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La forme de la ville

 | 
Stéphane Bourdin
, 
Michel Paoli
, 
Anne Reltgen-Tallon

Quatrième partie. Modèles de référence

Urbs duplex : une forme particulière de la ville romaine au début du principat ?

Xavier Lafon

Texte intégral

1Tout le monde a en tête ce que doit être une ville romaine, avec sa panoplie monumentale (basiliques, thermes, temples, amphithéâtres, etc.), sa place centrale, le forum, et son réseau quadrillé de rues, les cardines nord-sud et les decumani est-ouest. En réalité, et cette idée est désormais largement acceptée elle aussi, derrière cette unité générique se cache une multitude de solutions, en lien avec la topographie et l’hydrographie mais plus encore avec la chronologie : on sait désormais que la liste des monuments obligés n’a cessé d’évoluer, que le choix de leur emplacement à l’intérieur ou en limite de l’agglomération a connu de nombreux changements.

2La difficulté à définir ce qu’est la forme de la ville romaine est compliquée, de façon apparemment paradoxale, par le rôle attribué à la Ville-Rome, l’Urbs, d’autant qu’elle présente la même ambiguïté en français et en latin : il s’agit de la ville par excellence, modèle des autres, en particulier de celles qu’elle va fonder au cours de son histoire, mais c’est aussi une ville, avec ses particularités, son histoire et, notamment, un développement démesuré au cours des siècles.

  • 1 Tite-Live, Histoire romaine, V, 41-42.
  • 2 D’après l’analyse percutante de Mario Torelli (« Il sacco gallico di Roma », Santoro P. [dir.], I (...)

3De fait, cette ville est, d’après les sources littéraires, qu’elles datent de la fin de la République ou de l’Empire, connue avant tout pour ses « embarras », conséquence de défauts de conception accentués par un développement non contrôlé. Pour expliquer cette contradiction entre la ville modèle, fondée de façon rationnelle par Romulus, comme le veut la tradition historique, et la réalité observable au quotidien, les Romains1 en sont venus à manipuler l’histoire : cette anarchie ne pouvait résulter à leurs yeux que d’une reconstruction trop rapide, faisant fi des règles anciennes après la destruction systématique opérée par les Gaulois en 3912

4Pour tenter de résoudre cette aporie et retrouver l’essence des modèles créés par les Romains, les archéologues ont adopté depuis longtemps une méthode d’approche indirecte. Il s’agit de partir des données fournies par les villes fondées par Rome tout au long de son histoire, d’abord dans le cadre italien puis dans celui des provinces. On dispose ainsi d’un nombre relativement important de jalons, en général datés de façon précise grâce aux textes des historiens antiques dans lesquels figurent les dates de fondation officielles. Même si l’on sait qu’il peut exister des décalages substantiels entre ces créations et les réalisations architecturales concrètes, l’évolution d’ensemble demeure compréhensible et acceptable. Ces sites présentent en général la particularité d’avoir été implantés sans contrainte forte liée à l’existence d’une agglomération antérieure. On peut donc y mettre en œuvre des principes nouveaux, qu’ils soient élaborés précisément au moment de ces fondations ou plus ou moins antérieurs. En retour, la connaissance de ces sites permet d’appréhender des réalisations de l’Urbs elle-même, très souvent réduites à des fragments de murs ou de sols incompréhensibles par eux-mêmes.

  • 3 Humm M., « Le comitium du forum romain et la réforme des tribus d’Appius Claudius Pulcher », Mélang (...)

5Ce type d’approche caractérise bien évidemment les périodes les plus anciennes depuis l’époque des synœcismes, illustrés ici-même par Stéphane Bourdin, jusqu’à la fin de la République. Pour ne prendre qu’un exemple, Cosa et Paestum (colonies latines), fondées en 272 avant J.-C., ont permis de mieux comprendre le fonctionnement de la zone du comitium romain, même si, depuis les propositions des années 1970, nos connaissances ont encore progressé3. Curieusement, cette méthode semble moins utilisée pour l’époque impériale où les restes des monuments de Rome sont, il est vrai, nettement mieux conservés.

Le cas orangeois

  • 4 Lafon X., « Construire au-delà des remparts : un programme concerté à Orange, colonie de citoyens r (...)

6C’est donc une démarche assez voisine, à l’échelle de la conception générale de l’agglomération, que je voudrais maintenant appliquer à partir du cas orangeois (fig. 1), en développant et précisant une approche déjà esquissée dans un autre lieu4.

  • 5 Ibid., p. 76.

7D’un point de vue institutionnel, il s’agit d’une colonie de citoyens romains fondée vraisemblablement entre 36 et 35 avant J.-C., par envoi de légionnaires démobilisés, les vétérans appartenant à la IIe légion5. Sans être totalement vide d’occupants, le site ne paraît pas avoir été densément occupé au moment de l’intervention romaine. Les raisons qui ont poussé les autorités à le choisir sont inconnues, même si l’on relève qu’un peu plus de soixante ans plus tôt, les troupes romaines avaient livré bataille aux Germains Teutons et subi à « Arausio », le nom intégré ultérieurement dans l’intitulé complet de la colonie, une lourde défaite qui justifia deux ans plus tard l’intervention personnelle de Marius dans la province alors fraîchement conquise, avec le succès cette fois que l’on connaît obtenu près d’Aix-en-Provence.

Figure 1. Plan général d’Orange ; A. « Capitole » ; B. Temple ; C. Forum ? ; D. Théâtre ; E. Amphithéâtre ; F. Arc ; G. « Mur de Guillaume le Taciturne » ; K. Cardo maximus ; J, L. Tracé des rues conforme au cadastre rural.

  • 6 Allinne, ibid., p. 41-49.
  • 7 Ce désir de montrer sa capacité à dominer la nature est considéré comme un signe de démesure par l (...)

8Pour ce qui est des conditions naturelles, le site est loin d’être exceptionnel, à commencer par le violent mistral, auquel la colline Saint-Eutrope ne suffit pas à faire office de coupe-vent. D’autre part, et certainement beaucoup plus contraignant pour les urbanistes romains, la plaine d’Orange est encore aujourd’hui soumise à des crues dévastatrices6, et elle ne l’était pas moins dans l’Antiquité. Au nord, au sud et à l’est, des marécages, comme le montrent la toponymie (« les étangs ») ou les crues récentes, marquent encore le paysage, ce qui réduit d’autant les surfaces véritablement constructibles. On serait tenté de dire que, sauf le désir de montrer leurs capacités à dominer les risques naturels7, aucune raison environnementale positive ne pouvait pousser les Romains à s’établir sur ce site. Les travaux archéologiques récents, menés à Orange depuis plus de trente ans maintenant, ont considérablement modifié notre perception de la ville antique, à commencer, comme on l’a vu, par son environnement physique, et c’est à partir de ces données que l’on peut proposer une vision renouvelée du projet qui présida à sa création.

9Les caractéristiques que l’on peut dégager du projet d’installation de la colonie ne sont donc pas immédiatement perceptibles mais, pour mon propos, peuvent être regroupées en trois rubriques que j’examinerai successivement : l’importance des aménagements hydrauliques, une extension limitée (volontairement ?) des surfaces remparées, une ville double de part et d’autre d’un rempart, avec une trame urbaine différente par son orientation de la division reconnue sur le territoire.

Aménagements hydrauliques

  • 8 Par ce mot, on désigne en provençal des cours d’eau intermittents qui parcourent la plaine d’Orang (...)
  • 9 Allinne C., « Le paysage fluvial », Roumegous A., op. cit., p. 41-59, ici fig. 9.
  • 10 Dellong É., Carte archéologique de la Gaule, 11/1, Narbonne et le Narbonnais, Paris, Académie des i (...)
  • 11 Rousse C., De la pratique à l’aménagement : la mise en valeur du milieu fluvial et lagunaire en Ita (...)

10L’importance des aménagements hydrauliques est matérialisée en premier lieu à Orange par le détournement du cours de la Meyne, augmentée par les différents mayres8 qui parcouraient de façon plus ou moins régulière le côté est du site. Antérieurement à la fondation coloniale, ces flux passaient au pied de la colline Saint-Eutrope9, trajet qu’ils retrouvent peu ou prou à l’occasion des grandes crues actuelles. Le nouveau tracé réalisé par les Romains correspond à peu près au parcours actuel de la Meyne, fossilisé en quelque sorte par les remparts successifs qui le doublent sur les côtés est et nord de l’agglomération. On estime que ce contournement est contemporain de la déduction coloniale ou qu’il lui est de très peu postérieur car ces travaux étaient indispensables au fonctionnement de la ville, à commencer précisément par la construction du rempart qui intervint à l’époque augustéenne, soit vers 10 avant J.-C. Orange n’est pas la seule colonie de Narbonnaise à avoir connu des travaux de ce type : on estime10 que le canal de la Robine à Narbonne correspond également à une création romaine, mais la date en demeure indéterminée (peut-être seulement à la fin du Ier – début IIe siècle après J.-C.). Les raisons qui président à la réalisation de ces travaux peuvent être différentes, mais cette dernière ne peut être mise en doute, surtout si l’on tient compte des progrès accomplis dans ce domaine à la fin de la République, bien illustrés dans le cas de l’Italie du Nord par une thèse récente11.

  • 12 Voir ci-dessous pour la définition des deux cadastres.

11À cela s’ajoute à Orange la construction (dans la seconde moitié du Ier siècle après J.-C. ?) d’un aqueduc (fig. 1, G) repéré sur 974 mètres de longueur, sur l’axe d’un decumanus appartenant au cadastre rural12. Contrairement à la majorité des aqueducs romains celui-ci ne repose pas sur une série d’arcades mais se présente sous la forme d’un « mur » continu (d’où son nom de « mur de la rue Guillaume-le-Taciturne »), particularité qui lui a permis de jouer au cours des siècles le rôle d’un barrage capable de détourner au moins en partie les débordements de l’Aygues dont le cours passe au nord de la ville ; mais il est impossible de dire s’il s’agit au départ d’une volonté des constructeurs ou d’une pure coïncidence. Le seul point en faveur de la première hypothèse est le tracé de cet équipement, qui lui fait longer la ville plutôt qu’y pénétrer, rendant sa fonction d’aqueduc énigmatique car il semble peu adapté pour une desserte efficace du cœur de l’agglomération.

  • 13 Première mention dans Roumegous A., op. cit., p. 186, notice 29. Voir Hairy G. et Mayoud S., Arc d (...)

12Enfin, ultime découverte, des fouilles d’urgence13 ont mis au jour les restes de bassins d’ornement monumentaux (fig. 2 et 3), dont le tracé en U est parfaitement orienté par rapport au schéma général de la ville. La longueur des trois branches repérées est supérieure à 160 mètres, la largeur de l’ordre de 7,50 mètres, mais la profondeur, en revanche, ne dépasse pas 50 à 70 centimètres. Ces bassins étaient doublés du moins au nord, seule partie fouillée, par ce qui semble correspondre à des portiques parallèles, dont certains munis d’exèdres, matérialisés par des murs très arasés. Ce schéma renvoie à une typologie qui rappelle ce que l’on connaît des portiques de Pompée (fig. 4a), notamment grâce à un fragment du plan de marbre sévérien (fig. 4b), un très vaste ensemble de jardins construits à partir de 52 à Rome. Des rapprochements ne sont pas impossibles avec les « enclos de vote », les saepta, monumentalisés peu après par César à proximité immédiate, sur le champ de Mars, mais nous n’en connaissons aucun plan. J’aurai à revenir sur ce secteur de la ville de Rome.

13Aucune datation précise des installations orangeoises n’a pu être fournie par la fouille mais on relève qu’il s’agit de la seule occupation antique de ce secteur encore peu urbanisé, de fait, jusqu’aux travaux qui ont motivé cette fouille, si l’on fait exception des deux séries de maisons qui bordent ce tronçon de l’ancienne route Nationale 7. L’absence de découvertes antérieures importantes dans cette partie de la ville qui s’étend pratiquement de l’Arc (fig. 1, F) à la partie nord du cours de la Meyne confirme une occupation antique finalement peu dense, au moins le long de l’axe majeur nord-sud. La présence de tombeaux, au nord de l’arc uniquement, semble-t-il, mais de grande qualité architecturale, édifiés dès l’époque augustéenne, montre le désir de laisser cet espace peu ou pas construit. On ne peut invoquer ici le souci d’éviter de s’établir dans une zone inondable car on n’a pas hésité à lotir la zone à l’est du théâtre, qui présentait sur ce point des caractéristiques voisines.

Figure 2. Localisation des bassins (Roumegous A., Recherches sur Orange antique, thèse, université Aix-Marseille, décembre 2012, fig. 212).

Figure 3. Plan du secteur des bassins (d’après Hairy G. et Mayoud S., Arc de triomphe, rue des Phocéens, Orange, Rapport final de synthèse, Archéodunum, Service régional de l’archéologie Provence-Alpes-Côte-d’Azur, Aix-en-Provence, 2008).

Une ville de surface limitée dans son enceinte

14Les discussions sur la limite nord de l’agglomération sont très anciennes : a priori, elle devrait être matérialisée par le tracé de l’enceinte mais c’est aujourd’hui ce qui pose problème. Arguant de ce principe et de la régularité du tracé des rues de part et d’autre de la Meyne, Robert Amy propose en 1963 une extension maximale de la ville antique, excluant uniquement l’arc qui, avant les transformations médiévales, était nécessairement indépendant de l’enceinte et donc placé devant elle.

  • 14 Le statut de la colonie de Nîmes a fait couler beaucoup d’encre parmi les spécialistes (pour un ét (...)

15En revanche, Jean-Marc Mignon pense (fig. 1) depuis plusieurs années à un schéma plus réduit, confirmé, semble-t-il, par un sondage positif effectué par lui-même en 2010 : le tracé romain est plus ou moins confondu dans ce secteur avec celui de l’enceinte médiévale et moderne, doublé comme on l’a vu par un fossé constitué par la Meyne détournée. Une surface enclose réduite est une caractéristique habituelle des colonies de citoyens romains de Gaule méridionale, à commencer par Arles, mais l’intérêt de cette découverte est ailleurs : selon moi, ceux qui ont conçu ce projet avaient dans l’esprit de mettre en place une « ville double » dont seule une partie devait (ou pouvait ?) être incluse dans le rempart. Le coût de ce dernier pouvait en effet être un obstacle majeur à la réalisation d’une emprise plus importante (comme c’est le cas cependant dans la ville voisine de Nîmes14, de statut différent), mais la répétition du phénomène à Arles, dont il est difficile de penser que ses finances n’ont pu bénéficier d’une très grande faveur impériale, ne permet pas d’écarter l’hypothèse d’un choix délibéré, pour des raisons que je qualifierai d’idéologiques, c’est-à-dire le souci de respecter une « norme » imposée de l’extérieur. Il est donc nécessaire de revenir un peu plus longuement sur ce point en reprenant notamment les indices disponibles.

Figure 4a. Plan restitué des portiques de Pompée sur le champ de Mars à Rome (MonterrosoCheca A., Theatrum Pompei : Forma y arquitectura de la génesis del modelo teatral romano, Madrid, Consejo Superior de Investigaciones Cientificas, 2010, fig. 196).

Figure 4b. Détail de la plaque de marbre de la forma Urbis (ibid., fig. 193).

Une ville double15, dans et hors les remparts

  • 15 L’expression latine urbs duplex a été utilisée par Ausone à la fin de l’Antiquité à propos de la v (...)

16L’extension d’une ville hors des limites imposées dans un premier temps par l’existence d’un rempart est un phénomène que l’on retrouve à toutes les époques, y compris bien sûr dans l’Antiquité, et qui conduit éventuellement à la construction d’enceintes successives de plus en plus étendues. La situation que je crois déceler à Orange à partir de l’examen de l’orientation des rues et du parcellaire est plus complexe : on a relevé en effet, notamment à l’ouest, un débordement ultérieur du bâti, conforme à ce qui vient d’être décrit, en particulier autour de l’amphithéâtre (fig. 1, E), mais également ce qui semble bien résulter d’un projet unique de part et d’autre de ce même rempart nord.

  • 16 Je préfère parler des « orientations », lesquelles peuvent être ainsi dissociées des dimensions de (...)
  • 17 Pigagniol A., Les Documents cadastraux de la colonie romaine d’Orange, Paris, CNRS, supplément à Ga (...)

17On distingue en effet dans l’ensemble de l’agglomération deux orientations des axes viaires et des constructions16, correspondant à deux systèmes de lotissement des terrains. Le premier est bien connu grâce aux « documents cadastraux », des fragments de plaques de marbre découverts au centre-ville, où elles étaient affichées dans un monument public pour affirmer les droits de la colonie sur les terres agricoles. Étudiés de façon approfondie par André Pigagniol aidé par Robert Amy17, ces documents ont donné lieu depuis à de très nombreux travaux théoriques sur les cadastres antiques ou archéologiques grâce à l’examen des traces laissées aujourd’hui encore dans le paysage. De ce fait, l’orientation réelle sur le terrain est parfaitement connue, avec une différence d’angle de plusieurs degrés par rapport à celle du second système que l’on relève uniquement « en ville ». Ce dernier est matérialisé fondamentalement par l’axe assimilé au cardo maximus (fig. 1, K) qui, passant sous l’arc au nord, arrive au sommet de la colline Saint-Eutrope (fig. 1, A). Il a été confirmé depuis longtemps par les différentes constructions et tronçons de rues découverts en fouilles. Il est donc bien identique de part et d’autre du rempart nord, ce qui a manifestement trompé Robert Amy, mais donne à cette partie centrale (ou axiale) de l’agglomération une unité incontestable résultant selon toute vraisemblance d’un projet d’urbanisme unique.

18De l’avis général, le cadastre rural a été établi avant la fondation coloniale et donc avant le découpage urbain, mais il concerne aussi, de fait, dans les limites de l’agglomération, des constructions très postérieures qui ont dû tenir compte de son emprise et l’ont en quelque sorte fossilisé (fig. 1, J et L), notamment les quartiers ouest construits, pour faire face à l’augmentation de la demande, au-delà du rempart. Le cas du mur aqueduc (fig. 1, G) qui suit son orientation, comme on l’a vu, n’est pas fondamentalement différent, que sa réalisation soit contemporaine ou non de cet agrandissement puisque le cadastre rural est antérieur à l’existence même de la ville. Ces différents indices permettent donc de penser que les concepteurs de la colonie ont en quelque sorte extrait de la zone rurale déjà organisée antérieurement en centuries une surface destinée à être partagée en deux de part et d’autre du rempart nord alors que les autres secteurs de la muraille jouaient le rôle habituel de séparateur entre ville et campagne. Généralement, en effet, l’orientation rurale vient s’appuyer sur les remparts, comme le montre à Pompéi la série des villas construites au nord de la ville près de la porte d’Herculanum.

La situation à Rome

  • 18 Strabon, Géographie, V, 3, 8.

19L’histoire urbanistique de la ville de Rome ne peut être retracée dans son ensemble en quelques lignes ! Il s’agit donc ici de mettre l’accent uniquement sur quelques points qui permettent d’établir des ponts avec ce qui vient d’être présenté à propos d’Orange, dans un éclairage que je reconnais très peu objectif… La plupart de ces remarques concernent plus précisément le secteur du champ de Mars, dont les auteurs antiques, à commencer par Strabon, ont souligné l’importance à l’époque augustéenne puisque ce dernier18 y consacre l’essentiel de sa notice sur Rome : cette attention particulière ne peut être totalement le fait du hasard, même si, bien évidemment, l’échelle des projets entre Rome et Orange et plus encore les réalisations concrètes sont sans commune mesure. Par commodité, je reprendrai l’ordre suivi pour les deux principales rubriques orangeoises.

Travaux hydrauliques

  • 19 On pense notamment au début du livre III des Res rusticae de Varron, qui mentionne sur le Champ de (...)
  • 20 En dernier lieu : Sablayrolles R., « La guerre des Romes plus difficile que la guerre des Gaules ? (...)

20Le champ de Mars (fig. 5) correspond dans la topographie de Rome à une zone basse, largement marécageuse, qu’il convient donc d’aménager et plus particulièrement de drainer. Elle est encore peu densément construite au milieu du Ier siècle avant J.-C., à l’exception notable de sa bordure méridionale, ce qui offre des réserves foncières considérables pour une agglomération en constant développement. Le fait qu’elle soit occupée, d’après les textes19, par des villas luxueuses ne doit pas faire illusion sur la densité des constructions avant la série de grands travaux dont il va être question, réalisés ou pour certains seulement projetés. On a beaucoup glosé20 sur la mention critique mais malheureusement très fugitive chez Cicéron (Lettres à Atticus, XIII, 20 et 33a) et Suétone (Vie de César, XLIV, 4) d’un projet de déviation du cours du Tibre attribué à César, projet clairement destiné à récupérer de nouveaux terrains pour l’extension de la ville, mais projet interrompu avant tout début de réalisation par la mort brutale du dictateur. Ce projet aurait également permis de donner plus de régularité au champ de Mars lui-même, entre le cours redressé du Tibre et le tracé rectiligne de la Via Flaminia, en favorisant l’implantation d’un plus grand nombre de bâtiments publics dignes de la grandeur de Rome. Le projet peut sembler démesuré et de fait peu crédible, ne serait-ce que pour des raisons techniques, même s’il s’inscrit, d’après les auteurs anciens, dans un ensemble relativement cohérent de grands travaux projetés par César dont certains, comme l’ouverture du lac Fucin, seront bien réalisés ultérieurement. Pour en revenir à Rome, la solution au moins partielle pour lutter contre le fléau des inondations sera trouvée quelques décennies plus tard par Auguste, qui créera un service spécialisé (curatelle) dans l’entretien des rives du Tibre et des égouts.

Figure 5. Situation topographique du champ de Mars.

  • 21 Berlan-Bajard A., Les Spectacles nautiques des Romains, Rome, École française de Rome, coll. « Coll (...)

21César effectue également des travaux pour aménager au moins provisoirement une naumachie traditionnellement localisée sur le champ de Mars dans les emprises d’un marécage connu sous le nom du lacus (ou stagnum) caprae, le « lac ou bassin (ou étang) de la chèvre ». Ce plan d’eau devait être assez grand pour accueillir de véritables bateaux de guerre et un public nombreux sur ses bords21. Si les travaux césariens n’ont pas laissé de traces tangibles, le lieu fit l’objet d’une profonde transformation opérée par Agrippa au début de l’époque augustéenne (fig. 6) : il s’agissait, pour drainer le terrain alentour, d’établir un grand bassin dont, par un effet de chasse, les eaux étaient régulées grâce à l’apport d’un nouvel aqueduc, l’aqua virgo, et évacuées par un canal de décharge maçonné, l’euripus, qui allait se jeter dans le Tibre. La forme même de ce bassin reste inconnue pour sa phase augustéenne mais on penche généralement, par comparaison avec la grande palestre de Pompéi, pour un vaste bassin rectangulaire. À l’époque de Néron, il abrite des barques qui permettent de se déplacer d’un point à l’autre de ses berges à l’occasion de grandes fêtes nautiques, ce qui n’exclut pas, de fait, un plan plus complexe, comparable à celui d’Orange ou du moins plus proche dans sa conception. Au départ, il a pu servir de grand bassin de natation pour le public des thermes construits à proximité par le même Agrippa, premier exemple connu des grands « thermes impériaux ». Le résultat le plus immédiat de ses travaux fut néanmoins de transformer cette zone inondable et malsaine en zone constructible ou du moins aménageable.

Figure 6. Plan restitué du champ de Mars à l’époque d’Auguste et Agrippa (Rakob P., dans L’Urbs. Espace urbain et histoire (Ier siècle avant J.-C.-IIIe siècle après J.-C.), Rome, École française de Rome, 1987, fig. 1, p. 690).

Aménagement de cette zone hors rempart mais aussi hors « pomerium »

22Outre les thermes et quelques monuments religieux, autels, temples et tombeaux, il s’agit fondamentalement, d’un point de vue architectural, de parcs et de jardins impliquant une densité faible, voire très faible des constructions et ne comportant de fait aucun habitat. En revanche, on insiste depuis longtemps sur la régularité du tracé des rues – autour de l’axe formé par la Via Flaminia – et en conséquence sur le caractère exceptionnellement régulier du découpage des îlots et sur l’orientation unitaire des constructions qui font de cette zone une exception dans Rome. La raison essentielle invoquée pour expliquer cette exceptionnelle régularité est le caractère relativement tardif des opérations de lotissement. Elle n’est pas contradictoire avec un désir de monumentalité, à l’instar de ce que l’on observe dans les grandes capitales hellénistiques, à commencer par Alexandrie, référence absolue dans ce domaine.

  • 22 Gros P., op. cit., p. 267-269.
  • 23 Hesberg H. von, Monumenta : I sepolcri romani e la loro architettura, Milan, Longanesi, coll. « Bib (...)

23Cette bande de terrain que César voulait encore plus grande facilite une mise en scène du pouvoir à travers l’urbanisme le long de la Via Flaminia : c’est là que le Sénat vient accueillir Auguste entrant dans Rome, ce qui justifie immédiatement la construction de deux autels symétriques, dont l’Ara pacis Augusti, articulé autour d’un ensemble connu sous le nom d’Horologium Augusti, une vaste esplanade de marbre formant un cadran solaire. Mais on ne peut oublier que cette voie conduit également celui qui arrive à Rome par le nord tout droit en direction du Capitole où César avait projeté22 de construire un théâtre gigantesque, appuyé sur cette colline selon un dispositif finalement très proche de celui adopté à Orange… Enfin, on relève la création d’un vaste parc autour du tombeau d’Auguste, monument dont la construction est commencée par Octave avant même la bataille d’Actium et qui joue par la suite un rôle comme signal d’entrée du secteur, par sa masse et sa position au point le plus étroit entre le Tibre et la Via Flaminia23. Si l’on en croit les auteurs anciens, cet ensemble de monuments, thermes compris, forme un « campus » destiné aux exercices de la « jeunesse », en particulier pour l’entraînement des cavaliers.

  • 24 Nicolet C., L’Inventaire du monde. Géographie politique aux origines de l’Empire romain, Paris, Fay (...)
  • 25 Roumegous A., op. cit., p. 182, avec bibliographie.

24Toutefois, et cette différence n’est pas anodine, tout le secteur du champ de Mars reste à Rome hors pomerium, c’est-à-dire dans une zone qui n’est pas concernée par les mêmes interdits religieux que le noyau urbain généralement délimité par les remparts. Auguste, on l’a vu, y localise, certes, son tombeau, sur le modèle des souverains hellénistiques qui ont repris à leur compte un privilège réservé antérieurement aux héros fondateurs, mais l’Imperator peut également invoquer en sens contraire une loi déjà ancienne qui autorise, après avis du Sénat, les généraux vainqueurs, les imperatores, à se faire enterrer aux frais publics dans cette partie de la ville, considérée de ce fait comme extérieure au pomerium. Et en effet, Auguste, à la différence de César, refuse d’augmenter l’emprise du pomerium en intégrant le champ de Mars dans l’Urbs, préférant jouer sur l’ambiguïté entre le respect de la tradition romaine et l’« innovation » hellénistique alors même qu’il réorganise administrativement la ville (création des quatorze régions) comme un ensemble unique, sans tenir compte des limites religieuses24. En revanche, à Orange, la disposition connue des tombeaux bien au-delà de l’arc fait davantage penser à une extension du pomerium de part et d’autre du rempart, vraisemblablement jusqu’à l’arc considéré par les auteurs25 comme en marquant la limite. Du point de vue de la stricte construction, concernant l’emplacement des différents types de monument, les ressemblances sont donc très fortes même si la signifacation juridique reste différente.

25Tout en ayant conscience de la différence d’échelle entre les deux villes, les points de convergence des deux schémas me paraissent trop nombreux pour être le seul fait du hasard. Cela dit, les questions qui restent ouvertes sont nombreuses. Je voudrais n’en aborder qu’une pour finir, celle de la chronologie et, plus généralement, de la durée de ce schéma de « ville double » coupée par un rempart.

26À Rome, les phénomènes rappelés, réalisés ou juste projetés, comme on l’a vu, s’étendent entre la fin de la dictature césarienne (projets seulement en cours d’élaboration), soit les années 46-45 et la première partie du règne d’Auguste ; en tout cas, ils sont pour l’essentiel antérieurs à la mort d’Agrippa, survenue en 12 avant J.-C. « Théoriquement », Orange, fondée comme on l’a vu vers 36-35 avant J.-C., a pu bénéficier, dès sa conception, de ces schémas. Mais le début de la mise en œuvre est certainement décalé de plusieurs décennies et la réalisation des derniers monuments n’intervient pas avant la seconde moitié du Ier siècle après J.-C., concrétisant ainsi un schéma demeuré quelque peu théorique jusque-là.

27Pour conclure, on retiendra que les divers projets romains ne peuvent se comprendre sans référence précise à leurs auteurs, qu’il s’agisse de César, Octave/Auguste ou même Agrippa. Pour finir, on retient l’importance de l’idéologie proprement augustéenne, mais les autres strates ne peuvent être négligées quand on examine la situation à Rome. En revanche, dans le cas d’Orange, ces données diverses doivent être reçues ou prises comme un tout. À ce titre, la notion de ville double est certainement essentielle, mais avec une signification différente. À Rome, elle traduisait les contraintes qu’Auguste rencontrait dans une ville déjà ancienne mais elle lui permettait de les dépasser en jouant sur une partie déclarée hors pomerium pour y imposer une série d’innovations. À Orange, l’adoption d’un projet comparable ne peut se justifier localement par l’histoire antérieure mais ses conséquences ne sont pas négligeables pour le développement de la ville. Ce schéma – ou, pour reprendre la formule de ce colloque, cette « forme de la ville » conçue à Rome – peut être adapté à des créations nouvelles. Il correspond cependant à un « moment » de l’histoire de l’urbanisme romain, un moment qui ne dure guère plus qu’un quart de siècle.

Notes

1 Tite-Live, Histoire romaine, V, 41-42.

2 D’après l’analyse percutante de Mario Torelli (« Il sacco gallico di Roma », Santoro P. [dir.], I Galli e l’Italia, Rome, De Luca, 1978, p. 226-228) : cet auteur a pu montrer que cette destruction systématique, en quelques jours, n’était pas crédible car irréalisable avec les moyens techniques de l’époque. De plus aucun indice archéologique probant n’a pu être mis en avant pour justifier cette destruction générale. Voir désormais Briquel D., La Prise de Rome par les Gaulois, Paris, Presses de l’université Paris Sorbonne, coll. « Religions dans l’histoire », 2008, p. 164 pour la destruction de la ville, et p. 333 pour sa reconstruction trop rapide.

3 Humm M., « Le comitium du forum romain et la réforme des tribus d’Appius Claudius Pulcher », Mélanges de l’École française de Rome. Antiquité, t. CXI, no 2, 1999, p. 625-694, avec bibliographie sur les travaux récents, parfois déconcertants il faut bien le reconnaître, comme ceux de Paolo Carafa (Il comizio di Roma dalle origini all’età di Augusto, Rome, « L’Erma » di Bretschneider, coll. « Bulletino della commissione archeologica comunale di Roma. Supplementi », 5, 1998).

4 Lafon X., « Construire au-delà des remparts : un programme concerté à Orange, colonie de citoyens romains en Narbonnaise », Plana R. et Belate C. (dir.), Le Paysage périurbain pendant la protohistoire et l’Antiquité en Méditerranée occidentale, actes du colloque de Tarragone, sous presse. Cette analyse doit beaucoup aux discussions autour du volume de l’Atlas des villes de Gaule méridionale, dont le fascicule consacré à Orange est rédigé sous la responsabilité de Jean-Marc Mignon. Ce dernier a donné une première présentation de l’urbanisme général de la ville dans Roumegous A., Carte archéologique de la Gaule, 84/3, Orange, Paris, Académie des inscriptions et belles-lettres, 2009, p. 104-116.

5 Ibid., p. 76.

6 Allinne, ibid., p. 41-49.

7 Ce désir de montrer sa capacité à dominer la nature est considéré comme un signe de démesure par les penseurs romains (comme par leurs prédécesseurs grecs), mais il revient régulièrement, par exemple chez Suétone, Vie de Caligula, XXXVII : « Ce qui primait chez [Caligula] était de réaliser ce que l’on disait irréalisable », qu’il s’agisse de constructions privées comme les villas maritimes en partie au moins bâties sur l’élément liquide ou, précisément, de monuments publics, ménagés par exemple sur de vastes terrasses intégralement artificielles. Il n’est pas impossible que ce désir de dominer la nature ait joué un rôle à l’échelle des villes, même si un auteur comme Vitruve insiste davantage sur la rationalité nécessaire dans le choix des sites et donc l’économie de moyens.

8 Par ce mot, on désigne en provençal des cours d’eau intermittents qui parcourent la plaine d’Orange, dont ils constituent l’une des caractéristiques géographiques essentielles.

9 Allinne C., « Le paysage fluvial », Roumegous A., op. cit., p. 41-59, ici fig. 9.

10 Dellong É., Carte archéologique de la Gaule, 11/1, Narbonne et le Narbonnais, Paris, Académie des inscriptions et belles-lettres, 2002, p. 47 (création romaine) et p. 107 (destiné à recréer un port fluvial et maritime dans l’agglomération à la suite de changements dans le cours de l’Aude).

11 Rousse C., De la pratique à l’aménagement : la mise en valeur du milieu fluvial et lagunaire en Italie du nord à l’époque romaine, thèse, université de Provence, 2007.

12 Voir ci-dessous pour la définition des deux cadastres.

13 Première mention dans Roumegous A., op. cit., p. 186, notice 29. Voir Hairy G. et Mayoud S., Arc de triomphe, rue des Phocéens, Orange, Rapport final de synthèse, Archéodunum, Service régional de l’archéologie Provence-Alpes-Côte-d’Azur, Aix-en-Provence, 2008.

14 Le statut de la colonie de Nîmes a fait couler beaucoup d’encre parmi les spécialistes (pour un état récent de la question : Christol M., « Nîmes dans les sources antiques », Fiches J.-L. et Veyrac A. (dir.), Carte archéologique de la Gaule, 30/1, Nîmes, Paris, Académie des inscriptions et belles-lettres, 1996, p. 58-60). On retiendra ici qu’elle fut à l’origine une colonie latine, un statut octroyé par Rome à des pérégrins, c’est-à-dire des indigènes (donc non citoyens) qu’elle souhaitait récompenser, même si, paradoxalement, cela permettait aux élites politiques locales d’acquérir à titre personnel la citoyenneté romaine.

15 L’expression latine urbs duplex a été utilisée par Ausone à la fin de l’Antiquité à propos de la ville d’Arles, duplex Arelas, pour décrire, semble-t-il, son emprise de part et d’autre du Rhône : voir Heijmans M., Arles durant l’Antiquité tardive. De la « duplex Arelas à l’Urbs Genesii », Rome, École française de Rome, coll. « Collection de l’École française de Rome », 324, 2004, spécialement p. 56-57. Mais on ne trouve pas en Arles les traces d’un projet comparable à celui défini pour Orange : La Meyne ne peut être comparée au Rhône !

16 Je préfère parler des « orientations », lesquelles peuvent être ainsi dissociées des dimensions des îlots. Celles-ci peuvent varier de façon significative dans un projet qui reste cependant cohérent.

17 Pigagniol A., Les Documents cadastraux de la colonie romaine d’Orange, Paris, CNRS, supplément à Gallia, XVI, 1962.

18 Strabon, Géographie, V, 3, 8.

19 On pense notamment au début du livre III des Res rusticae de Varron, qui mentionne sur le Champ de Mars, outre la villa publica, la villa d’Appius.

20 En dernier lieu : Sablayrolles R., « La guerre des Romes plus difficile que la guerre des Gaules ? La politique urbaine de César : de ornanda istruendaque urbe », Pallas, no 76, 2008, p. 353-381 (plutôt sceptique sur l’importance du projet) ; Gros P., « La nouvelle Rome de César : réalité ou utopie ? », Urso G. (dir.), Cesare : precursore o visionario ? Atti del convegno internazionale Cividale del Friuli, 17/19 sep. 2009, Pise, ETS, 2010, p. 265-284 (qui en montre toute la cohérence idéologique, notamment dans le cadre d’une comparaison avec Alexandrie) ; Guilhembet J.-P., Se loger à Rome. Recherches sur le marché immobilier d’habitation (IIe siècle avant – IIe siècle après J.-C.), mémoire scientifique du dossier d’habilitation à diriger des recherches, Lyon, p. 62.

21 Berlan-Bajard A., Les Spectacles nautiques des Romains, Rome, École française de Rome, coll. « Collection de l’École française de Rome », 360, 2006, p. 326-328, qui malheureusement ne traite pas de la localisation de ce bassin.

22 Gros P., op. cit., p. 267-269.

23 Hesberg H. von, Monumenta : I sepolcri romani e la loro architettura, Milan, Longanesi, coll. « Bibliotheca d’archeologia », 22, 1994 (trad. de Römische Grabbauten, Darmstadt, Wissenschaftliche Buchgesellschaft, 1992), p. 119.

24 Nicolet C., L’Inventaire du monde. Géographie politique aux origines de l’Empire romain, Paris, Fayard, 1988, p. 209-215.

25 Roumegous A., op. cit., p. 182, avec bibliographie.

Table des illustrations

Légende Figure 1. Plan général d’Orange ; A. « Capitole » ; B. Temple ; C. Forum ? ; D. Théâtre ; E. Amphithéâtre ; F. Arc ; G. « Mur de Guillaume le Taciturne » ; K. Cardo maximus ; J, L. Tracé des rues conforme au cadastre rural.
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Légende Figure 2. Localisation des bassins (Roumegous A., Recherches sur Orange antique, thèse, université Aix-Marseille, décembre 2012, fig. 212).
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Légende Figure 3. Plan du secteur des bassins (d’après Hairy G. et Mayoud S., Arc de triomphe, rue des Phocéens, Orange, Rapport final de synthèse, Archéodunum, Service régional de l’archéologie Provence-Alpes-Côte-d’Azur, Aix-en-Provence, 2008).
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Légende Figure 4a. Plan restitué des portiques de Pompée sur le champ de Mars à Rome (MonterrosoCheca A., Theatrum Pompei : Forma y arquitectura de la génesis del modelo teatral romano, Madrid, Consejo Superior de Investigaciones Cientificas, 2010, fig. 196).
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Légende Figure 4b. Détail de la plaque de marbre de la forma Urbis (ibid., fig. 193).
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Légende Figure 5. Situation topographique du champ de Mars.
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Légende Figure 6. Plan restitué du champ de Mars à l’époque d’Auguste et Agrippa (Rakob P., dans L’Urbs. Espace urbain et histoire (Ier siècle avant J.-C.-IIIe siècle après J.-C.), Rome, École française de Rome, 1987, fig. 1, p. 690).
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