1 Sur cet épisode guerrier et son contexte, voir Líva V., Obležení Prahy roku 1648, Praha, 1936, repris ensuite sous le titre Bouře nad Prahou, aneb Švedové při Prahou a v Praze, Praha, 1948, ainsi que la mise au point plus récente de Hojda Z., « Der Kampf um Prag 1648 und das Ende des Dreissigjährigen Krieges », Bussmann K., Schilling H. (dir.), 1648. Krieg und Frieden in Europa, t. I, Politik, Religion, Recht und Gesellschaft, Münster – Osnabrück, Westfälisches Landesmuseum, 1998, p. 403-413. Le contexte militaire général est donné par Höfer E., Das Ende des Dreissigjährigen Krieges, Köln – Weimar – Wien, Böhlau, 1998, p. 215-220 et il n’est pas inutile non plus de se reporter aux Documenta Bohemica bellum tricennale illustrantia, Toegel M. (éd.), Praha, Československá akademie věd – Státní ústřední archiv v Praze, 1981, t. VII, p. 360-382.

2 Catalano A., « Un episodio che non ha cambiato il corso della storia. L’assedio di Praga del 1648 in due testimonianze inedite », eSamizdat, 2004, II-1, p. 151-173.

3 Keller K., Catalano A. (dir.), Die Diarien und Tagzettel des Kardinals Ernst Adalbert von Harrach (1598-1667), Wien Köln Weimar, Böhlau Verlag, t. III Diarium 1647-1654, 2010, p. 149-175 (jusqu’au départ de Prague du cardinal, le 7 septembre, ainsi que Band V Tagzettel 1644-1654, p. 528-531. Le passage cite ci-dessus est dans le Diaire, en date du 26 juillet, p. 149-150. Voir aussi la version publiée de son doctorat Catalano A., La Boemia e la riconquista delle coscienze. Ernst Adalbert von Harrach e la controriforma in Europa centrale (1620-1667), Roma, Edizioni di storia e letteratura, 2005, p. 379-383.

4 La même expérience est vécue dans une maison des Hradčany par le prieur prémontré de Doksany, Norbert d’Amelunxen ; voir Straka C.A., « Švédové na Strahově a obležení Prahy r. 1648 », Sborník Historického Kroužku, 1917, p. 161-170 (162-163 sur l’irruption des Suédois), 1918, p. 36-52, p. 97-110.

5 Klinger T., « Le siège de Prague par les Suédois en 1648 », Études Danubiennes, t. XIV-1, 1998-1, p. 75-86.

6 Le Diaro de la defensa de Praga, tiré des Archives capitulaires de Vigevano (section III, 6), a été publié par Lombraña J. V., Juan Caramuel, Vida y Obra, Oviedo, Pentafla, 1989, p. 218-228. Voir aussi Chaline O., « Caramuel et le siège de Prague en 1648 », Dvořák P., Schmutz J. (dir.), Juan Caramuel Lobkowitz : The last Scholastic Polymath, Filosofia-Φιλοσοφια, Prague, 2008, p. 307-315.

7 Tout le monde ne fut pas aussi heureux que lui en tâchant de sauter par une fenêtre.

8 Jan Norbert Zatočil z Levenbruku, Kronika obléhání Prahy od Švédů. Leto- a denopis celého královského Starého i Nového měst Pražských léta Páně 1648 patnácte neděl, dnem i nocí trvajícího obležení Švédského, Praha, Šolc, 1914, p. 38. Cette chronique est très largement postérieure aux événements puisqu’elle fut rédigée en 1685, à la différence des autres sources que j’ai utilisées de préférence. Sur le rôle des jésuites, voir la source publiée par Beránek K. (dir.) Notata de proeliis cum Suecis... in diario collegii Clementini anno 1648. contenta – Zprávy o bojích se Švédy... roku 1648 v diáři koleje sv. Klimenta, Clavis Monumentorum Litterarum Regni Bohemiæ Memorabilia I, Institutum Studiis Classicis promovendis Academiæ Scientiarum Rei publicæ Bohemorum, KLP, Praha, 2002 ; voir aussi Čornejová I., « Boje o Prahu roku 1648 a pražské univerzity », Od konfesijní konfrontace ke konfesijnímu míru. Sborník z konference k 360. Výročí uzavření vestfalského míru, Ústí nad Orlicí, 2008, p. 192-200. La participation des étudiants aux combats a fait l’objet de plusieurs études : Rybička A., « Měšťané a studujicí pražští r. 1648 », Sborník vědecký Musea král. Českého, III, 1870, p. 1-78 ; Werner A., Die Studenten-Legionen der Prager Universität vom 30jährigen Krieg bis 1848, Prag, 1934. Concernant le P. Plachý, voir Fechtnerová A., « Jiří Ferus a Jiří Plachý », Pokorný P. R. (dir.), Pocta dr. Emmě Urbánkové. Spolupracovnící a přátelé k. 70. narozeninám, Praha, Státní knihovna ČSR, 1979, p. 427-457.

9 Königsmarck, installé à la place du roi de Bohême, « fit d’abord jouer de l’orgue par notre organiste ordinaire puis le prédicant entonna un chant Lob sey dem herrn in der höhe, après quoi on fit exécuter par nos choristes une sorte de choral, puis ils chantèrent l’Épître, les choristes chantèrent quelque chose de figurata, le prédicant entonna le Magnificat ou le Te Deum en allemand, ensuite l’Évangile, après quoi un autre prédicant prêcha, se allant à l’autel et s’asseyant à ma propre place dans le chœur. Celui-là donna double bénédiction à la fin de la prédication, ils firent une longue action de grâces in scriptis en forme de vers allemands et reprirent leurs chants. Le même jour, ils firent au même endroit un autre prêche », Catalano A., Die Diarien..., t. III, Diarium, op. cit., p. 154-155.

10 Straka C. A., op. cit., p. 164. Le couvent est menacé d’être rasé et les reliques, tantôt offertes au général Königsmark, tantôt expédiées en France. L’abbé, Kryšpín Fuk, en déplacement, échappa à la captivité. Privés de moyens de subsistance, la plupart des chanoines furent autorisés par les Suédois à s’en aller, seule une poignée d’entre eux demeurant dans des bâtiments occupés par les soldats et en partie livrés au pillage.

11 Forbelský J., Royt J., Horyna M, L’Enfant-Jésus de Prague, trad. fr., Prague, Aventinum, 2002, p. 44 et p. 54.

12 Le P. Pio ira se retirer chez les capucins et ses frères pourront continuer à réciter l’office dans leur église, moyennant 8 000 Taler, Diarium, op. cit., p. 165-166.

13 Ce sont les juifs du ghetto qui sont chargés d’éteindre les incendies.

14 Notata de proeliis..., op. cit., p. 2.

15 Ibid., p. 12, 16 août.

16 Ibid., p. 24, 16 septembre.

17 Ibid., p. 30, 4 et 5 octobre.

18 Harrach note qu’il a dû retarder le jeûne de la vigile de la Saint Roch, du 16 août au 22. Le jésuite note non seulement les jeûnes mais aussi les jours de discipline.

19 Diarium 15 août, op. cit., p. 162.

20 Le 18 août, il promet 5 florins par semaine au Chapitre afin que soient conservés vicaires et choristes « tant que dureront les misères présentes », Diarium, op. cit., p. 164.

21 Harrach note ainsi, le 12 août, à propos du comte Karl von Sternberg, les difficultés rencontrées par sa famille faute de pouvoir enterrer le défunt dans la chapelle Sternberg chez les jésuites de la Vieille Ville, elle se tourne vers le chapitre métropolitain puisqu’il y a aussi à la cathédrale une chapelle Sternberg, mais celui-ci se montre mal disposé et réclame 200 ducats. Finalement, ce sont les prémontrés de Strahov qui se montrent accueillants, Diarium, op. cit., p. 160. De l’autre côté de la Vltava, le 11 août, les jésuites du collège, en noir, disent une messe pour le défunt, Notata de proeliis..., op. cit., p. 10.

22 Zatočil J. N., op. cit., p. 38, indique les noms suivants : le P. André Debois, recteur, le P. Gallocerot (sans doute Collocarus) doyen, les professeurs de Philosophie Werner (Métaphysique), Maximilian Reichenberger (Physique), Phaffank (Logique) et le P. Jiří Plachý.

23 Sur Caramuel, voir Pastine D., Juan Caramuel : Probabilismo ed Enciclopedia, Firenze, La Nuova Italia, 1975 ; sur son séjour en Europe centrale, Sousedík S., « Jan Caramuel, opar emauzský », Acta Universitatis Carolinae – Historia Universitatis Carolinae Pragensis, 9, 1968, p. 115-138 ; Sullivan H. W., « Fray Juan Caramuel y Lobkowitz O. Cist. : The Prague Years, 1647-1659 », McGrath M. J., de la Cuesta J. (dir.), Corónente tus hazañas. Studies in Honor of John Jay Allen, Hispanic Studies, Newark (DE), 2005, p. 339-374; Dvořák P., Schmutz J., « Caramuel in Prague: The Intellectual Roots of Mitteleuropa », Dvořák P., Schmutz J. (dir.), Juan Caramuel Lobkowitz..., op. cit., p. 11-28.

24 Voir la contribution du P. Kolaček J., « 200 let jezuitů v Brně », Skutil J. (dir.), Morava a Brno na sklonku třicetileté války, Praha-Brno, Societas, 1995, p. 252-277 sur le siège et le P. Středa qui, lors de la grande attaque du 15 août, coordonna la défense à proximité du collège. Du même, Martin Středa sj : obránce Brna, Olomouc, Refugium, 2009.

25 Richard N., Clergé paroissial et changement religieux dans l’archidiocèse de Prague du Concile de Trente à la fin du XVII^e siècle, thèse Paris IV, 2013, p. 792-809 sur le siège et p. 805-806 sur le recensement.

26 Becan M., Opera omnia, Tome I, « Theologia scolastica, tractatus de fide, spe et charitate », cap. XXV, « De bello », Mayence, 1630-1631, p. 506-519, particulièrement p. 518-519, « An clericis licitum sit bellare ? »

27 Catalano A., « Un episodio... », op. cit., p. 171.

28 Caramuelis Dominicus, Vienne, Cosmerovius, 1655, p. 345 : « An religiosi debeant arma tractare ? ». « Sed hic invidiam murmurantem subaudio et milites victoriam illam habitam consilio et hortatu Dominici non tolerantes. Video insultantes et dicentes ‘ Navita de ventis, de bubus narrat arator, enumerat miles vulnera et pastor oves’et accensentes ideo modestiam Sacerdotum Militarium Dominico non victoriam : non enim miles nec fuisset auditus a militiae sumantibus si supra creditam ausus, de hasta et gladio differeret, quonima Palladis arma duces tractant, fabrilia fabri.
Audio interdum ista nec miror : sunt enim arrogantis ingenii milites, nec gladio partam gloriam volunt accensere ecclesiasticis. Anni enim MDCXLVIII dum Praga a tribus armis obsideretur, tremendo vespere (sic illum nominant qui ad dierum numeros non volunt recurrere) patibulariam portam et propugnaculum adjacens saeculares milites perdiderunt et Ecclesiastici (quo nomine Benedictinos, Carmelitas, Minoritas Hibernos, Paulinos, Jesuitas et Alumnos intelligo) hostes virtute generosa exegimus, portas resumpsimus, munimenta recepimus et ut verbo dicam civitatem (N. B.) perditam recuperavimus et tamen saeculares postea multas laudas religioso rosario detulerunt ; nullas aut paucas gladio : sibi inglorium putantes amissa militibus loca, fuisse a ecclesiasticis recuperata. Non igitur videbitur mirum si sagum togae invideat, cum agitur de victoria pragensi. »

29 Catalano A., La Boemia..., op. cit., p. 82, n. 128.

30 Notons que Caramuel évoque sa propre expérience de 1648 à propos des relations de la Montagne Blanche dans lesquelles les militaires refusaient d’évoquer le rôle du carme. Il faut attendre les dépositions lors de l’enquête liée à la procédure de béatification pour qu’avec le recul du temps, des survivants retrouvent la mémoire, ainsi le duc Maximilien de Bavière.

31 Un discret monument avec son buste a été érigé au siècle dernier dans une des cours du Klementinum.

32 La relation de Don Florio n’indique pas les jours, mais signale à propos des combats pour les portes des chevaux et du gibet qu’il y envoya des religieux conduits par leur lieutenant (sans donner son nom), le doyen de Brandýs nad Labem, le recteur des jésuites et le prieur des carmes, op. cit., p. 71.

33 Voir aussi le témoignage de Zatočil J. N., op. cit., p. 62-65.

34 Jusqu’à une date récente, l’historiographie tchèque, en général peu portée à valoriser la dimension religieuse, ignorait l’existence du diaire de Caramuel et de la relation de Don Florio.

35 Voir Dinet D., « De l’Épée à la Croix : les soldats passés à l’ombre des cloîtres (fin XVI^e - fin XVIII^e siècle) », Dinet D., Au cœur religieux de l’époque moderne. Études d’histoire, Strasbourg, Presses Universitaires de Strasbourg, 2011, p. 285-298, en particulier p. 290.

36 Sur Dôle, voir la communication de Corinne Marchal dans ce volume, ainsi que Boyvin J., Le siège de Dole, capitale de la Franche Comté et son heureuse délivrance, Dole, Binart, 1637 puis Anvers, Moretus, 1638.

37 [Ruelens C.-L.], Le sac de Tirlemont et le siège de Louvain en 1635 suivis d’un essai bibliographique, Bruxelles, Toint-Scohier, 1871, p. 18. Les Français sont taxés d’être en vérité des « parpaillots », voire des Antéchrists.

38 Voir Chaline O., « Les clercs et les armes à l’époque moderne. Quelques remarques », à paraître dans les actes du colloque de Nancy d’octobre 2013, Armée et religion, XV^e-XIX^e siècles.