1 Cette longue enquête sur les gemmes utérines s’est déroulée en plusieurs étapes. Tout a commencé avec « Métamorphoses de l’utérus, d’Hippocrate à Ambroise Paré », Gesnerus, 59, 2002, p. 167-186, issu de ma conférence d’habilitation à l’université de Fribourg en 2001. Cet article a été profondément remanié et recomposé avec « Représenter l’invisible : la vie utérine sur les gemmes magiques », dans V. Dasen (dir.), L’embryon humain à travers l’histoire. Images, savoirs et rites, Gollion, 2007, p. 41-64, ainsi qu’avec les conférences données dans différents séminaires à ce sujet.

2 A. Paré, Des monstres et prodiges, chap. iii, l. 58-69 (Paris, 1585, 4^e édition ; éd. J. Céard, Genève, 1971, p. 13-14). L’anecdote apparaît pour la première fois dans la 3^e édition de 1579.

3 F. Liceti, De monstrorum natura, caussis et differentii libri duo, Padoue, 1616 [rééd. 1634, 1665, 1668, trad. fr. 1708].

4 De la nature, des causes, des différences des monstres, chap. ix (1634, 2^e éd. ; trad. et résumé F. Houssay, Paris, 1937, p. 91).

5 Par exemple J.-L. Fischer, Monstres. Histoire du corps et de ses défauts, Paris, 1991, p. 57 et p. 64-65.

6 Cf. C. Kappler, Monstres, démons et merveilles à la fin du Moyen Âge, Paris, 1980, p. 147-157.

7 Sur cette position héritée d’Augustin, J. Céard, La nature et les prodiges, Genève, 1996, p. 27-29.

8 J. Céard, ibid., p. 438, p. 442-447 et p. 451-456.

9 Voir chap. i.

10 Voir chap. i.

11 Au deuxième millénaire, l’hématite est la matière par excellence des sceaux-cylindres babyloniens. Sur son usage possible dans la magie juive, G. Bohak, Ancient Jewish Magic : a History, Cambridge, 2008, p. 373, n. 62.

12 Sur le topos de l’altérité ethnique du magicien, Fr. Graf, La magie dans l’Antiquité gréco-romaine, Paris, 1994, p. 31-73 ; M. Carastro, La cité des mages. Penser la magie en Grèce ancienne, Grenoble, 2006.

13 De manière similaire, la forme arrondie des gemmes avec le serpent Chnoubis est d’un archaïsme volontaire ; V. Dasen et Á. M. Nagy, 2012, p. 18.

14 Sur cette notion d’interculturalité, voir Á. M. Nagy, 2015.

15 Cf. G. Didi-Huberman, L’invention de l’hystérie, Charcot et l’iconographie photographique de la Salpêtrière, Paris, 1982 ; É. Trillat, 1986 ; H. King, 1998.

16 Platon, Timée, 91c.

17 Platon, Timée, 91b. Cf. le tintinnabulum de Pompéi où le nain se bat contre son propre sexe transformé en fauve ; C. Johns, 1982, pl. 14, contra p. 65. Sur les forces invisibles qui habitent aussi le ventre masculin chez les auteurs hippocratiques, Fl. Bourbon, 2012.

18 Hormis chez Galien pour soigner une forme masculine d’hystérie due à une rétention de sperme, faute de partenaire sexuel. Voir plus bas.

19 Arétée, Signes et causes des maladies aiguës, 2, 11 (trad. R. T. H. Laennec, Genève, 2000, p. 61-62).

20 Hippocrate, Nature de la femme, 3, 2 (Littré VIII, 466 ; trad. Fl. Bourbon, CUF).

21 Hippocrate, Génération, 4, 3 (Littré VII, 476 ; trad. R. Joly, CUF). Cf. Hippocrate, Maladies des femmes, 2 (Littré VIII, 14-16) : « La matrice subit un déplacement ; car elle n’est pas humide par soi-même, vu qu’il n’y a pas eu coït […]. Au contraire, quand la matrice est humide par le coït et que le ventre ne se vide pas, elle ne se déplace pas facilement. »

22 Hippocrate, Maladies des jeunes filles (trad. Littré VIII, 468). Sur le mariage précoce des jeunes filles, voir P. Brulé, 1987, spéc. p. 361-367 et 2001, spéc. p. 163-188 ; L. Bruit Zaidman et P. Schmitt-Pantel, « Introduction », dans L. Bruit Zaidman et al. (dir.), Le corps des jeunes filles, de l’Antiquité à nos jours, Paris, 2001, p. 13-25 (réimpr. dans Aithra et Pandora. Femmes, genre et cité dans la Grèce antique, Paris, 2009, p. 51-61) ; L. Bodiou, « Quand vient l’âge fleuri des jeunes filles », dans L. Bodiou et V. Mehl (dir.), La religion des femmes en Grèce ancienne. Mythes, cultes et société, Rennes, 2009, p. 175-191.

23 Soranos, Maladies des femmes, 5 ; H. King, 1998, p. 212-234.

24 Galien, Des lieux affectés, 6, 5 (Kühn VIII, 417).

25 H. King, « Galen and the Widow. Towards a History of Therapeutic Masturbation in Ancient Gynaecology », Eugesta, 1, 2011, p. 205-235, spéc. p. 217-224.

26 Sur l’analêpsis et la sullêpsis chez Soranos, Maladies des femmes, 1, 14 : D. Gourevitch, 1996, p. 2098-2099.

27 Hippocrate, Chairs, 19 (Littré VIII, 610 ; trad. R. Joly, CUF).

28 Soranos, Maladies des femmes, 1, 14, 43-45 et la n. 162 de l’édition CUF.

29 Galien, Des facultés naturelles, 3, 3 (Kühn II, 149 ; trad. Ch. Daremberg II, Paris, 1856, p. 287). Cf. Hippocrate, Génération, 5, 1 (Littré VII, 476 ; trad. R. Joly, CUF) : « Si la femme a l’expérience des enfantements, et constate quand le sperme est resté au lieu de sortir, elle saura quel jour elle a conçu. » Oribase, Collection médicale, 22, 3 (Dar. III, p. 55).

30 Galien, Sperme, 1, 2, 6 (éd. Ph. de Lacy, CMG V 3, 1, Berlin, 1992, p. 66, 7-9 ; V. Boudon-Millot, 2012, p. 96-97. Sur l’importance de ce moment pour les astrologues, voir chap. vi.

31 C. Bonner, 1950, p. 94, le premier identifie le récipient comme une ventouse médicale.

32 CBd-1191; J. Boardman et C. Wagner, A Collection of Classical and Eastern Intaglios, Rings and Cameos, Oxford, 2003, p. 75, n^o 580, pl. 76.

33 Le serpent Ourobore, qui apparaît au Nouvel Empire, protège le dieu solaire dont il emprisonne les ennemis, R. K. Ritner, 1984, p. 219-220.

34 S. Michel, 2001a, n^o 220 ; S. Michel, 2004, § 54.1. d. Horus-Harpocrate assis sur le lotus ou dans une barque peut être entouré du même cercle, S. Michel, 2001a, n^os 125-30 ; S. Michel, 2004, § 19.4.

35 Hippocrate, Épidémies, 6, 5, 11 (Littré V, 318). Arustêr (gobelet) : Génération, 9, 3 (Littré VII, 482).

36 Lêkythos : Hippocrate, Maladies des femmes, 1, 33 (Littré VIII, 78). L’utérus est comparé à une outre, askos : Hippocrate, Maladies des femmes, 1, 61, 2 et 170 (Littré VIII, 124, 15-21 ; 350, 16-17).

37 F. Skoda, 1988, p. 178-179 ; L. Dean-Jones, 1994, p. 65-69.

38 J. Ilberg, Die Überlieferung der Gynäkologie des Soranos von Ephesos, Leipzig, 1910, pl. III a. Voir aussi le schéma 7bis et 7ter, p. 116 de l’édition CUF de Soranos. Sur l’adaptation latine de Mustio, A. E. Hanson et M. Green, 1994, en particulier p. 1072-1073, Appendix : Manuscripts of latin Translations or Adaptations of Soranus’“Gynaecology’” and Derivative Works. Le manuscrit original est numérisé : [http://lucia.kbr.be/multi/KBR_3701-15Viewer/imageViewer.html].

39 Coupe, Kassel, Staatliche Museen Alg 214 ; Beazley Archive 14933 ; Fr. Lissarrague, La cité des satyres. Une anthropologie ludique (Athènes, VI^e-V^e siècle avant J.-C.), Paris, 2013, p. 83, fig. 57.

40 Hippocrate, L’ancienne médecine, 22 (Littré I, 626-628).

41 Aristote, Génération des animaux, 739a-b.

42 Soranos, Maladies des femmes, 1, 4.

43 Oribase, Collection médicale, 22, 3 (Dar. III, 53-54).

44 H. von Staden, Herophilus. The Art of Medicine in Early Alexandria, Cambridge/New York, 1989, spéc. p. 167-169.

45 Aristote, Génération des animaux, 737a27. Chr. Bonnet-Cadilhac, « Connaissances de Galien sur l’anatomo-physiologie de l’appareil génital féminin », History and Philosophy of the Life Sciences, 10, 1988, p. 277-280.

46 Voir aussi CBd-744 ; S. Michel, 2001a, n^o 373.

47 Voir aussi CBd-728 ; S. Michel, 2001a, n^o 351.

48 « Tubes » dédoublés : H. Philipp, Mira et magica. Gemmen im ägyptischen Museum der Staatlichen Museen. Preussischer Kulturbesitz Berlin-Charlottenburg, Mayence, 1986, pl. 47, n^o 182.

49 Absence de trompes et de ligaments : CBd-735 ; S. Michel, 2001a, n^o 358. Un seul ligament de chaque côté : CBd-733 ; S. Michel, 2001a, n^o 356. Trois ligaments d’un côté : H. Philipp, 1986, ibid., pl. 48, n^o 184. Sept ligaments, sans clé : CBd-1353 ; C. Bonner, 1950, D 137 ; S. Michel, 2004, § 54.1.a_1. Utérus « ailé » : CBd-752 ; S. Michel, 2001a, n^o 381.

50 Sur l’importance iconographique des trompes dans l’imagerie de l’époque moderne, cf. A. Carol, « Esquisse d’une topographie des organes génitaux féminins. Grandeur et décadence des trompes (XVII^e-XIX^e siècles) », Clio, 17, 2003, p. 203-230.

51 Ces « cornes » sont invoquées dans la « Conjuration de l’utérus » du papyrus médical de Londres BM 10059 ; R. K. Ritner, 1984, p. 212 ; Th. Bardinet, 1995, p. 490, L 45.

52 A. Mariette, Dendérah : description générale du grand temple de cette ville, II, Paris, 1870, pl. 43b, VI, Paris, 1875, p. 174. Voir aussi C. Spieser, 2011, p. 69-73 sur l’étendue des pouvoirs de Meskhenet.

53 CBd-1957 ; E. Zwierlein-Diehl, Magische Amulette und andere Gemmen des Instituts für Altertumskunde der Universität zu Köln, Opladen, 1992, p. 93-95, n^o 27, pl. 18 (150-250 apr. J.-C.).

54 Philae, mammisi, salle III, paroi ouest, premier registre. H. Junker et E. Winter, Das Geburtshaus des Tempels der Isis in Philä, Vienne, 1965, p. 96.

55 S. Sauneron, Le temple d’Esna, III, Le Caire, 1968, p. 320, 21 ; id., 1962, op. cit., p. 235-236. Voir Th. Bardinet, 1995, p. 139-145 sur la formation du sperme, puis de l’embryon dans les théories égyptiennes ; le terme seqefen désigne la coagulation et la cuisson du pain, deux métaphores que l’on retrouve dans les traités médicaux grecs.

56 S. Sauneron, 1960, p. 22 (Dendera, mammisi).

57 S. Sauneron, 1960, p. 22, n. 2 (Esna). Sur la métaphore de la coquille brisée, voir aussi chap. iv.

58 Th. Bardinet, 1995, p. 142. Sur le grand hymne à Khnoum potier (fin du règne de Vespasien, époque de Domitien), S. Sauneron, Les fêtes religieuses d’Esna aux derniers siècles du paganisme, Le Caire, 1962, p. 94-107.

59 Sur l’iconographie du potier Khnoum, voir É. Naville, The Temple of Deir el-Bahari, II, The Ebony Shrine. Northern Half of the Middle Platform, Londres, 1896, pl. XLVIII (Nouvel Empire, Khnoum forme sur son tour la reine Hatchepsout et son ka) ; H. Brunner, Die Geburt des Gottkönigs. Studien zur Überlieferung eines altägyptischen Mythos, Wiesbaden, 1964 ; E. Feucht, 2004, p. 54 et fig. 9 (Karnak, Nouvel Empire, Khnoum forme sur son tour Aménophis III et son ka).

60 Cf. le mammisi de Kellis (II^e s. apr. J.-C.), L. Bettles, « Divine Potters of Kellis », dans D. Aston et al. (dir.), Under the Potter’s Tree : Studies on Ancient Egypt Presented to Janine Bourriau on the Occasion of her 70th Birthday, Louvain, 2011, p. 215-251, en particulier p. 233-238 sur l’œuf tourné sur le tour.

61 Philae, mammisi, salle III, paroi ouest, premier registre. H. Junker et E. Winter, Das Geburtshaus des Tempels der Isis in Philä, Vienne, 1965, p. 96.

62 Sur la ventouse comme emblème de la profession médicale, cf. E. Berger, Das Basler Arztrelief. Studien zum griechischen Grab – und Votivrelief um 500 v. Chr. und zur vorhippokratischen Medizin, Bâle, 1970, p. 62-85.

63 R. G. Penn, Medicine on Ancient Greek and Roman Coins, Londres, 1994, p. 141-143 et liste p. 158 ; J. W. Riethmüller, Asklepios : Heiligtümer und Kulte, II, Heidelberg, 2005, p. 286, n^o 140 (Astakos, Acharnanie), p. 299-300, n^o 154 (Atrax, Thessalie) ; E. Berger, 1970, op. cit., p. 70-71, fig. 81-84 (Astakos, Atrax, Épidaure, Aigiale).

64 Sur l’exorcisme de l’utérus mobile, J.-J. Aubert, 1989 ; Chr. Faraone, 2003, spéc. p. 196, et 2011.

65 R. S. O. Tomlin, 1997 ; A. Cruse, Roman Medicine, Stroud, 2004, p. 55-56, fig. 22. La suite du phylactère invoque Iaô, Sabaoth et Adonai, des divinités familières sur les gemmes et les papyrus magiques.

66 H. von Staden, 1991 et 1992. Sur la nécessité de dépasser cette dichotomie voir aussi C. Nissen, Entre Asclépios et Hippocrate. Études des cultes guérisseurs et des médecins en Carie, Liège, 2009.

67 Pline, Histoire naturelle, 11, 209 : utriculus unde dictus uterus. Cf. ci-dessus l’usage du terme askos en grec. Sur les modèles anatomiques d’Italie centrale et d’Étrurie, voir chap. iv.

68 Cf. Textes des Sarcophages, 996 (éd. P. Barguet, Les textes des sarcophages égyptiens du Moyen Empire, Paris, 1986). Voir les sources rassemblées par C. Spieser, « Vases et peaux animales matriciels dans la pensée religieuse égyptienne », Bibliotheca Orientalis, 63, 2006, col. 219-34.

69 Ph. Derchain, Le papyrus Salt 825 (B. M. 10051), rituel pour la conservation de la vie en Égypte, Bruxelles, 1965, p. 93-94, fig. XX ; voir aussi ibid., fig. IXc. En copte, le terme désigne aussi la matrice ; S. Sauneron, « Copte s. KAΛAZΗ », dans Mélanges Maspero. I. Orient Ancien, fasc. 4, M1FAO 66, Le Caire, 1961, p. 113-120. Sur la dimension matricielle des situles, M. Malaise, « Ciste et hydrie, symboles isiaques de la puissance et de la présence d’Osiris », Actes du colloque de Louvain la Neuve 11, Louvain, 1985, p. 125-155.

70 Voir le papyrus de Néferoubenef, vers 1400 av. J.-C. ; J.-L. de Cenival, Le livre pour sortir le jour, le Livre des Morts des anciens Égyptiens, Paris, 1992, p. 82 (fig.). Sur les amulettes en forme de vase symbolisant le cœur, C. Andrews, 1994, p. 72-73, fig. 56, 63, 68 ; Chr. Herrmann et Th. Staubli, 2010, n^o 78, p. 133.

71 Les papyryus médico-magiques égyptiens enjoignent les forces malignes de s’éloigner de la « porte » de l’utérus ; W. Westendorf, Handbuch der altägyptischen Medizin, I, Leyde/Boston/Cologne, 1999, p. 423, L 28 (P. London 10059 ; vers 1350 av. J.-C.).

72 Aristophane, Thesmophories, 976 (Héra, gardienne des clés du mariage) ; Euripide, Iphigénie en Tauride, 131 et 1465 (Iphigénie Porte-clé). Sur les passages que gouverne Hécate, dont celui des portes du monde infernal, A. Zografou, Chemins d’Hécate. Portes, routes, carrefours et autres figures de l’entre-deux, Liège, 2010, p. 106-109.

73 P. Zancani Montuoro, « Paestum. 5. Chiavi », Atti e Memorie della Società Magna Grecia, 1965-66, p. 152-158. Autres exemples, V. Dasen et S. Ducaté-Paarman, 2006, p. 254-255, pl. 18, 5 (clé de Tufillo, dédiée à Herentas, III^e-II^e s. av. J.-C.). Cf. M. Bettini, 1998, p. 124-125, n. 15, sur la récitation d’une prière invoquant la clé de Marie en cas d’accouchement difficile.

74 Festus, De la signification des mots (éd. K. O. Müller, Leipzig, 1839, p. 56) : « Les femmes avaient l’habitude d’offrir une clé pour marquer un accouchement facile », clauim consuetudo erat mulieribus donare ob significandam partus facilitatem (trad. Ph. Moreau que je remercie de l’échange à ce sujet).

75 Augustin, Cité de Dieu, 7, 2 ; J.-J. Aubert, 2004, p. 194.

76 PGM XXXVI, 283-94 (IV^e s. apr. J.-C.).

77 Hippocrate, Génération, 9, 1 (Littré VII, 482 ; trad. R. Joly, CUF).

78 Aristote, Histoire des animaux, 585a8-10. Voir aussi Hippocrate, Superfétation 1 (Littré VIII, 476) ; Du régime, 1, 31 (Littré VI, 506). V. Dasen, 2005a, p. 32-35.

79 L’hémorragie est encore aujourd’hui la cause principale de mortalité lors de l’accouchement. Un type spécifique d’intailles en hématite, portant gravé Arès en armes avec une inscription en pterygoma invoquant Tantale, était destiné à contrôler des pertes de sang trop importantes ; A. A. Barb, 1952 ; A. Delatte et Ph. Derchain, 1964, n^o 364 ; A. Mastrocinque, 2014, n^o 353 ; Chr. Faraone, 2009 et 2012, p. 35-49.

80 Le nom de cette puissance n’est pas attesté dans les PGM. Il pourrait dériver du nom égyptien de la matrice w’r.t, w’r.tj ; W. M. Brashear, 1995, s. v. « Orôriouth », p. 3595 ; S. Michel, 2004, p. 486 (avec biblio.).

81 L. Barry, « Notice sur quelques pierres gnostiques », Annales du service des Antiquités d’Égypte, 7, 1906, p. 241-249, pl. 2 A. Une pierre similaire provient d’une villa en Bretagne romaine : R. P. Wright, « A Graeco-Egyptian Amulet from a Romano-British Site at Welwyn, Herts », The Antiquaries Journal, 44, 1964, p. 143-146 ; M. Henig, A Corpus of Roman Engraved Gemstones from British Sites, Oxford, 2007, p. 42 et p. 137, n^o 369, pl. 42 ; A. Cruse, 2004, op. cit., p. 55, fig. 21 et pl. 10 couleur.

82 Ce terme fait partie d’une formule plus longue de demande de libération conservée dans les papyrus magiques. Voir A. Delatte et Ph. Derchain, 1964, n^os 346, 349, 353, 357, 360-361 ; R. K. Ritner, 1984, p. 218-219 ; W. M. Brashear, 1995, p. 3599.

83 CBd-1473 ; C. Bonner, 1950, n^o 294. Voir aussi chap. iii la lutte contre les incubes sous la forme de l’âne séthien.

84 Sur ses différents noms, P. Perdrizet, 1922 ; I. Sorlin, 1991 ; S. I. Johnston, 1995. Sur son iconographie sur les gemmes magiques, A. Delatte et Ph. Derchain, 1964, n^os 369-77 ; A. Mastrocinque, 2014, n^os 521, 524-30 ; J. Spier, 1993, p. 33-39 ; S. Michel, 2004, p. 146-149. Voir aussi chap. x.

85 A.-Ph. Christidis, S. Dakaris et I. Vokotopoulou, « Magic in the Oracular Tablets from Dodona », dans D. R. Jordan, H. Montgomery et E. Thomassen (dir.), The World of Ancient Magic. Papers from the First International Samson Eitrem Seminar at the Norwegian Institute at Athens, 4-8 May 1997, Bergen, 1999, p. 69-70, n^o 2; É. L’Hôte, Les lamelles oraculaires de Dodone, Genève, 2006, p. 122-123, n^o 49 bis. Sur le mariage et les enfants, E. Eidinow, Oracles, Curses, and Risk among the Ancient Greeks, Oxford, 2007, p. 82-95.

86 Les exemples les plus anciens datent du II^e siècle apr. J.-C. et viennent de Thèbes ; Chr. Riggs et M. Depauw, « Soternalia from Deir el-Bahri, Including Two Coffins Lids with Demotic Inscriptions », Revue d’égyptologie, 52, 2002, p. 75-96, pls IX, XIV; Kl. Parlasca, « Anubis mit dem Schlüssel in der Kaiserzeitlichen Grabkunst Ägyptens », dans L. Bricault et M. J. Versluys (dir.), Isis on the Nile, Egyptian Gods in Hellenistic and Roman Egypt, Leyde/Boston, 2010, p. 221-232.

87 CBd-748 ; S. Michel, 2001a, n^o 377.

88 L. Aeberli Rochat, 2006, fig. (sans pagination).

89 Sur la pieuvre ou poulpe en méditerranée antique, voir J. Delorme et Ch. Roux, Guide illustré de la faune aquatique dans l’art grec, Juan-les-Pins, 1987, p. 29-31.

90 CBd-759 ; S. Michel, 2001a, n^o 388. Sur l’interprétation des trois kappas, voir chap. iii.

91 Sur ce type de siège d’accouchement d’époque romaine, Soranos, Maladies des femmes, 2, 1 ; D. Gourevitch, 1996. En Égypte ancienne, E. Feucht, 2004, p. 46-49 (briques ou siège) ; A. Marshall, 2015.

92 CBd-758 ; S. Michel, 2001a, n^o 387. Le revers porte l’inscription Orôriouth midri.

93 Cf. le lit d’accouchement orné de têtes de lion dans le mammisi du temple d’Isis à Philae ; H. Junker et E. Winter, 1965, op. cit., p. 110.

94 W. M. Brashear, 1995, s. v. « iaô », p. 3588.

95 Cf. Hippocrate, Nature de la femme, 3 (Littré VII, 314).

96 Soranos, Maladies des femmes, 4, 6, 39-41. Répété par Oribase, Collection médicale, 24, 31.

97 Soranos, Maladies des femmes, 1, 4, 67-72.

98 Galien, Sperme, 1, 7 (Kühn IV, 537). Trad. Chr. Bonnet-Cadilhac, « L’étude des annexes embryonnaires chez Galien », Histoire des sciences médicales, 23, 1989, p. 124 (cotylédon vient de kotulê, « la coupe »).

99 Chr. Bonnet-Cadilhac, ibid., p. 123-124.

100 Galien, Anatomie de l’utérus, 10, 9 (Kühn II, 905). Trad. Chr. Bonnet-cadilhac, ibid., p. 124.

101 Les textes médicaux relatifs à l’usage du poulpe ont été en partie rassemblés par B. H. Stricker, De geboorte van Horus, I, Leyde, 1963, p. 44-48, spéc. p. 44, § 16 (156) : Philistion (Galien, Commentaire aux Epidémies II d’Hippocrate, 6, 29).

102 Galien, Anatomie de l’utérus, 3, 1, 2 (Kühn II, 890). Voir Chr. Bonnet-Cadilhac, 1988, p. 271. J. ab Arnim (dir.), Stoicorum veterum fragmenta, New York, 1986, fr. 2.827.

103 Aristote, Génération des animaux, 745b32-746a.

104 Soranos, Maladies des femmes, 1, 4, 120-30 et n. 54. Sur cet entraînement de l’embryon, nourri par la bouche in utero, voir aussi Hippocrate, Chairs, 6 (Littré VIII, 592-94) ; Ps. Plutarque, Opinions des philosophes, 5, 16, Moralia, 907 D ; Censorin, Le jour natal, 6, 3. M.-H. Congourdeau, 2012, p. 25-26. Sur le rapprochement entre les cotylédons utérins et les seins, B. Maire, 2007.

105 Jeunes accouchées : Hippocrate, Maladies des femmes, 1, 78 (Littré VIII, 174). Pour rendre une femme féconde : Épidémies, 2, 6, 29 (Littré V, 138), Femmes stériles, 3, 217 (Littré VIII, 420). Soigner l’hydropisie de la matrice : Maladies des femmes, 1, 59 (Littré VIII, 118) ; un déplacement de la matrice : 2, 135 (Littré VIII, 308).

106 A. A. Barb, 1953, p. 201-202, pl. 33c. A. H. Gardiner, Egyptian Grammar, Oxford, 1957 (3^e édition), sign-list N 8.

107 CBd-750 ; S. Michel, 2001a, n^o 379 ; S. Michel, 2004, § 54.3_ 1. Sur le rôle ambivalent de Seth, voir A. A. Barb et J. G. Griffiths, « Seth or Anubis ? » Journal of the Warburg and Courtauld Institutes, 22, 1959, p. 367-371. Voir aussi chap. iii.

108 Sur ce type d’injonction dans les papyrus magiques, voir J.-J. Aubert, 1989 ; Chr. Faraone, 2003 et 2011. Sur ses différentes significations possibles, voir aussi A. E. Hanson, 1995, p. 296-297, n. 14. Une gemme hématite porte au revers le signe égyptien dd qui exprime aussi le souhait que l’utérus se calme ; A. Delatte et Ph. Derchain, 1964, n^o 358 ; A. Mastrocinque, 2014, n^o 211.

109 Hippocrate, Maladies des femmes, 1, 32 (Littré VIII, 76).

110 Autres diagnostics possibles : apoplexie utéro-placentaire ou compression vasculaire mécanique ; D. Gourevitch, « Suffocation subite chez la femme enceinte », dans D. Gourevitch (dir.), 1995, p. 70-74.

111 J. Spier, 1993.

112 C. Bonner, 1950, p. 90-91.

113 J. Spier, 1993, p. 29.

114 J. Spier, 1993, n^o 34, pl. 3b.

115 Cf. A. A. Barb, 1952.

116 PGM VII, 269 (III^e-IV^e s. apr. J.-C.). Ces éléments animaux se retrouvent dans les traités de magie jusqu’au XIX^e siècle ; J. Spier, 1993, p. 48. Cf. les sons inhumains que produit une magicienne thessalienne chez Lucain, Pharsale, 6, 688-93 : « Elle a l’aboiement des chiens et le hurlement des loups, la plainte du hibou tremblant et du strix nocturne, le grincement ou le grognement des bêtes sauvages, le sifflement du serpent. »

117 G. R. Davidson, Corinth, XII, The Minor Objects, Princeton, 1952, p. 231 et p. 244, n^o 1947, fig. 51 et pl. 106; J. Spier, 1993, n^o 40d, pl. 4.

118 Hippocrate, Maladies des femmes, 2, 145 et 2, 169 (Littré VIII, 318-20 ; 348).

119 Hippocrate, Nature de la femme, 96, 1 (Littré VII, 412-14 ; trad. Fl. Bourbon, CUF). Voir aussi Aphorismes, 5, 59 (Littré IV, 554).

120 Cette tradition a connu une remarquable continuité ; les tests de fécondité par l’odeur sont pratiqués jusqu’à la fin du XVIII^e siècle. Voir S. Byl, 1986 ; S. Byl, 1995. Ils sont déjà pratiqués en Égypte ancienne ; Th. Bardinet, 1995, p. 442, Ka 28 (papyrus médical de Kahun, vers 1850 av. J.-C.).

121 Hippocrate, Prénotions coaques, 537 (Littré V, 706) ; A. E. Hanson, 1986.

122 Th. Karaghiorga-Stathacopoulou, 1986, p. 87-90, n^o 1 (époque hellénistique).

123 Voir M. Olender, 1985 ; F. Dunand, 1984 ; M. Bruno, 2000 ; Y. Volokhine, 2012.

124 V. Dasen, 1993 [2013] ; Y. Volokhine, 2000. A. A. Barb, 1953, p. 199-200 et p. 208-211, relève que la coiffure de la déesse Hathor, aussi représentée frontalement dans les temples de la naissance, évoque le symbole de l’utérus.

125 Voir chap. iv et xi sur l’exhibition du sexe de « Baubô ». Cf. J.-P. Vernant, La mort dans les yeux. Figures de l’Autre en Grèce ancienne, Paris, 1985, p. 32-34. Voir aussi G. Devereux, Baubô, la vulve mythique, Paris, 1983 ; P. Quignard, Le sexe et l’effroi, Paris, 1994, p. 108-111.

126 I. Krauskopf et S.-Ch. Dahlinger, s.v. « Gorgo, Gorgones », LIMC, IV, 1988, p. 285-300, spéc. p. 313, n^os 307-11 et p. 314, n^os 319-27 ; I. Krauskopf, s.v. « Gorgones (in Etruria) », LIMC, IV, 1988, p. 330-345, spéc. n^os 101-8. A. A. Barb, 1953, p. 210, signale les vertus fécondantes attribuées au sang d’un décapité en Égypte au XIX^e siècle. Voir E. W. Lane, An Account of the Manners and Customs of the Modern Egyptians, Londres/New York/Melbourne, 1890 (3^e édition), p. 237.

127 J. Spier, 1993, p. 25, n^os 54 g et h.

128 La correspondance de Nicholas Claude Fabri de Peiresc avec Peter Paul Rubens concerne une pièce post-antique ; A. A. Barb, 1953, p. 194-197.

129 A. J. H. Vincent, « Essai d’explication de quelques pierres gnostiques », Mémoires et dissertations sur les Antiquités nationales et étrangères, 10, 1850, p. 445-453 (orgue pneumatique portatif) ; J. Matter, Histoire critique du gnosticisme et de son influence sur les sectes religieuses et philosophiques des six premiers siècles, III, Paris, 1828, p. 51-53, pl. II C, fig. 3-5 (vase des péchés et psychostasie). Sur les interprétations antérieures, voir aussi C. Bonner 1950, p. 79-94.

130 A. Delatte, 1914, spéc. p. 75-88, « La clef de la matrice ».

131 Chap. 32, 57-111 (éd. M. A. Screech, Genève, 1964, p. 227-231). Voir aussi Montaigne, Essais, 3, 5.

132 A. Paré, Œuvres complètes, livre XVIII, De la génération de l’homme, chap. lii : « Suffocation de matrice est ablation de libre inspiration et expiration, qui vient, ou pource que l’uterus gouffle et s’enfle, ou pource qu’il est ravi et emporté en haut par un mouvement forcé, et comme convulsif, à cause de la plenitude de ses vaisseaux. L’utérus se gouffle et enfle pource que quelque substance pourrie et corrompue en iceluy se résout en vapeur et ventosités, de la rétention des menstrues, ou de la corruption de la semence, ou d’une aposteme faite en la matrice, ou fleurs blanches et autres mauvaises humeurs, qui se putrefient en icelle, ou de ventosités » (éd. J.-F. Malgaigne, Paris, 1840-1841, réimp. Genève, Slatkine, II, 1970, p. 751).

133 Voir P. Darmon, Le mythe de la procréation à l’âge baroque, Paris, 1977, p. 16 ; S. Byl, 1986 ; E. Trillat, 1986.

134 Plus rarement en cire ou en fer, peintes en rouge. Les piques ont de 2 à 9 cm, de 18 à 48 pointes. R. Andree, 1904, p. 136-138 ; R. Kriss, 1929, p. 42-43, 48, fig. 19-20 (les plus anciens exemplaires connus datent du XVII^e siècle).

135 R. Andree, 1904, p. 137.

136 C. Bonner, 1950, p. 91. Une gemme destinée à soulager les maux d’estomac porte une étoile à huit branches ; C. Bonner, 1950, p. 63, n. 49. R. Andree, 1904, p. 137, repris par R. Kriss, 1929, p. 88-89, signale une autre association : en allemand l’utérus de la vache se nomme Igelkalb, à cause de ses aspérités en forme de ventouses.

137 Ce nimbe radié se rapporte aussi à sa nature solaire, car les astrologues grecs le plaçaient dans le signe du lion ; V. Dasen et Á. M. Nagy, 2012. R. Kriss, 1929, p. 62, signale la présence d’ex-voto en fer en forme de serpent à Saint Léonard pour calmer les maux d’estomac.

138 A. Aymar, 1926.

139 Cf. l’épigramme votive de Timaréta à Artémis ; Anthologie Palatine, 6, 280 ; P. Brulé, 1996 ; P. Ellinger, 2009, p. 105-119. Sur ce passage, voir chap. x et xi.

140 Cf. chap. vii son symbolisme dans l’Ogdoade primordiale d’Hermopolis. Sur la créature monstrueuse comparée à un crapaud (bufo, crapallus) que mettent régulièrement au monde les femmes de la région de Salerne dans les récits du XII^e siècle, M. Ausécache, 2007.

141 Chapelle St Mauritius, Schötz (Allemagne) (information de K. Lussi). R. Andree, 1904, p. 136 (ex-voto de grenouilles), p. 137 (Stacheligel).

142 Voir chap. i. Sur le miracle d’Hemorrhoissa, qui se rapporte aux saignements utérins et masculins, B. Baert, L. Kusters et E. Sidgwick, 2012, p. 335.

143 Cf. M. Olender, 1985, p. 46-47 ; P. Lévêque, 1999.

144 Cl. Lévi-Strauss, Anthropologie structurale, Paris, 1958, p. 223-224.