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Les Vénéneuses

 | 
Frédéric Chauvaud
, 
Lydie Bodiou
, 
Myriam Soria

Deuxième partie. Célèbres et ordinaires

Des histoires banales : l’« étrange monotonie » des empoisonneuses en France au XXe siècle

Nicolas Picard

Texte intégral

  • 1 F. Boutet, « Prêtresses du poison » (troisième volet d’une enquête sur « La femme et le crime »), (...)
  • 2 A.-E. Demartini, « La figure de l’empoisonneuse. De Marie Lafarge à Violette Nozière », dans L. Ca (...)
  • 3 Ainsi Sophie Cunat dans sa thèse consacre-t-elle une partie spécifique aux cas de la marquise de B (...)

1Dans une série d’articles consacrés aux femmes criminelles, le magazine Détective accorde en 1931 une large place aux « prêtresses du poison1 ». « Pour un empoisonneur, cent empoisonneuses » n’hésite pas à écrire le journaliste, confortant en cela l’image largement partagée de l’empoisonnement comme crime spécifiquement féminin. Pour appuyer son affirmation, il se lance dans une énumération des empoisonneuses célèbres, depuis l’Antiquité jusqu’à l’époque contemporaine, depuis Circé et Médée jusqu’à Marie Lafarge et Hélène Jegado. Une telle argumentation pèche bien entendu par son empirisme, mais elle illustre, entre autres, l’importance des « visages célèbres de chronique judiciaire », souvent de « belles empoisonneuses », dans la construction de cette figure criminelle au début du XXe siècle2. Par la suite, Violette Nozière, Marie Besnard ou Simone Weber viendront mêler leurs noms à ce panthéon vénéneux – même en cas d’acquittement. Ces grands noms ont accaparé l’intérêt aussi bien dans les diverses histoires de crimes destinées au grand public que dans les études plus ou moins savantes consacrées aux spécificités de l’empoisonnement3. Dans leur ombre se trouvent pourtant d’autres femmes dont les méfaits avérés ou supposés n’ont pas reçu la même visibilité médiatique. Toute une gradation de notoriété peut être établie entre les différentes affaires mettant en cause des empoisonneuses au XXe siècle. La presse se passionne généralement pour des situations qui sortent de l’ordinaire. S’intéresser aux raisons du (relatif) anonymat de certains cas permet d’éclairer quels étaient les ressorts d’une histoire « banale », « habituelle » d’empoisonneuse, et d’envisager ce que pourrait être la « normalité » de criminelles à l’évidence considérées comme anormales.

Des affaires peu nombreuses mais des représentations prégnantes

  • 4 L. Lambert, Traité de droit pénal spécial, Paris, Police-revue, 1968, p. 22 : « Le poison est du m (...)
  • 5 A.-E. Demartini, op. cit.
  • 6 R. Merle, A. Vitu, Traité de droit criminel. Droit pénal spécial, Paris, Cujas, 1981, p. 1389, not (...)
  • 7 Par exemple J. Léauté, Cours de droit pénal spécial 1968-1969, Paris, 1969, p. 111.
  • 8 On peut apercevoir des premières remises en cause dans le dossier consacré à la femme délinquante (...)

2Dans l’ensemble de la criminalité féminine, les affaires d’empoisonnement sont en fait peu nombreuses. Contrairement aux idées véhiculées aussi bien par la presse que par les juristes pendant une grande partie du siècle, l’empoisonneuse est une espèce rare, et qui plus est en continuelle raréfaction. Mais la représentation du poison comme « arme préférée4 » du beau sexe s’enracine dans une longue tradition. Comme l’a bien montré Anne-Emmanuelle Demartini, la criminologie du début du siècle constitue l’empoisonnement comme un archétype du crime féminin, mobilisant des caractéristiques biologiques et psychologiques qui seraient inhérentes à la nature des femmes5. Leurs faiblesses physiologiques, leurs capacités de mensonge, de dissimulation, de manipulation sont invoquées pour justifier cette prédilection, les experts mettant en avant des diagnostics cliniques de mythomanie et d’hystérie. De telles théories perdurent assez tardivement, et ce malgré les profondes mutations qu’a connu le système des genres en France au cours du siècle. L’évolution de la place des femmes dans la société ne semble guère avoir d’influence sur la façon dont est perçu le crime d’empoisonnement. En 1981 encore, dans son Traité de droit criminel, André Vitu explique que « c’est le moyen employé par ceux à qui manque la force physique ou l’audace nécessaires pour agir par la violence », et que « de tout temps, les femmes ont révélé une préférence pour cette manière de faire périr6 ». Les chiffres cités pour affirmer le caractère féminin de l’empoisonnement sont souvent ceux du XIXe siècle, faute de nouvelles études7. Tout au plus met-on progressivement en avant l’idée que c’est leur rôle social, au foyer, en position dominée par rapport aux hommes, qui serait déterminant dans la commission de ce crime plutôt que des prédispositions naturelles, mais sans questionner la catégorie même de « crime féminin ». Le manque de recherches portant sur la criminalité féminine comme sur les particularités criminologiques de l’empoisonnement, ainsi que la très imparfaite et très tardive réception en France des apports de la criminologie féministe à la toute fin du XXe siècle ont contribué au maintien de telles représentations, y compris parmi les professionnels de la justice8.

  • 9 Il est difficile d’établir un chiffre définitif des femmes condamnées pour empoisonnement au XXe s (...)
  • 10 Décompte réalisé sur les années 1900 à 1910.
  • 11 R. Cario, op. cit, p. 68.
  • 12 Ibid., p. 63.
  • 13 Les années de guerre ne sont pas inclues dans ce décompte.
  • 14 Respectivement 63/108 sur la période 1900-1934, période de guerre exclue, et 19/46 sur la période (...)
  • 15 M. Culioli, cité par S. Cunat, op. cit., p. 36.

3Pourtant, au XXe siècle, ce ne sont que quelques dizaines de femmes qui ont été condamnées comme empoisonneuses9. Le poison est utilisé comme arme par une infime minorité de criminelles : ces affaires représentent entre 1 et 4 % des atteintes aux personnes au début du siècle10 comme dans les années 197011. Pour faire de l’empoisonnement un acte largement pratiqué par les femmes, les criminologues insistent sur le chiffre noir des crimes non découverts – mais il n’y a à vrai dire aucun élément permettant d’évaluer leur nombre, et cette affirmation relève plutôt d’un postulat. Néanmoins, il est vrai que la participation des femmes à ce crime est bien supérieure à leur part dans la criminalité générale, qui se situe entre 10 et 15 % au cours du siècle et qui a tendance à se réduire12. Il est possible aussi que, davantage que les hommes, un certain nombre d’empoisonneuses ne soient jamais arrivées au stade du procès car déclarées irresponsables et internées. Ceci dit, si on s’en tient aux statistiques judiciaires, l’empoisonnement cesse d’être majoritairement féminin au cours du siècle. Les femmes représentent certes 59 % des cas de condamnation de 1900 à 193413, mais seulement 41 % entre 1953 et 197814, et les années 1980 et 1990 sont marquées par une relative parité15. On est très loin de la formule « Pour un empoisonneur, cent empoisonneuses ». Elles sont en moyenne deux par an dans le premier tiers du XXe siècle, et après une légère recrudescence dans l’immédiat après-guerre, on en trouve moins d’une par an à partir des années 1950. Certaines conjonctions peuvent néanmoins donner l’impression d’une véritable épidémie : les 27 et 28 mars 1952, pas moins de trois accusées sont jugées en même temps dans trois cours d’assises différentes, ce alors que l’affaire Marie Besnard est encore dans tous les esprits, et qu’en avril de la même année, deux autres affaires de même type secouent la chronique.

Affaires ordinaires et extraordinaires

  • 16 Le Méridional, 27 janvier 1949, p. 1 ; Le Provençal, 27 janvier 1949, p. 4.

4L’intérêt médiatique étant généralement inversement proportionnel à la rareté du crime commis, rien d’étonnant à ce que les affaires d’empoisonneuses reçoivent un certain éclairage. Outre les cas les plus célèbres, passés à la postérité, d’autres procès comme ceux d’Antoinette Peinot et Élisabeth Ducourneau, aujourd’hui plus oubliés, ont eu droit en leur temps à des unes et à des chroniques relativement consistantes, encore que de façon très inégale suivant les titres. À plusieurs occasions, les journaux mentionnent la forte affluence dans la cour d’assises ou indiquent qu’il s’agit de « l’affaire la plus importante de la session ». Pourtant, nombre d’empoisonneuses peinent à hisser leur notoriété au-delà des maigres entrefilets qui se contentent de résumer brièvement l’affaire et de mentionner la condamnation. Quelques lignes suffisent souvent à présenter le crime, la peine réclamée par l’avocat général et la sentence prononcée. Ainsi, le procès de Jeanne Grandordy, en janvier 1949, n’a pas les honneurs de la presse nationale, alors que l’accusée est condamnée à mort, peine relativement exceptionnelle pour une femme. Pour avoir des informations à son sujet, il faut se tourner vers la presse régionale, dont les articles restent relativement succincts16.

5Comment expliquer ces différences de traitement ? Les raisons permettant d’expliquer le succès médiatique d’une affaire sont complexes, de multiples facteurs entrent en jeu, qu’il s’agisse du potentiel dramatique du crime commis, de la concurrence d’autres évènements dans l’actualité, ou de la présence d’avocats réputés. Mais il faut pour un « beau crime » une dose d’inattendu, et certaines histoires présentent une intrigue trop éculée pour intéresser le public. Dans une affaire jugée en 1952, un chroniqueur constate ainsi, désolé :

  • 17 « Solange Bléau et la poudre à doryphore », L’Aurore, 27 mars 1952, p. 10.

« Elle comparaissait hier devant la cour d’assises de Versailles sous l’inculpation d’avoir empoisonné son mari avec de la poudre à doryphores. En elle-même, cette accusation, malheureusement, est banale17. »

  • 18 « Marguerite Decarlini connaitra son sort ce soir », L’Aurore, 27 mars 1952, p. 3.
  • 19 « Monotonie », Le Parisien Libéré, 2 avril 1952, p. 1.
  • 20 Respectivement jugés en juin 1912, août 1912, novembre 1913, octobre 1926, novembre 1943, janvier (...)

6À propos d’un autre cas, un de ses collègues constate que les empoisonneuses « manquent d’imagination18 », et un billet d’humeur commente l’« étrange monotonie » qui voudrait que « l’arsenic dans la soupe ou le café du matin » soit devenu « le moyen banal de mettre fin aux querelles ou aux dissentiments conjugaux19 ». Monotonie, banalité : pour les journalistes, les affaires d’empoisonnement se suivent et se ressemblent. À travers les articles les plus expéditifs apparaissent les traits d’une affaire typique. Elle pourrait se résumer ainsi : une femme plutôt mûre, souvent cultivatrice, empoisonne son époux afin de refaire sa vie avec un amant, en captant l’héritage. Elle utilise généralement un pesticide contenant de l’arsenic. On retrouve ces cas de figure, entre autres, dans les procès Saulas, Gachet, Pochard, Duvette, Decool, Grandordy, Mignon, Jourde... des années 1900 aux années 195020. Le fait qu’une bonne partie de ces affaires se déroulent en milieu rural, parfois dans des départements reculés, n’est pas non plus étranger au faible investissement médiatique.

  • 21 J. Pottecher, « Observations sur la criminologie de l’empoisonnement », Revue de science criminell (...)

7À partir de ce scénario classique, toute variante est susceptible d’engendrer un surcroît d’intérêt et un traitement plus long dans la presse. Ainsi, une empoisonneuse issue d’une profession qualifiée est relativement exceptionnelle, comme le montre en novembre 1946 le cas de Paule Guilloux, préparatrice en pharmacie. Dans les années 1950, on a cependant conscience que les modifications de la société entraînent l’émergence de nouveaux profils, plus urbains et ouvriers21. L’intérêt peut aussi tenir au nombre d’empoisonnements commis. L’empoisonneur est réputé pour basculer facilement dans le crime en série, et le soupçon de meurtres étalés sur plusieurs années et jusque-là indétectés suscite un frisson d’effroi. L’affaire Decarlini, malgré une banale trame rurale, attire ainsi l’attention en mars 1952 : celle qui est surnommée la « Brinvilliers du Bugey » est accusée d’avoir empoisonné ses deux maris et plusieurs de ses enfants dans les années 1940. Les cas avérés d’empoisonnements multiples ne sont cependant pas si nombreux, et il est fréquent de devoir abandonner les charges portant sur les victimes les plus anciennes, dont les restes sont plus difficiles à analyser. Le plus souvent, les faits reprochés ne portent donc que sur une ou deux morts suspectes.

  • 22 F. Bonef-Bouillon, L’empoisonnement dans le Nord au XIXe siècle, thèse d’histoire du droit, univer (...)
  • 23 Le Petit Parisien, 26 avril 1929, p. 1.
  • 24 Le Parisien Libéré, 11 avril 1952, p. 7. L’affaire fait long feu.

8La nature des victimes joue également. Un empoisonnement courant au XIXe siècle, celui d’un maître ou d’une maîtresse de maison par une domestique mécontente22, disparaît presque entièrement. L’empoisonnement ordinaire est principalement un uxoricide. Si le mari, ou plus rarement l’amant, est une victime toute désignée pour le poison, si l’empoisonnement du beau-père ou de la belle-mère n’est guère surprenant et presque compréhensible, l’opinion publique est plus prompte à s’émouvoir quand la personne visée est un père, une mère, un frère ou une sœur. Violette Nozière et Élisabeth Ducourneau, qui reçoivent un grand éclairage médiatique, sont avant tout des parricides. Intoxiquer ses propres enfants suscite aussi l’indignation, mais ce cas de figure peut cependant être rapproché d’autres affaires d’infanticides. Empoisonner quelqu’un d’extérieur à la famille, par contre, est plus inhabituel, et inquiète davantage l’opinion publique. Antoinette Peinot, condamnée en avril 1929, était une simple amie de sa victime : aucun signe avant-coureur n’aurait pu laisser supposer cette « cruauté inouïe23 ». Le cas de Marie Reymond, en avril 1952, concentre tout le potentiel d’une affaire retentissante : non seulement on la soupçonne d’être une criminelle en série, mais ses cibles sont des personnes dont elle avait la charge dans des hôpitaux et hospices24. Traditionnelle épée de Damoclès de la famille, la femme qui empoisonne ne surprend vraiment que lorsqu’elle attaque en dehors de son cercle immédiat.

  • 25 Décompte excluant les années de guerre. Les taux d’acquittement pour les affaires d’empoisonnement (...)
  • 26 « Une empoisonneuse n’avoue jamais », Combat, 25 mars 1952, p. 8.
  • 27 « Les larmes troubles de l’empoisonneuse », Le Figaro, 16 décembre 1993, p. 10.
  • 28 « Coup de théâtre aux assises de Seine-et-Oise », L’Aurore, 28 mars 1952, p. 1 ; « Coup de théâtre (...)

9Un grand ressort du succès des affaires d’empoisonnement est l’incertitude pesant sur la culpabilité de l’accusée, et fréquemment sur la réalité même du crime, toujours difficile à prouver. Près de 40 % des accusées sont acquittés pendant le premier tiers du XXe siècle, ce qui est assez considérable25. De nombreuses accusées nient en effet les faits, et si des aveux figurent dans leur dossier, c’est, disent-elles, du fait des pressions policières. La constance avec laquelle elles protestent de leur innocence est d’ailleurs souvent accueillie avec un haussement d’épaules, car considérée comme un trait propre de cette catégorie de criminelles. « Les criminologistes s’accordent à le dire : “Une empoisonneuse n’avoue jamais.” » affirme ainsi un chroniqueur26. » L’empoisonneuse est facilement une « pleurnicheuse », dont il faut parfois reconnaitre que « si les sanglots, les larmes » sont faux, ils sont « bien imités27 ». Les controverses toxicologiques sont très suivies, car elles laissent toujours planer le spectre de l’erreur judiciaire, qui transformerait l’infâme menteuse simulatrice en innocente victime de l’acharnement policier et/ou de la médisance publique. Le procès de Solange Bléau, qui se déroulait de manière très classique, change de dimension lorsqu’il s’avère que la poudre avec laquelle l’accusée était censée avoir empoisonné la victime n’a pas été analysée : brusquement, l’affaire bascule des pages intérieures à la une28. Ces coups de théâtre et la survenue du suspense peuvent ainsi transformer la cause la plus fade en un petit feuilleton, mais on peut aussi voir, dans leur récurrence, un autre signe de l’« étrange monotonie ».

Des « sorcières » aux solides appétits

  • 29 G. Berteloite, « Le gâteau à la strychnine », Qui ? Détective, 142, 21 mars 1949, p. 11.
  • 30 Le Matin, 20-21 novembre 1943, p. 1.
  • 31 Le Parisien Libéré, 29 avril 1952, p. 7.
  • 32 Combat, 3-4 mai 1952, p. 8.
  • 33 S. France, « Les empoisonneurs de Bordeaux », Détective, 596, 9 mai 1940, p. 12.

10Par ailleurs, les empoisonneuses ne font pas exception à la règle qui veut qu’une femme soit tout autant jugée sur sa moralité que sur sa participation effective à un crime. Si nombre d’articles de presse se cantonnent à un exposé très descriptif des faits, d’autres s’attardent longuement sur les écarts conjugaux des femmes mariées et sur les aventures sexuelles des célibataires. Il y a très souvent, pour ne pas dire presque toujours, un amant avéré ou supposé dans ces histoires. D’ailleurs, certaines accusées ne s’arrêtent pas à un seul amour. Les empoisonneuses sont réputées avoir de solides appétits les incitant à multiplier les relations. Denise Chauvet, par exemple, « court le guilledou » : c’est « une épouse insatiable » qui a « la perfidie de Putiphar29 ». Elle est accusée de poursuivre de ses assiduités les vigoureux journaliers agricoles qui travaillent pour son mari. La transgression est peut-être d’autant plus importante qu’il s’agit de femmes assez mûres n’hésitant pas à prendre des amants jeunes, voire très jeunes, ainsi que des étrangers. Élisabeth Ducourneau s’acoquine avec un Algérien, Mélanie Duvette avec un Portugais. Amandine Clatot n’a certes qu’une trentaine d’années, mais profitant de l’absence de son mari prisonnier en Allemagne, elle prend « plusieurs amants, de solides gars de culture, étrangers pour la plupart. Le benjamin en était un enfant de 15 ans, le propre fils du dernier d’entre ses adorateurs30 ». De même, Anaïs Jourde aurait affirmé : « J’aime ce qui est jeune et beau ». À soixante ans passés, c’est une « matrone aux vertes ardeurs31 », « volcanique », n’hésitant pas à « provoquer les jeunes domestique32 ». L’empoisonneuse est ainsi « victime de son sexe33 ».

  • 34 Le Matin, 20-21 novembre 1943.
  • 35 L’Aurore, 27 mars 1952, p. 10.
  • 36 Le Parisien Libéré, 27 mars 1952, p. 8.
  • 37 L’Aurore, 27 mars 1952, p. 3.
  • 38 « Marie Raymond attend d’être interrogée », Le Parisien Libéré, 15 avril 1952, p. 5.
  • 39 Le Parisien Libéré, 3 mai 1952, p. 7.
  • 40 Le Petit Journal, 25 avril 1929, p. 1.
  • 41 Le Matin, 25 avril 1929, p. 1 ; Le Matin, 26 avril 1929, p. 1.

11Ces succès sont d’autant plus surprenants que les attraits de ces femmes n’apparaissent pas évidents aux yeux des chroniqueurs. L’apparence des accusées est souvent commentée. De manière générale, les journalistes sont assez peu amènes dans leurs descriptions physiques. Violette Nozière, et dans une moindre mesure Élisabeth Ducourneau, sont des exceptions : il y a très peu de belles empoisonneuses. Plus souvent, leur apparence est banale : Amandine Clatot est ainsi « une femme noiraude, ni jolie ni laide, insignifiante34 ». Les appréciations varient d’un journaliste à l’autre. À propos de Solange Bléau, si l’un considère charitablement qu’« il n’y a sûrement pas longtemps qu’elle a cessé d’être séduisante, sinon tout à fait jolie35 », l’autre affirme qu’il s’agit d’« une femme souffreteuse et maigriotte, nerveuse, au visage anguleux, où des yeux d’un bleu glauque se cachent derrière de grosses lunettes. Cheveux et manteaux noirs. Ensemble nettement inquiétant36 ». Derrière le jugement sur l’apparence, on voit poindre la présomption de culpabilité. Marguerite Decarlini est « petite, ratatinée, noiraude, quarante-quatre ans, mais sans âge, profil d’oiseau de proie à bon marché : genre corbeau37 ». On évoque pour une autre « l’obésité renforcée de sept tricots et de sept jupons », avec des « jambes déformées par les varices38 ». Quant à Mme Jourde, si elle est surnommée la « belle Anaïs », c’est surtout en raison de ses conquêtes et de ses charmes passés, car elle est « mafflue et hommasse » et « ne fait guère honneur à la légende qui lui a valu son surnom triomphant39 ». Monstre moral, l’empoisonneuse peut aussi être un monstre physique, comme Antoinette Peinot, atteinte de nanisme, qui est « malingre », « bossue », « difforme40 », et « aussi peu sympathique au moral qu’au physique », avec un « long nez » et « une maigre main déformée41 ». Derrière ces considérations, on retrouve sans doute le motif récurrent de la sorcière, dont la laideur reflète le caractère maléfique.

  • 42 « Le châtiment », Qui ? Détective, 171, 10 octobre 1949, p. 7.
  • 43 Le Petit Parisien, 22 octobre 1926, p. 3.
  • 44 Épisode « Jamila Belkacem l’empoisonneuse » de l’émission Faites entrer l’accusé, diffusé le 25 ao (...)

12Face à ces femmes, les victimes conjugales, empoisonnées et cocufiées, ne sont pas exemptes de toute responsabilité. Leurs – désormais – veuves les décrivent souvent comme des ivrognes, des brutes et des incapables. Mme Ferrari reproche à son mari de l’empêcher de remplir ses devoirs religieux42 ; plus grave, Denise Chauvet accuse le sien d’avoir menacé ses enfants et de l’avoir forcé à des « relations contre-nature ». Faut-il donc voir, dans ces femmes, des résistantes à l’oppression patriarcale ? Ce serait aller trop vite en besogne au gré de la partie adverse, qui s’acharne plutôt à démontrer que, loin du portrait ingrat qui en est dressé, ces hommes étaient des personnes affables, sympathiques et débonnaires. Les amis des défunts témoignent bien volontiers en ce sens. Les maris vilipendés subiraient ainsi une double peine de la part des empoisonneuses : non contentes de les avoir fait mourir dans d’atroces souffrances, celles-ci n’hésiteraient pas à noircir injustement leur mémoire. En fait, si les hommes victimes des empoisonneuses sont parfois coupables, c’est aux yeux des journalistes moins à cause de leurs brutalités ou de leur alcoolisme que pour ne pas avoir su s’imposer comme les maîtres de leur foyer et pour avoir toléré des écarts regrettables, débouchant sur la catastrophe. En 1926, Mélanie Duvette avait imposé chez elle la présence de son amant à son mari, « un brave ouvrier d’usine de caractère un peu faible43 ». Dans le cas de Denise Chauvet, le mari continue « d’apporter sa paye à l’infidèle », alors que cette dernière s’est mise en ménage avec un autre homme. On retrouve encore un exemple de ces étranges tolérances à la fin des années 1990 dans l’affaire Jamila Belkacem44...

  • 45 J. Nevers, « Une tragique veillée funèbre », Qui ? Détective, 143, 28 mars 1949, p. 4-5.
  • 46 Par exemple dans le cas d’Anaïs Jourde, Le Parisien Libéré, 29 avril 1952, p. 7 ; mais aussi plus (...)
  • 47 Le Matin, 15 septembre 1913, p. 3.

13Les accusées sont ainsi fréquemment posées en femmes avides de pouvoir au sein de leur foyer et supportant mal la tutelle conjugale ou parentale. Ce sont des « mégères », des « furies » colériques et véhémentes. Dans les affaires où elles sont de mèche avec leur mari ou un amant, elles sont souvent présentées comme les instigatrices de l’action. Ainsi de Gabrielle Blondey : son mari « subit l’emprise de cette “Marie Souillon” dont les flambées de colère font trembler la maisonnée ». Son objectif est de se débarrasser de son beau-père, propriétaire de la ferme, afin de « devenir la vraie patronne45 ». Et c’est donc elle qui entraîne son mari à commettre un parricide. Quand ils ne sont pas manipulés par leurs compagnes pour verser eux-mêmes le poison, les complices masculins en sont souvent réduits à n’être que des intermédiaires se contentant de se procurer le produit toxique ou de livrer un aliment empoisonné. Pour se justifier, ils affirment avoir été « envoûtés », et raniment parfois explicitement le fantasme de la sorcière46. Les procureurs n’hésitent d’ailleurs pas à requérir une peine plus faible pour les hommes que pour les femmes. Il est en revanche exceptionnel que des femmes s’associent pour se débarrasser du mari de l’une d’elles, comme dans l’affaire Pochard47.

  • 48 G. Berteloite, op. cit.
  • 49 J. Nevers, op. cit.
  • 50 C. Vallier, « “Monstre hors série” Berthe Borgnet n’a pu sauver sa tête », Qui ? Détective, 768, 1 (...)
  • 51 « Les hommes de Rodica », Le Républicain lorrain, 1er juillet 1999, p. 21.

14Si elles sont fréquemment de mauvaises épouses, les empoisonneuses ne sont pas pour autant de mauvaises mères. Nombre d’entre elles ont des enfants, et la presse souligne l’écart existant entre la monstruosité de leurs actes, l’insensibilité dont elles ont pu faire preuve face à l’agonie de leurs victimes, et l’attention, voire la tendresse qu’elles continuent de manifester à leurs enfants. Avant d’être emmenée en prison, « Denise Chauvet l’empoisonneuse jette un dernier coup d’œil de détresse sur son petit Alain, qui dort48 ». Face à Mme Blondey, qui déclare, lorsqu’on lui demande ce qu’elle a à ajouter pour sa défense : « Je veux voir mes petiots ! », on s’interroge : « Le réflexe maternel est-il le seul instinct normal de cette demi-détraquée49 ? » De même, Berthe Borgnet, « monstre hors série », revendiquant ses actes et ne présentant aucun remords, serre sa fille dans ses bras pendant le procès et pleure, « pour la première fois peut-être depuis son arrestation50 ». Cet amour humanise quelque peu ces criminelles, sauf quand il devient à son tour « excessif », « pathologique » et quasi-incestueux51.

15Quelques chroniqueurs sont conscients des dérives que ces jugements moraux, fondés sur les apparences, impriment aux procès et s’interrogent :

  • 52 « On n’envoie pas au bagne sur des raisonnements pareils », Combat, 29-30 mars 1952, p. 8.

« Sans preuve, sur quoi pouvait-on s’appuyer ? Sur les renseignements de police, sur la réputation de femme légère de l’accusée ?... Ça n’a rien à voir avec l’empoisonnement par l’arsenic, que de lui infliger un “zéro de conduite”. Il y a une vie privée qu’on n’a pas à traîner en justice. Un accusé n’est pas un être qu’on a le droit de salir52. »

16Il est cependant malheureux, en l’occurrence, que ces scrupules ne surviennent qu’une fois l’acquittement prononcé.

Folles, demi-folles ou responsables ? L’« énigme » des empoisonneuses

  • 53 S. France S., op. cit.
  • 54 S. Cunat, op. cit., p. 36.
  • 55 C. Parent, « La protection chevaleresque ou les représentations masculines du traitement des femme (...)

17Que faire de ces empoisonneuses ? Ce crime « soulève l’opinion publique plus qu’aucun autre53 », et les peines qui les frappent sont lourdes. Sur le premier tiers du XXe siècle, 11 % des empoisonneuses sont condamnées à mort, soit davantage en proportion que pour les affaires d’assassinat. Il faut également rappeler qu’en 1941 Élisabeth Ducourneau ouvre la reprise des exécutions de femmes pour crimes de droit commun, après une interruption de plus de cinquante ans. Pour la plupart, elles bénéficient cependant de circonstances atténuantes, mais elles n’en subissent pas moins des peines de travaux forcés à temps ou à perpétuité. Cette sévérité se prolonge jusque dans les années 1990, où l’on retrouve des peines allant de dix à vingt ans de réclusion54. La réputation d’indulgence de la justice masculine envers les criminelles touche ici ses limites55.

  • 56 J. Pottecher, op. cit., p. 311.
  • 57 Le Parisien Libéré, 14 avril 1952 : « Elle finira sans doute dans un asile d’aliénés. »
  • 58 J. Nevers, op. cit.
  • 59 Le Petit Parisien, 26 avril 1929, p. 3.

18Et pourtant, la question de la responsabilité pénale des empoisonneuses est fréquemment soulevée. Issues de milieux ruraux et ouvriers, elles sont réputées pour être relativement frustres56. Sans attendre la confirmation de la présence de poison dans les corps, des journaux suggèrent que Marie Reymond devrait être internée57. Si l’accusée est malgré tout reconnue apte à subir un procès, sa responsabilité est souvent atténuée. Gabrielle Blondey est « muette comme une cruche », une « débile mentale », une « demi-folle » qui injurie son mari au moment du verdict58. Celles qui sont reconnues comme étant « intelligentes » ne sont pas non plus à l’abri d’interrogations sur leur santé mentale, à l’image d’Antoinette Peinot, neurasthénique, insomniaque et suicidaire. Cependant, c’est une « névrosée, mais non une folle59 ». Il faut en effet éviter qu’un diagnostic d’anormalité n’affaiblisse trop la sanction. Dans le procès Borgnet, l’expert recadre le propos :

  • 60 C. Vallier, op. cit.

« Est-ce un monstre ?... C’est une virago, une passionnée, une mégère d’un autoritarisme excessif. Mais elle ne présente aucun signe clinique. C’est une femme relativement intelligente, capable de volonté, pourvue d’une affectivité normale et entièrement responsable60. »

  • 61 L’Aurore, 27 mars 1952, p. 3.

19Dans de nombreuses affaires, les journalistes affirment leur scepticisme quant aux analyses des experts. L’un s’exclame : « Elle est folle cette femme ! Il paraît que non. » Et de noter textuellement une phrase incohérente prononcée par l’accusée, « qui la dépeint mieux que ne peut le faire un éminent psychiatre61 ». Pour les empoisonneuses, peut-être davantage que pour les autres, la frontière entre crime et folie s’avère assez ténue.

  • 62 Le Parisien Libéré, 28 mars 1952, p. 7.
  • 63 G. Berteloite, op. cit.

20Malgré nombre de traits communs, malgré des gestes et des paroles répétés d’un procès à l’autre, « décidément, les empoisonneuses constitueront toujours une énigme62 ». La monstruosité de leur crime comporterait une part irrationnelle qui rendrait ces criminelles inaccessibles à la compréhension des autres mortels. Est-ce d’ailleurs si important ? Aux yeux d’un grand nombre, « ce qui importe à l’opinion publique [...], ce n’est pas l’analyse des sentiments de ces âmes perverses, mais le sévère et légitime châtiment de leur forfait63 ».

  • 64 S. Cunat, op. cit., p. 17.

21Ces représentations se prolongent dans les procès les plus tardifs, même si la figure de l’empoisonneuse semble se brouiller à la fin du XXe siècle : les milieux socio-culturels se diversifient64, l’empoisonnement cesse d’être un crime spécifiquement rural. Il s’agit plus souvent d’infirmières ou d’aides-soignantes, ayant recours à des cocktails médicamenteux. La question de l’euthanasie se pose dans certains procès. Le motif sexuel reflue, par rapport à la figure de l’empoisonneuse cupide, séduisant et empoisonnant assez rapidement ses victimes afin de capter des héritages, l’empoisonnement devenant un moyen parmi d’autres de l’escroquerie. On rencontre aussi d’autres intrigues, comme une mère dépressive empoisonnant ses enfants avant de tenter de se suicider. Plus rares, les affaires d’empoisonnement sont peut-être devenues aujourd’hui moins monotones, sans pour autant susciter outre mesure l’intérêt du public.

Notes

1 F. Boutet, « Prêtresses du poison » (troisième volet d’une enquête sur « La femme et le crime »), Détective, 163, 10 décembre 1931, p. 14.

2 A.-E. Demartini, « La figure de l’empoisonneuse. De Marie Lafarge à Violette Nozière », dans L. Cadiet, F. Chauvaud, C. Gauvard, P. Schmitt-Pantel, M. Tsikounas (dir.), Figures de femmes criminelles de l’Antiquité à nos jours, Paris, Publications de la Sorbonne, 2010, p. 27-40.

3 Ainsi Sophie Cunat dans sa thèse consacre-t-elle une partie spécifique aux cas de la marquise de Brinvilliers, de Marie Lafarge, de Violette Nozières et de Marie Besnard. Cf. Cunat S., Le crime d’empoisonnement, thèse de droit pénal, université Nancy 2, 2003.

4 L. Lambert, Traité de droit pénal spécial, Paris, Police-revue, 1968, p. 22 : « Le poison est du moins en France l’arme quasiment exclusive de nos compagnes et il constitue pour elles, l’arme préférée. »

5 A.-E. Demartini, op. cit.

6 R. Merle, A. Vitu, Traité de droit criminel. Droit pénal spécial, Paris, Cujas, 1981, p. 1389, note 1.

7 Par exemple J. Léauté, Cours de droit pénal spécial 1968-1969, Paris, 1969, p. 111.

8 On peut apercevoir des premières remises en cause dans le dossier consacré à la femme délinquante des Annales de l’Université des sciences sociales de Toulouse, t. XXVII, 1979, notamment p. 263 et p. 288. Robert Cario affirme en 1992 que « ce crime ne constitue plus une spécialité féminine ». Cf. R. Cario, Femmes et criminelles, Paris, Érès, 1992, p. 72. Pour la tardive réception de la criminologie féministe dans les pays francophones, cf. C. Parent, Féminismes & criminologie, Presses de l’université de Montréal, 1998.

9 Il est difficile d’établir un chiffre définitif des femmes condamnées pour empoisonnement au XXe siècle, les statistiques du Compte général de l’administration de la justice criminelle ne distinguant pas les empoisonneurs selon leur sexe dans la période 1934-1953. On compte au moins 63 empoisonneuses condamnées de 1900 à 1934 (années de guerre exclues), et 19 de 1953 à 1978, année où la statistique criminelle cesse de prendre en compte l’empoisonnement, incluant cette incrimination dans une catégorie « autres homicides ». Une autre difficulté provient du fait que certaines empoisonneuses sont comptabilisées dans d’autres catégories lorsqu’elles ont commis d’autres crimes, par exemple celui de parricide. Il faut enfin tenir compte des éventuelles imperfections du recueil des données qui ont servi à établir le Compte. Malgré ces limites, le Compte permet cependant de donner des estimations. Le simple fait que très peu de données statistiques viennent étayer les discours sur le caractère « fréquent » des empoisonnements féminins est en soi révélateur de la tendance à reproduire des clichés. Les autres données statistiques fournies dans cette étude sont également tirées du Compte général.

10 Décompte réalisé sur les années 1900 à 1910.

11 R. Cario, op. cit, p. 68.

12 Ibid., p. 63.

13 Les années de guerre ne sont pas inclues dans ce décompte.

14 Respectivement 63/108 sur la période 1900-1934, période de guerre exclue, et 19/46 sur la période 1953-1978.

15 M. Culioli, cité par S. Cunat, op. cit., p. 36.

16 Le Méridional, 27 janvier 1949, p. 1 ; Le Provençal, 27 janvier 1949, p. 4.

17 « Solange Bléau et la poudre à doryphore », L’Aurore, 27 mars 1952, p. 10.

18 « Marguerite Decarlini connaitra son sort ce soir », L’Aurore, 27 mars 1952, p. 3.

19 « Monotonie », Le Parisien Libéré, 2 avril 1952, p. 1.

20 Respectivement jugés en juin 1912, août 1912, novembre 1913, octobre 1926, novembre 1943, janvier 1949, mars 1952, avril 1952.

21 J. Pottecher, « Observations sur la criminologie de l’empoisonnement », Revue de science criminelle et de droit comparé, 1955, p. 310.

22 F. Bonef-Bouillon, L’empoisonnement dans le Nord au XIXe siècle, thèse d’histoire du droit, université Lille 2, 1986, p. 190.

23 Le Petit Parisien, 26 avril 1929, p. 1.

24 Le Parisien Libéré, 11 avril 1952, p. 7. L’affaire fait long feu.

25 Décompte excluant les années de guerre. Les taux d’acquittement pour les affaires d’empoisonnements semblent relativement similaires entre hommes et femmes sur cette période.

26 « Une empoisonneuse n’avoue jamais », Combat, 25 mars 1952, p. 8.

27 « Les larmes troubles de l’empoisonneuse », Le Figaro, 16 décembre 1993, p. 10.

28 « Coup de théâtre aux assises de Seine-et-Oise », L’Aurore, 28 mars 1952, p. 1 ; « Coup de théâtre en Seine-et-Oise au procès de l’“empoisonneuse” », Le Parisien Libéré, 27 mars 1952, p. 1.

29 G. Berteloite, « Le gâteau à la strychnine », Qui ? Détective, 142, 21 mars 1949, p. 11.

30 Le Matin, 20-21 novembre 1943, p. 1.

31 Le Parisien Libéré, 29 avril 1952, p. 7.

32 Combat, 3-4 mai 1952, p. 8.

33 S. France, « Les empoisonneurs de Bordeaux », Détective, 596, 9 mai 1940, p. 12.

34 Le Matin, 20-21 novembre 1943.

35 L’Aurore, 27 mars 1952, p. 10.

36 Le Parisien Libéré, 27 mars 1952, p. 8.

37 L’Aurore, 27 mars 1952, p. 3.

38 « Marie Raymond attend d’être interrogée », Le Parisien Libéré, 15 avril 1952, p. 5.

39 Le Parisien Libéré, 3 mai 1952, p. 7.

40 Le Petit Journal, 25 avril 1929, p. 1.

41 Le Matin, 25 avril 1929, p. 1 ; Le Matin, 26 avril 1929, p. 1.

42 « Le châtiment », Qui ? Détective, 171, 10 octobre 1949, p. 7.

43 Le Petit Parisien, 22 octobre 1926, p. 3.

44 Épisode « Jamila Belkacem l’empoisonneuse » de l’émission Faites entrer l’accusé, diffusé le 25 août 2005 sur France 2.

45 J. Nevers, « Une tragique veillée funèbre », Qui ? Détective, 143, 28 mars 1949, p. 4-5.

46 Par exemple dans le cas d’Anaïs Jourde, Le Parisien Libéré, 29 avril 1952, p. 7 ; mais aussi plus récent « Le désarroi de l’amant éconduit », Le Figaro, 17 décembre 1993, p. 11.

47 Le Matin, 15 septembre 1913, p. 3.

48 G. Berteloite, op. cit.

49 J. Nevers, op. cit.

50 C. Vallier, « “Monstre hors série” Berthe Borgnet n’a pu sauver sa tête », Qui ? Détective, 768, 17 mars 1961, p. 11.

51 « Les hommes de Rodica », Le Républicain lorrain, 1er juillet 1999, p. 21.

52 « On n’envoie pas au bagne sur des raisonnements pareils », Combat, 29-30 mars 1952, p. 8.

53 S. France S., op. cit.

54 S. Cunat, op. cit., p. 36.

55 C. Parent, « La protection chevaleresque ou les représentations masculines du traitement des femmes dans la justice pénale », Déviance et société, 10, 1986, p. 147-175.

56 J. Pottecher, op. cit., p. 311.

57 Le Parisien Libéré, 14 avril 1952 : « Elle finira sans doute dans un asile d’aliénés. »

58 J. Nevers, op. cit.

59 Le Petit Parisien, 26 avril 1929, p. 3.

60 C. Vallier, op. cit.

61 L’Aurore, 27 mars 1952, p. 3.

62 Le Parisien Libéré, 28 mars 1952, p. 7.

63 G. Berteloite, op. cit.

64 S. Cunat, op. cit., p. 17.

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