Le temps des ruines
|Deuxième partie. Les ruines : incarnation de la nation et de ses souffrances
Chapitre V. Des ruines personnifiées, symboles de la mort refoulée et des corps mutilés des soldats
Les formats HTML, PDF et ePub de cet ouvrage sont accessibles aux usagers des bibliothèques et institutions qui l'ont acquis dans le cadre de l'offre OpenEdition Freemium for Books. L’ouvrage pourra également être acheté sur les sites des libraires partenaires, aux formats PDF et ePub, si l’éditeur a fait le choix de cette diffusion commerciale. Si l’édition papier est disponible, des liens vers les librairies sont proposés sur cette page.
Extrait du texte
Il est difficile de dater le moment précis où les ruines, décrites jusqu’à présent comme des corps souffrants tels des soldats, en viennent à désigner l’ensemble de la Nation combattante, assiégée et blessée. Ce glissement se produit en 1916-1917. Ce moment correspond à la prise de conscience de ce que la guerre sera longue, mais aussi qu’elle n’est pas juste une guerre morale, une lutte du « Bien » contre « le Mal ». Les pertes des batailles de Verdun, de la Somme et du Chemin des Dames participent de ce changement de regard. Il n’est pas simple non plus d’évaluer la réception des images de destruction qui, sans détour, ont affirmé la violence de la guerre. Les sources sont en grande partie muettes sur ce point, obligeant à prendre des chemins détournés pour approcher le « ressenti1 » face aux ruines.
Les représentations officielles de la dévastation, sans cesse mises en avant dans la presse écrite dès 1914, dans les expositions itinérantes ou sur les écrans de cinéma, ont servi dan...
Le texte et les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont sous Licence OpenEdition Books, sauf mention contraire.