ces centres au moyen des polygones de Thiessen (Fig. 7). Toutefois, le point se trouvant dans le secteur de Sagalassos est un hypothétique site du Bronze Récent qui n’a pas encore été archéologiquement attesté. À un certain moment se développe à partir de ces centres l’établissement (proto)-urbain de Tepe Düzen (500-200 av. J.-C.), sans doute suite à un épisode militaire (cf. la théorie du conflit). Pour être viable, ce centre devait disposer d’un territoire suffisant, c’est-à-dire d’un rayon d’au moins 5 km. Mais, étant donné que le site n’est pas un établissement agricole mais une (proto)-ville, ce territoire devait être plus étendu. Ici peut être introduit le concept de Siedlungsskammer afin de délimiter hypothétiquement le territoire de Tepe Düzen (fig. 8). Hisar paraît avoir perdu plus tôt que Kepez Kalesi sa fonction centrale. Cette affirmation se base sur la différence chronologique existant entre leurs vestiges architecturaux et leur matériel céramique. Hisar fut donc sans doute intégré en premier au territoire de Sagalassos, peut-être de nouveau suite à un épisode violent (Fig. 9). Ensuite fut intégré Kepez Kalesi (Fig. 10).
25L’on sait qu’en 189 av. J.-C. le territoire de Sagalassos s’étendait jusqu’à la vallée de Burdur (cf. la marche de Manlius Vulso). Quand et comment s’est déroulée cette extension ? Cela reste complètement flou. Aussi bien la vallée de Burdur que la région qui la sépare de Sagalassos (la région de Beşparmak) n’ont abrité aucune cité-état. En effet, nous n’y connaissons que l’existence de villages et de hameaux. Sans doute n’y a-t-il eu dans ce secteur aucune urbanisation antérieure à la période romaine. Dans le cas de la vallée de Burdur, ceci s’explique sans doute par la présence de domaines impériaux. En ce qui concerne la région de Beşparmak, on peut penser que le paysage était trop morcelé ou trop peu fertile pour entretenir de grands établissements. La poursuite des recherches (principalement par prospection) est nécessaire dans ce secteur et est planifiée pour les années à venir (Fig. 11). Enfin, le territoire de Sagalassos reçut sa forme définitive durant la période romaine, avec l’intégration des vallées de Çeltikçi et Bağsaray, alors qu’une partie de la vallée de Burdur a dû être cédée à Tymbrianassos (Fig. 12).
26La reconstruction que nous proposons reste bien entendu hypothétique et fera l’objet de recherches ultérieures. Toutefois, il apparaît d’ores et déjà que l’examen et la compilation de diverses sources d’information permet de reconstituer de manière convaincante la façon dont un territoire (dans ce cas-ci le territoire de Sagalassos) a pu se constituer.

Figure 1. – Situation géographique de Sagalassos dans le Sud-Ouest de la Turquie. (© Sagalassos Project.)

Figure 2. – Le territoire de Sagalassos avec les éléments topographiques mentionnés dans le texte. (© Sagalassos Project.)

Figure 3. – Délimitation du territoire de Sagalassos par les polygones de Thiessen (en noir), et limites du territoire actuel, en gris. (© Sagalassos Project.)

Figure 4. – Les murs hellénistiques du site de Kepez. (© Sagalassos Project.)

Figure 5. – Le plateau de Tepe Düzen. (© Sagalassos Project.)

Figure 6. – Les fortifications du site de Tepe Düzen. (© Sagalassos Project.)

Figure 7. – La situation territoriale à l’Âge du Bronze Récent. (© Sagalassos Project.)

Figure 8. – L’extension de la Siedlungskammer centrée sur Tepe Düzen. (© Sagalassos Project.)

Figure 9. – L’extension du territoire de Sagalassos après l’annexion du site hellénistique de Hisar. (© Sagalassos Project.)

Figure 10. – L’extension du territoire de Sagalassos après l’annexion du site hellénistique de Kepez. (© Sagalassos Project.)

Figure 11. – L’extension minimale du territoire de Sagalassos en 189 avant J.-C. (© Sagalassos Project.)

Figure 12. – L’extension inale du territoire de Sagalassos après l’annexion des plaines de Çeltikçi et Bağsaray et la régularisation de la frontière occidentale à l’époque romaine. (© Sagalassos Project.)
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Notes de bas de page
1 Cf. M. Waelkens (éd.), Sagalassos I. First General Report on the Survey (1986 - 1989) and Excavations (1990-1991), Leuven (Acta Archaeologica Lovaniensia Monographiae, 5), 1993 ; M. Waelkens et J. Poblome (éd.), Sagalassos II. Report on the Third Excavation Campaign of 1992, Leuven (Acta Archaeologica Lovaniensia Monographiae, 6), 1993 ; M. Waelkens et J. Poblome (éd.), Sagalassos III. Report on the Fourth Excavation Campaign of 1993, Leuven (Acta Archaeologica Lovaniensia Monographiae, 7), 1995 ; M. Waelkens et J. Poblome (éd.), Sagalassos IV. Report on the Survey and Excavation Campaigns of 1994 and 1995, Leuven (Acta Archaeologica Lovaniensia Monographiae, 9), 1997 ; M. Waelkens et L. Loots (éd.), Sagalassos V. Report on the Survey and Excavation Campaigns of 1996 and 1997, Leuven (Acta Archaeologica Lovaniensia Monographiae, 11 A et B), 2000 ; P. Degryse et M. Waelkens (éd.), Sagalassos VI. Geo-and Bio-Archeology in the Territory of Sagalassos, Leuven, 2008.
2 H. Vanhaverbeke et M. Waelkens, The Chora of Sagalassos. The Evolution of the Settlement Pattern in the Territory of Sagalassos from Prehistoric until Recent Times, Turnhout (Studies in Eastern Mediterranean Archaeology, 5), 2003.
3 M. Waelkens, « Die Forschungen in Sagalassos. Ein Versuch zu einer interdisciplinären Archäologie », Nürnberger Blätter zur Archäologie. Sonderdruck, 17 (2000-2001), p. 63-82 ; id., « Romanization in the East. A case study : Sagalassos and Pisidia (SW Turkey) », Istanbuler Mitteilungen, 52 (2002), p. 311-368. M. Waelkens, « Ein Blick von der Ferne. Seleukiden und Attaliden in Pisidien », Istanbuler Mitteilungen, 54 (2004), p. 435-471.
4 R. Dyson-Hudson et E.A. Smith, « Human territoriality : an ecological reassessment », American Anthropologist, 80 (1978), p. 21-41.
5 Concept développé par C. Vita-Finzi et E.S. Higgs, « Prehistoric economy in the Mt. Carmel area of Palestina : site catchment analysis », Proceedings of the Prehistoric Society, 36 (1970), p. 1-37.
6 Concept lancé par E. Kirsten, Die Griechische Polis als historisch-geographisches Problem des Mittelmeerraumes, Bonn, 1956 ; et appliqué par J.L. Bintliff, « Territorial behaviour and the natural history of the Greek polis », dans E. Olshausen et H. Sonnabend (éd.), Stuttgarter Kolloquium zur Historischen Geographie des Altertums 4, Amsterdam, 1994, p. 207-249 ; J.L. Bintliff, « Settlement and territory », dans G. Barker (éd.), The Routledge Encyclopedia of Archaeology, Londres, 1999, p. 505-545.
7 Voir les définitions générales proposéés par R. Cohen et E.R. Service, Origins of the State. The Anthropology of Political Evolution, Philadelphia, 1978 ; J. Haas, The Evolution of the Prehistoric State, New York, 1982 ; A.W. Johnson et T. Earle, The Evolution of Human Societies : From Foraging Group to Agrarian State, Stanford, 1987 ; C.K. Maisels, The Emergence of Civilization, Londres, 1993 ; S.K. Sanderson, Social Transformations. A General Theory of Historical Development, Oxford, 1995.
8 S. Mitchell, « The Hellenization of Pisidia », Mediterranean Archaeology, 4 (1991), p. 119-145 ; H. Brandt, Gesellschaft und Wirtschaft Pamphyliens und Pisidiens im Altertum, Bonn (Asia Minor Studien 7), 1992, p. 33, 88-89 ; M. Waelkens, op. cit. 2000-2001 ; H. Vanhaverbeke et M. Waelkens, « If you can’t beat them, join them? The Hellenization of Pisidia », Mediterranean Archaeology, 18 (2006), p. 49-65.
9 S. Mitchell, op. cit. ; H. Bracke, « Pisidia in Hellenistic times (334-25 B.C.) », dans M. Waelkens (éd.), Sagalassos I. First General Report on the Survey (1986-1989) and Excavations (1990-1991), Leuven (Acta Archaeologica Lovaniensia Monographiae, 5), 1993, p. 15-30 ; M. Waelkens, op. cit. 2000-2001 ; H. Vanhaverbeke et M. Waelkens, op. cit., 2006.
10 W.M. Ramsay, The Social Basis of Roman Power in Asia Minor. Prepared for the Press by J. G. C. Anderson, Aberdeen, 1941, p. 234-236 ; G. Bean, « Notes and inscriptions from Pisidia I », Anatolian Studies, 9 (1959), p. 15-18 et p. 84-88, no 30X-Y-Z, no 44 ; D. French, « Roman roads and milestones of Asia Minor 1989 », Anatolian Studies, 40 (1990), p. 11. ; M. Waelkens, H. Vanhaverbeke, M. Erbay, E. Paulissen, B. De Cupere, H.A. Ekinci, J. Poblome et R. Degeest, « The 1996 and 1997 surveys on the territory of Sagalassos », dans M. Waelkens et J. Poblome (éd.), Sagalassos V. Report on the Excavation Campaigns of 1996 and 1997, Leuven (Acta Archaeologica Lovaniensia Monographiae, 11 A), 2000, p. 175-176.
11 G. Bean, op. cit., p. 88 ; Waelkens et al., op. cit., 2000, p. 175-176.
12 G. Bean, op. cit., p. 87-88 ; M. Waelkens et al., op. cit., 2000, p. 175-176.
13 M. Waelkens, E. Paulissen, H. Vanhaverbeke, I. Öztürk, B. De Cupere, H.A. Ekinci, P.M. Vermeersch, J. Poblome et R. Degeest, « The 1994 and 1995 surveys on the territory of Sagalassos », dans M. Waelkens et J. Poblome (éd.), Sagalassos IV. Report on the Survey and Excavation Campaigns of 1994 and 1995, Leuven (Acta Archaeologica Lovaniensia Monographiae, 9), 1997, p. 99.
14 H. Vanhaverbeke et M. Waelkens, op. cit., 2003, p. 195-207.
15 M. Waelkens, « The 1993 survey in the district south and east of Sagalassos », dans M. Waelkens et J. Poblome (éd.), Sagalassos III. Report on the Fourth Excavation Campaign of 1993, Leuven (Acta Archaeologica Lovaniensia Monographiae, 7), 1995, p. 12 ; M. Waelkens et al., op. cit., 1997, p. 14, 69-72 ; H. Vanhaverbeke et M. Waelkens, op. cit., 2003, p. 219, 224.
16 M. Waelkens et al., op. cit., 2000, p. 175-188 ; H. Vanhaverbeke et M. Waelkens, op. cit., 2003, p. 223-224.
Auteurs
-
Hannelore Vanhaverbeke
Fonds de la Recherche Scientifique (Flandre, Belgique) Université Catholique de Louvain
Chargée de Recherches au Fonds de la Recherche Scientifique – Flandre (FWO – Vlaanderen, Belgique). -
Marc Waelkens
Fonds de la Recherche Scientifique (Flandre, Belgique) Université Catholique de Louvain
Professeur d’Archéologie Classique (Katholieke Universiteit Leuven, Belgique) et directeur du Sagalassos Archaeological Research Project.
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