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Le temps des ruines

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Emmanuelle Danchin

Troisième partie. Des ruines héroïsées aux cadavres encombrants (1918-1921)

Chapitre VII. Hommages rendus aux ruines combattantes

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Extrait du texte

L’après-guerre correspond au moment où, pour une large part de la population, la confrontation directe aux espaces en ruines devient possible. Jusqu’alors, seules les photographies et les témoignages avaient permis de sensibiliser aux destructions de la guerre les populations éloignées du front. La libération des territoires occupés rend ces zones dévastées désormais accessibles.

Les pierres, porteuses des marques de combats, deviennent plus encore des objets de fascination : on peut en effet venir se rendre compte sur place, les approcher, les toucher. Les ruines s’imposent désormais aux sens de ceux qui les découvrent pour la première fois. Elles ne sont plus totalement « distanciées » et, à l’égal des soldats auxquels elles avaient été comparées, elles sont un peu partout honorées et héroïsées.

Le cinéma leur rend un discret hommage1 en 1919 par un long-métrage intitulé En dirigeable sur les champs de bataille2. Pendant trois mois, d’août à octobre 1919, une vedette zodiaque de la ...

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