1 Il faut imaginer une partie de l’agora athénienne parcourue par les chevaux et leurs cavaliers : dans son angle nord-ouest, à proximité de l’Hipparkheion, où les Hippeis s’exerçaient à différentes figures équestres. Il convient d’ajouter à cela les processions et les exhibitions équestres, décrites par Xénophon dans l’Hipparque, III, passim, et qui se déroulent à l’Académie, au Lycée, à Phalère ou sur l’hippodrome.
2 Voir à ce propos l’article de Vilatte 1986, ainsi que Howe 2014b, p. 136 et 140.
3 Pour reprendre l’expression donnée par un économiste du XVIIIe siècle, Cantillon 1979 [1755], p. 78 et 83 (n. v.), cité par Roche 2010, p. 235.
4 Pour reprendre le titre de l’article de Degueurce 2012.
5 Sur tous ces points, cf. notamment Blaineau (éd. et comm.) 2011, p. 197-200, à la suite d’Anderson 1961, p. 40-88 et de Vigneron 1968, t. 1, p. 51-107.
6 Vigneron 1968, t. 1, p. 237.
7 Xénophon, Hipparque, VI, 4. Cf. Helléniques, VII, 5, 15, où des cavaliers athéniens ont le courage de combattre sans avoir mangé ni nourri leurs chevaux.
8 Roche 2011, p. 300.
9 Chandezon 2014a, p. 164.
10 Roche 2011, p. 300-301.
11 Xénophon, Anabase, III, 4, 35.
12 Xénophon, Anabase, VII, 2, 21 (traduction légèrement modifiée). Cf. la mise en place par Cyrus l’Ancien dans la Cyropédie, VIII, 5, 8-9, d’un campement organisé de manière concentrique. Le Roi s’installait au centre. « Ensuite, il gardait autour de lui, comme il faisait toujours, les plus fidèles, et à leur suite, en cercle, des cavaliers et des charriers. Il pensait que ceux-là aussi ont besoin d’un emplacement sûr, parce qu’ils campent sans avoir sous la main aucune des armes qui sont les leurs au combat, et il leur faut beaucoup de temps s’ils doivent être en état de servir. » Dans cette organisation, les hoplites sont assignés tout autour du campement et forment une muraille grâce à leurs boucliers : ceci permet de se prémunir d’une attaque ennemie, en laissant le temps aux cavaliers de se préparer (11). Une stratégie légèrement différente est exposée dans la Constitution des Lacédémoniens (XII) : le camp est lui aussi de forme circulaire, et les cavaliers ont pour tâche de surveiller l’avancée des ennemis.
13 Xénophon, Helléniques, II, 4, 6 ; V, 4, 39. Sur l’attaque d’un poste de garde, cf. Hipparque, VII, 14.
14 Xénophon, Helléniques, III, 4, 13.
15 Concernant cette expédition, nous nous appuyons sur les remarques de Chandezon 2014a, p. 162.
16 Arrien, Anabase, III, 15, 6.
17 Diodore de Sicile, XIV, 54.
18 Plutarque, Alexandre, XVI, 14.
19 Xénophon, Cyropédie, VII, 1, 37.
20 Xénophon, Art équestre, XII, 8.
21 Thucydide, VII, 27.
22 Diodore de Sicile, XVII, 94, 2 : les sabots des chevaux étaient ruinés par la longueur de la marche ; Quinte-Curce, VIII, 2, 33-34 ; Appien, Mithridatique, 75 : des chevaux affaiblis par le manque de nourriture, mais aussi par des boiteries dues à des frottements.
23 Xénophon, Anabase, I, 5, 5 (animaux du trait ; on ne sait s’il s’agit de chevaux) ; Arrien, Anabase, VI, 24, 5 ; 25, 1 ; cf. Quinte-Curce, IX, 10, 12.
24 Xénophon, Hipparque, IV, 1.
25 Xénophon, Anabase, II, 1, 6 ; Arrien, Anabase, VI, 25, 1 ; Quinte-Curce, IX, 10, 12. Cf. Hérodote, III, 25, à propos de l’armée de Cambyse en guerre contre les Éthiopiens. Voir Vigneron 1968, t. 1, p. 187-188 pour ce qui concerne des sources plus tardives.
26 Diodore de Sicile, XIV, 61.
27 Baratay 2012, p. 211-226. Les chevaux qui mouraient lors de batailles devaient être laissés sur place, comme c’était le cas par exemple durant la Première Guerre Mondiale, comme le suggère Chandezon 2014a, p. 162, en s’appuyant sur l’exemple des chevaux morts de la Grande Guerre (cf. Baratay 2012, p. 322). Signalons que les chevaux morts lors de la bataille de Waterloo avaient été utilisés comme de l’engrais, comme le signale Roche 2014, p. 357, manière certainement d’éviter la propagation de maladies.
28 Xénophon, Anabase, IV, 6, 35. Sur le « sacrifice » des chevaux à Hélios, cf. Georgoudi 2005, p. 139-140.
29 Aristote, Histoire des animaux, 576 b 25-27. Varron, Économie rurale, II, 7, 3, sait reconnaître un cheval de seize ans : les sourcils sont blancs et les dents sont devenues proéminentes. Théomnestos, CHG, II, 238, 16-239, 1, fait la même remarque en ce qui concerne les dents et les sourcils, mais remarque que cela concerne un cheval dès l’âge de dix ans. L’hippiatre peut même évaluer le nombre d’années du cheval en comptant les rides autour de sa bouche.
30 Xénophon, Hipparque, I, 13-15 ; [Aristote], Athènaiôn Politeia, XLIX, 1-2.
31 L’inscription IG VII 2426, l. 4-5 (150-100 av. J.-C.), évoque la vente de deux chevaux devenus impropres au service, pour un prix de 85 et 86 drachmes de bronze. Cette vente est destinée à entretenir la caisse de l’hipparque thébain Pompidas. Cf. Étienne et Roesch 1978, p. 372, et l’analyse approfondie de Fröhlich 2004, p. 487-491 qui pose la question, insoluble, de savoir si les chevaux appartenaient à la cité ou bien aux cavaliers.
32 Xénophon, Économique, XVIII, 4. Le thème du vieux cheval est un sujet de prédilection pour les fabulistes, qui semblent railler les anciens coursiers dorénavant entravés, faisant tourner la pierre pour moudre le fruit de Dêo et subissant des coups de fouet : cf. Anthologie grecque, IX, 19 ; 20 ; 21.
33 Cf. Koch 1828, p. 401 et 405-406 : chaque régiment compte 1254 cavaliers ; la remonte annuelle est de 156 chevaux par régiment. Nous en déduisons donc un taux de remplacement de 12 %. Par ailleurs, concernant les régiments qui ont beaucoup souffert, « il est permis de compter 140 chevaux pendant neuf mois et demi au-dessus de l’effectif réel », ce qui porterait le taux de remonte, dans le pire des cas (c’est-à-dire quand tous les chevaux de réserve ont servi à la remonte), à 23,60 %, ce qui nécessitait un stock important de montures.
34 Dans une logique d’exploitation maximale de l’animal, Vigneron 1968, t. 1, p. 183-185 évoque la possibilité que les chevaux abattus deviennent « des matières premières d’industrie » : peau (surtout celle des ânes), destinées à fabriquer des outres en cuir ou des lanières de fouet ; crins (pour les casques) ; corne (récipients contenant des poisons).
35 Notamment celui de Cyrus le Grand dans la Cyropédie. Cf. à ce propos Blaineau 2008.
36 Voir à ce propos les remarques de Chandezon 2014a. C’est d’ailleurs l’objectif du travail de recherche entrepris par Jérémy Clément, dans le cadre de sa thèse de doctorat dirigée par Christophe Chandezon à Montpellier : « La culture équestre des royaumes et cités hellénistiques : une nouvelle approche de l’histoire des cavaleries grecques (milieu du IVe siècle-IIe siècle av. J.-C.). »
37 Cf. l’article de Georgoudi 2005, qui donne des pistes de recherche intéressantes, complétées par Georgoudi 2014.
38 Voir les remarques récentes de Bell et Willekes 2014 (concernant l’Antiquité grecque et romaine), avec bibliographie.
39 Voir à ce propos Roche 2014, p. 360.
40 Un tel programme pourrait être appliqué aux autres animaux domestiques, notamment les chiens, les bovins, ou les oiseaux.
41 Hybridités réelles : mules et mulets ; hybridités imaginées : centaures ou Pégase.