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Le temps des ruines

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Emmanuelle Danchin

Première partie. Les représentations de ruines : une arme de guerre au service de la mobilisation

Chapitre premier. Les ruines, témoins de la guerre et de la violence des premiers combats

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Extrait du texte

Pendant la Première Guerre mondiale, les villes et les villages français du Nord et de l’Est de la France subissent le long du front, sur une zone de près de 700 kilomètres de long, l’avancée et le recul des armées, les combats et les assauts répétés de l’artillerie. Les destructions matérielles qui en résultent sont l’une des conséquences directes et visibles de l’efficacité de l’emploi intensif du matériel militaire. Dès le mois d’août 1914, la presse puis, dans les mois qui suivent, les artistes, les intellectuels et les éditeurs, dénoncent d’ailleurs ces attaques et instrumentalisent les ruines.

Comme dans toute guerre, ces destructions sont inévitables et provoquées par chaque armée cherchant à gagner ou à préserver un terrain. Pour autant, démêler les fils des responsabilités n’est pas simple. Comment, en effet, déterminer les auteurs d’une dévastation dès lors que le terrain est pris et repris par l’une ou l’autre armée ? Le traité de Versailles, qui en 1919 a rendu l’Allemagn...

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