1 Cette observation s’applique également au mot « résistance », employé généralement au singulier avec majuscule par les historiens du Second conflit mondial, alors que, lorsqu’il est utilisé pour des conflits antérieurs, par exemple pour la Première Guerre mondiale, il apparaît généralement sous la plume des historiens sans majuscule et, dans certains cas, au pluriel.

2 Voir sur ce point la démarche menée par Emmanuel Debruyne, « Combattre l’occupant en Belgique et dans les départements français occupés en 1914-1918. Une « résistance avant la lettre » ?, Vingtième siècle. Revue d’histoire, 2012/3, n^o 115, p. 15-30.

3 Rappelons ici qu’elle fut précédée d’une première invasion alliée en janvier 1814, achevée fin mars avec la capitulation de Paris, mais qui ne donna pas lieu à une occupation.

4 Elle a fait l’objet du travail de Vejas Gabriel Liulevicius, War Lands on the Eastern Front : Culture, National Identity and German Occupation in World War I, Cambridge, Cambridge University Press, 2000, VIII-309 p.

5 Comme l’a souligné Annette Becker dans Les cicatrices rouges 14-18. France et Belgique occupées, Paris, Fayard, 2010, p. 10. Voir notamment sur l’occupation par le Japon de la Chine à partir de 1915 et plus largement sur l’impérialisme japonais, William Gerald Beasley, Japanese Imperialism, 1894-1945, Oxford, Clarendon Press, 1987, VIII-279 p.

6 Citons, dans l’ordre chronologique de leur publication les ouvrages de Claude Farenc, Problèmes de l’occupation allemande en Champagne, 1870-1873, thèse de doctorat de troisième cycle de l’université de Paris I, 1976, 2 vol., 593 p. ; Jean-Claude Farcy, La guerre de 1870 en Eure-et-Loir, Chartres, CDDP, 1981, 149 p ; François Roth, La Lorraine dans la guerre de 1870, Nancy, Presses universitaires de Nancy, 1984, 116 p. et Stéphane Audoin-Rouzeau, 1870. La France dans la guerre, Paris, Armand Colin, 1989, 420 p.

7 Voir Gérard Canini, La Lorraine dans la guerre de 1914-1918, Presses universitaires de Nancy, 1984, 126 p. et dans une perspective comparée Richard Cobb, French and Germans, Germans and French. A personal Interpretation of France under Two occupations 1914-1918/1939-1944, University Press of New England, 1983, traduit en français par Vivre avec l’ennemi. La France sous deux occupations 1914-1918 et 1940-1944, Paris, Éditions du Sorbier, 1985, 205 p.

8 Annette Becker, Oubliés de la Grande Guerre. Humanitaire et culture de guerre 1914-1918. Populations occupées, déportés civils, prisonniers de guerre, Paris, Éditions Noêsis, 1998, 405 p.

9 Rappelons toutefois, que l’expression de « guerre totale » est apparue pendant la Première Guerre mondiale pour désigner la remobilisation de l’effort de guerre français en 1917-1918, comme l’a fait remarquer John Horne dans « Introduction », Vers la guerre totale. Le tournant de 1914-1915, dir. par John Horne, Paris, Tallandier, 2010, p. 31.

10 Voir sur ce point et pour l’approche comparée qui s’y déploie La violence de guerre 1914-1945. Approches comparées des deux conflits mondiaux, dir. par Stéphane Audoin-Rouzeau, Annette Becker, Christian Ingrao et Henry Rousso, Bruxelles, Éditions Complexe, 2002, 348 p.

11 Sur ce terme, entendu comme une mise en contact avec l’expérience de guerre à travers la production de masse d’images et d’objets qui la représente, voir George Mosse, Fallen Soldiers : Reshaping the Memory of the World Wars, New-York et Oxford, Oxford University Press, 1990 traduit en français par De la Grande Guerre au totalitarisme. La brutalisation des sociétés européennes, introduction de Stéphane Audoin-Rouzeau, Paris, Hachette-Littérature, 1999, 291 p.

12 Voir en particulier John Horne, State, Society and Mobilization in Europe during the First World War, Cambridge, Cambridge University Press, 1997, 292 p.

13 Voir en particulier Great War, Total War. Combat and Mobilization on the Western Front 1914-1918, dir. par Robert Chickering et Stig Förtser, Cambridge, Cambridge University Press, 2000, 531 p.

14 Voir On the Road to Total War : the American Civil War and the German Wars of Unification, 1861-1871, dir. par Stig Förster et J. Nagler, Cambridge, Cambridge University Press, 1997, 705 p. et Anticipating Total War : the German and American Experiences 1871-1914, dir. par Manfred Böhmke, Roger Chickering et Stig Förster, Cambridge, Cambridge University Press, 1999, 496 p.

15 Voir notamment Jean-Yves Guiomar, L’invention de la guerre totale XVIII^e-XX^e siècle, Paris, Éditions du Félin, 2004, 330 p. et David Bell, The First Total War. Napoleon’s Europe and the Birth of Warfare as We Know It, Boston et New York, Houghton Miflin Company, 2007, traduit en français sous le titre La première guerre totale. L’Europe de Napoléon et la naissance de la guerre moderne, Seyssel, Champ Vallon, 2010, 359 p. Pour une discussion sur la pertinence de l’utilisation de la notion de « guerre totale » dans le contexte des guerres de la période 1750-1850 voir Bernard Gainot, « Les affrontements militaires sous la Révolution et l’Empire : une « guerre totale » ? », Revue d’histoire moderne et contemporaine, 2012/2 n^o 59-2, p. 178-186.

16 Voir Stéphane Audoin-Rouzeau, L’enfant de l’ennemi (1914-1918) : viol, avortement, infanticide pendant la Grande Guerre, Paris, Aubier, 2009, 2^e éd. où l’auteur revient, dans sa préface, sur cette question et Viols en temps de guerre, dir. par Raphaëlle Branche, Fabrice Virgili, Isabelle Delpa et al., Paris, Payot, 2011, 270 p.

17 Helen McPhail The Long Silence : Civilian Life under the German occupation of Northern France 1914-1918, London et New-York, I. B. Tauris et New european Publications, 1999, X-235 p.

18 Annette Becker, Les cicatrices rouges..., op. cit., p. 297.

19 Voir Laurence van Ypersele, « Héros, martyrs et traîtres : les fractures de la Belgique libérée », dans Sortir de la Grande Guerre : le monde et l’après-1918, Paris, Tallandier, 2008, p. 213-236 et Emmanuel Debruyne, « Combattre l’occupant en Belgique et dans les départements français occupés en 1914-1918 », article cité, p. 27-30.

20 Philippe Nivet, La France occupée 1914-1918, Paris, Armand Colin, 2011, p. 10.

21 Sur ce point voir Emmanuel Debruyne, « Combattre l’occupant en Belgique et dans les départements français occupés en 1914-1918 », article cité.

22 Pour une discussion de cette notion voir François Marcot, « Résistance et autres comportements des Français sous l’Occupation », Les Résistances, miroir des régimes d’oppression. Allemagne, France, Italie, Besançon, Presses universitaires de Franche-Comté, 2006, p. 47-59.

23 Philippe Burrin, La France à l’heure allemande 1940-1944, Paris, Éd. du Seuil, 1994, 565 p.

24 Philippe Nivet (La France occupée..., op. cit., p. 265-279) utilise plus particulièrement cette notion.

25 Jacques Semelin, Sans armes face à Hitler : la résistance civile en Europe, 1939-1945, Paris, Payot, 1989.

26 Pierre Laborie, Les mots de 39-45, Toulouse, Presses universitaires du Mirail, 2006, p. 101.

27 Voir sur ce point John Horne et Alan Kramer, German Atrocities : A History of Denial, New-Haven, Yale University Press, 2001 traduit en français par 1914. Les atrocités allemandes, Paris, Tallandier, 2005, 640 p.

28 Sur cette question voir Annette Becker, Oubliés de la Grande Guerre... op. cit., p. 68-77 et Philippe Nivet, La France occupée..., op. cit., p. 144-149.

29 John Horne et Alan Kramer, 1914. Les atrocités allemandes, op. cit., p. 165-187.

30 Voir François Marcot, « Les mots des résistants, essai lexicographique », 19/20, Bulletin du Centre d’histoire contemporaine de l’Université de Besançon, 1999, n^o 3, p. 79-105.

31 Voir sur ce point Jacques Hantraye, Les cosaques aux Champs-Élysées. L’occupation de la France après la chute de Napoléon, Paris, Belin, 2005, p. 37-44.

32 Nous nous permettons de renvoyer sur ce point à notre article, « “Le village de la mort”. Les “atrocités allemandes” en 1870 », Imaginaire et sensibilités. Études pour Alain Corbin sous la direction de Anne-Emmanuelle Demartini et Dominique Kalifa, éditions Créaphis, 2005, p. 257-268. Voir aussi, du côté allemand, Mark R. Stoneman, “The Bavarian Army and French Civilians in the War of 1870-1871 : A Cultural Interpretation”, War in History, 2001 8 (3), p. 271-293.

33 Voir Odile Roynette, « “Le village de la mort”... », article cité, p. 265-266.

34 Voir plus particulièrement Stéphane Audoin-Rouzeau, 1870. La France dans la guerre, op. cit., p. 261-272.

35 Guillaume Parisot, « De la négociation comme instrument d’occupation pacifiée et d’exploitation économique efficace pendant la guerre de 1870-1871 », Le temps des hommes doubles. Les arrangements face à l’occupation, de la Révolution française à la guerre de 1870, dir. par Jean-François Chanet, Annie Crépin et Christina Windler, Rennes, PUR, 2013, p. 279-302.

36 Sur ces pratiques voir Les ressources des faibles. Neutralités, sauvegardes, accommodements en temps de guerre (XVI^e-XVIII^e siècle), dir. par Jean-François Chanet et Christian Windler, Rennes, PUR, 2009, 457 p.

37 Bernard Gainot, « Les affrontements militaires sous la Révolution et l’Empire : une “guerre totale” ? », article cité, p. 180.