Le temps des ruines
|Première partie. Les représentations de ruines : une arme de guerre au service de la mobilisation
Chapitre II. La mobilisation autour du patrimoine
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Extrait du texte
Le 29 août 1914, paraît dans L’Illustration un dessin de Georges Scott intitulé « Leur façon de faire la guerre ». Un soldat allemand, reconnaissable à son casque à pointe, fusil à la main, le pied gauche posé sur le ventre d’une jeune femme morte, bombe le torse, tandis que, derrière lui, un village, dont on reconnaît le clocher, brûle. À ses pieds, d’autres cadavres : un bébé, un prêtre et trois autres corps. Derrière lui, des silhouettes en position de tir semblent poursuivre des exécutions [figure 3].
Cette représentation synthétique et hautement symbolique de la violence aveugle de l’ennemi vise à accréditer l’idée que leurs troupes se comportent comme des hordes de barbares commettant les pires horreurs en territoire envahi ; l’incendie et les massacres sont les marques de cette barbarie1.
C’est pourtant la légende qui mérite toute l’attention. Pour la première fois sans doute, l’idée, qui ne cessera d’être brandie par la suite, est avancée dans la presse française que les Allem...
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