Chapitre V. Cinéma et tradition

1Lorsque le cinéma s’empare, à son tour, de l’autoportrait, il répète ce que les autres arts ont travaillé au fil du temps. Il répète et reprend.

2Reprendre : derrière la question de la reprise se trament et se tracent d’autres fins. Il ne suffit pas de faire pareil, de vouloir faire pareil. Sous cette question de la reprise se joue celle de la tradition. Le cinéma répète et ainsi affirme qu’il peut faire aussi bien. Bien qu’il ne faille pas accorder plus de place à cette revendication qu’elle ne doit en avoir, dans le cadre de l’autoportrait, à travers l’autoreprésentation, ressurgit aussi cette ancienne question de l’art cinématographique et de sa relation à la peinture.

3On sait combien le cinéma a eu du mal à se placer parmi les grands. Sortir de la fête foraine, devenir autre chose qu’un spectacle de foire pour couches populaires et plus tard s’évader du carcan de l’enregistrement où il semblait faire des miracles. On sait combien il a dû, si ce n’est prouver aux autres, du