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L'autoportrait en cinéma

 | 
Marie-Françoise Grange

Chapitre XI. L’écriture fragmentaire

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Extrait du texte

L’autoportrait préfère la discontinuité, les formes éclatées. Il se méfie des récits chroniques et chronologiques, il aime les variations, les approches fragmentaires, opte de préférence pour les touches successives et les angles diversifiés. Son programme relève de la formule « voilà ce que je suis » et laisse à l’autobiographie celle du « voilà ce que j’ai fait1 ».

L’autoportrait de Jean-Luc Godard, JLG/JLG, Autoportrait de décembre (Godard, 1994) est probablement un des plus aboutis en la matière. A première vue, comme souvent dans les films de Godard, le propos est éparpillé, les plans se succèdent sans que les enchaînements soient négociés à la manière classique du terme. Le raccord est brutal, il se voit, s’entend. L’image et son audiovisualité sont toujours prêtes à s’émietter dans l’égrainage de leurs composants.

Chez Godard, le cinéma, ça se perçoit matériellement, c’est du son, – des sons –, de l’image – des images -, de la lumière, du grain ; c’est de la transparence et de ...

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