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La politique de la stupéfaction

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Nicolas Carrier

Chapitre IV. Le droit positif comme système social

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Extrait du texte

Au chapitre précédent, j’ai voulu – à mes yeux – radicaliser l’idée du crime comme construction sociale en n’en faisant rien de plus que le produit de la désignation d’un observateur (d’un acteur, etc.) à l’intérieur du monde déjà constitué par un droit conçu comme unité de la différence légal/illégal. Si cela me semble être une radicalisation, c’est notamment parce qu’une telle posture suppose que la criminalisation n’est pas limitée au travail des appareils répressifs, qu’ils soient étatiques ou non, ni à la présence d’une sanction effective – ce qui constitue souvent les deux critères de la juridicité en sociologie du droit, et qui renvoie également aux conceptions habituelles du contrôle social depuis le début des années 1960 :‘x’est construit comme déviant ou criminel et on sanctionne en conséquence. Dans un cadre radicalement constructiviste, le monde constitué par les usages du droit est un monde indépendant des autres modalités de constitution du réel.

Cette indépendance est ...

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