1 Adoption. Affiliation. Cérémonie au cours de laquelle un jeune homme entre dans le compagnonnage, il est adopté et reconnu Aspirant. À la suite de celle-ci l’individu prend le titre d’aspirant ou d’affilié suivant les sociétés. La cérémonie d’adoption et le statut d’aspirant sont une invention des années 1950 et du compagnonnage d’après-guerre qui interroge la question sociale de l’enfance à un moment où une place nouvelle est donnée à la jeunesse.

2 Ancien. Ce terme peut désigner soit un compagnon qui occupe un rôle important lors des cérémonies de réception (il n’est pas forcément le plus âgé), soit un compagnon fini (troisième stade du compagnon) ayant un rôle important dans sa cayenne ou chambre, soit un compagnon retraité.

3 Arrosage. Veillée précédant un départ pour une autre ville. La communauté boit et chante en l’honneur des partants.

4 Aspirant. Premier état du compagnonnage, se dit d’un jeune garçon adopté par une société compagnonnique pour effectuer son Tour de France en vue de devenir compagnon (au Devoir de liberté, on dit affilié). Ce titre lui permet de poursuivre son Tour de France. Il pourra ne jamais être reçu compagnon, cette période faisant office d’épreuve.

5 Battant aux champs. Autre nom de la conduite en règle.

6 Battre aux champs. Partir, quitter une ville.

7 Bons Drilles (ou Drilles). Surnom donné à tous les compagnons du rite du père Soubise (charpentiers, couvreurs, plâtriers…).

8 Canne. L’un des insignes du compagnon. Généralement en jonc, avec un grand bout ferré, elle est munie d’un pommeau portant une inscription (nom de compagnon, corporation, date de réception).

9 Cayenne. Lieu de réunion et d’accueil des compagnons où se réunissent les compagnons de certaines corporations (Charpentiers, couvreurs, tailleurs de pierre, boulangers…). Par extension, la cayenne désigne l’assemblée des compagnons ellemême. Seuls quelques métiers utilisent ce terme qui est remplacé par chambre pour les autres corps. Les mots cayenne ou chambre dépassent donc la désignation du seul local, pour évoquer aussi l’assemblée des compagnons elle-même.

10 Chaîne d’alliance. Cercle formé par les compagnons et aspirants en se croisant les bras devant la poitrine et en se donnant la main à la façon des maillons d’une chaîne. Pendant chaque refrain, le cercle tourne de quelques pas vers la droite. Au cours des funérailles, la chaîne est pratiquée, mais ouverte et sans chant.

11 Chambre. Sens identique à cayenne dans d’autres corporations (menuisiers, serruriers…).

12 Chef-d’œuvre de réception (ou travail de réception). Chef-d’œuvre exécuté pour être reçu compagnon.

13 Chiens. Surnom donné aux menuisiers et serruriers du devoir, enfants de maître Jacques.

14 Compagnon (reçu). Deuxième état conféré par le compagnonnage après celui d’Aspirant. Tout Aspirant qui a présenté un chef-d’œuvre et satisfait aux épreuves de la cérémonie de réception est déclaré compagnon.

15 Compagnonnage. Terme générique des associations d’ouvriers, axé sur la formation professionnelle et la solidarité qui suivent les règles d’un Devoir.

16 Compagnons de Liberté, Autre nom des Renards de Liberté, charpentiers, enfants de Salomon)

17 Compagnons du Devoir. Enfants de Maître Jacques et du Père Soubise.

18 Compagnons étrangers. Compagnons tailleurs de pierre, enfants de Salomon.

19 Conduite générale. Rite de départ qui se fait lorsque le compagnon a au moins six cachets sur son passeport compagnonnique. Plus généralement ce terme désigne une conduite faite par tous les compagnons en présence à une occasion donnée (départ d’un compagnon mais aussi rixes entre sociétés…).

20 Conduite. Cérémonie par laquelle le partant d’une cité et d’une entreprise où il a travaillé est accompagné en cortège, par les autres sociétaires, sur la voie publique jusqu’au lieu du départ, avec divers rites où les chants sont de rigueur. La conduite générale ne se fait qu’à celui qui possède six cachets sur son passeport de compagnon. La conduite en règle, ou battant aux champs, est une conduite spéciale réservée aux compagnons justifiant de certaines conditions.

21 Conduite en règle. Rite de départ quand un compagnon quitte une ville, une entreprise ou une cayenne.

22 Coterie. Appellation utilisée par les compagnons pour désigner le tailleur de pierres, le maçon, le charpentier, le couvreur et le plâtrier. Généralement il désigne les compagnons travaillant « en hauteur ».

23 Couleurs. Nom donné aux rubans de soie ou de velours sur lesquels sont frappés les emblèmes et les symboles du compagnonnage. Les couleurs varient selon les métiers et les rites pratiqués. Aujourd’hui, elles se portent en écharpe dans les cérémonies solennelles.

24 Dame hôtesse ou maîtresse de maison. Se dit d’une femme qui tient un siège de compagnon, et n’est pas encore reçue Mère.

25 Devoir de liberté. Rite dont l’émergence officielle se situe en 1804 et revendique Salomon comme fondateur et protecteur. Le Devoir de liberté est représenté aujourd’hui au sein de la Fédération Compagnonnique des Métiers du Bâtiment.

26 Devoir. Désigne le compagnonnage lui-même ainsi que l’ensemble de ses règles, rites, coutumes et traditions. Historiquement, ce mot est l’ancêtre du compagnonnage. On dit « faire son devoir » ou « se mettre en devoir », pour en appliquer les règles.

27 Devoirant ou Dévorant. Désigne un compagnon du Devoir, enfants de Maître Jacques.

28 Finition. Cérémonie au cours de laquelle le compagnon devient « compagnon fini », elle se déroule en principe dans une autre ville que celle où il a été reçu.

29 Gavot. Surnom des compagnons menuisiers et serruriers du Devoir de Liberté. Ils sont issus de la révocation de l’Édit de Nantes en 1685, laquelle entraîna un profond divorce dans le compagnonnage français, enfant de Salomon.

30 Guillebrette (ou Guilbrette). Accolade fraternelle, signe de reconnaissance où l’on boit ensemble, bras et cannes croisés.

31 Indiens. Surnom donné aux Renards de Liberté.

32 Jeunes hommes. Ceux qui aspirent à devenir compagnons chez les tailleurs de pierre compagnons étrangers.

33 Joints. De nos jours, les anneaux d’oreilles portés par les compagnons sont appelés « joints ».

34 Lapin. Surnom de l’apprenti.

35 Loups. Surnom donné aux compagnons étrangers tailleurs de pierre.

36 Maître Jacques. Père fondateur des compagnons Passants tailleurs de pierre et des menuisiers et serruriers du Devoir.

37 Mère. Terme qui désigne l’un des personnages, en même temps que l’une des institutions les plus typiques du compagnonnage. Logeuse des itinérants qui s’arrêtent dans une ville pour y travailler, elle représente la mère attentionnée qui prend soin de leurs intérêts et symbolise le siège de la société.

38 Mise en interdit. Grève des compagnons dans un atelier ou dans une ville entière pour une période pouvant aller de un mois à plusieurs années.

39 Nom de compagnon. Nom qui est donné à un compagnon au moment de sa réception.

40 Passant. Qualificatif utilisé à l’égard des compagnons tailleurs de pierre, charpentiers, couvreurs et plâtriers du Devoir.

41 Pays. Ce terme désigne les compagnons travaillant « à terre ».

42 Premier compagnon (ou Premier en Ville). Élu au scrutin ou en assemblée générale, il préside les réunions et représente la société. Il est dépositaire des secrets de la corporation.

43 Prévôt. Celui qui administre la cayenne et est responsable d’une prévôté.

44 Réception. Cérémonie rituelle par laquelle on reçoit un compagnon ou une Mère.

45 Renard. Surnom de l’apprenti, celui qui aspire à devenir compagnon chez les charpentiers. Ce terme englobe aussi bien ceux qui veulent être compagnon (les aspirants), que ceux qui s’y refusent (les indépendants).

46 Rouleur ou rôleur. Compagnon chargé, pour un temps limité, de l’accueil et du placement des arrivants. Il a également pour mission de convoquer les assemblées, de visiter les malades, de s’occuper de l’organisation et du bon déroulement des fêtes et banquets compagnonniques. On distingue encore aujourd’hui le rouleur grâce à sa canne enrubannée.

47 Sainte-Baume. Lieu de pèlerinage pour les compagnons (le 22 juillet de chaque année).

48 Salomon. Père fondateur pour les compagnons étrangers, les compagnons du Devoir de Liberté et les Indiens.

49 Siège. Maison où logent les membres durant leur Tour de France. Chaque siège d’envergure comprend des ateliers de formation, des salles de cours, des bureaux administratifs, une salle de repas, des chambres, une bibliothèque, une salle de conférences, une salle des chefs-d’œuvre, et plusieurs salles affectées aux réunions. L’architecture et la taille des sièges varient beaucoup en fonction des villes. Ils peuvent avoir une capacité d’accueil allant d’une vingtaine de places à plus d’une centaine.

50 Soubise. Père fondateur des charpentiers compagnons Passants Bons Drilles.

51 Trait. Terme spécifique désignant l’art de dessiner, de figurer les volumes en pénétration sous la forme de dessin linéaire et tracé des coupes et assemblages (bois, pierre). L’enseignement du trait est l’une des particularités de la formation chez les compagnons.