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Le sourire d'Omphale

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Véronique Dasen

Troisième partie. Entrer dans la vie

Chapitre IX. Le monde des nourrices1

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Extrait du texte

Pour les Romains, le champ de la parenté ne se limite pas à la filiation biologique ou juridique par l’adoption. Si notre représentation contemporaine de la parenté est dominée par la biogénétique, d’autres façons de penser la transmission des traits héréditaires ou acquis ont eu cours. Le corps enceint peut être sujet à des influences qui échappent au contrôle du père et de la mère, comme les envies ou les visions selon le principe de « l’imprégnation par le regard » ; un dieu peut même intervenir sans être sollicité et imprimer sa marque sur le corps de l’enfant encore dans le ventre de sa mère2.

Les relations fondées sur la fonction nourricière, et plus largement sur le partage de la nourriture, représentent un des champs importants de la parenté dans le monde romain. La pratique répandue de la mise en nourrice a créé des liens très particuliers, souvent de longue durée, entre la nourrice et l’enfant allaité, c’est-à-dire entre des personnes biologiquement non apparentées et de st...

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