1 Une première version de ce chapitre, rédigé avec Armand Leroi, a paru dans « Homme ou bête ? Le dieu caché de l’anencéphale d’Hermopolis », dans A. Carol et R. Bertrand (dir.), Le « monstre » humain : imaginaire et société, Aix-en-Provence, 2005, p. 21-44 ; la partie sur les théories de É. Geoffroy Saint-Hilaire est ici abrégée, et la réflexion sur les embryons en Égypte ancienne et ptolémaïque augmentée.

2 T. Molleson et M. Cox, « A Neonate with Cut Bones from Poundbury Camp, 4th century AD, England », Bulletin de la Société royale belge d’anthropologie et de préhistoire, 99, 1988, p. 53-60 ; D. E. Farwell et T. L. Molleson (dir.), Excavations at Poundbury 1966-1980, II, The Cemeteries, Dorchester, 1993, p. 152 ; D. Gourevitch et Y. Malinas, « Présentation de l’épaule négligée. Expertise d’un squelette de fœtus à terme découvert dans une nécropole du IV^e siècle à Poundbury (Dorset-UK) », Revue française de gynécologie et d’obstétrique, 91, 6, 1996, p. 291-333 ; R. C. Redfern et R. L. Gowland, « A Bioarchaeological Perspective on the Pre-Adult Stages of the Life Course : Implications for the Care and Health of Children in the Roman Empire », dans M. Harlow et L. L. Larsson Lovén (dir.), 2012, p. 121-123, fig. 7.3.

3 Sur la césarienne et l’embryotomie, D. Gourevitch, 2004 (avec bibliographie antérieure).

4 Soranos, Maladies des femmes, 4, 5.

5 D. Kessler, s.v. « Tuna el Gebel », LÄ, VI, 1986, col. 797-804 ; D. Kessler et A. el-Halim Nureddin, Tuna el-Gebel : Millions of Ibises and Other Animals, dans S. Ikram (dir.), Divine Creatures. Animal Mummies in Ancient Egypt, Le Caire, 2005, p. 120-163.

6 À côté de l’ibis, plus de trente espèces d’oiseaux ont été identifiées par J. Boessneck et A. von den Driesch dans J. Boessneck (dir.), Tuna el-Gebel I, Die Tiergalerien, Hildesheim, 1987, p. 56-202.

7 J. Passalacqua, Catalogue raisonné et historique des antiquités découvertes en Égypte, Paris, 1826, p. 148-149.

8 J. Passalacqua, ibid., p. 230 ; D. Kessler, « Forschungsstand bis 1983 », dans J. Boessneck, 1987, op. cit. ; D. Kessler, « Die Galerie C von Tuna el-Gebel », Mitteilungen des Deutschen Archäologischen Instituts, Abteilung Kairo, 39, 1983, p. 107-124.

9 D. Kessler et A. el-Halim Nureddin, « Der Tierfriedhof von Tuna el-Gebel, Stand der Grabungen bis 1993 », Antike Welt, 25, 1994, p. 252-266.

10 D. Kessler, Die heiligen Tiere und der König, I, Beiträge zu Organisation, Kult und Theologie der spätzeitlichen Tierfriedhöfe, Wiesbaden, 1989, spéc. p. 194-219; id. s.v. « Tierkult », LÄ, VI, 1986, col. 571-87; id., s.v. « Tuna el Gebel », ibid., col. 797-804.

11 D. Kessler, 1987, op. cit., p. 12; D. Kessler et A. el-Halim Nureddin, op. cit., p. 262, fig. 14.

12 D. Kessler et A. el-Halim Nureddin, 1994, op. cit., p. 260, fig. 14; 2005, op. cit. p. 144.

13 A. von den Driesch, D. Kessler et J. Peters, « Mummified Baboons and other Primates from the Saitic-Ptolemaic Animal Necropolis of Tuna el-Gebel, Middle Egypt », dans G. Grupe et J. Peter (dir.), Conservation Policy and Current Research, Rahden, 2004, p. 231-278.

14 É. Geoffroy Saint-Hilaire, 1826, p. 230.

15 Id., Philosophie anatomique, Paris, 1822.

16 Cf. R. J. Oostra, B. Baljet et R. C. M. Hennekam, « Congenital Anomalies in the Teratological Collection of the Musem Vrolik in Amsterdam, The Netherlands. IV: Closure Defects of the Neural Tube », American Journal of Medical Genetics, 80, 1998, p. 60-73.

17 É. Geoffroy Saint-Hilaire, « Description d’un monstre humain né avant l’ère chrétienne et considérations sur le caractère des monstres dits Anencéphales », Annales des sciences naturelles, 6, 1825, p. 357-388, pl. 18 ; id., 1826.

18 I. Geoffroy Saint-Hilaire, Histoire générale et particulière des anomalies de l’organisation chez l’homme et les animaux, Paris, 1832-1836.

19 Histoire des Monstres, Paris, 1880 [rééd. Grenoble, 2002], p. 29-30.

20 Monstres. Histoire du corps et de ses défauts, Paris, 1991, p. 26-28. Sur l’osto-archéologie de l’anencéphalie, P. Charon, « Tératologie du tube neural : histoire et paléopathologie », Anthropo, 10, 2005, p. 83-101.

21 W. R. Dawson, E. P. Uphill et M. L. Bierbrier, Who was who in Egyptology, Londres, 1995 [3^e édition], p. 321.

22 Trad. A. Carol. A. Erman, Ausführliches Verzeichnis der Ägyptischen Altertümer und Gipsabgüsse, Berlin, 1899, p. 314: « Mumie einer menschlichen Missgeburt, die in einem Affengrab in Schmun beigesetzt war; in ihre Binden war die Fayence-Figur eines hockenden Affen hineingelegt. Man nahm also wohl an, die betreffende Frau habe einen Affen geboren. »

23 Communication du Dr. H. Kischkewitz.

24 R.-J. Gorlin, M. M. Cohen et R. C. M. Hennekam, Syndromes of the Head and Neck, Oxford, 2001 [4^e édition]. L’illustration de É. Geoffroy Saint-Hilaire et la radiographie suggèrent que la momie SMB 724 avait une forme particulière d’anencéphalie, appelée holoacrania avec rachischisis.

25 Voir Fr. Drilhon, 1987.

26 Cf. C. Andrews, 1994, p. 39-40 (Bès), p. 49 et p. 66-67 (singe).

27 É. Geoffroy Saint-Hilaire, 1826, p. 232-233.

28 A. Erman, 1899, op. cit., p. 314.

29 E. Martin, 1880 (2002), op. cit., p. 30.

30 Pline, Histoire naturelle, 7, 34 ; Tite-Live, Histoire romaine, 27, 11, 4 ; 31, 12 ; Valère Maxime, Faits et dits mémorables, 1, 6, 5. Sur le topos littéraire du serpent, voir A. Allély, 2003, p. 144. Voir aussi B. Cuny-Le Callet, 2005.

31 Pline, Histoire naturelle, 7, 30 (FGrH 76, fr. 48).

32 Pline, Histoire naturelle, 7, 35. Sans parler des satyres et autres créatures mythiques que Plutarque, Moralia, 990f, se plait à imaginer nés de l’union de femmes avec des animaux.

33 Aristote, Génération des animaux, 769 b ; Lucrèce, De la nature, 5, 878-894.

34 Soranos, Maladies des femmes, 1, 12. Sur cette croyance, voir chap. v.

35 Ph. Derchain, « Anthropologie. Égypte pharaonique », dans Y. Bonnefoy (dir.), Dictionnaire des mythologies, Paris, 1981, p. 87-95 ; D. Meeks, « Zoomorphie et image des dieux dans l’Égypte ancienne », dans Ch. Malamoud et J.-P. Vernant (dir.), Le corps des dieux, Paris, 1986, p. 171-191 ; E. Hornung, Les dieux de l’Égypte. Le un et le multiple, Paris, 1986. Hérodote, Histoires, 2, 46, ne s’y trompe pas en affirmant que les Égyptiens ne croient pas que le dieu de Mendès (Pan/Khnoum) a une tête de bouc, même s’ils le figurent ainsi.

36 D. Frankfurter, 2001, avec p. 489, fig. 1, le moule d’époque romaine avec un bouc copulant avec une femme (tiré de G. Michaelidis, « Moule illustrant un texte d’Hérodote relatif au bouc de Mendès », Bulletin de l’Institut français d’archéologie orientale, 63, 1965, p. 139-160) et fig. 2 une lampe du III^e s. apr. J.-C. avec cette fois un cheval.

37 A. Volten, Demotische Traumdeutung (Pap. Carlsberg XIII und XIV verso), Copenhague, 1942, p. 84-87.

38 Sur les compétences de Thot, voir D. Kurth, s. v. « Thot », LÄ, VI, 1986, col. 498-523, spéc. col. 505-509, sur ses rapports au cycle lunaire, à la médecine et la magie. Le fait de glisser des amulettes oudjat sur le corps d’un enfant pourrait avoir une fonction symbolique similaire de souhait de complétude ; F. Hassanein et al., « Une sépulture d’enfant de la Basse Époque », Annales du service des Antiquités de l’Égypte, 70, 1984, p. 39-49, spéc. p. 46-47, pl. Va et fig. 5 (un bracelet avec yeux-oudjat à chaque poignet d’un enfant d’environ trois ans, ainsi qu’une amulette en papyrus).

39 L. Lortet et C. Gaillard, La faune momifiée de l’ancienne Égypte, II^e série, Archives du muséum d’histoire naturelle de Lyon, IX, Lyon, 1907, p. 32-38 (momies de singes ?) ; id., X, 1909, p. 188-189 (nouvelle interprétation : momies de fœtus humains ?).

40 D. Meeks, 1992, p. 429, relève qu’à Abydos les mort-nés étaient placés sous la protection de Thot-babouin en tant que dieu lunaire.

41 Cette comparaison avec la grenouille se retrouve dans « l’enfant à face de grenouille » né en 1517, probablement un enfant anencéphale ; A. Paré, Des monstres et prodiges, chap. ix, fig. 28 (4^e édition, Paris, 1585 ; éd. J. Céard, Genève, 1971, p. 38) et chap. v.

42 Sur la cosmogonie hermopolitaine, S. Sauneron et J. Yoyotte, 1959, p. 51-59.

43 F.-X. Héry et T. Enel, Animaux du Nil, animaux de Dieu, Aix-en-Provence, 1993, fig. 148.

44 F.-X. Héry et T. Enel, 1993, ibid., fig. 166. Je remercie John Taylor de m’avoir aidée à identifier ces deux représentations.

45 J. Assmann, Ägyptische Hymnen und Gebete, Fribourg/Göttingen, 1999, p. 219, n^o 92, l. 62.

46 E. Feucht, 2004, p. 33-54 ; C. Spieser, 2004. Sur le rôle protecteur de Serket : C. Spieser, « Serket, protectrice des enfants à naître et des défunts à renaître », Revue d’égyptologie, 52, 2001, p. 251-264.

47 V. Dasen, 1993, spéc. p. 52-53, p. 67-75 et p. 84-98, et chap. iv.

48 B. Bruyère, Rapport sur les fouilles de Deir el Médineh (1934-1935), II, La nécropole de l’est, Le Caire, 1937 (FIFAO 15), p. 11-15 ; Y. Tristant, 2012, p. 39-44. Voir aussi M.-D. Nenna (dir.), 2012, pour un bilan sur l’Égypte ancienne et gréco-romaine.

49 Sur ces trouvailles, voir aussi J. Baines et P. Lacovara, « Burial and the Dead in Ancient Egyptian Society. Respect, Formalism, Neglect », Journal of Social Archaeology, 2, 1, 2002, p. 5-36, spéc. p. 14.

50 Louvre E 2708, N 3959 (Basse Époque) ; Fr. Drilhon, 1987, fig. 4-6 (radiographies) ; G. Pierrat-Bonnefois, « La momie de fœtus », dans R. Frydman, 2009, p. 20-21 (photos couleurs).

51 Pour l’hypothèse de l’ex-voto, G. Pierrat-Bonnefois, ibid.

52 Cf. l’Osiris « maître des naissances » des stèles funéraires d’Abydos ; D. Meeks, 1992, p. 429 et chap. iv.

53 Il s’agit des seuls enfants connus de Toutankhamon. F. Filce Leeks, The Human Remains from the Tomb of Tut’ankhamun, Oxford, 1972, p. 21-23, pl. XXIII-IV ; Fr. Drilhon, 1987, p. 512-514 ; Y. Tristant, 2012, fig. 23, p. 37-38. Sur la valeur possible de « relique guérisseuse » de ce type de momie, A. Marshall, 2015, p. 64-69.

54 Louvre, Coll. Rousset Bey, E 5723 n^o 1945; coll. Clot Bey, n^o 4205, n^o 1940; L. Lortet et C. Gaillard, 1907, op. cit., IX, p. 201-205. G. Pierrat-Bonnefois, 2009, op. cit., signale que l’embryon a aujourd’hui disparu.

55 L. Lortet et C. Gaillard, 1907 et 1909, op. cit.

56 G. E. Smith, The Royal Mummies, Le Caire, 1912 (CGC), p. 98-101 (n^os 61088-61089); R. B. Partridge, Faces of Pharaohs. Royal Mummies and Coffins from Ancient Thebes, Londres, 1994, p. 195-197, fig. 174; F. Dunand, Les momies, Paris, 1998, p. 145 et p. 242.

57 D. Frankfurter, 2006. Sur l’usage d’embryon dans les recettes magiques, Lucain, Pharsale, 6, 558-59 (partus), Horace, Épodes, 5 (puer), et PGM IV, 2579 (embruon) et 2645 (embruon) ; N. Baills-Talbi et V. Dasen, 2008, et chap. Conclusion.

58 Aménémopé, Sagesses, 24, 8-16. Trad. P. Vernus, Sagesses de l’Égypte pharaonique, Paris, 2001, p. 324.

59 V. Dasen, 1993, p. 50, fig. 5.1.

60 M. De Rochemonteix, S. Cauville et D. Devauchelle, Le temple d’Edfou, I, Le Caire, 1984 [2^e édition], p. 289, pl. XXIXb.

61 Cf. la momie d’enfant atteint d’osteogenesis imperfecta (Nouvel Empire) ; P. H. K. Gray, Mummies and Human Remains. Catalogue of Egyptian Antiquities in the British Museum, I, Londres, 1968, p. 13-14, n^o 24; V. Dasen, 1993, p. 19-20 et p. 323, cat. S 18. Voir aussi à Deir el-Médineh le sarcophage du petit Itiky présentant des anomalies du squelette (une forme de nanisme ?) ; B. Bruyère, 1937, op. cit., p. 14.

62 Pline, Histoire naturelle, 11, 272.

63 I. E. S. Edwards, Hieratic Papyri in the British Museum, Fourth Series, Oracular Amuletic Decrees of the Late New Kingdom, Londres, 1960, p. 65-67; V. Dasen, 1993, p. 99.

64 É. Geoffroy Saint-Hilaire, 1826, p. 233.