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Quelle résistance, quelle survie ? Réflexions sur les choix des Juifs en France

p. 137-153


Extrait

1Dans l’intervention que j’ai présentée à Toulouse – c’était en 1993, il y a près de vingt ans – j’évoquais déjà des « comportements de résistance ». J’y donnais notamment deux exemples : les institutions traditionnelles du judaïsme français (le Consistoire central et le Rabbinat) avaient choisi la voie d’un légalisme pointilleux, c’est entendu. Pourtant, s’ils se soumettaient à toutes les lois de ségrégation, s’ils enjoignaient l’ensemble des Juifs à imiter leur exemple, ils protestaient systématiquement de la façon la plus vigoureuse auprès des autorités de Vichy contre le principe même de ces mesures. Ils le faisaient dans le contexte d’un silence généralisé ; rares en effet étaient les voix qui osaient s’élever pour dénoncer la transformation des Juifs de France en parias de la société.

2Le second exemple concernait les Éclaireurs israélites de France (EIF), dont le dirigeant, Robert Gamzon, était l’un des membres du Conseil d’administration de l’UGIF, et qui créèrent à Mois

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