L'autoportrait en cinéma
|Chapitre XXIII. La chambre de tous les échos
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Extrait du texte
Il est arrivé à M. Duras de se décrire comme une « chambre d’écho1 ». L’expression pourrait valoir de tout artiste face au monde. Que fait le faiseur de sons et d’images, si ce n’est d’oser entendre et percevoir pour mieux prendre, prélever un moment, un espace, une impression, dégager une intensité de tout ce qui passe devant les yeux et autres sens ? L’artiste est un opérateur de transformations qui ingère et s’imprègne. Il est le lieu par excellence de résonances car son travail est dans la déportation de lignes, de corps, de lumière, d’audiovisions.
Le cinéaste concrétise assez directement la démarche. En prenant des vues, des sons, il prélève des morceaux de monde, les met en plans, les transforme en grains, textures, mouvements. Il leur insuffle une dynamique d’espace et de temps. Il les libère de leur matière et les transporte en nuées de poussière qu’il dépose un peu plus loin, un peu plus proche. Le cinéaste en artiste déplace les univers, les reconfigure ailleurs, les densi...
© Presses universitaires de Rennes, 2008
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