La cour sous l'empereur Claude
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Chapitre III. Définir et délimiter la structure aulique : un milieu hétérogène et hiérarchisé
p. 117-165
Extrait
1Recourir à la prosopographie1 pour étudier le milieu aulique claudien ne va pas de soi dans la mesure où comme le rappelle A. Wallace-Hadrill, la cour « remained in its nature undefined : membership was constituted by proximity to the emperor » et l’amitié impériale « fluid and imprecise2 ». En effet, la structure aulique n’a pas de forme institutionnelle et évolue d’un empereur à l’autre et même au cours d’un même principat3. À la différence des titulaires d’une magistrature ou des membres des ordines officiels de l’État pour lesquels les contours du groupe sont nets, l’entourage impérial ne se laisse donc pas facilement délimiter. Dès lors, établir un corpus prosopographique revient à résoudre une équation à deux inconnues : il faut tout d’abord savoir si la personne était en vie sous Claude et préciser quels étaient son statut et ses fonctions dans la société romaine ; dans un second temps, nous devons nous demander si cet individu appartenait à la cour de Claude. Le corpu
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1 Sur la prosopographie, ses apports et ses limites, voir Nicolet Cl., « Prosopographie et histoire sociale : Rome et l’Italie », Annales (ESC) 25, 1970, p. 1209-1228 ; Chastagnol A., « La prosopographie, méthode de recherche sur l’histoire du Bas-Empire », Annales (ESC) 25, 1970, p. 1229-1235 ; Pflaum H.G., « Les progrès des recherches prosopographiques concernant l’époque du Haut-Empire durant le dernier quart de siècle (1945-1970) », in ANRW II, 1, 1974, p. 113-135 ; Eck W., « Imperial administration and epigraphy : in defence of prosopography », in Bowman A.K. (dir.), Representations of empire. Rome and the Mediterranean world, Oxford, Oxford University Press, 2002, p. 131-152 ; Eck W., « Prosopography », in Barchiesi A., Scheidel W., The Oxford handbook of Roman studies, Oxford, Oxford University Press, 2010, p. 146-159 ; Lemercier Cl., Picard E., « Quelle approche prosopographique ? », in Rollet L., Nabonnand Ph. (dir.), Les uns et les autres… Biographie et prosopographies en histoire des sciences, Nancy, PUN – Éditions universitaires de Lorraine, 2012, p. 605-630 ; Benoist St., Hoët- Van Cauwenberghe Ch. (dir.), La vie des autres. Histoire, prosopographie, biographie dans l’Empire romain, Villeneuve d’Ascq, Presses universitaires du Septentrion, 2013, notamment Benoist St., « Histoire politique et sociale du monde romain et prosopographie. Le discours de la méthode, une introduction », p. 13-24.
2 Wallace-Hadrill A., « The imperial court », op. cit., p. 285 (cf. Suspène A., Amici principum, op. cit., p. 103-104 : A. Suspène rappelle que la condition de proche du prince est floue et qu’il ne faut pas avoir une vision trop organisée d’un phénomène qui est en fait protéiforme).
3 Hurlet Fr., « Le centre du pouvoir », op. cit., p. 171.
4 Ibid., p. 160.
5 Wallace-Hadrill A., « The imperial court », op. cit.
6 Acton K., « Vespasian and the social world », op. cit., p. 104.
7 Demougin S., « Amici. Remarques sur les entourages aristocratiques à Rome aux deux premiers siècles de l’empire », in Belayche N. (dir.), Rome, les Césars, op. cit., p. 208. A. Suspène (Amici principum, op. cit., p. 429) établit une distinction similaire entre une hiérarchie officielle – où l’amitié du prince dépend encore de la dignitas qu’on acquiert par la naissance et les emplois – et une hiérarchie subjective – la faveur. Sur ce point, voir aussi les remarques de W. Eck, pour les Flaviens et le IIe siècle apr. J.-C.: Eck W., « The Emperor and his Advisers », in The Cambridge ancient history, The High Empire A.D. 70-192, vol. 11, Cambridge, Cambridge University Press, 20002, p. 195-213, notamment p. 196.
8 L’inverse est également possible. Il faut malgré tout se méfier d’un raisonnement circulaire qui postulerait que les fonctions importantes sont données aux proches du prince et qui déduirait ensuite de ces fonctions une proximité avec l’empereur.
9 Winterling A., Aula Caesaris, op. cit., p. 166-169; cf. Hurlet Fr., « Le centre du pouvoir », op. cit., p. 160; Paterson J., « Friends in high places », op. cit., p. 140 et Potter D., « Holding court in Republican Rome (105-44) », AJPh 132-1, 2011, p. 60. La métaphore des cercles concentriques autour de la personne du prince n’est pas propre à l’histoire ancienne et a été reprise pour les autres périodes. J.-L. Kupper, par exemple, conclut une série d’étude sur les entourages princiers, à l’époque médiévale, par le fait qu’ils sont structurés en une série de cercles concentriques avec un entourage étroit – les personnes que le prince voit quotidiennement – et les entourages plus larges – qui s’écartent de la personne du prince et qui concernent des personnes que le maître voit de loinen loin, selon des séquences variables, de plus en plus éloignées dans le temps (Kupper J.-L., « Conclusions », in Marchandisse A., Kupper J.-L. (dir.), À l’ombre du pouvoir : les entourages princiers au Moyen Âge, Genève, Droz, 2003, p. 407-410).
10 Tacite, Annales, XIII, 46, 3 : deicitur familiaritate sueta, post congressu et comitatu Otho (traduction de P. Wuilleumier revue : la traduction de cour pour le terme de congressus nous semble impropre et nous lui préférons celle de commerce, entendu dans son sens littéraire). La suite de l’extrait rappelle que « pour l’empêcher de jouer, dans la Ville, le rôle de rival, on l’envoie gouverner la province de Lusitanie ». La ville de Rome serait ainsi, à cette époque, le lieu privilégié de l’expression du pouvoir de l’empereur et de sa cour. Un passage de la Vie de Vespasien par Suétone témoigne également d’une hiérarchie au sein du milieu aulique exprimée en des termes différents : prohibitusque non contubernio modo sed etiam publica salutatione (Suétone, Vespasien, 4). Vespasien est exclu de la fréquentation intime du prince (contubernium) et de la salutation publique, qui atteste également d’une interaction avec le prince mais plus impersonnelle. Ces deux auteurs, d’époque antonine, c’est-à-dire à un moment où le principat est établi de manière définitive, distinguent plusieurs degrés dans les relations nouées avec l’empereur sans pour autant utiliser les mêmes termes : il faut peut-être y voir la preuve de l’absence d’une hiérarchisation formalisée et institutionnalisée au sein des proches du prince.
11 Levick B.M., Claude, op. cit., p. 77.
12 L’établissement du corpus des sénateurs et des chevaliers qui ont pu appartenir, au moins à un moment donné, à la cour claudienne est celui qui, comme nous le verrons, pose le plus de problème. Il nous faudra mesurer son degré d’incertitude et tenter d’en évaluer les lacunes. Nous ne connaissons bien évidemment pas l’intégralité des élites du principat claudien ; pour celles qui sont connues, les informations sont souvent partielles et il est difficile de comprendre les facteurs qui peuvent expliquer leur parcours ainsi que de saisir les alliances qui existaient en leur sein.
13 Une analyse précise du corpus prosopographique permettra d’évaluer l’importance des deux ensembles ; une étude diachronique révélera si Claude a, au fil de son principat, réussi à intervenir sur la composition de la cour et à faire correspondre peu à peu la cour imposée et la cour créée.
14 Nous avons renoncé à proposer des reconstitutions diachroniques de la cour de Claude car elles étaient peu lisibles et surtout contenaient une grande part d’arbitraire : l’ensemble des membres de la cour ne sont pas connus et les reconstitutions se heurtent au manque d’informations sur la durée.
15 Hurlet Fr., « Les sénateurs dans l’entourage », op. cit., p. 129. Voir aussi Wallace-Hadrill A., « The imperial court », op. cit., p. 288 qui emploie l’expression d’« insiders » pour désigner ces individus.
16 Sur la famille impériale, voir Corbier M., « À propos de la Tabula Siarensis : le Sénat, Germanicus et la domus Augusta », in Gonzalez J. (dir.), Roma y las provincias : realidad administrativa e ideología imperial (siglos I a. C.-I d. C), Madrid, Ediciones Clásicas, 1994, p. 39-85 ; Corbier M., « La maison des Césars », in Bonte P. (dir.), Épouser au plus proche : inceste, prohibitions et stratégies matrimoniales autour de la Méditerranée, Paris, Éd. de l’École des hautes études en sciences sociales, 1994, p. 243-291 ; Corbier M., « Male power and legitimacy through women : the domus Augusta under the Julio-Claudians », in Hawley R., Levick B. (dir.), Women in antiquity : new assessments, Londres, Routledge, 1995, p. 178-193 ; Corbier M., « Maiestas domus Augustae », in Angeli Bertinelli G., Donati A., Varia epigraphica. Atti del Colloquio Internazionale di Epigrafia (Bertinoro, 8-10 giugno 2000), Bologne, Faenza, 2001, p. 155-199 ; Moreau Ph., « La domus Augusta et les formations de parenté à Rome », CCG XVI, 2005, p. 7-23 ; Corbier M., « Parenté et pouvoir à Rome », in Genet J.-P. (dir.), Rome et l’État moderne européen, Rome, École française de Rome, 2007, p. 173-196 ; Royo M., « La Domus Augusti palatine, une instance au service d’une vénération familiale », in Christol M., Darde D., L’expression du pouvoir au début de l’Empire. Autour de la Maison Carrée à Nîmes. Actes du colloque organisé à l’initiative de la ville de Nîmes et du Musée archéologique (Nîmes, carré d’Art, 20-22 octobre 2005), Paris, Errance, 2009, p. 23-32 et Moreau Ph., « Domus Augusta : l’autre maison d’Auguste », in Christol M., Darde D., L’expression du pouvoir, op. cit., p. 33-43.
17 Le terme « familia », dans son sens strict, désigne le groupe pyramidal des hommes et des femmes placés sous la potestas du pater familias – fils, filles, enfants adoptifs, petits-enfants. La femme, si elle n’a pas été épousée cum manu, n’en fait pas partie. La gens regroupe les familles qui se disent issues d’un ancêtre commun, le fondateur de la gens, dont elles portent le nom et auquel le pater familias rend un culte. Enfin, le mot domus peut revêtir plusieurs sens : celui de maison (demeure), celui de maisonnée (les personnes habitant dans la maison donc incluant les esclaves et les affranchis), et celui de cercle de parenté plus élargi (l’ensemble de proches par le sang et par l’alliance). Sur ces termes, voir Saller R.P., « Familia, domus, and the roman conception of the family », Phoenix 38-4, 1984, p. 336-355, repris et augmenté dans Saller R.P., Patriarchy, property and death in the Roman family, Cambridge, Cambridge University Press, 1994, p. 74-101.
18 Ovide, Pontiques, II, 2, 69-74: Incolumis coniunx sua puluinaria seruat,/promouet Ausonium filius imperium. /Praeterit ipse suos animo Germanicus annos/nec uigor est Drusi nobilitate minor. /Adde nurus neptesque pias natosque nepotum/ceteraque Augustae membra ualere domus. Sur ce passage, voir Millar F., « Ovid and the domus Augusta: Rome seen from Tomoi », JRS 83, 1993, p. 1-17; Corbier M., « Maiestas domus Augustae », op. cit., p. 172-173; Royo M., « La Domus Augusti palatine », op. cit., p. 24 et Moreau Ph., « Domus Augusta: l’autre maison d’Auguste », op. cit., p. 33.
19 AE, 1984, 508, fragment I, l. 9-11: statuae diuo Augusto domuique Augus[tae iam dedicatae]. L’expression pourrait ainsi être considérée comme une formule officielle dès 15 apr. J.-C.
20 AE, 1984, 508, fragment II, col. B, l. 21-23: pietas omnium ordinum erga domum Augustam.
21 AE, 1996, 885, l. 33 et 161 : maiestate domus Aug(ustae) […] fidem pietatemq(ue) domui Aug(ustae). Sur ce texte, voir en dernier lieu, Lyasse E., « La domus plena Caesarum dans le sénatus-consulte sur Pison père », Gerión 28-1, 2010, p. 107-139 avec la bibliographie antérieure.
22 Corbier M., « La maison des Césars », op. cit., p. 289. L’expression « gens Iulia » ne disparaît par pour autant ; les deux coexistent (Corbier M., « À propos de la Tabula Siarensis », op. cit., p. 69 et Moreau Ph., « La domus Augusta », op. cit., p. 15). Un passage de Tacite atteste que les gentes Iulia, Claudia et Domitia ont toujours une existence sous Néron (Tacite, Annales, XV, 23, 2 : ludicrum circense, ut Iuliae genti apud Bouillas, ita Claudiae Domitiaeque apud Antium ederetur).
23 Corbier M., « Maiestas domus Augustae », op. cit., p. 180-181.
24 Ibid., p. 172.
25 Le terme est utilisé pour désigner la famille de l’empereur jusqu’aux Sévères. L’expression domus diuina dont la première attestation remonte à l’année 33 (AE, 1978, 295) est également employée (Corbier M., « Maiestas domus Augustae », op. cit., p. 168-169).
26 Sur ce parallèle, voir Corbier M., « À propos de la Tabula Siarensis », op. cit., p. 81-84.
27 Pour une présentation synthétique des deux positions et l’argumentation de Ph. Moreau, voir Moreau Ph., « La domus Augusta », op. cit.
28 Freeman J. D., « On the concept of the kindred », Journal of the Royal Anthropological Institute of Great Britain and Ireland 91, 1961, p. 192-220.
29 Fox R., Anthropologie de la parenté. Une analyse de la consanguinité et de l’alliance, Paris, Gallimard, 1972 (1re éd. 1967), p. 160-170.
30 Moreau Ph., « La domus Augusta », op. cit., p. 17.
31 Sur la question de la parentèle, voir Moreau Ph., « Adfinitas. La parenté par alliance dans la société romaine (Ier siècle av. J.-C.-IIe siècle apr. J.-C.) », in Andreau J., Bruhns H., Parenté et stratégies familiales dans l’Antiquité romaine. Actes de la table ronde des 2-4 octobre 1986, Rome, École française de Rome, 1990, p. 3-26.
32 Ph. Moreau empreinte ce terme à E. Benveniste qui propose de distinguer la relation entre membres de la même génération, qu’il appelle homostathimique, et la relation entre membres de générations différentes, qu’il nomme hétérostathimique (Benveniste E., Le vocabulaire des institutions indo-européennes, 1. Économie, parenté, société, Paris, les Éditions de Minuit, 1969, p. 261).
33 La parenté dispense par exemple des fonctions de juré et de l’obligation de témoigner dans les procès criminels (Moreau Ph., « Adfinitas », op. cit., p. 5-6).
34 Ph. Moreau (« La domus Augusta », op. cit., p. 19-20) note ainsi qu’au delà du cercle limité des alliés, un Romain acquiert, par son mariage, une parentèle par alliance fort étendue qui lui permet de se prévaloir d’un lien créateur de solidarité avec de très nombreux individus. Auguste avait donc autour de lui, selon les conceptions de la société romaine, un cercle théorique plus ou moins variable de parents bilatéraux et d’alliés avec lesquels il entretenait des relations de solidarité. Chr. Badel souligne cependant le risque d’inventer des familles romaines et une conscience familiale. Selon lui, il faut limiter l’existence d’une solidarité familiale aux cousins germains – qui ont le même grand-père – et aux beaux-frères et cousins germains par alliance (Badel Chr., « Tradition familiale et tradition sacerdotale : le cas des amplissima collegia romains au Haut-Empire », in Baslez M.-Fr., Prevot Fr. (dir.), Prosopographie et histoire religieuse : actes du colloque tenu en l’Université Paris XII-Val de Marne les 27 & 28 octobre 2000, Paris, de Boccard, 2005, p. 259-261). Sur cette question, voir aussi Bruhns H., « Parenté et alliances politiques à la fin de la République romaine », in Andreau J., Bruhns H., Parenté et stratégies familiales, op. cit., p. 571-594.
35 Ph. Moreau (« La domus Augusta », op. cit., p. 22) parle de « cercles théoriques dont les liens n’étaient activés que de manière ponctuelle, en fonction d’enjeux sociaux spécifiques ». Quand elle est actualisée, la parenté est mise en avant. Dans l’inscription funéraire que la femme de P. Plautius Pulcher fait élever à son époux, elle précise ainsi qu’il est l’« oncle de Drusus, fils de Tibérius Claudius César Auguste » (CIL, XIV, 3607, Tibur : P (ublius) Plautius/Pulcher,/Triumphalis filius,/augur, IIIuir a (uro) a (rgento) a (ere) f (lando) f (eriundo), q (uaestor)/Ti(berii) Caesaris Aug(usti) V consulis,/tr(ibunus) pl(ebis), pr(aetor) ad aerar(ium), comes Drusi fili(i)/Germanici, auunculus Drusi/Ti(berii) Claudi Caesaris Augusti fili(i)/et ab eo censore inter patricios/lectus, curator uiarum sternendar(um)/a uicinis lectus ex auctoritate/Ti(berii) Claudi Caesaris Augusti Germanici,/proco(n) s (ul) prouinciae Siciliae,/Vibia Marsi f (ilia),/Laelia nata, Pulchri (uxor)).
36 Sur cette question, voir Corbier M., « La maison des Césars », op. cit. M. Corbier a montré que pour toutes les familles aristocratiques, le choix d’un conjoint est un élément central des stratégies familiales qui reposent sur l’estimation et la comparaison des avantages respectifs de chacune des solutions envisageables. Au sein de la famille impériale, l’enjeu est d’autant plus important qu’il s’agit de transmettre le pouvoir lui-même (Corbier M., « Les comportements familiaux de l’aristocratie romaine (iie siècle av. J.-C.-IIIe siècle apr. J.-C.), Annales (ESC) 42-6, 1987, p. 1274-1275).
37 La date précise du mariage n’est pas attestée, il a dû avoir lieu en 38, au plus tard début 39 (Levic k B.M., Claude, op. cit., p. 78-79).
38 Claude a précédemment épousé Plautia Urgulanilla et Aelia Paetina (Suétone, Claude, 26 et Ehrhardt C., « Messalina and the succession to Claudius », Antichthon 12, 1978, p. 55-56 ; Corbier M., « La maison des Césars », op. cit., passim, notamment p. 272-273 ; Barrett A., Agrippina, op. cit., p. 78 et Hurlet Fr., « La domus Augusta et Claude », op. cit., p. 557).
39 Voir, par exemple, Levick B. M., Claude, op. cit., p. 78 et Hurlet Fr., « La domus Augusta et Claude », op. cit., p. 55.
40 Voir infra chapitre V « Une autre lecture de la mort de Messaline », pour le détail de l’épisode.
41 Sénèque, Apocoloquintose, VIII ; Pseudo-Sénèque, Octavie, 139-141 ; Tacite, Annales, XII, 1-8 ; 42 ; XIII, 2 ; Suétone, Claude, 26 ; Dion Cassius, Histoire romaine, LXI (LX), 31 ; LXI, 11 et Aurelius Victor, Livre des Césars, IV, 12. Sur le remariage de Claude, voir Ehrhardt C., « Messalina », op. cit., p. 69 ; Corbier M., « La maison des Césars », op. cit., p. 273 ; Barrett A., Agrippina, op. cit., p. 94-105 ; Levick B.M., Claude, op. cit., p. 96 ; Fasolini D., Aggiornamento, op. cit., p. 26-32 et Osgood J., Claudius, op. cit., p. 213-216. Sur l’interdiction des mariages entre un oncle et sa nièce et sa suppression, voir Green C.M.C., « Claudius, kingship and incest », Latomus 57-4, 1998, p. 765-791, Moreau Ph., Incestus et prohibitae nuptiae. Conception romaine de l’inceste et histoire des prohibitions matrimoniales pour cause de parenté dans la Rome antique, Paris, les Belles Lettres, 2002, p. 200-203 ; Buongiorno P., Senatus consulta Claudianis, op. cit., p. 274-278.
42 Tacite, Annales, XII, 1, 2.
43 Tacite, Annales, XII, 2, 3: at Pallas id maxime in Agrippina laudare quod Germanici nepotem secum traheret, dignum prorsus imperatoria fortuna: stirpem nobilem et familiae [iuliae] claudiaeque posteros coniungeret, ne femina expertae fecunditatis, integra iuuenta, claritudinem caesarum aliam in domum ferret. Cf. Tacite, Annales, XII, 6, 1 : quin Agrippina claritudine generis anteiret et XII, 42, 2 : feminae, quam imperatore genitam, sororem eius qui rerum potitus sit et coniugem et matrem fuisse, unicum ad hunc diem exemplum est.
44 Agrippine est la fille d’Agrippine maior – la fille de Julie et la petite-fille d’Auguste – et de Germanicus, le fils adoptif de Tibère. Elle est aussi la sœur de Caligula. Elle est alors la seule survivante de la famille impériale qui a un fils, descendant direct d’Auguste.
45 Claude a eu cinq enfants naturels et un enfant adoptif : de sa première union, naissent Claudius Drusus, mort jeune, et Claudia, que Claude abandonne car elle est soupçonnée d’être le fruit d’un adultère ; de son deuxième mariage, Claudia Antonia ; de son troisième, Octavie et Britannicus. En 50, Claude adopte Néron (Suétone, Claude, 27 et Corbier M., « La maison des Césars », op. cit., passim).
46 Sur ces unions, voir Suétone, Claude, 27 et Ehrhardt C., « Messalina », op. cit., p. 59-60 ; Syme R., The Augustan Aristocracy, op. cit., passim ; Corbier M., « La maison des Césars », op. cit., p. 272-273 et Levick B. M., Claude, op. cit., p. 82 et 86.
47 Suétone, Claude, 27 et Corbier M., « La maison des Césars », op. cit., p. 272 ; Levick B. M., Claude, op. cit., p. 82 et 86. Sur les Iunii Silani et leurs liens avec les Julio-Claudiens, voir Syme R., The Augustan Aristocracy, op. cit., p. 188-199.
48 Nous ne connaissons pas les projets d’alliance de Claude pour Britannicus.
49 Pour son exil et sa mise à mort, voir infra p. 211.
50 Pour les circonstances de son élimination, voir infra p. 213-214.
51 Domitia est la fille d’Antonia maior et donc la cousine par sa mère de Claude.
52 Domitia Lepida, la mère de Messaline et donc la belle-mère de Claude, est également la petite-fille d’Octavie et par conséquent la petite-nièce d’Auguste et la cousine de Claude par sa mère. Lorsqu’elle devient veuve, Claude la remarie avec C. Appius Iunius Silanus. Rival potentiel de Claude, ce dernier est relégué à la génération précédant celle de Claude et devient un successeur peu probable. Corbier M., « La maison des Césars », op. cit., p. 272 et Levick B.M., Claude, op. cit., p. 83. Sur la mise à mort de C. Appius Iunius Silanus et de Domitia Lepida, voir infra p. 211-212 et p. 222-223.
53 Pour les alliances nouées par Auguste, Tibère et Caligula, voir Syme R., The Augustan Aristocracy, op. cit. ; Corbier M., « La maison des Césars », op. cit. et Hurlet Fr., « Les sénateurs dans l’entourage », op. cit., p. 128-129.
54 À la suite de l’ouvrage de P.R.C. Weaver (Familia Caesaris, op. cit.), l’expression familia Caesaris est régulièrement utilisée pour désigner les affranchis et les esclaves impériaux. Au sens strict, son emploi n’est pas justifié puisque les affranchis n’appartiennent pas à la familia de l’empereur. Dans la mesure où les sources l’emploient également dans une acceptation large pour désigner les affranchis, elle a été retenue par P.R.W. Weaver. L’expression familia libertorum et seruorum est en effet attestée par l’épigraphie (voir par exemple CIL, VI, 479). Pour l’emploi de cette expression, voir Weaver P.R.C., Familia Caesaris, op. cit., Appendix I : Familia Caesaris, p. 299-300. Sur les esclaves et les affranchis impériaux, voir Boulvert G., Esclaves et affranchis impériaux, op. cit. ; Weaver P.R.C., Familia Caesaris, op. cit. ; Boulvert G., Domestique et fonctionnaire, op. cit. ; Millar F., The emperor, op. cit., p. 69-83 ; Turcan R., Vivre à la cour des Césars, op. cit., p. 49-91 ; Pavis D’Escurac H., « La Familia Caesaris », op. cit., p. 393-410 ; Wallace-Hadrill A., « The imperial court », op. cit., p. 297-299 ; Winterling A., Aula Caesaris, op. cit., p. 83-116 ; Hurlet Fr., « Le centre du pouvoir », op. cit., p. 171-174 ; Marco F., « Quelques liberti impériaux acteurs et objets de la politique du princeps », in Croisille J.-Y., Perrin Y. (dir.), Neronia VI, op. cit., p. 248-260. Sur les esclaves et les affranchis impériaux sous Claude, voir Scramuzza V.M., The Emperor Claudius, op. cit., p. 83-89 ; Besnier R., Cours de droit romain, op. cit. ; Oost S.I., « The career of M. Antonius Pallas », AJPh 79-2, 1958, p. 113-139 ; Boulvert G., Esclaves et affranchis impériaux, op. cit., p. 341-373 ; Melmoux J., « L’action politique de Polybe de 41 à 47 et la puissance des affranchis sous le règne de Claude », BAGB 1975, p. 393-402 ; Melmoux J., « L’action politique de l’affranchi impérial Narcisse : un exemple de la place des affranchis dans les entourages impériaux au milieu du ier siècle », StudClas 17, 1975, p. 61-69 ; Pavis D’Escurac H., « Pline le Jeune et l’affranchi Pallas (Ep. 7, 29 ; 8, 6) », Index 13, 1985, p. 313-325 ; Milano I., « I liberti di Claudio », in Pani M. (dir.), Epigrafia e territorio. Politica e società. Temi di antichità romane VII, Bari, Edipuglia, 2004, p. 257-263 ; Fasolini D., Aggiornamento, op. cit., p. 24-30.
55 Selon P.R.C. Weaver (Familia Caesaris, op. cit., p. 5-8), la distinction la plus importante au sein de la familia Caesaris se fait entre le personnel engagé dans le service personnel de l’empereur et celui chargé du service du prince comme magistrat, bien que sa sphère de compétences soit vaste et mal-définie. Pour notre étude, le critère de la localisation semble plus pertinent : les esclaves et les affranchis employés dans les propriétés impériales, dans les provinces ou pour des tâches subalternes dans l’administration impériale à Rome n’appartiennent pas au sens strict à la structure aulique fondée sur le critère de l’accès au prince. A. Winterling (Aula Caesaris, op. cit., p. 90) retient également cette distinction dans son chapitre sur l’organisation de la cour. Nous pouvons cependant noter que l’ensemble des esclaves et des affranchis impériaux bénéficie du statut particulier de leur maître ou patron et jouit ainsi d’une situation plus favorable et d’une place dans la hiérarchie sociale plus élevée que celles des autres esclaves et affranchis. Dans la deuxième partie de son étude, à partir du critère du mariage, P.R.C. Weaver (Familia Caesaris, op. cit., p. 95-195) a ainsi montré la particularité de la place des esclaves et des affranchis impériaux dans la société romaine.
56 Voir Fairon E., « L’organisation du palais », op. cit. ; Boulvert G., Esclaves et affranchis impériaux, op. cit., p. 22-204 (pour les Julio-Claudiens) ; Turcan R., Vivre à la cour des Césars, op. cit., p. 51-63 et Winterling A., Aula Caesaris, op. cit., p. 96-107. L’épigraphie est d’un apport précieux dans la mesure où les sources littéraires n’évoquent que très rarement ces questions. On a conservé 4000 inscriptions dont seulement 607 peuvent être datées (Weaver P. R. C., Familia Caesaris, op. cit., Appendix II « Inscriptions of imperial freedmen and slaves dated to a particular year or reign », p. 301-306. 45 inscriptions ont été gravées sous Claude). Outre le caractère aléatoire de la conservation, nous devons prendre en compte le fait que la première attestation d’une fonction n’est pas forcément le signe de son apparition : elle a pu être créée auparavant sans laisser de traces. Le panorama de la maison impériale dressé à partir de ces inscriptions est donc nécessairement lacunaire et il est souvent difficile de saisir les évolutions chronologiques. Pour ce tableau des fonctions domestiques, nous n’avons retenu que les fonctions avérées sous les Julio-Claudiens. Sur les problèmes posés par les inscriptions de la familia Caesaris, voir ibid., p. 3-4 et 8-11.
57 Sont attestées sous les Julio-Claudiens les fonctions d’atriensis (surveillance de l’entretien de la maison et du mobilier, CIL, VI, 8738 sous Auguste, CIL, VI, 8740 sous Claude), de dispensator (préposé à la trésorerie, CIL, VI, 8822 sous Claude), de dispensator ab aedificiis uolunptaris (préposé à la trésorerie des constructions de plaisance, CIL, VI, 8665, sous Claude), de supra domum (esclave chargé des fonds pour les bâtiments du palais impérial, CIL, VI, 862, sous Claude), de ianitor ou d’ostiarius (portier, concierge, CIL, VI, 3996 sous Caligula, CIL, VI, 8961 sous Claude ou Néron), d’a supellectile (chargé du mobilier, CIL, VI, 5358b, sous Tibère, CIL, X, 6638c, sous Claude), a sedibus (préposé aux sièges, CIL, VI, 3976, au service de Livie), d’ad imagines (préposé aux portraits, CIL, VI, 3972, sous Tibère), d’a tabuliis (préposé aux tableaux, CIL, VI, 3970, au service de Livie), d’a statuis (chargé de la garde des statues, CIL, VI, 4032, sous Auguste), d’ad argentum (préposé à l’argenterie, CIL, VI, 5746), d’a corinthiis (préposé aux vases de Corinthe, CIL, X, 6638c, sous Claude), d’aurifex, (orfèvre, CIL, VI, 3950, sous Tibère), d’a marmoribus (marbrier, CIL, XI, 3199, sous Claude), de pictor (peintre, CIL, X, 6638c, sous Claude), de topiarius (CIL, X, 696, sous Claude).
58 Sous les Julio-Claudiens, sont attestées les fonctions d’a ueste (préposé aux vêtements, CIL, VI, 4042, au service de Livie), d’a ueste regia (préposé aux vêtements portés par l’empereur, CIL, VI, 8551, sous Claude ou Néron), d’a uestis castrensis (chargé de la tenue pour les cérémonies qui ont lieu dans la résidence impériale, CIL, VI, 5248, sous Tibère), de lanipendus (préposé au travail de la laine, CIL, VI, 6300, au service de Messaline), de sarcinatrix ou de uestiarius (couturier, CIL, VI, 3988, au service de Livie), de fullo (blanchisseur, CIL, VI, 3970, sous Auguste), de sutor (cordonnier, CIL, VI, 9050a, sous Auguste), de capsarius (préposé aux armoires où sont déposés les vêtements, CIL, VI, 3952, au service de Livie), d’ad ornamentis (chargé des bijoux et parures, CIL, VI, 3991, sous Caligula, CIL, VI, 8952, au service de Messaline), de balnearius ou de balneator (préposé aux bains, CIL, VI, 8742), d’unctor (masseur, CIL, VI, 4479 sous Auguste), de calciator (chausseur, CIL, VI, 3939, au service de Livie), d’ornatrix (chargé de la parure, CIL, VI, 3993, au service de Livie, CIL, VI, 8879 au service d’Agrippine) mais aussi de cubicularius ou d’a cubiculo (valet de chambre, CIL, VI, 8781, sous Auguste, CIL, VI, 3956, sous Claude. Sur le cubicularius, voir infra chapitre III n. 78) ou de medicus (médecin, CIL, VI, 33779, sous Tibère. Sur les medici, voir infra chapitre III « Les autres membres de la cour »), d’ad ualetudinem (infirmier, CIL, VI, 9084, au service de Livie), d’obsetrix (sage-femme, CIL, VI, 8949, au service de Livie), de nutrix (nourrice, CIL, VI, 8943, au service d’Octavie, la fille de Claude).
59 Sont attestées, sous les Julio-Claudiens, les fonctions de cocus (cuisinier, CIL, VI, 33767, sous Caligula), de pistor (boulanger, CIL, VI, 4356, au service de Claude avant son accession au pouvoir), de praegustor (goûteur, CIL, VI, 9005 sous Auguste, CIL, VI, 9003, sous Claude ou Néron), d’obsonator (chargé de l’approvisionnement, CIL, VI, 6619, au service de Messaline), de fartor auium (chargé de nourrir les volailles, CIL, VI, 8849, sous Tibère), d’inuitator (chargé des invitations, CIL, VI, 8634), de ministrator (chargé de la distribution des plats, CIL, VI, 5200, sous Tibère), d’a cyatho (chargé de servir le vin, CIL, VI, 8815, sous Néron), de pantomimus (pantomime, CIL, VI, 33966, sous Auguste).
60 Sont attestées, sous les Julio-Claudiens, les fonctions de lecticarius (porteur de litière, CIL, VI, 8872a et b, sous Claude ou Néron), de pedissequus (laquais, CIL, VI, 4354, sous Tibère), de nomenclator (celui qui souffle le nom des gens, CIL, VI, 4887, sous Claude ou Néron).
61 Sont attestées, sous les Julio-Claudiens, les fonctions d’a manu (secrétaire, CIL, VI, 8409a, sous Tibère), de librarius (scribe, CIL, X, 6638c, sous Claude), d’a biblotheca (préposé à la bibliothèque, CIL, X, 6638c, sous Claude), de glutinator (personnel technique de bibliothèque, CIL, X, 6638c, sous Claude).
62 Sur ce mausolée, voir l’étude récente Caldelli M.L., Ricci C., Monumentum familiae Statiliorum : un riesame, Rome, Quasar, 1999, avec la bibliographie antérieure. Plus de 700 défunts y sont ensevelis. Il a sûrement été construit par T. Statilius Taurus, consul en 11 apr. J.-C. Après une phase d’abandon, de 53 au mariage de Statilia Messalina avec Néron en 66, il est de nouveau utilisé et même agrandi par l’ajout de deux nouvelles pièces (ibid., p. 55-56). Il offre donc un point de comparaison chronologiquement intéressant à la familia des empereurs julio-claudiens. On retrouve les cinq catégories précédemment définies : sont ainsi attestées des fonctions liées à la construction, à l’entretien et à la gestion des bâtiments, des meubles et des objets précieux des résidences de la gens – atriensis (CIL, VI, 6215, 6239-6242, 6250 dont un ex horteis atriensis, CIL, VI, 6241), dispensator (CIL, VI, 6266-6279), a monumento (chargé des tombes ?, CIL, VI, 6322), faber (artisan, CIL, VI, 6283-6285), faber tignuarius (charpentier, CIL, VI, 6363-6365a), marmorarius (CIL, VI, 6318), structor (maçon, architecte, CIL, VI, 6353-6354 dont un faber structor parietarius), mensor (arpenteur, architecte, ingénieur, CIL, VI, 6321), topiarius (CIL, VI, 6369-6370), ostiarius (CIL, VI, 6215, 6217, 6227, 6326), custos (gardien, CIL, VI, 6226) – ; les fonctions liées aux soins du corps, de la toilette et des vêtements des membres de la gens – fullo (CIL, VI, 6281, 6287-6290), textor (tisserand, CIL, VI, 6360-6362), quasillaria (fileuse, CIL, VI, 6342-6346, 6339-6346), lanipendus (CIL, VI, 6300), colorator (teinturier, CIL, VI, 6217, 6250-6251), sarcinator ou sarcinatrix (couturier, CIL, VI, 6348-6351), sutor ou sutorianus (CIL, VI, 6316-6317, 6355), a uestem ou uestarius (CIL, VI, 6372-6374), capsarius (CIL, VI, 6245), cubicularius (CIL, VI, 6220, 6354-6365), medicus (CIL, VI, 6319-6320), obsetrix (CIL, VI, 6325), balneator (CIL, VI, 6243), tonsor (barbier, CIL, VI, 6366-6367), unctor (CIL, VI, 6215, 6263, 6343, 6376-6382), nutrix (CIL, VI, 6323-6324) – ; les fonctions liées aux repas et aux réceptions – cocus (CIL, VI, 6246-6249), pistor (CIL, VI, 6219, 6337-6338), fartor (charcutier, CIL, VI, 6286), horrearius (gardien d’entrepôt, CIL, VI, 6292-6295), cellarius (sommelier, CIL, VI, 6216), symphoniacus (musicien, CIL, VI, 6356) – ; les fonctions liées à leur déplacement et leur accompagnement – lecticarius (CIL, VI, 6218, 6301-6313), pedisequus ou pedisequa (CIL, VI, 6332-6336), calator (crieur, CIL, VI, 6244), uiator (messager officiel, appariteur, CIL, VI, 6375), strator (écuyer, CIL, VI, 6352), silentiarius (silentiaire, CIL, VI, 6217) – et les fonctions de secrétaire – a manu (CIL, VI, 6273, 6595), librarius (CIL, VI, 6314-6315).
63 Sur les esclaves et les affranchis des Volusii Saturnii, voir Buonocore M., Schiavi e liberti dei Volusi Saturnini. Le iscrizioni del colombario sulla Via Appia antica, Rome, L’Erma di Bretschneider, 1984. Les archéologues y ont retrouvé 191 inscriptions datées de 20 à 97 apr. J.-C., avec une forte concentration au milieu du Ier siècle. Elles offrent ainsi également un point de comparaison intéressant. M. Buonocore (ibid., p. 233-236) dresse la liste de toutes les fonctions attestées que nous pouvons classer selon les cinq catégories précédemment retenues : celles liées à la construction, à l’entretien et à la gestion des bâtiments, des meubles et des objets précieux des résidences de la gens – atriensis (CIL, VI, 9195 + 9733, CIL, VI, 7301), topiarius (CIL, VI, 7300), mensor (CIL, VI, 9621), specularius (CIL, VI, 7299 + 7319), a speculo (CIL, VI, 7297), sumptuarius (CIL, VI, 7281a, CIL, VI, 7281) – ; les fonctions liées aux soins du corps, de la toilette et des vêtements des membres de la gens – fullo (CIL, VI, 7281a), vestiarius de horreis Volusianis (CIL, VI, 9973), capsarius (CIL, VI, 7368), ornatrix (CIL, VI, 7296-7297, CIL, VI, 9195 + 9733), cubicularius ou a cubiculo (CIL, VI, 7287-7288, CIL, VI, 7368-7370, CIL, VI, 9295-9296, CIL, VI, 9303-9304), medicus (CIL, VI, 7295, CIL, VI, 9539, CIL, VI, 9601), nutrix (CIL, VI, 7290 + 27557, CIL, VI, 7355, CIL, VI, 7393, CIL, VI, 29550), opsetrix (CIL, VI, 9725 + 27558) – ; les fonctions liées aux repas et aux réceptions – cellarius (CIL, VI, 7281), a cella (CIL, VI, 7368), horrearius (CIL, VI, 7289), a frumento (CIL, VI, 9423-9425), delicium (CIL, VI, 7361), ab hospitiis (CIL, VI, 7290 + 27557, CIL, VI, 9474), actor (CIL, VI, 7367, CIL, VI, 7284), cantrix (chanteuse, CIL, VI, 7285), citharoedus (citharède, CIL, VI, 7286) – ; les fonctions liées à leur déplacement et leur accompagnement – lecticarius (CIL, VI, 7292) – ; les fonctions de secrétaire – a manu (CIL, VI, 7281, CIL, VI, 7281a, CIL, VI, 7294, CIL, VI, 7372-7373, CIL, VI, 9538-9539), librarius (CIL, VI, 7293, CIL, VI, 9516, CIL, VI, 9521), scriba librarius (CIL, VI, 1868).
64 Boulvert G., Esclaves et affranchis impériaux, op. cit., p. 40 et Winterling A., Aula Caesaris, op. cit., p. 84, 93 et 115-116.
65 Le cas des esclaves et des affranchis chargés des vêtements ou celui des préposés aux meubles et objets précieux de la résidence impériale sont exemplaires. L’équivalent n’existe ni pour les Statilii Tauri, ni pour les Volusii Saturnini. La vaisselle précieuse et le mobilier ont une dimension légitimante, dès le principat de Claude (Tacite, Annales, XI, 12, 3 cité ci-dessous).
66 Boulvert G., Esclaves et affranchis impériaux, op. cit., p. 82.
67 Boulvert G., Domestique et fonctionnaire, op. cit., passim, Weaver P.R.C., Familia Caesaris, op. cit., passim ; Milano I., « I liberti di Claudio », op. cit., p. 259-261 et Osgood J., Claudius, op. cit., p. 38-39.
68 Tacite, Annales, XI, 12, 3 : postremo, uelut translata iam fortuna, serui liberti paratus principis apud adulterum visebantur.
69 Tacite, Annales, XV, 35, 2 : quin [innobiles] habere, quos ab epistulis et libellis et rationibus appellet, nomina summae curae et meditamenta (cf. Tacite, Annales, XVI, 8, 1).
70 Sur les chefs des bureaux palatins, voir Boulvert G., Esclaves et affranchis impériaux, op. cit., p. 91-99 et p. 375-385.
71 Sont attestés un stator ab epistulis (chargé du courrier, CIL, VI, 4249) et un a rationibus (CIL, VI, 8409c). Dans ces deux cas, il pourrait s’agir non d’affranchis à la tête des différents services mais d’esclaves ou d’affranchis occupant des fonctions subalternes au sein de ces services.
72 Sur la question de l’influence des affranchis sur Claude, voir infra chapitre VII « Les affranchis de Claude, maîtres de leur patron ». Sur la remise en question récente de l’idée selon laquelle la division en grands départements daterait de Claude, voir l’introduction.
73 Melmoux J., « L’action politique de l’affranchi impérial Narcisse », op. cit.
74 PIR2 A 858 ; Besnier R., Cours de droit romain, op. cit., p. 106-117 ; Oost S. I., « The career of M. Antonius Pallas », op. cit. ; Pavis D’Escurac H., « Pline le Jeune et l’affranchi Pallas », op. cit. ; Corbier M., « Pallas et la statue de César. Affichage et espace public à Rome », RN 152, 1997, p. 11-40 ; Kokkinos N., Antonia Augusta. Portrait of a Great Roman Lady, Londres, Routledge, 2002 (1re éd. 1992), p. 31-32 et Pani M., La corte dei Cesari fra Augusto e Nerone, Rome, Laterza, 2003, p. 67-68.
75 Melmoux J., « L’action politique de Polybe », op. cit.
76 L’idée d’une administration organisée par départements selon un schéma récurrent – chef du bureau aidé dans sa tâche notamment par un proximus, des adiutores, des comptables, des archivistes – qui avait été proposé par G. Boulvert (Esclaves et affranchis impériaux, op. cit., p. 99-101) est certainement excessive pour l’époque de Claude. Si un nombre important d’esclaves et d’affranchis a rationibus sont attestés sous Claude et Néron et s’ils devaient être sous la direction d’un chef, la définition en tâches spécifiques n’a sûrement eu lieu qu’au IIe siècle apr. J.-C. (Eck W., « Die Bedeutung der claudischen Regierungszeit », op. cit., p. 26-27 et les remarques de D. Timpe, dans la discussion qui a suivi cette intervention [ ibid., p. 32]).
77 Boulvert G., Esclaves et affranchis impériaux, op. cit., p. 370-373.
78 Les cubiculaires surveillent la chambre à coucher du prince, y introduisent les personnes et contrôlent ainsi l’accès à l’empereur. Leur responsable – l’a cubiculo, sorte de grand chambellan – jouit d’un prestige important lié au fait qu’il rencontre quotidiennement le prince, dans la partie la plus intime de la demeure impériale. Sur ce personnage, Michiels J., « Les cubicularii », op. cit., p. 364-387 et Hurlet Fr., « Le centre du pouvoir », op. cit., p. 172.
79 Sosibius, le précepteur de Britannicus, est par exemple un personnage important de la cour de Claude. Il participe à l’accusation contre Valerius Asiaticus (Tacite, Annales, XI, 1, 1 et 4, 3). Le fait qu’Agrippine estime qu’il pourrait intervenir en faveur de Britannicus, au détriment de Néron et qu’elle l’éloigne de la cour montre qu’il devait exercer une certaine influence.
80 Suétone, Claude, 28.
81 Demougin S., « Amici », op. cit., p. 212. Sur le problème de l’écart entre hiérarchie traditionnelle et hiérarchie liée à la faveur impériale, voir infra chapitre IV « L’absence d’une société de cour à Rome ».Sur la question de la recommandation impériale et des membres de la cour comme intermédiaire, voir infra chapitre VI « La cour, un moyen d’atteindre l’empereur ».
82 Suétone, Vespasien, 4 : Claudio principe Narcissi gratia legatus legionis in Germaniam missus est ; inde in Britanniam translatus tricies cum hoste conflixit. Cf. Sénèque, Consolation à Polybe, II, 2-4 ; III, 2 et VI, 2 qui atteste la puissance que Polybe tire de la proximité impériale et Tacite, Annales, XIII, 14, 1 où Pallas, démis de sa charge d’a rationibus, est suivi d’un long cortège.
83 Épictète, Entretiens, I, 19, 17. L’exemple d’Hélicon sous Caligula est aussi intéressant. D’après Philon d’Alexandrie (Legatio ad Gaium, 175), il est avec Caligula « au jeu de balle, avec lui à la gymnastique avec lui au bain, avec lui au dîner ; et quand Caius allait se coucher, il était là, dans la fonction de chambellan et de garde du corps à domicile, à un degré où elle n’était attribuée à personne d’autre ; si bien qu’il avait tout seul les audiences de l’empereur aux moments favorables, à ses heures d’oisiveté, une fois congédiée l’agitation extérieure, pour lui faire écouter ce qu’il désirait avec le plus d’impatience ». Sur Hélicon, voir PIR2 H 49.
84 Pour la bibliographie sur cet affranchi, voir supra chapitre III n. 74.
85 Tacite, Annales, XII, 53, 2.
86 Flavius Josèphe, Antiquités juives, XVIII, 182.
87 Suétone, Claude, 28 ; Pline le Jeune, Lettres, VIII, 6, 7.
88 Tacite, Annales, XI, 29, 1.
89 Tacite, Annales, XII, 1 ; 25. Voir Devillers O., L’art de la persuasion dans les Annales de Tacite, Bruxelles, Latomus, 1994, p. 248.
90 Voir, par exemple, Tacite, Annales, XII, 65.
91 Suétone, Vitellius, 2.
92 Flavius Josèphe, Antiquités juives, XX, 137 ; 182 ; Tacite, Annales, XII, 54. Sur ce personnage, voir PIR2 A 828 ; Boulvert G., Domestique et fonctionnaire, op. cit., p. 23-24, 253-254 ; Brenk F. E., Filippo Canali De Rossi S. J., « The « Notorious » Felix, procurator of Judaea and his many wises (Acts 23-24) », Biblica 82, 2001, p. 410-417 et Labbé G., L’affirmation de la puissance romaine en Judée, Paris, les Belles Lettres, 2012, p. 313-325.
93 Oost S. I., « The career of M. Antonius Pallas », op. cit., p. 132.
94 Flavius Josèphe, Antiquités juives, XX, 160-178 ; 182 ; La Guerre des Juifs, II, 252-263 ; 270 ; Tacite, Histoires, V, 9 et Suétone, Claude, 28. Sur sa procuratèle, voir en dernier lieu Labbé G., L’affirmation de la puissance, op. cit., p. 313-325.
95 Il a successivement épousé Iulia Drusilla, l’arrière-petite-fille d’Antoine et de Cléopâtre, Drusilla, la fille d’Agrippa I et la sœur d’Agrippa II, et une troisième femme dont l’identité reste inconnue. Flavius Josèphe, Antiquités juives, XX, 140-144 ; Tacite, Histoires, V, 9 et Suétone, Claude, 28. Voir, en dernier lieu, Brenk F. E., Filippo Canali De Rossi S. J., « The « Notorious » Felix », op. cit., p. 411-413.
96 Sur les amis du prince, Cuq E., « Mémoire sur le consilium principis », op. cit., p. 311-350 ; Crook J.A., Consilium principis, op. cit. ; Millar F., The emperor, op. cit., p. 110-122 ; Syme R., « Some Friends of the Caesars », in Syme R., Roman papers, I, Oxford, Clarendon Press, 1979, p. 292-299 ; Gaudemet J., « Note sur les amici », op. cit. ; Amarelli F., Consilia principum, op. cit. ; Brunt P.A., « The emperor’s choice of amici », in Kneissl P., Losemann V. (dir.), Alte Geschichte und Wissenschaftsgeschichte. Festschrift für Karl Christ zum 65. Geburtstag, Darmstadt, Wiss. Buchges., 1988, p. 39-56 ; Winterling A., Aula Caesaris, op. cit., p. 161-194 ; Suspène A., Amici principum, op. cit. ; QUENEAU N., Les amici et les comites, op. cit.
97 Wallace-Hadrill A., « The imperial court », op. cit.
98 Winterling A., Aula Caesaris, op. cit., passim, notamment p. 169-192.
99 Pour l’organisation des amis de l’empereur en trois cercles proposée par A. Winterling, voir supra p. 118-119.
100 R. Syme a bien montré que, notamment par le biais des alliances matrimoniales, Auguste a rallié de nombreuses familles sénatoriales illustres et les a intégrées dans son entourage proche au sein de la domus Augusta (Syme R., La révolution romaine, Paris, Gallimard, 1978 (1re éd. 1939) et Syme R., The Augustan Aristocracy, op. cit.). Les travaux récents de Fr. Hurlet (notamment « Les sénateurs dans l’entourage », op. cit.) confirment ce processus.
101 Crook J. A., Consilium principis, op. cit., p. 40-45 et Winterling A., Aula Caesaris, op. cit., p. 175-176. Il faut malgré tout garder à l’esprit que la plupart des cas sont connus grâce aux ouvrages de Suétone et de Tacite, écrits au IIe siècle de notre ère, à une époque où le principat est solidement installé et que ces auteurs décrivent ainsi les réalités de la cour claudienne à travers le prisme de leur époque et de son vocabulaire.
102 Pour l’interprétation de ce terme par A. Winterling, voir supra p. 119. Voir également Suspène A., Amici principum, op. cit., p. 430-432.
103 Tacite, Annales, XII, 49, 1 : Claudio perquam familiaris, cum priuatus olim conversatione scurrarum iners otium oblectaret.
104 Tacite, Annales, VI, 32, 4 : familiaritate Claudii (cf. Flavius Josèphe, Antiquités juives, XX, 12 ; Tacite, Annales, XI, 33 et Suétone, Vitellius, 3).
105 Suétone, Vitellius, 4: Claudio per aleae studium familiaris.
106 Le terme d’amicus, quand il est employé dans les sources littéraires, semble attester une intimité réelle et un degré important de proximité avec l’empereur. Sur la polysémie de ce terme, voir Suspène A., Amici principum, op. cit., p. 357-367 ; sur son emploi dans les sources épigraphiques, voir infra p. 163-164.
107 Tacite, Annales, IV, 31, 3 : Claudii principis amicitia ; voir aussi Tacite, Annales, XIII, 42-43.
108 Suétone, Galba, 7: Per hoc gratissimus Claudio receptusque in cohortem amicorum.
109 Eutrope, Abrégé d’histoire romaine, VII, 13, 4: tam ciuilis autem circa quosdam amicos extitit, ut etiam Plautium, nobilem uirum, qui expeditione Britannica multa egregie fecerat, triumphantem ipse prosequeretur et conscendenti Capitolium laeuus incederet.
110 Tacite, Annales, XIII, 30, 2: inoffensa tot imperatorum amicitia fuit.
111 Dion Cassius, Histoire romaine, LX, 14, 3: καὶ αὐτὸν ἔν τε τοῖς φιλτάτοις καὶ ἐν τοῖς συγγενεστάτοις χρόνον τινὰ τιμήσας.
112 Sénèque, Apocoloquintose, XIII, 5 : deinde amici Saturninus Lusius et Pedo Pompeius et Celer Asinius consulares. Il faut vraisemblablement identifier respectivement Saturninus Lusius et Celer Asinius avec Q. Futius Lusius Saturninus, peut-être consul en 41 (Sur cette identification, voir PIR2 L 449 et Tortoriello A., I Fasti, op. cit., p. 507) et Ser. Asinius Celer, consul en 38. Pompeius Pedo est inconnu par ailleurs (ibid., p. 548). Sur ce passage, voir Crook J.A., Consilium principis, op. cit., p. 44 et Winterling A., Aula Caesaris, op. cit., p. 176. Il pourrait y avoir également un jeu de mots dans la dénomination de Lusius Saturninus et d’Asinius Celer : Saturninus évoquant les fêtes des Saturnales et Lusius le lusio (jeu, divertissement). Asinius Celer peut faire penser à un oxymore avec une association d’Asinius, proche d’asinus (âne, homme stupide) et celer (rapide, vif). Sur l’humour dans l’Apocoloquintose du divin Claude, voir, en dernier lieu, Nussbaum M.C., « Stoic Laughter: a reading of Seneca’s Apocolokyntosis », in Bartsch S., Wray D. (dir.), Seneca and the Self, Cambridge, Cambridge University Press, 2009, p. 84-112.
113 Pour une analyse en détail de leur élimination, voir infra chapitre V n. 105.
114 Sénèque, Apocoloquintose, XIV, 2 : P. Petronius, uetus conuictor eius.
115 Philostrate, Vie d’Apollonius de Tyane, V, 29, 1 : Κλαύδιο, [...] καὶ σύμβουλο [consiliarius] τῶν ἑαυτοῦ (cf. Suétone, Vespasien, 4).
116 Suétone, Titus, 2: educatus in aula cum Britannico simul.
117 Suétone, Othon, 1 : Namque et senatus honore rarissimo, statua in Palatio posita, prosecutus est eum et Claudius adlectum inter patricios, conlaudans amplissimis uerbis, hoc quoque adiecit : « Vir, quo meliores liberos habere ne opto quidem ».
118 Sur la question du consilium principis, voir infra chapitre VI « Le consilium principis ».
119 Pour le détail de ce procès, voir infra p. 216-217.
120 Tacite, Annales, XI, 31 : tum potissimos amicorum uocat (potissimi peut être entendu dans le sens de « les principaux, l’essentiel » mais également traduit par « les plus importants »).
121 Tacite, Annales, XI, 33. Narcisse voyage aussi dans la même voiture. Sur ce passage, voir les remarques d’A. Suspène (Amici principum, op. cit., p. 479-485, notamment p. 483) qui rappelle que le véhicule a ici la nature d’un espace confidentiel et d’un lieu de débat et de décision politique. La voiture du prince serait une sorte d’équivalent mobile du cubiculum.
122 Tacite, Annales, XI, 2 : paucos post dies epulantem apud se maritum eius Scipionem.
123 Plutarque, Galba, 12, 4-5 : δειπνῶν δὲ παρὰ Κλαυδίῳ Καίσαρι ποτήριον ἀργυροῦν ὑφείλετο.
124 Sur les banquets organisés par l’empereur, voir Winterling A., Aula Caesaris, op. cit., p. 145-160 ; Suspène A., Amici principum, op. cit., p. 446-469 et infra chapitre VII « Une mise en scène quotidienne de la cour ».
125 Pour une analyse de la composition de la suite de Claude et des hommes mis à la tête des troupes, voir infra chapitre IV « Les expéditions en Bretagne ». L’expédition de Bretagne offre en effet une sorte de radiographie du noyau de la cour en 43. Dans le cadre de l’analyse approfondie du corpus prosographique, nous reviendrons sur sa composition et sur les facteurs qui peuvent expliquer la présence de chaque comes.
126 Voir supra p. 107-108.
127 Corinth, VIII, 3, 131 : [Q(uintus) Gr] anius Q(uinti) f(ilius) Bassus p[roc(urator) Aug(usti)]/[ei] usdem comes praef(ectus) fa[brum] (cf. Corinth, VIII, 3, 130).
128 J.H. Kent, qui a édité l’inscription, l’avait tout d’abord datée de l’époque augustéenne. H.G. Pflaum a montré, à partir de l’étude de la titulature de Granius Bassus, que la datation claudienne était plus vraisemblable (Pflaum H.-G., Les carrières procuratoriennes équestres sous le Haut-Empire romain, Paris, P. Geuthner, 1960-1961, p. 1070 et Demougin S., Prosopographie, op. cit., p. 413-414, n. 501).
129 AE, 1947, 76, Oliver J.H., « Greek and Latin inscriptions », Hesperia 10, 1941, p. 239-241, n. 40, Athènes :---] ei[---]/[---]o inter [---]/[praefecto e] quit[atus---]/[---] r [---]/[---comiti et le] ga[to i] n Brittan[nia---]/[---leg] ato Cae[s] aris [---]/[---leg] ato diu[i] Clau[di---]/[---le] gato [August] i [---]/[---le] gato [pr(o) pr(aetore)] prou[inciae Moesiae---]/[---le] gat[o pr(o) pr(aetore) pr] ouin[ciae Britanniae]/[---] u [---.
130 Crook J.A., Consilium principis, op. cit., p. 162 ; Melmoux J., « La conquête de la Bretagne (43-47 apr. J.-C.) et ses conséquences pour les participants : promotions individuelles et avantages de carrière », Latomus 47-3, 1988, p. 651 ; Eck W., Der Neue Pauly, III, 1997, col. 541-542, Didius. II, 2.
131 Birley A.R., The Fasti, op. cit., p. 365.
132 CIL, V, 7165:---/[---donis militarib(us) dona] t(o) ab Ti(berio) Claud[io Caesare Aug(usto) Germanico/corona aur] ea classica ual[lari hasti puris---, uexillis---/---ex coh] ort(e) amicorum [Ti. Claudi Caesaris Aug(usti)---/---ho] spitium cum leg(ione) V [---/---tab] ula argent(ea) ae[---]/---. Voir Torelli M., « Il fregio d’armi nel Museo d’Antichità di Torino. Ipotesi per un monumento di un senatore dell’età di Claudio », in Mercando L., Archeologia a Torino, dall’età preromana all’Alto Medioevo, Turin, U. Allemandi, 2003, p. 150-170 et Birley A., The Roman government, op. cit., p. 76.
133 Levick B.M., Claude, op. cit., p. 194.
134 Tacite, Annales, XI, 36, 4 ; XIII, 32, 2 ; Suétone, Claude, 24 ; Vespasien, 4 ; Dion Cassius, Histoire romaine, LX, 19 ; LX, 30 et Eutrope, Abrégé d’histoire romaine, VII, 13, 2.
135 Dion Cassius, Histoire romaine, LX, 20 et Birley A., The Roman government, op. cit., p. 231-232.
136 Flavius Josèphe, La Guerre des Juifs, III, 4-5 ; Tacite, Histoires, III, 44 ; Tacite, Agricola, XIII, 5 ; Suétone, Vespasien, 4 ; Dion Cassius, Histoire romaine, LX, 20 ; LX, 30 et Eutrope, Abrégé d’histoire romaine, VII, 19, 1.
137 Dion Cassius, Histoire romaine, LX, 20 et peut-être CIL, IX 2847 – inscription fragmentaire qu’on attribue à C. Hosidius Geta, voir PIR2 H 217 et Birley A., The Roman government, op. cit., p. 234-235.
138 Eutrope, Abrégé d’histoire romaine, VII, 13, 2. Plusieurs sources épigraphiques – TPSulp. 14 et 27 – mentionnent l’existence de sa statue triomphale sans préciser le contexte de cet honneur. Cn. Sentius Saturninus a pu, lors du triomphe de Claude, se voir concéder les ornements triomphaux et une statue triomphale. Sur le rôle précis de Cn. Sentius Saturninus, lors de la conquête de la Bretagne, voir les indications bibliographiques données en supra chapitre II n. 257.
139 Dans son article sur les participants à la conquête britannique, J. Melmoux (« La conquête de la Bretagne », op. cit.) mentionne également Ti. Claudius Balbillus, tribun de la XXa Valeria Victrix (AE, 1924, 78) et C. Stertinius Xenopho, décoré lors du triomphe de 44 d’une corona aurea et d’une hasta pura (IG, XII, 1143 et IG, XII, 951 ; 953. Il est sûrement tribun militaire de la VIIIa Augusta. Buraselis K., Kos between Hellenism and Rome. Studies on the political, institutional and social history of Kos from ca. the middle second century B. C. until late antiquity, Philadelphie, American Philosophical Society, 2000, « Notes on C. Stertinius Xenophon’s Roman career, family, titulature and official integration into Koan civic life and society », p. 66-110, notamment p. 67-68). Ces deux personnages qui occupent par la suite des fonctions importantes sous Claude sont en 43 au tout début de leur carrière et jouent un rôle mineur, en tant que tribuns militaires angusticlaves, dans l’expédition britannique. Leur conduite valeureuse lors des combats a sans doute contribué à favoriser la carrière brillante qu’ils ont menée par la suite. Ils ne peuvent néanmoins être retenus comme membres de la suite impériale tout comme M. Vettius Valens et P. Anicius Maximus, deux autres militaires de rang inférieur.
140 Winterling A., Aula Caesaris, op. cit., p. 167-168.
141 Suspène A., Amici principum, op. cit., passim.
142 Selon N. Queneau (op. cit., passim, notamment p. 584, 606, 767), « amicus » est un titre officiel décerné, non pas aux proches du prince, mais à des personnes éloignées physiquement de l’empereur qui agissent en son nom. Elle exclut ainsi de son analyse les amis qui ne sont attestés que par les sources littéraires et ne retient que les cas épigraphiques. Si le choix de son corpus nous paraît contestable, ses analyses aboutissent aux mêmes conclusions : les amis attestés épigraphiquement ne sont pas des membres de la cour ou en tout cas, nous ne pouvons déduire de cette mention une appartenance à l’entourage proche de Claude.
143 À la suite de H.G. Pflaum (Les carrières procuratoriennes, op. cit., n. 15 p. 34-41) et de S. Demougin (Prosopographie, op. cit., p. 447-449 n. 538), nous pensons que l’ambassadeur alexandrin et le préfet d’Égypte sont deux personnes distinctes. Pour une position différente, voir Rodriguez C., « Les Acta Isidori », op. cit., p. 27-30, avec une synthèse bibliographique des deux positions.
144 P. Lond. 1912 et Suspène A., Amici principum, op. cit., p. 100-101. Sur la lettre de Claude aux Alexandrins, voir en dernier lieu Fasolini D., Aggiornamento, op. cit., p. 60-69 avec la bibliographie antérieure ; Osgood J., Claudius, op. cit., p. 16-17, 65-67 et 76-80 ; Hurlet Fr., « Pouvoirs et autoreprésentation du prince à travers la correspondance impériale d’Auguste à Trajan (27 av. J.-C.-117 apr. J.-C.), in Savalli-Lestrade I., Cogitore I., Des rois au prince : pratiques du pouvoir monarchique dans l’Orient hellénistique et romain, IVe siècle av. J.-C.- IIe siècle apr. J.-C., Grenoble, ELLUG, 2010, p. 123-145 et la traduction française de Fr. Kayser (« Les ambassades alexandrines à Rome (Ier -iie siècle) », REA 105-2, 2003, p. 465-467.
145 Syll.3, 801 D et Suspène A., Amici principum, op. cit., p. 222 qui rappelle que, dans ce texte, « la mention de l’amitié permet en amont de la procédure de saisir le prince, puis de souligner l’unité de l’autorité romaine, le rôle central qu’assume le prince dont le proconsul est ici l’auxiliaire et de résoudre des problèmes qui dépassent le proconsul sans que l’autonomie juridique de ce dernier ne soit remise en cause ni mécontenter les Delphiens ». Sur ce texte, voir Oliver J.H., Greek Constitutions of Early Roman Emperors from Inscriptions and Papyri, Philadelphie, American Philosophical Society, 1989, p. 106-100 n. 31 ; Boffo L., Iscrizioni greche e latine per lo studio della Bibbia, Brescia, Paideia, 1994, p. 247-256 n. 29 et Rousset D., Le territoire de Delphes et la terre d’Apollon, Paris, École française d’Athènes, 2002, p. 245-247.
146 CIL, XIII, 1668. Sur la Table de Lyon, voir Fabia Ph., La table claudienne de Lyon, Lyon, Audin, 1929 ; De Vivo A., Tacito e Claudio. Storia e codificazione letteraria, Naples, Liguori, 1980 ; Griffin M.T., « The Lyons tablet and Tacitean hindsight », CQ 32, 1982, p. 404-418 ; Chastagnol A., Le Sénat romain à l’époque impériale : recherches sur la composition de l’Assemblée et le statut de ses membres, Paris, Les Belles Lettres, 1992, p. 79-96 ; Devillers O., L’art de la persuasion, op. cit., p. 197-209 ; Devreker J., « Claude et le Sénat : signification et portée de l’oratio claudiana », in Burnand Y., Le Bohec Y., Martin J.-P. (dir.), Claude de Lyon, op. cit., p. 129-135 et Osgood J., Claudius, op. cit., p. 165-167.
147 CIL, XIII, 1668, col. II, l. 24 : Persicum, nobilissimum uirum, amicum meum. Paullus Fabius Persicus est le fils de Paullus Fabius Maximus, consul en 11 av. J.-C., et de Marcia, la fille de Marcius Philippus, consul suffect en 38 av. J.-C., et d’Atia minor, la tante d’Auguste, et donc la cousine d’Auguste. Il a mené une brillante carrière.
148 CIL, XIII, 1668, col. II, l. 10-12 : ex qua colonia inter paucos equestris ordinis ornamentum L (ucius) Vestinum familiarissime diligo et hodieque in rebus meis detineo. L. Iulius occupe donc une fonction impériale en 48 dont on ne connaît pas la nature (les seules étapes connues de sa carrière sont la préfecture d’Égypte, exercée en 59-62, et une curatèle exceptionnelle sous Vespasien qui le charge de veiller à la restauration du temple de Jupiter Capitolin). La charge exercée n’implique pas nécessairement une présence à Rome et L. Iulius Vestinus pouvait ne pas être dans l’Urbs en 48.
149 BGU, II, 511; P. Lond. Inv. 2785; P. Oxy., XLII, 3021; P. Berol. 8877 et P. Cairo 10448. Sur les Actes d’Isidore, voir Musurillo H., The Acts of the pagan, op. cit., Harker A., Loyalty, op. cit., Magnani A., Il processo di Isidoro, op. cit. et Rodriguez C., « Les Acta Isidori », op. cit.
150 Sur le problème de la datation du procès, voir supra chapitre II n. 81.
151 BGU, II, 511, col. II, l. 5-6: sunkaª qhmenwn autw/sunklhtikª wo n eikoª so i.
152 Sur le conseil du prince, voir infra chapitre VI « Le consilium principis ».
153 BGU, II, 511, col. I, l. 1-2: Tarkunioz/a sunklhtikoz … Kaisº ari anastaz.
154 BGU, II, 511, col. I, l. 9-10 : æAouiolaoz sunklhtikoz.
155 Crook J.A., Consilium principis, op. cit., p. 185 n. 317 ; PIR2 T 21 et 25 et Rodriguez C., « Les Acta Isidori », op. cit., p. 17.
156 Musurillo H., The Acts of the pagan, op. cit., p. 11 ; Crook J.A., Consilium principis, op. cit., p. 148 ; Vogel-Weidemann U., Die Statthalter von Africa und Asia in den Jahren 14-68 n. Chr. Eine Untersuchung zum Verhältnis Princeps und Senat, Bonn, R. Habelt, 1982, p. 456 et Tortoriello A., I Fasti, op. cit., p. 454 n. 6.
157 PIR2 A 47.
158 Magnani A., Il processo di Isidoro, op. cit., p. 215-216 et Rodriguez C., « Les Acta Isidori », op. cit., p. 17.
159 R. Syme (The Augustan Aristocracy, op. cit., p. 378) a émis l’hypothèse qu’Acilius Aviola avait été adopté par testament par un C. Calpurnius Piso et que le légat de Lyonnaise et le consul de 24 étaient une seule et même personne. Cette hypothèse reste fragile comme le rappelle Chr. Settipani (Continuité gentilice et continuité familiale dans les familles sénatoriales romaines à l’époque impériale. Mythe et réalité, Oxford, Linacre College, Unit for prosopographical research, 2000, p. 167).
160 Suétone, Claude, 35 : dubitauit adhibitis principibus uiris an optemperaret.
161 Suspène A., Amici principum, op. cit., p. 429.
162 Voir Annexe 2 : Tableaux synthétiques des membres certains et probables de la cour de Claude.
163 L’objectif était de faire apparaître des solidarités régionales et d’évaluer la pertinence de l’hypothèse d’un système de recommandation pyramidal, tout en établissant une hiérarchie en distinguant ceux qui ont accès de manière régulière à la cour de Claude et ceux qui ne sont en lien avec l’empereur que par l’intermédiaire d’un parent, d’un patron ou d’un ami. Ce corpus a été conservé et pourra être réutilisé dans le cadre d’autres travaux sur les Julio-Claudiens.
164 S.J. de Laet recense 353 sénateurs pour le principat de Claude dont 251 certains (De Laet S.J., De Samenstelling van den romeinschen Senaat. Gedurende de eerste eeuw van het principaat (28 voor Chr.-68 na Chr.), Anvers, De Sikkel, 1941). Cette liste a été complétée et mise à jour notamment grâce aux travaux de B.E. Thomasson (Laterculi praesidum, 3 volumes, Göteborg, Radius, 1972-1990), d’A. Tortoriello (I Fasti, op. cit.) et de J. Rüpke (Fasti sacerdotum. A Prosopography of Pagan, Jewish, and Christian Religious Officials in the City of Rome, 300 BC to AD 499, trad. par D.M.B. Richardson, Oxford, Oxford University Press, 2008 (1re éd. 2005)).
165 La liste a été établie à partir de l’ouvrage de S. Demougin (Prosopographie, op. cit.) et de ses mises à jour (Demougin S., « Des chevaliers julio-claudiens : une mise à jour », in Caldelli M.L., Gregori G.L., Orlandi S. (dir.), Epigrafia 2006. Atti della XIVe rencontre sur l’épigraphie in onore di Silvio Panciera, Rome, Quasar, 2008, p. 975-993).
166 Les travaux de M.-T. Raepsaet-Charlier (Prosopographie des femmes de l’ordre sénatorial (Ier-IIe siècles), Louvain, Aedibus Peeters, 1987) nous ont permis de recenser une petite centaine de femmes de l’ordre sénatorial attestées pour l’époque de Claude.
167 Ils avaient peut-être des relations à la cour qui nous échappent, mais ils apparaissent davantage comme des notables locaux que comme des membres de la cour.
168 En l’absence d’informations, il est difficile de comprendre comment ils s’insèrent dans les réseaux de l’époque.
169 Par exemple, L. Verginius Rufus qui est issu d’une modeste famille équestre de Côme et qui, après son consulat ordinaire en 63, mène une carrière brillante est entré au sénat sous Claude. Nous ne savons rien de sa carrière avant son consulat et il est impossible de savoir comment il y est parvenu (PIR V 284, Syme R., « Verginius Rufus », inSyme R., Roman papers, VII, Oxford, Clarendon Press, 1991, p. 512-520 et Eck W., Der Neue Pauly, XII-2, 2002, col. 63-64, Verginius. II, 1).
170 Sur la carrière des sénateurs, voir, en dernier lieu, Tobalina Oraa E., El « cursus honorum » senatorial durante la época julio-claudia, Pamplona, Ediciones Universidad de Navarra, 2007 et Maurizi L., Il cursus honorum senatorio da Augusto a Traiano. Sviluppi formali e stilistici nell’epigrafia latina e greca, Helsinki, Societas Scientiarum Fennica, 2013.
171 Les recherches de W. Eck ont permis de dépasser le clivage entre l’historiographie française, qui, dans le prolongement de H.G. Pflaum, cherchait traditionnellement à repérer des régularités et à établir des règles d’avancement, et les travaux anglo-saxons, qui privilégiaient les relations de clientèle, d’alliance et de patronage (pour une présentation synthétique des deux courants, voir Devijver H., « Les relations sociales des chevaliers », in Demougin S., Devijver H., Raepsaet-Charlier M.-T. (dir.), L’ordre équestre : histoire d’une aristocratie (IIe siècle av. J.-C.-IIIe siècle apr. J.-C.). Actes du colloque international, Bruxelles-Leuven, 5-7 octobre 1995, Rome, École française de Rome, 1999, p. 238-240). La position médiane proposée par W. Eck a été majoritairement adoptée ces dernières années (voir notamment Eck W., « Imperial administration and epigraphy », op. cit. ; cf. Vogel-Weidemann U., Die Statthalter von Africa und Asia, op. cit., p. 558-559 ; Devijver H., « Les relations sociales des chevaliers », op. cit., p. 237-269 qui arrive à des conclusions semblables pour l’étude des milices équestres).
172 Eck W., « Imperial administration and epigraphy », op. cit., p. 142-143 et Hurlet Fr., « Concurrence gentilice et arbitrage impérial. Les pratiques politiques de l’aristocratie augustéenne », Politica antica 2, 2012, p. 33-54. A. Suspène (Amici principum, op. cit., p. 186) rappelle également que « le choix du prince ne fait pas disparaître les obligations morales imposées à tout candidat aux magistratures non plus qu’elle supprime les critères sociaux et financiers, ni même les critères de compétence. La recommandation du prince vient plutôt servir de certificat de conformité avec les antiques prescriptions républicaines : la personne désignée par l’estime du prince possède nécessairement les qualités requises d’un candidat au consulat ».
173 Nous reviendrons, de manière approfondie, sur la question de la faveur impériale et de l’existence d’intermédiaires (voir infra chapitre VI « La cour, un moyen d’atteindre l’empereur »).
174 Jacques Fr., « L’éthique et la statistique. À propos du renouvellement du Sénat romain (ier -iiie siècle de l’Empire) », in Andreau J., Bruhns H., Parenté et stratégies familiales, op. cit., p. 425 ; Okon D., « La désignation au consulat à l’époque du Principat », Eos 84-1, 1996, p. 137 ; Tobalina Oraa E., El « cursus honorum », op. cit., p. 265-342 et Hurlet Fr., « Consulship and consuls under Augustus », in Beck H., Dupla A., Jehne M., Pina Polo Fr (dir.), Consuls and Res Publica. Holding High Office in Republican Rome, Cambridge, Cambridge University Press, 2011, p. 319-335 et Hurlet Fr., « Concurrence gentilice », op. cit., p. 35.
175 Hollard V., Le rituel du vote. Les assemblées romaines du peuple, Paris, CNRS éd., 2010, p. 169-225. Voir aussi Levick B.M., « Imperial Control of the Elections under the Early Principate : Commendatio, Suffragatio, and Nominatio », Historia 16-2, 1967, p. 207-230 ; Okon D., « La désignation au consulat », op. cit., p. 137-142 ; Levick B.M., Claude, op. cit., p. 122, Hurlet Fr., « Consulship and consuls », op. cit., p. 331-332 et Tortoriello A., I Fasti, op. cit., p. 429.
176 Le prince peut nominare des candidats, c’est-à-dire valider personnellement leur candidature. Il y a donc deux types de candidats : ceux qui sont sélectionnés par le prince et ceux qui passent par la procédure normale pour lesquels la nominatio est seulement réalisée par le magistrat président.
177 D’après Suétone (Vespasien, 4), Vespasien a bénéficié d’un tel soutien lors de sa candidature au consulat, en 51.
178 Hollard V., Le rituel du vote, op. cit., p. 204. Le vote des comices n’est cependant pas supprimé et reste symboliquement important.
179 Le consulat suffect a été créé sous Auguste, en 5 av. J.-C., mais le principat de Claude se distingue par son utilisation fréquente. A. Tortoriello (I Fasti, op. cit., p. 407-408 et 429) a calculé qu’il y avait en moyenne 3-4 consuls par an sous Auguste - de 5 avant J.-C. à 14 apr. J.-C. –, sous Tibère et sous Néron – de 57 à 61. Pour l’époque claudienne, la moyenne annuelle est en revanche de 6 consuls. Cf. Buongiorno P., « Sulla struttura dei Fasti consolari degli anni 39 e 40 d.C. », in Pani M. (dir.), Epigrafia e territorio. Politica e società. Temi di antichità romane VIII, Bari, 2007, p. 253-271. Dans cet article, P. Buongiorno montre que c’est Claude, et non Caligula, qui introduit de véritables changements dans l’organisation de l’année consulaire en multipliant le nombre de consuls suffects.
180 Cette pratique n’est que rarement attestée sous les prédécesseurs de Claude : nous ne connaissons aucun cas pour l’époque tibérienne et un unique cas pour le principat de Caligula. Sous Néron, un seul cas est connu et reste incertain (Tortoriello A., I Fasti, op. cit., p. 402 n. 17). Notons toutefois qu’après 47, il n’y a plus aucune itération.
181 Okon D., « La désignation au consulat », op. cit., p. 141-142 ; Levick B.M., Claude, op. cit., p. 126 et Tortoriello A., I Fasti, op. cit., p. 408-409 et 429-430.
182 Notre étude s’appuie sur les fastes consulaires établis par A. Tortoriello, (I Fasti, op. cit., p. 414-427), à la suite des travaux d’A. Degrassi (I fasti consolari dell’Impero romano dal 30 avanti Cristo al 613 dopo Cristo, Rome, Edizioni di Storia e Letteratura, 1952), de P. Gallivan (« The Fasti for the reign of Claudius », Cq 28, 1978, p. 407-426) et de Ch. Bruun (« Some comments on early claudian consulships », Arctos 19, 1985, p. 5-18). Elle recense 80 consuls certains ou probables sous Claude. Au sein de cet ensemble, la datation de 58 consulats est attestée de manière avérée.
183 Outre l’empereur lui-même, ont géré le consulat ordinaire de 42 à 54 : C. Caecina Largus, L. Vitellius, C. Sallustius Crispus Passienus, T. Statilius Taurus, M. Vinicius, Taurus Statilius Corvinus, D. Valerius Asiaticus, M. Iunius Silanus, A. Vitellius, L. Vipstanus Poplicola, C. Pompeius Gallus, Q. Veranius, C. Antistius Vetus, M. Suillius Nerullinus, Ser. Cornelius Salvidienus Orfitus, Faustus Cornelius Sulla Felix, L. Salvius Otho Titianus, D. Iunius Silanus Torquatus, Q. Haterius Antoninus, M. Asinius Marcellus, M. Acilius Aviola.
184 C. Sallustius Crispus Passienus, M. Vinicius et D. Valerius Asiaticus ont bénéficié de cet honneur sous Claude. Le cas de L. Vitellius est exceptionnel puisqu’il a géré un deuxième et un troisième consulats ordinaires entre 41 et 54. Or, depuis M. Agrippa, aucun sénateur n’avait joui d’un tel privilège.
185 C. Caecina Largus, L. Vitellius, Ser. Cornelius Salvidienus Orfitus, L. Calventius Vetus C. Carminius, T. Flavius Vespasianus ont géré le consulat en même temps que Claude.
186 Cela concerne C. Caecina Largus, M. Iunius Silanus et Faustus Cornelius Sulla Felix.
187 Sous Claude, deux Flavii, deux Ostorii Scapulae, deux Statilii Tauri, deux Suillii, deux Vipstani ainsi que deux Antistii Veteres et leur cousin Q. Sulpicius Camerinus, trois Iunii Silani et trois Vitellii sont élus au consulat. S’il existe un lien de parenté entre eux, seraient également concernés les Calvisii – avec P. Calvisius et P. Calvisius Ruso –, les Pomponii Secundi – avec Q. Pomponius Secundus et P. Calvisius Sabinus Pomponius Secundus – et les Volasennae – avec C. Volasenna Severus et P. Volasenna.
188 Voir, en dernier lieu, Tobalina Oraa E., El « cursus honorum », op. cit., p. 223-264 et 343-404.
189 Dion Cassius, Histoire romaine, LIII, 13, 2-3.
190 Hurlet Fr., Le proconsul et le prince, op. cit., p. 21-126, notamment p. 63-68.
191 En revanche, tous les gouverneurs appartiennent à la cour, entendue dans son sens large. Sur ce point, voir Winterling A., Aula Caesaris, op. cit., p. 166-169.
192 En reprenant l’effectif approximatif proposé par Fr. Hurlet (Le proconsul et le prince, op. cit., p. 65 n. 173), il faudrait compter entre 50 et 100 gouverneurs de provinces impériales de rang prétorien et autour de 300 proconsuls prétoriens. Le nombre de préteurs par an a fluctué de 12, au début du principat de Tibère, à 18, à partir de Claude. Retenons qu’il y a peut-être eu 600 préteurs environ entre 14 et 54 apr. J.-C. Ainsi, environ deux tiers des préteurs auraient revêtu une charge provinciale prétorienne. Il s’agit bien sûr d’un ordre de grandeur car certains préteurs ont pu mourir peu de temps après leur préture ; les prétoriens patriciens n’ont, pour la plupart, géré aucune fonction prétorienne et certains prétoriens ont revêtu plusieurs charges prétoriennes.
L’hypothèse d’une hiérarchie entre les proconsulats prétoriens, moins brillants, et les légations impériales, plus prestigieuses, a été remise en question par Ch. Bruun (« The career of Sex. Palpellius Hister. The praetorian proconsulate during the early empire reconsidered », Arctos 20, 1986, p. 5-23, notamment p. 11-22) et ne semble pas pertinente pour l’époque julio-claudienne. Cette hypothèse avait été développée notamment par G. Alföldy (Fasti Hispanienses. Senatorische Reichsbeamte und Offiziere in den spanischen Provinzen des römischen Reiches von Augustus bis Diokletian, Wiesbaden, Steiner, 1969, p. 268-269), W. Eck (« Über die prätorischen Prokonsulate in der Kaiserzeit. Eine quellenkritische Überlegung », Zephyrus 23-24, 1972-1973, p. 233-260) et B. Rémy (Les Fastes sénatoriaux des provinces romaines d’Anatolie au Haut-Empire (31 av. J.-C.-284 ap. J.-C.). Pont-Bithynie, Galatie, Cappadoce, Lycie-Pamphylie et Cilicie, Paris, Recherche sur les civilisations, 1988, p. 22).
193 Fr. Hurlet (Le proconsul et le prince, op. cit., p. 56-58) a ainsi calculé que près de la moitié des 64 consuls de 6 av. J.-C. à 14 apr. J.-C. ont été privés du proconsulat. A. Tortoriello (I Fasti, op. cit., p. 439-442) a montré que, sur les 80 consuls connus pour l’époque claudienne, 37 seulement ont géré de manière certaine une charge consulaire, soit 46,25 %, dont 15 avant 54. Si nous ne prenons en compte que les proconsulats d’Asie et d’Afrique, l’effectif est de 22, soit 27,5 % – cette proportion pourrait être en réalité plus importante car les fastes des proconsuls d’Afrique sont lacunaires pour les années 47-51 et 64-67. U. Vogel-Weidemann (Die Statthalter von Africa und Asia, op. cit., p. 484-488) estime à 81 le nombre de consulaires disponibles sous Claude et à 21 le nombre de légats de rang consulaire : par conséquent, selon ses calculs, seulement un quart des consulaires sous Claude ont eu accès à une légation impériale de rang consulaire.
194 Il n’est pas envisageable que l’empereur nomme comme légat impérial de rang consulaire, c’est-à-dire à la tête d’une province stratégique de l’empire, ou laisse nommer comme proconsul, charge prestigieuse et stratégique, dans le cas de l’Afrique qui est un des greniers à blé de Rome, des sénateurs dont il aurait douté de la loyauté. De fait, aucun des sénateurs mis à mort pendant son principat n’a exercé de telles fonctions, à l’exception de C. Appius Iunius Silanus, nommé par Caligula et rappelé rapidement à Rome par Claude et L. Arruntius Camillus Scribonianus, lui aussi nommé par Caligula. Selon U. Vogel-Weidemann (Die Statthalter von Africa und Asia, op. cit., p. 523-525), parmi les proconsuls d’Asie et d’Afrique de 14 à 68, trente-cinq (soit 53 %) proconsuls ont bénéficié de la faveur du prince ; dans dix-huit autres cas, la faveur impériale est probable. B.E. Thomasson (« Provinces et gouverneurs sous Claude », in Burnand Y., Le Bohec Y., Martin J.-P. (dir.), Claude de Lyon, op. cit., p. 234) conclut, quant à lui, que « la plupart [des gouverneurs connus ou probables sous Claude], particulièrement ceux des provinces militaires, ont été les hommes de confiance de Claude ou même ses amis ». Sur l’importance du proconsulat d’Asie et d’Afrique, voir Vogel-Weidemann U., Die Statthalter von Africa und Asia, op. cit., p. 525-528 et Hurlet Fr., Le proconsul et le prince, op. cit., p. 309. Sur celle du gouvernement de Bretagne, voir Birley A. R., The Fasti, op. cit., p. 390-394 ; de Syrie, voir Rey-coquais J. R., « Syrie romaine, de Pompée à Dioclétien », JRS 68, 1978, p. 61 et du légat de Tarraconaise, voir Alföldy G., Fasti Hispanienses, op. cit., p. 201-203.
195 Hurlet Fr., Le proconsul et le prince, op. cit., p. 82-103.
196 Dion Cassius, Histoire romaine, LX, 25, 6.
197 Sont nommés extra sortem Ser. Sulpicius Galba à la tête de l’Afrique, en 44-46 (Suétone, Galba, 7), Martius Macer à la tête de l’Achaïe, entre 45 et 54 (CIL, XI, 1835) et sûrement Q. Marcius Barea Soranus, proconsul d’Afrique, en 41-43 (Hurlet Fr., Le proconsul et le prince, op. cit., p. 95-96).
198 M. Iulius Romulus a été nommé proconsul de Macédoine extra sortem à la fin du principat de Claude ou sous Néron (AE, 1925, 85 et AE, 1949, 152).
199 Hurlet Fr., Le proconsul et le prince, op. cit., p. 102.
200 Sont attestés, de manière certaine ou très probable, comme proconsuls sous Claude : P. Cornelius Lentulus Scipio, Paullus Fabius Persicus, M. Iunius Silanus, Q. Marcius Barea Soranus, L. Pedanius Secundus, M. Pompeius Silvanus Staberius Flavinus, C. Sallustius Crispus Passienus, M. Servilius Nonianus, T. Statilius Taurus, P. Suillius Rufus et L. Tampius Flavianus ; comme légats impériaux propréteurs de rang consulaire sous Claude : P. Anteius Rufus, L. Arruntius Camillus Scribonianus ou Furius Camillus Scribonianus, L. Calpurnius Piso, T. Flavius Sabinus, A. Gabinius Secundus, C. Appius Iunius Silanus, M. Licinius Crassus Frugi, P. Ostorius Scapula, Sex. Palpellius Hister, P. Petronius, A. Plautius, P. [Calv] isius Sabinus Pomponius Secundus, Q. Sanquinius Maximus, C. Terentius Tullius Geminus, C. Ummidius Durmius Quadratus, C. Vibius Marsus, C. Vibius Rufinus et Messalla Vipstanus Gallus. Ces fastes ont notamment été établis à l’aide des travaux de B. E. Thomasson (Laterculi praesidum, 3 volumes, op. cit. et Laterculum praesidum, vol. I, ex parte retractatum, Göteborg, Radius, 2009).
201 Badel Chr., « Tradition familiale et tradition sacerdotale », op. cit., p. 243. La hiérarchie républicaine entre les sacerdoces de l’épulonat, le moins prestigieux, au pontificat semble subsister à l’époque impériale (Lewis M.W.H., The official priests of Rome under the Julio-Claudiens : a study of the nobility from 44 B.C. to 68 A.D., Rome, American Academy in Rome, 1955, p. 102-108 et Scheid J., « Les prêtres officiels sous les empereurs julioclaudiens », in ANRW II, 16-1, 1978, p. 635).
202 Scheid J., Les frères Arvales. Recrutement et origine sociale sous les empereurs Julio-Claudiens, Paris, PUF, 1975, p. 335-372, notamment p. 369-370, pour l’époque claudienne. Au terme de son analyse, J. Scheid (ibid., p. 371-372) conclut que « sur les 56 frères Arvales sous les Julio-Claudiens, 30 au moins sont des amis intimes des divers empereurs, 35 ont joué, à un moment ou à un autre, un rôle politique. Parmi les Arvales qui ne sont pas comptés dans ces chiffres, figurent d’une part des gens qui bénéficient de la haute faveur impériale, sans pour autant participer activement à la vie politique, d’autre part ceux qui devaient leur place à la position brillante de leur père, ce qui revient, tout compte fait, au même. » Les frères Arvales sont cooptés parce qu’ils appartiennent aux milieux dirigeants.
203 J. Scheid estime que, sous Auguste et Tibère, entre un quart et un tiers des jeunes sénateurs peuvent espérer devenir prêtres et qu’entre 40 et 50 % des consuls sous Auguste et Tibère connus ont été prêtres ; cette proportion tombe à 28,75 % pour les consuls connus sous Claude (Tortoriello A., I Fasti, op. cit., p. 442).
204 Sur le déroulement du processus, voir Sénèque, Des bienfaits, VII, 28 ; les lettres de Pline qui mentionne son accession à l’augurat (Pline le Jeune, Lettres, II, 1, 8-9 et IV, 8) et Badel Chr., « Tradition familiale et tradition sacerdotale », op. cit., p. 250-251.
205 Pour l’évaluation du rôle joué par l’hérédité dans le recrutement des prêtres, voir le bilan historiographique proposé par Chr. Badel (ibid., p. 243-245). Dans cet article, il examine successivement les sources littéraires et le corpus prosopographique des membres des quatre collegia amplissima connus au Haut-Empire pour montrer que l’idée d’une « patrimonialisation » des sacerdoces, forgée à partir du cas des frères Arvales étudié par J. Scheid, doit être revue et montre que la parenté n’est qu’un élément parmi d’autres pour expliquer la composition de ces collèges. Selon lui (ibid., p. 264), « la grande majorité des prêtres n’avait pas de devanciers parmi les ascendants proches et directs et le « stock » des familles concernées se renouvelle largement à chaque génération ». Pour une position qui accorde plus d’importance à l’hérédité, voir notamment Scheid J., « Les prêtres officiels », op. cit., p. 631-639 et Schumacher L., « Staatsdienst und Kooptation. Zur sozialen Struktur römischer Priesterkollegien im Prinzipat », Epigrafia e ordine senatorio I, Tituli 4, Rome, 1982, p. 251-269. Sur la question plus générale du renouvellement des sénateurs, voir Jacques Fr., « L’éthique et la statistique », op. cit.
206 Selon J. Scheid (« Les prêtres officiels », op. cit., p. 629-645), outre l’hérédité, sont également déterminants des critères politiques et l’appartenance au patriciat – d’après ses calculs, (ibid., p. 643), un prêtre sur deux est patricien. Pour le rôle de la faveur impériale dans la cooptation au sein des collèges majeurs, voir Vogel-weidemann U., Die Statthalter von Africa und Asia, op. cit., p. 515 et Tortoriello A., I Fasti, op. cit., p. 442.
207 Badel Chr., « Tradition familiale et tradition sacerdotale », op. cit., p. 254. Sur le recrutement des frères Arvales sous les Julio-Claudiens, voir Scheid J., Les frères Arvales, op. cit., p. 321-330, notamment p. 328-330.
208 Pour le détail de l’argumentation, voir Scheid J., Les frères Arvales, op. cit., p. 326 et Syme R., The Augustan Aristocracy, op. cit., stemma IX (pour les Valerii Messalae).
209 L’arrière-grand-père paternel de M. Valerius Messalla Corvinus, M. Valerius Messalla Corvinus, est le grand-père maternel de Taurus Statilius Corvinus.
210 Voir Scheid J., Les frères Arvales, op. cit., p. 238-240 et 370.
211 Rüpke J., Fasti sacerdotum, op. cit., p. 618 n. 1217.
212 Sur les grands collèges comme lieu de sociabilité aristocratique et impériale, voir Suspène A., Amici principum, op. cit., p. 489-492.
213 Sont ainsi attestés comme ayant été cooptés sous Claude L. Antistius Vetus, cos 55, L. Arruntius Furius Scribonianus, fils, L. Calpurnius Piso, cos. 57, Néron, T. Flavius Vespasianus, L. Nonius Quintilianus, Ti. Plautius Silvanus Aelianus, Cn. Pompeius Magnus, M. Pompeius Silvanus Staberius Flavinus, Q. Veranius. Outre ces derniers, 20 autres membres d’un des quatre collèges majeurs sont attestés de manière certaine entre 41 et 54 : Paullus Aemilius Regillus, P. Cornelius Dolabella, P. Cornelius Lentulus Scipio, A. Didius Gallus, Paullus Fabius Persicus, L. Licinius, M. Licinius Crassus Frugi, C. Luscius, Q. Marcius Barea Soranus, P. Memmius Regulus, P. Petronius, P. Plautius Pulcher, C. Sallustius Crispus Passienus, M. Servilius Nonianus, Taurus Statilius Corvinus, Ser. Sulpicius Galba, C. Ummidius Durmius Quadratus, M. Vinicius, A. Vitellius, L. Volusius Saturninus. Ces fastes ont notamment été établis à l’aide des travaux de M.W.H. Lewis (The official priests of Rome, op. cit.), de Chr. Badel (« Tradition familiale et tradition sacerdotale », op. cit., p. 449-471) et de J. Rüpke (Fasti sacerdotum, op. cit.).
214 L. Aelius Lamia, Faustus Cornelius Sulla Felix, L. Iunius Silanus, Cn. Pompeius Magnus, T. Sextius Africanus, M. Valerius Messalla Corvinus et A. Vitellius ont été cooptés dans la confrérie des Arvales entre 41 et 54. Outre ces derniers, 11 autres frères Arvales sont attestés sous Claude : L. Annius Vinicianus, L. Arruntius Furius Scribonianus, père, C. Caecina Largus, C. Calpurnius Piso, Paullus Fabius Persicus, C. Appius Iunius Silanus, M. Iunius Silanus, cos 46, P. Memmius Regulus, L. Salvius Otho, Taurus Statilius Corvinus, L. Vitellius. Pour les fastes des frères Arvales, outre les ouvrages mentionnés dans la note précédente, voir Scheid J., Les frères Arvales, op. cit.
215 Sur les grandes préfectures, voir Suspène A., Amici principum, op. cit., p. 295-321 et la mise au point récente de S. Lefebvre (L’administration de l’empire romain d’Auguste à Domitien, Paris, A. Colin, 2011, p. 62-66, 84-96 et 128). Sur les grandes préfectures équestres, voir Demougin S., L’ordre équestre sous les Julio-Claudiens, Rome, École française de Rome, 1988, p. 721-725 ; Sablayrolles R., « Fastigium equestre. Les grandes préfectures équestres », in Demougin S., Devijver H., Raepsaet-charlier M.-T. (dir.), L’ordre équestre, op. cit., p. 351-389.
216 Tacite, Annales, XI, 31.
217 Syme R., « Some Friends of the Caesars », op. cit., p. 293 et 295 ; Syme R., « Prefects of the City, Vespasian to Trajan », in Syme R., Roman papers, V, Oxford, Clarendon Press, 1988, p. 608-621. L. Volusius Saturninus est préfet de la Ville sous le principat de Claude ; il est le seul préfet attesté de manière certaine. Sur la préfecture de la Ville, voir, en dernier lieu, Tobalina Oraa E., El « cursus honorum », op. cit., p. 405-411 et Wojciech K., Die Stadtpräfektur im Prinzipat, Bonn, Habelt, 2010. Sur les préfets de la Ville sous Claude, voir, en dernier lieu, Buongiorno P., « Nuove riflessioni sui poteri di L. Vitellius nell’anno 43 d. C. », Revue internationale des droits de l’Antiquité 55, 2008, p. 139-142.
218 Sur la préfecture du prétoire, voir Durry M., Les cohortes prétoriennes, op. cit., p. 149-189 ; Absil M., Les préfets du prétoire d’Auguste à Commode : 2 avant Jésus-Christ-192 après Jésus-Christ, Paris, de Boccard, 1997 ; Molin M., « Préfets et préfecture du prétoire dans l’Histoire romaine de Dion Cassius », CCG 18, 2007, p. 199-216 et Malfugeon M., « Les impératrices et les préfets du prétoire : un partage du pouvoir », Latomus 67-2, 2008, p. 399-413. De 41 à 51, les préfets du prétoire sont au nombre de deux ; sous l’influence d’Agrippine (d’après Tacite, Annales, XII, 42, 1), Claude aurait décidé de ne nommer qu’un préfet à la tête des cohortes prétoriennes.
219 En 42, lors du procès des membres de la conjuration de Furius Camillus Scribonianus, les préfets du prétoire sont présents (Dion Cassius, Histoire romaine, LX, 16, 3).
220 Molin M., « Préfets et préfecture du prétoire », op. cit., p. 203-205.
221 R. Sablayrolles (« Fastigium équestre », op. cit., p. 368) rappelle ainsi qu’il est « l’homme stratégiquement le plus puissant de l’empire, puisqu’il est pratiquement le seul à disposer, au point névralgique de l’obtention et de l’exercice du pouvoir, d’une logistique militaire considérable ».
222 M. Malfugeon (« Les impératrices et les préfets du prétoire », op. cit.) a ainsi récemment montré que les impératrices sous Claude interviennent dans la nomination des préfets du prétoire pour s’assurer que cette fonction stratégique soit dans les mains d’un de leurs fidèles (ibid., p. 400-403) et que les préfets du prétoire ont joué un rôle essentiel dans l’avènement de Claude puis de Néron (ibid., p. 404-407). Sur l’avènement de Claude et le rôle des prétoriens, voir infra chapitre V « L’avènement fortuit de Claude ». Sont attestés comme préfets, sous Claude, Catonius Iustus, Rufrius Pollio, Rufrius Crispinus, Lusius Geta et Sex. Afranius Burrus.
223 Sablayrolles R., Libertinus Miles. Les cohortes de vigiles, Rome, École Française de Rome, 1996, notamment p. 68-136.
224 Ibid., p. 38 et 67.
225 Ibid., p. 93.
226 Sont attestés, sous Claude, Decrius Calpurnianus et Iulius Paelignus.
227 Sur le préfet de l’annone, voir Pavis D’Escurac H., La préfecture de l’annone. Service administratif impérial d’Auguste à Constantin, Rome, École Française de Rome, 1976, notamment p. 43-88. Une lecture attentive du De la Tranquillité de l’âme ne nous a pas permis de préciser les liens qui ont pu exister entre Claude et Pompeius Paulinus.
228 Pour la préfecture d’Égypte, voir Stein A., Die Präfekten von Ägypten in der römischen Kaiserzeit, Berne, A. Francke, 1950 ; Bastianini G., « Lista dei prefetti d’Egitto dal dal 30a al 299p », ZPE 17, 1975, p. 263-268 ; Bastianini G., « Lista dei prefetti d’Egitto dal 30a al 299p. Aggiunte e correzioni », ZPE 38, 1980, p. 75-89 ; Bureth P., « Le préfet d’Égypte (30 av. J.-C.-297 ap. J.-C.). État présent de la documentation en 1973 », in ANRW II, 10-1, 1988, p. 472-502 ; Bastianini G., « Il prefetto d’Egitto (30 a. C.-297 d. C.) : Addenda (1973– 1985) », in ANRW II, 10-1, 1988, p. 503-517 ; Suspène A., Amici principum, op. cit., p. 306-320 ; Capponi L., Augustan Egypt : the creation of a roman province, New-York, Routledge, 2005 ; Demougin S., « Nouveaux représentants du prince en Égypte », CCG 18, 2007, p. 83-92 et Faoro D., « Problemi di cronologia e fasti provinciali equestri », Simblos 5, 2008, p. 141-153.
229 R. Sablayrolles (« Fastigium équestre », op. cit., p. 368) note ainsi que « maître de l’Égypte, le préfet est tout à la fois un rouage essentiel de l’approvisionnement de l’Urbs et le représentant personnel et armé du prince dans un Orient qui pouvait servir de base logistique efficace à un prétendant au pouvoir suprême ».
230 Voir, en ce sens, ibid., p. 366-367. Sont attestés, sous Claude, C. Vitrasius Pollio, L. Aemilius Rectus, M. Heius, C. Iulius Postumus, Cn. Vergilius Capito, Lusius Geta et Ti. Claudius Balbillus.
231 R. Sablayrolles (ibid., p. 365) parle ainsi d’« hommes de l’empereur ».
232 Sur la persistance d’une identité patricienne à la fin de la République romaine, voir Baudry R., Les patriciens à la fin de la République romaine et au début de l’Empire, thèse de doctorat dirigée par le Professeur Jean-Michel David et soutenue en 2008, en cours de publication. Je tiens à remercier R. Baudry qui a eu la gentillesse de me transmettre son manuscrit avant sa publication.
233 Sur l’adlection au rang des patriciens, voir De Laet S.J., De Samenstelling, op. cit., p. 225 et 256 ; Pistor H.H., Prinzeps und Patriziat in der Zeit von Augustus bis Commodus, Freiburg, 1965, p. 32-39 (non consulté) ; Chastagnol A., Le Sénat romain, op. cit., p. 157 ; Tortoriello A., « Gli adlecti inter patricios di Claudio », AION (archeol) n. s. 8, 2001, p. 183-204 ; Badel Chr., « Épigraphie et mobilité sociale : l’adlectio inter patricios », in Mayer I Olivé M., Baratta G., Guzman Almagro A. (dir.), Acta XII Congressus Internationalis Epigraphiae Graecae et Latinae : provinciae imperii romani inscriptionibus descriptae, Barcelona, 3-8 septembris 2002, Barcelone, Institut d’Estudis Catalans, 2007, p. 93-97 et Baudry R., Les patriciens à la fin de la République, op. cit., chapitre 10, « Les synthèses césariennes et augustéennes ». Sur la censure de Claude, voir Ryan F.X., « Some Observations on the Censorship of Claudius and Vitellius, A. D. 47-48 », AJPh 114-4, 1993, p. 611-618 ; Levick B.M., Claude, op. cit., p. 131-134 et Osgood J., Claudius, op. cit., p. 154-167.
234 Tacite, Annales, XI, 25, 1 : Isdem diebus in numerum patriciorum adsciuit Caesar uetustissimum quemque e senatu aut quibus clari parentes fuerant, paucis iam reliquis familiarum, quas Romulus maiorum et L. Brutus minorum gentium appellauerant, exhaustis etiam quas dictator Caesar lege Cassia et princeps Augustus lege Saenia sublegere ; laetaque haec in rem publicam munia multo gaudio censoris inibantur. Claude s’inscrit ainsi dans le prolongement de César et d’Auguste qui, les premiers, ont créé de nouvelles familles patriciennes, se référant eux-mêmes à la fondation romuléenne. Claude innove cependant en étant le premier à prendre une telle mesure en vertu de ses pouvoirs censoriaux. César reçoit le pouvoir de créer de nouveaux patriciens par une loi – la lex Cassia – votée selon toute vraisemblance par les comices tributes et peut-être approuvée au préalable par le Sénat, à l’automne 45. Octavien a vraisemblablement suivi la même procédure. En vertu de la lex Saenia, votée en 30 av. J.-C., il crée de nouveaux patriciens au cours de la lectio senatus de 29 av. J.-C. Dans le cas de Claude, il n’y a aucune trace d’une telle loi et les pouvoirs censoriaux permettent à Claude de prendre une telle mesure. Pour les précédents césarien et augustéen, Res Gestae, VIII ; Tacite, Annales, XI, 25, 2 ; Suétone, César, 41 ; Dion Cassius, Histoire romaine, XLIII, 47, 3 et LII, 42, 5 et Baudry R., Les patriciens à la fin de la République, op. cit.
235 Le geste de Claude s’inscrit également dans le prolongement de Tarquin l’Ancien qui, selon la tradition, est le premier à décider d’augmenter les effectifs du Sénat en créant cent nouveaux patres et en intégrant ainsi de nouvelles familles au Sénat (Tite-Live, Histoire romaine, I, 35, 6).
236 Bonnefond-Coudry M., « Sénatus-consultes et acta senatus : rédaction, conservation et archivage des documents émanant du Sénat, de l’époque de César à celle des Sévères », in Demougin S. (dir.), La mémoire perdue : à la recherche des archives oubliées, publiques et privées, de la Rome antique, Paris, Publications de la Sorbonne, 1994, p. 74-75.
237 Levick B.M., Claude, op. cit., p. 134. F.X. Ryan (« Some Observations », op. cit., p. 614-617) souligne également que Claude prend pour modèle la censure de son lointain ancêtre, Appius Claudius Caecus.
238 Tortoriello A., I Fasti, op. cit., p. 200. Sur le manque de légitimité de Claude et la contestation de son accession au pouvoir au début de son principat, voir infra p. 207-216.
239 Badel Chr., « Épigraphie et mobilité sociale », op. cit., p. 93.
240 Ainsi, nous resterons plus prudente quant à l’adlection des Vitellii parmi les patriciens qui n’est attestée par aucune source, à l’inverse d’A. Tortoriello (« Gli adlecti inter patricios », op. cit., p. 190) qui considère que « appare del tutto inverosimile che Claudio avesse escluso da tale onore proprio il senatore più rappresentativo del suo regno, un uomo che aveva ottenuto, dal 43 al 47, due consolati ordinari, la cura imperii, la censura nonché il consolato per i suoi due figli nel 48 ».
241 Notre liste complète et modifie les listes précédemment établies par S.J. de Laet (De Samenstelling, op. cit., p. 225 et 256) qui retient 10 gentes et 18 personnes ; de H.H. Pistor (Prinzeps und Patriziat, op. cit., p. 32-39 (non uidi)) qui étend le corpus à 17 gentes et 36 individus et par A. Tortoriello (« Gli adlecti inter patricios », op. cit., p. 183-204) qui retient 16 gentes et 25 personnes. Nous n’avons en effet pas retenu les cas de M. Acilius Aviola, L. Licinius, P. Memmius Regulus, les Suillii, les Vipstani (L. Vipstanus Poplicola et Messalla Vipstanus Gallus), les Vitellii et les Volusii Saturnini.
242 L. Cornelius Balbus est le dernier général vainqueur qui soit honoré d’un triomphe, en 19 avant J.-C. Le triomphe est ensuite réservé aux membres de la famille impériale. Les premiers bénéficiaires connus des ornements triomphaux sont Tibère et Drusus, respectivement en 12 et 11 av. J.-C. La même année, le Sénat les décerne à L. Cornelius Piso. Sur les ornements triomphaux, voir Boyce A.A., « The origin of ornamenta triumphalia », CPh 37-2, 1942, p. 130-141 ; Barini C., Triumphalia. Imprese ed onori militari durante l’Impero romano, Turin, Società editrice internazionale, 1952 ; Gordon A.E., Quintus Veranius consul A.D. 49, a study based upon his recently identified sepulchral inscription, Berkeley, University of California press, 1952, p. 305 et suiv. ; Eichholz D.E., « How long did Vespasien serve in Britain ? », Britannia 3, 1972, p. 158-163 ; Eck W., « Kaiserliche Imperatorenakklamation und ornamenta triumphalia », ZPE 124, 1999, p. 223-227 ; Benoist St., « Le prince et la société romaine d’empire au iiie : le cas des ornamenta », CCG 11, 2000, p. 312 ; Sumi G., « Ceremony », op. cit., p. 96-100.
243 Dion Cassius, Histoire romaine, LV, 10, 3. Cette statue permet de garder un souvenir a priori éternel de ce privilège. Cet honneur est d’autant plus recherché sous Claude que pour lutter contre l’envahissement des rues de Rome par les statues honorifiques, l’empereur limite ce privilège à ceux gratifiés par le Sénat et à ceux qui ont construit ou restauré un édifice public (Dion Cassius, Histoire romaine, LX, 25, 2-3). Sur cette question, voir Eck W., « Kaiserliche Imperatorenakklamation », op. cit.; Eck W., « Emperor and senatorial aristocracy in competition for public space », in Ewald B.C., Norena C.F. (dir.), The Emperor and Rome. Space, Representation, and Ritual, Cambridge, Cambridge University Press, 2010, p. 89-110.
244 Hurlet Fr., « Concurrence gentilice », op. cit., p. 45.
245 Tacite, Annales, XII, 3 ; Suétone, Claude, 17 ; 24 ; Vespasien, 4 et Dion Cassius, Histoire romaine, LX, 20, 22-23.
246 CIL, VI, 31721 : leg. Ti. Claudi Caesaris Aug. Ge[r] manici in M[---] a). Ont été proposées la province de Macédoine (avec la restitution M [oesia Acha] ia/[et Macedonia]) par F. Papazoglu (« Gouverneurs de Macédoine. À propos du second volume des Fasti, par Th. Sarikakis », ZAnt 29, 1979, p. 234-236) et L. Mrozewicz (« Inschriften der Statthaltern der ungeteilten Moesien », in Mayer I Olivé M., Baratta G., Guzman Almagro A. (dir.), Acta XII Congressus Internationalis Epigraphiae Graecae et Latinae : provinciae imperii romani inscriptionibus descriptae, Barcelona, 3-8 septembris 2002, Barcelone, Institut d’Estudis Catalans, 2007, p. 985) et la province de Maurétanie par J. Gascou (« M. Licinius Crassus Frugi, légat de Claude en Maurétanie », in Mélanges de philosophie, de littérature et d’histoire ancienne offerts à P. Boyancé, Rome, École française de Rome, 1974, p. 299-310) et G. Alföldy (CIL, VI, 31721, sub numero). B. E. Thomasson (Fasti Africani. Senatorische und ritterliche Amtsträger in den römischen Provinzen Nordafrikas von Augustus bis Diokletian, Jonsered, Aström, 1996, p. 197) souligne qu’aucun élément ne permet de trancher entre ces deux hypothèses.
247 CIL, III, 7247 ; CIL, VI, 41075 ; Tacite, Annales, XI, 20 ; XII, 15 ; XII, 28 ; XII, 38 ; Suétone, Galba, 8 ; Dion Cassius, Histoire romaine, LXI (LX), 30.
248 Demougin S., « Amici », op. cit., p. 219 : « l’ascension personnelle dépend étroitement des cercles dans lesquels on parvient à s’introduire ; le but suprême étant d’obtenir un accès à la personne impériale autour de laquelle s’est déjà organisée toute une hiérarchie. Bénéficiant de la faveur et de l’amitié de l’empereur, les puissants du jour, quel que soit leur statut personnel, voient se rassembler autour d’eux toutes sortes de personnages qui exaltent l’amicitia et en attendent les bienfaits, en reconnaissant parfaitement la source du pouvoir et de la richesse ». Pour le principat de Néron, voir Cizek E., Néron, op. cit., chapitre 5 « la cour et les micro unités sociales », p. 173-256.
249 S. Demougin (L’ordre équestre, op. cit., p. 750) rappelle, à propos de Séjan, que « les relations privilégiées avec un puissant du jour permettaient d’élargir les siennes propres et de passer d’un cercle à un autre avec l’ambition de parvenir jusqu’à l’amitié du prince : l’amitié de Séjan menait à celle du prince ».
250 Ibid., p. 751 : « Autour des puissants – sénateurs, chevaliers et mêmes affranchis impériaux –, gravitait tout un monde de dépendants (…) [qui attendaient] des bienfaits personnels et des recommandations. L’influence des principes civitatis se mesurait à l’afflux des amici ».
251 Suétone, Vespasien, 4 et Tacite, Histoires, III, 66. Voir Nicols J., Vespasian and the partes flavianae, Wiesbaden, F. Steiner Verlag, 1978, p. 12-26, notamment p. 19 et Levick B.M., Vespasien, trad. par F. Landuyt, Gollion (Suisse), Infolio, 2002 (1re éd. 1999), p. 29-40.
252 Sur cet exemple, voir infra p. 263.
253 Suétone, Vitellius, 2 ; Tacite, Annales, XII, 4 ; 42.
254 Les sources épigraphiques, notamment les épitaphes, ne mentionnent absolument pas ces relations.
255 Sénèque, Apocoloquintose, XIII, 4 et Tacite, Annales, XI, 30-36 et Osgood J., Claudius, op. cit., p. 209-211. Les sources n’emploient pas le terme d’amis pour désigner les proches de Messaline mais d’amants ; dans certains cas, cette proximité est implicite, Tacite donnant seulement la liste des personnes condamnées à la suite de la chute de Messaline. Sur le topos de la nymphomanie de Messaline, voir infra chapitre VII « Les impératrices, antithèses de la matrone romaine ».
256 Tacite, Annales, XIII, 11 : quem ob adulterium Messalinae ordine demotum.
257 Pline l’Ancien, Histoire naturelle, XXIX, 8 : adulterio Messalinae Claudii Caesaris nobilitatus.
258 Dion Cassius, Histoire romaine, LX, 22 (Μνηστῆρος […] σφόδρα γὰρ ἤρα) ; 28.
259 Dion Cassius, Histoire romaine, LX, 16 : τῇ γὰρ Μεσσαλίνῃ σφόδρα ᾠκείωτο.
260 Dion Cassius, Histoire romaine, LX, 28 : τὸν Σαβῖνον τὸν τῶν Κελτῶν ἐπὶ τοῦ Γαΐου ἄρξαντα ἐν μονομαχίᾳ τινὶ ἀποκτεῖναι, ἡ Μεσσαλῖνα ἔσωσε· καὶ γὰρ ἐκείνῳ ἐπλησίαζε.
261 Suétone, Vitellius, 2 : pro maximo numere a Messalina petit, ut sibi pedes praeberet excalciandos ; detractumque socculum dextrum inter togam tunicasque gestauit assidue, nonnumquam osculabundus.
262 Sur ce qualificatif, voir Demougin S., L’ordre équestre, op. cit., p. 594-598.
263 Sa femme, Caluia Crispinilla, est plus tard intendante des plaisirs de Néron (Tacite, Histoires, I, 73 et Dion Cassius, Histoire romaine, LXIII 12, 3-4).
264 Ce danseur pantomime est lié à plusieurs membres de l’aristocratie sénatoriale julio-claudienne : Caligula, Poppaea Sabina, Valerius Asiaticus. Sur ce personnage, voir PIR2 M 646.
265 Sabinus est un ancien gladiateur mis à la tête des Germains, gardes du corps de l’empereur. Sur ce personnage, voir PIR2 S 38.
266 L’existence de Cotta, Decrius Calpurnianus, Fabius, M. Helvius, Pompeius Urbicus, Saufeius Trogus, Sulpicius Rufus et Titius Proculus n’est pas attestée par d’autres sources.
267 Flavius Josèphe, Antiquités juives, XX, 151 ; Tacite, Annales, XII, 4 ; 8 ; 25 ; 42 ; 65 et 69 ; XIII, 2, 42 ; Dion Cassius, Histoire romaine, LXI, 3 ; 10 et Melmoux J., « La lutte pour le pouvoir en 51 et les difficultés imprévues d’Agrippine. Remarques sur Tacite, Annales, XII, 41, 5 et XII, 42, 1-5 », Latomus 42, 1983, p. 350-356 ; Barrett A., Agrippina, op. cit., passim et Griffin M.T., Néron ou la fin d’une dynastie, trad. par A. d’Hautcourt, Gollion (Suisse), Infolio, 2002 (1re éd. 1984), p. 28.
268 L’exemple de Sénèque est le mieux connu. Gravitaient autour de lui des sénateurs – M. Annius Afrinus, L. Annaeus Lucanus, L. Iunius Annaeus Gallio et peut-être également M. Aponius Saturninus ‑, des chevaliers – Annaeus Serenus, Cornelius Senecio, Lucilius Iunior, Pompeius Paulinus. Sous Claude, Sénèque occupe une place secondaire et n’est vraiment influent que sous Néron. Fr. Des Boscs-Plateaux a montré ainsi que ce n’est qu’à partir de 54 que les proches de Sénèque bénéficient de son patronage (Des Boscs-plateaux Fr., Un parti hispanique à Rome ? Ascension des élites hispaniques et pouvoir politique d’Auguste à Hadrien. (27 av. J.-C.- 138 apr. J. ‑C.), Madrid, Casa de Velázquez, 2005, passim, notamment p. 180-182 et 289-291 ; mais aussi Grimal P., Sénèque, op. cit., passim ; Griffin M.T., Seneca : a philosopher in politics, Oxford, Clarendon Press, 1992, p. 83-84 ; Demougin S., « Amici », op. cit., p. 218-219).
269 Les sources littéraires ne les désignent pas en tant que tels comme des proches d’Agrippine mais leur rôle dans certains procès ou mises à mort ou encore dans la proposition de mesures en faveur de proches d’Agrippine au Sénat laisse supposer qu’ils entretenaient des liens personnels avec l’impératrice.
270 Tacite, Annales, XII, 53, 2. Ces deux sénateurs proposent le vote d’honneurs exceptionnels en faveur de Pallas. Selon Pline l’Ancien (Histoire naturelle, XXXV, 201), Agrippine serait à l’origine de ces mesures. Il est probable qu’ils ont agi à la demande d’Agrippine. L’élection au consulat ordinaire, en 56, de P. Cornelius Scipio renforce cette hypothèse d’une proximité avec Agrippine. Voir infra chapitre VI « La curie, une “annexe de la cour impériale” ».
271 Tacite, Annales, XII, 9, 1 et Tortoriello A., I Fasti, op. cit., p. 525-526 n. 40. Il propose au Sénat le vote d’un sénatus-consulte encourageant les fiançailles d’Octavie et de Néron (voir infra chapitre VI « La curie, une “annexe de la cour impériale” »).
272 Tacite, Annales, XII, 59. À la demande d’Agrippine, il attaque T. Statilius Taurus.
273 Tacite, Annales, XIII, 19. J. Scheid (Les frères Arvales, op. cit., p. 238-239 n. 39) déduit de l’intervention d’Agrippine pour empêcher le mariage de T. Sextius Africanus avec Iunia Silana mais également de sa cooptation, sous Claude, au sein des frères Arvales qu’il faisait partie de l’entourage proche de l’impératrice.
274 Tacite, Annales, XIII, 1 (il est chargé par Agrippine de mettre à mort M. Iunius Silanus, en 54) et Eck W., « P. Celerius, procurator Asiae, und Tac. Ann. 13, 1 », in Chastagnol A., Eck S., Lepelley Cl., Splendidissima civitas. Études d’histoire romaine en hommage à François Jacques, Paris, Publications de la Sorbonne, 1996, p. 67-78.
275 Tacite, Annales, XII, 67 (selon une des versions de la mort de Claude, il aurait aidé Agrippine à tuer Claude).
276 Voir supra p. 131-132.
277 Ils sont à identifier à ceux qu’A. Wallace-Hadrill (« The imperial court », op. cit., p. 288) désigne comme « courtiers […], those who simultaneously have achieved some degree of regular access for themselves and are capable of mediating it to others ».
278 Il faut distinguer entre les repas privés, les conuiuia, et les grands banquets qui réunissent peut-être l’ensemble des sénateurs et perdent de facto leur caractère privé. Les invités relèveraient plutôt de la troisième catégorie, qui correspond davantage à un statut social qu’à un lien personnel avec le prince (Winterling A., Aula Caesaris, op. cit., p. 145-160).
279 Winterling A., Aula Caesaris, op. cit., p. 122-125. Sur la salutation, notamment la question de la hiérarchie des salutatores, voir infra chapitre VII « Une mise en scène quotidienne de de la cour ».
280 Lors du triomphe de Claude en 44, tous les gouverneurs sont ainsi rappelés à Rome et participent à la célébration de la victoire impériale (Suétone, Claude, 17).
281 Outre les exemples évoqués supra, nous pouvons citer le cas de Fulvius, hetairos d’Auguste, chassé de la salutation impériale pour avoir divulgué des renseignements confidentiels (Plutarque, Œuvres morales, Du Bavardage, 508 A). Sur la disgrâce impériale, voir Rogers R. S., « The Emperor’s Displeasure. Amicitiam Renuntiare », TAPh 90, 1959, p. 224-237 et Suspène A., Amici principum, op. cit., p. 432-439.
282 Nous avons retenu 17 critères : membre de la famille de Claude ou d’un des précédents empereurs, attesté comme proche de Claude par les sources, consul ordinaire, consul pour la seconde fois, consul toute l’année, consul avec Claude, membre d’une gens qui a géré plusieurs consulats sous Claude, proconsul d’Asie ou d’Afrique, légat impérial propréteur de rang consulaire, proconsul nommé extra sortem, membre d’un des quatre collèges majeurs, coopté au sein d’un des ces quatre collèges sous Claude, frère Arvale, coopté au sein de la confrérie des Arvales sous Claude, adlectus inter patricios, honoré des ornements triomphaux, attesté dans l’entourage de Messaline ou d’Agrippine. Voir, en annexe, les tableaux synthétiques des différents membres de la cour pour la présentation des résultats pour chaque personne retenue.
283 Nous avons ainsi exclu du corpus Paullus Aemilius Regillus, C. Antistius Vetus, cos. 23, L. Antistius Vetus, cos. 28, L. Apronius Caesianus, Aquillius Regulus, L. Cassius Longinus, L. Coeidius Candidus, L. Cornelius Sulla, P. Glitius Gallus, D. Laelius Balbus, Mussidius Pollianus, T. Mussidius Pollianus, L. Nonius Asprenas, L. Nonius Quintilianus, père, Sex. Nonius Quinctilianus, Sex. Papinius Allenius, C. Rubellius Blandus, Sisenna Statilius Taurus cos. 16, Sisenna Statilius Taurus, augure, Valerius Catullus,-anus,-tilius Vatia Valerius Marius Coponius Atticus,-us Lu-.
284 Se distinguent ainsi C. Caecina Largus, C. Cassius Longinus, Q. Curtius Rufus, A. Didius Gallus, Cn. Domitius Corbulo, Paullus Fabius Persicus, T. Flavius Sabinus, T. Flavius Vespasianus, C. Hosidius Geta, C. Appius Iunius Silanus, D. Iunius Silanus Torquatus, M. Iunius Silanus, cos. 46, M. Licinius Crassus Frugi, P. Memmius Regulus, P. Petronius, A. Plautius, Ti. Plautius Silvanus Aelianus, P. Calvisius Sabinus Pomponius Secundus, M. Pompeius Silvanus Staberius Flavinus, C. Sallustius Crispus Passienus, L. Salvius Otho, T. Sextius Africanus, Taurus Statilius Corvinus, T. Statilius Taurus, P. Suillius Rufus, Ser. Sulpicius Galba, D. Valerius Asiaticus, Q. Veranius, M. Vinicius, A. Vitellius et L. Vitellius. Sur ces figures importantes de la cour de Claude, voir Pani M., La corte dei Cesari, op. cit., p. 62-65.
285 Sont ainsi concernés les Antistii Veteres, L. Arruntius Camillus Scribonianus et son fils, les Cornelii Scipiones, les Flavii, les Iunii Silani, Q. Marcius Barea Soranus et son fils, les Plautii, les Pomponii Secundi, les Salvii Othones, les Statilii Tauri, les Suillii Rufi, les Vipstani et les Vitellii.
286 Sur ce personnage voir PIR V 500 ; Pani M., La corte dei Cesari, op. cit., p. 62-63 ; Tortoriello A., I Fasti, op. cit., p. 598-601 n. 77.
287 L. Vitellius est issu d’une famille originaire de Luceria, en Apulie. Son père était chevalier. La protection d’Antonia minor et de Germanicus ainsi que les alliances nouées avec les Plautii et les Petronii permettent à L. Vitellius et ses frères d’entrer au Sénat et de mener de brillantes carrières. L. Vitellius est consul ordinaire en 34 puis légat de Syrie de 35 à 39. Il remporte alors de nombreux succès militaires et diplomatiques, notamment en Arménie (Dabrowa E., The governors of Roman Syria, op. cit., p. 38-41). Sous Caligula, il est coopté au sein des frères Arvales (Scheid J., Les frères Arvales, op. cit., p. 144-148 n. 25 et Rüpke J., Fasti sacerdotum, op. cit., p. 959 n. 3550).
288 Tacite, Annales, VI, 32, 4 : familiaritate Claudii (cf. Flavius Josèphe, Antiquités juives, XX, 12 ; Tacite, Annales, XI, 33 et Suétone, Vitellius, 3).
289 Tortoriello A., I Fasti, op. cit., p. 598-601. Depuis Agrippa, aucun sénateur n’a géré trois fois le consulat.
290 Plutarque, Galba, 22, 5 ; Tacite, Histoires, I, 52, 4 ; Suétone, Vitellius, 2 et Dion Cassius, Histoire romaine, LX, 21, 2. Sur les réalités juridiques de son pouvoir, voir, en dernier lieu, et Buongiorno P., « Nuove riflessioni sui poteri di L. Vitellius nell’anno 43 d. C. », Revue internationale des droits de l’Antiquité 55, 2008, p. 139-161 et Senatus consulta Claudianis, op. cit., p. 150-159 A 34.
291 Suétone, Vitellius, 3. La date de sa mort n’est pas connue avec certitude.
292 Sur les funérailles publiques concédées aux membres de la cour claudienne, voir infra chapitre VII « Les funérailles publiques ».
293 Pour une analyse détaillée de ces différents épisodes, voir infra chapitre V « Exils et condamnations à mort » et pour les modalités de l’intervention de L. Vitellius, voir infra p. 246-250.
294 Pour une analyse détaillée de ces liens, voir infra chapitre IV « Les liens multiples entre les membres du milieu aulique ».
295 Par exemple, Suétone, Claude, 32 et 35. Pour une analyse en détail de ces rituels, voir infra chapitre VII « Une mise en scène quotidienne de la cour ».
296 La carrière d’un sénateur et sa présence à la cour sont, dans certains cas, liées au prestige de la gens de sa femme et à l’influence de son beau-père. Les alliances matrimoniales sont également un moyen de connaître les liens qui unissaient plusieurs membres de la cour.
297 Les historiens antiques étaient face aux même difficultés, comme le rappelle A. Álvarez Melero en citant un passage d’Asconius (Contre Pison, 26) : Socrus Pisonis quae fuerit inuenire non potui, uidelicet quod auctores rerum non perinde in domibus ac familiis feminarum, nisi illustrium, ac uirorum nomina tradiderunt (Alvarez Melero A., « Limites et perspectives d’une prosopographie de femmes. L’exemple des parentes des officiers équestres », in Benoist St., Hoët-van Cauwenberghe Ch. (dir.), La vie des autres, op. cit., p. 94).
298 Cet ensemble compte onze personnes : Messaline ; Agrippine ; Octavie ; Antonia ; Domitia Lepida ; Domitia ; Iulia Livilla ; Iulia ; Rubellia Bassa ; Iunia Lepida et Iunia Calvina.
299 Seuls les noms d’Arria maior et de Vibidia sont connus.
300 Nous en connaissons 29 : Aedia Servilia, femme de M. Acilius Aviola ; Albia Terentia, femme de L. Salvius Otho ; Calpurnia, femme de M. Valerius Messalla Corvinus ; (Cassia) Longina, femme de Cn. Domitius Corbulo ; Cocceia, femme de L. Salvius Otho Titianus ; Considia, femme de M. Servilius Nonianus ; Cornelia, femme de L. Volusius Saturninus ; Cornelia (Livia) Orestina ou Orestilla, femme de C. Calpurnius Piso ; Flavia Domitilla, femme de T. Flavius Vespasianus ; Iulia Frontina, femme de P. Calvisius Ruso ; Iunia Silana, femme de C. Silius ; Laelia, femme de C. Vibius Marsus ; Licinia Magna, femme de L. Calpurnius Piso, cos. 57 ; Lollia Paulina, femme de P. Memmius Regulus ; Lollia Saturnina, femme de D. Valerius Asiaticus ; Octavia, femme de Q. Veranius ; Perilla, femme de P. Suillius Rufus ; Petronia, femme d’A. Vitellius ; Plautia, femme de P. Petronius ; Pompeia Paulina, femme de L. Annaeus Seneca ; Pomponia Graecina, femme d’A. Plautius ; Poppea Sabina, femme de P. Cornelius Lentulus Scipio ; Poppea Sabina II, femme de Rufrius Pollio puis M. Salvius Otho ; Sallustia, femme de C. Ummidius Durmius Quadratus ; Scribonia, femme de M. Licinius Crassus Frugi ; (Servilia) Considia, femme de Q. Marcius Barea Soranus, fils ; Sextilia, femme de L. Vitellius ; Vibia, femme de L. Arruntius Camillus Scribonianus et Vibia, femme de P. Plautius Pulcher.
301 Les trois critères sont l’attestation comme proche de Claude par les sources épigraphiques ou littéraires, la gestion d’une des grandes préfectures équestres sous Claude et l’attestation dans l’entourage d’une des deux impératrices. Sont concernés Sex. Afranius Burrus, Decrius Calpurnianus, Iulius Paelignus, Lusius Geta, Rufrius Pollio et C. Turranius.
302 Outre ses parents par le sang ou l’alliance (Néron, Faustus Cornelius Sulla Felix, L. Iunius Silanus, Cn. Pompeius Magnus ainsi que Rubellius Blandus, Rubellius Plautus et (Rubellius) Drusus), il faut également ajouter à cet ensemble les parents par alliance des prédécesseurs de Claude (C. Cassius Longinus, D. Iunius Silanus Torquatus, M. Iunius Silanus, cos. 46, C. Sallustius Crispus Passienus, M. Vinicius) et les femmes appartenant par le sang ou par alliance à la famille impériale (Messaline, Agrippine, Octavie, Antonia, Domitia Lepida, Domitia, Iulia Livilla, Iulia, Rubellia Bassa, Iunia Lepida et Iunia Calvina). Les deux chevaliers C. Stertinius Xenopho et Vettius Valens, dont la présence à la cour de Claude est avant tout liée à leur fonction de médecin impérial, n’ont pas été retenus ici et nous les avons rattachés aux autres experts.
303 Voir chapitre V pour une analyse diachronique de la cour de Claude.
304 Ont été retenues, dans cette catégorie, les épouses d’un des membres avérés du milieu aulique claudien dont l’existence est attestée de manière assurée ou probable sous Claude.
305 Ont été classées, dans cette catégorie, les épouses d’un des membres avérés du milieu aulique claudien dont l’existence n’est pas attestée sous Claude ainsi que les femmes d’un des membres appartenant de manière probable à la cour de Claude.
306 Durry M., Les cohortes prétoriennes, op. cit. ; Millar F., The emperor, op. cit., p. 61-66 ; Turcan R., Vivre à la cour des Césars, op. cit., p. 76-80, Speidel M.P., Riding for Caesar. The Roman emperors’horse guards, Cambridge, Harvard University Press, 1994 et Bingham S., The praetorian guard. A concise history of Rome’s elite special forces, Londres, I.B. Tauris, 2011 (non uidi).
307 Flavius Josèphe, Antiquités juives, XIX, 119-121 ; Tacite, Annales, I, 24 ; XIII, 18 ; XV 58 ; Suétone, Auguste 49 ; Galba, 12 et Dion Cassius, Histoire romaine, LV, 24, 7.
308 Sous Claude, est attesté par exemple Linus, Ti. Claudi Caesaris Augusti corporis custos decuria Epagati natione Batavus, dont l’épitaphe est gravée par Macer, heres eius ex collegio Germanorum (CIL, VI, 8004. Cf. CIL, VI, 8807, 8809-8810 et Boulvert G., Esclaves et affranchis impériaux, op. cit., p. 63-64 et 86-87).
309 Tacite, Annales, IV, 2, 1 ; Durry M., Les cohortes prétoriennes, op. cit., p. 45-54 et Lissi Caronna E., « Castra praetoria », in Steinby E. M. (dir.), LTUR I, 1993, p. 251-254.
310 Pline l’Ancien, Histoire naturelle, IX, 14-15 ; Tacite, Annales, XII, 56 ; Suétone, Claude, 35 et Durry M., Les cohortes prétoriennes, op. cit., p. 56 et 276.
311 Flavius Josèphe, Antiquités juives, XIX, 28-39 ; Durry M., Les cohortes prétoriennes, op. cit., p. 275 et Suspène A., Amici principum, op. cit., p. 301.
312 Sur le rôle des prétoriens dans l’accession au pouvoir de Claude, voir Flavius Josèphe, Antiquités juives, XIX, 162-165 ; 217-226 ; 234 ; 243 ; Suétone, Claude, 10 ; Dion Cassius, Histoire romaine, LX, 1 et infra chapitre V « L’avènement fortuit de Claude ».
313 Tacite, Annales, XI, 31 : quis fatentibus certatim ceteri circumstrepunt, iret in castra, firmaret praetorias cohortis, securitati ante quam vindictae consuleret ; XI, 35 ; Suétone, Claude, 36.
314 Sur les dons faits aux prétoriens, voir Dion Cassius, Histoire romaine, LX, 12. Sur les rapports privilégiés entretenus par Claude avec les cohortes prétoriennes, voir Durry M., Les cohortes prétoriennes, op. cit., p. 366-367 et Gibson A.G.G., « All things to all men : Claudius and the politics of AD. 41 », in Gibson A.G.G. (dir.), The Julio-Claudian succession. Reality and Perception of the “Augustan model », Leiden, Brill, 2013, p. 107-132.
315 Sur ce thème, voir les contributions issues du programme « Experts et pouvoirs dans l’Antiquité » du groupe d’histoire intellectuelle de l’Antiquité publiées dans la RH entre 2000 et 2003, notamment Legras B., « Les experts égyptiens à la cour des Ptolémées », RH 624, 2002, p. 963-991 et Moatti Cl., « Experts, mémoire et pouvoir à Rome, à la fin de la République », RH 626, 2003, p. 303-325. Voir aussi les contributions à la journée d’études « Expertise et compétences », organisée par G. Calafat, publiées dans Hypothèses 2010, p. 95-161, notamment la mise au point historiographique de Calafat G., « Expertise et compétences. Procédures, contextes et situations de légitimation », Hypothèses 2010, p. 97-107 et Guichard Ch., « Les savoirs à l’épreuve. Autour de l’expertise », Hypothèses 2010, p. 155-161. Ch. Guichard définit (p. 156) l’expert comme « un individu reconnu par une communauté savante ou professionnelle au nom d’un savoir qu’il détient afin d’aider à la qualification d’un acte et à la prise de décision dans le cadre d’une décision judiciaire, d’un litige commercial ou d’une action politique ». Elle montre qu’il existe en réalité deux types d’experts : d’une part, le spécialiste dont les connaissances s’intègrent dans les compétences plus larges de l’aristocratie et, d’autre part, l’intermédiaire culturel entre sa propre discipline de spécialiste et la sphère où il est appelé à donner son avis. Cette distinction est intéressante à retenir pour le monde romain antique. Comme l’a montré Cl. Moatti, la fin de la République est marquée par une spécialisation des savoirs et la transformation de ces « savoirs de puissance » en science autonome réservée à des spécialistes. L’époque tardo-républicaine voit ainsi l’apparition d’experts dans des domaines jadis réservés aux grandes familles (Moatti C., « Experts, mémoire », op. cit. ; Moatti Cl., La raison de Rome. Naissance de l’esprit critique à la fin de la République (IIe-Ier siècle avant Jésus-Christ), Paris, Éd. du Seuil, 1997 et Wallace-hadrill A., « Mutatio morum : the idea of a cultural revolution », in Habinek T., Schiesaro A. (dir.), The Roman Cultural Revolution, Cambridge, Cambridge University Press, 1998, p. 3-22.
316 Sont ainsi attestés, dans l’entourage impérial, le philosophe Areius sous Auguste, le grammairien Seleucus ou l’astrologue Thrasyllus à la cour de Tibère, le musicien Terpnus sous Néron. Sur cette question, voir Bowersock G.W., Augustus and the Greek world, Oxford, Clarendon Press, 1965; Bowersock G. W., Greek sophists in the Roman empire, Oxford, Clarendon Press, 1969; Millar F., The emperor, op. cit., p. 83-101; Rawson E., « Roman rulers and the philosophic advisor », in Griffin M. T., Barnes J., Philosophia togata: essays on philosophy and Roman society, Oxford, Clarendon Press, 1989, p. 233-257; Kaplan M., Greek and the imperial court from Tiberius to Nero, New York, Garland, 1990; Barton T., Power and Knowledge: Astrology, physiognomics, and medecine under the Roman Empire, Ann Arbor, University of Michigan Press, 1994; Wallace-hadrill A., « The imperial court », op. cit., p. 292; Pani M., La corte dei Cesari, op. cit., p. 73-81; Acton K., « Vespasian and the social world », op. cit., p. 104. Sur le rapport entre les astrologues et le pouvoir, voir Cramer F. H., Astrology in Roman law and politics, Philadelphie, American philosophical society, 1954 ; Bakhouche B., L’astrologie à Rome, Louvain, Peeters, 2002, p. 167-200. Sur les médecins et le pouvoir impérial, voir André J., Être médecin à Rome, Paris, Les Belles Lettres, 1987 ; Marasco G., « Medici alla corte dei Cesari : funzioni e metodi terapeutici », MHJ 32-3/4, 1997, p. 279-297 ; Marasco G., « I medici di corte nell’impero romano : prosopografia e ruolo culturale », Prometheus 24-3, 1998, p. 243-263 ; Marasco G., « I medici di corte nella società imperiale », Chiron 28, 1998, p. 267-285. Pour une comparaison avec les monarchies hellénistiques, voir Marasco G., « Les médecins de cour à l’époque hellénistique », REG 109-2, 1996, p. 435-466.
317 Scribonius Largus, Compositiones, 163 et Baldwin B., « The career and works of Scribonius Largus », RhM 135, 1992, p. 74-82 ; PIR2 S 263 ; Jouanna-Bouchet J., Scribonius Largus, Compositiones. Édition critique avec introduction, traduction et commentaire, thèse de doctorat dirigée par le Professeur H. Zehnacker et soutenue en 2000, thèse inédite.
318 Pline l’Ancien, Histoire naturelle, XXIX, 8 et Tacite, Annales, XII, 61 ; 67. Sur l’amitié entre Claude et Xénophon attestée également par les lettres de Claude à la cité de Cos, voir IG, XII, 254-258 et infra p. 256-259.
319 Pline l’Ancien, Histoire naturelle, XXIX, 8.
320 Pline l’Ancien, Histoire naturelle, XXIX, 8 et PIR2 A 1123, Marasco G., « I medici di corte nell’impero romano », op. cit., p. 246 n. 6.
321 IG, XIV, 1751 et Marasco G., « I medici di corte nell’impero romano », op. cit., p. 246 n. 16.
322 IGR, III, 578-579 et Marasco G., « I medici di corte nell’impero romano », op. cit., p. 246 n. 17.
323 IG, XIV, 1759 et PIR2 C 937 ; Marasco G., « I medici di corte nell’impero romano », op. cit., p. 246 n. 19.
324 Pline l’Ancien, Histoire naturelle, XXIX, 8 et Marasco G., « I medici di corte nell’impero romano », op. cit., p. 246 n. 42.
325 Boulvert G., Esclaves et affranchis impériaux, op. cit., p. 33-24 et Marasco G., « I medici di corte nella società imperiale », op. cit.
326 Sur les problèmes posés par le décalage entre la hiérarchie sociale traditionnelle et la hiérarchie née de la faveur impériale, voir infra chapitre IV« L’absence d’une société de cour à Rome ».
327 Sur les préoccupations scientifiques de Claude, voir Durry M., « Les empereurs comme historiens d’Auguste à Hadrien », in Reverdi O. (dir.), Histoire et historiens dans l’Antiquité, Vandœuvres-Genève, Fondation Hardt, 1958, p. 78-97 ; Momigliano A., Claudius, op. cit., p. 1-19 ; Bardon H., Les empereurs et les lettres latines d’Auguste à Hadrien, Paris, Les Belles Lettres, 1968 (1re éd. 1940), p. 124-161 ; Briquel D., « Claude, érudit et empereur », op. cit. ; Schmidt P.L., « Claudius als Schriftsteller », op. cit. ; Malitz J., « Claudius (FGrHist 276) der Prinzeps als Gelehrter », in Strocka V.M. (dir.), Die Regierungszeit des Kaisers Claudius, op. cit., p. 133-141 ; Dion J., « Les publications littéraires sous le principat de Claude », in Burnand Y., Le Bohec Y., Martin J.-P. (dir.), Claude de Lyon, op. cit., p. 69-79, notamment p. 69-73 ; Fasolini D., Aggiornamento, op. cit., p. 155-172. Le directeur des bibliothèques de Rome entretenait sans doute également des liens privilégiés avec l’empereur. Sous Claude, Ti. Iulius Pappus, est toujours supra bybliothecas omnes Augustorum. Si la proximité avec l’empereur Tibère est indiquée – il est dit comes Ti. Caesaris Aug(usti) –, rien ne permet d’affirmer qu’il a conservé sous Claude, une position particulière dans l’entourage impérial. Sur ce personnage, voir AE, 1960, 26 ; Demougin S., Prosopographie, op. cit., p. 400-402 n. 489 et Houston G. W., « The slave and freedman personnel of public libraries in ancient Rome », TAPhA 132, 2002, p. 160-162.
328 Sénèque, Apocoloquintose, XIII, 4 ; Suétone, Caligula, 36 ; 55 ; Tacite, Annales, XI, 4, 1 ; 36, 1-2 ; Dion Cassius, Histoire romaine, LX, 22, 4 ; 28, 4-5.
329 Sur la question de la terminologie pour désigner les rois étrangers alliés de Rome, voir Suspène A., « Les rois amis et alliés face au principat : rapports personnels, représentations du pouvoir et nouvelles stratégies diplomatiques en Méditerranée orientale », in Christol M., Darde D., L’expression du pouvoir, op. cit., p. 45-51. Sur la présence des rois et princes étrangers dans l’entourage du prince, voir Ricci C., « Principes et reges externi (e loro schiavi e liberti) a Roma e in Italia. Testimonianze epigrafiche di età imperiale », RAL s. 9, VII-3, 1996, p. 561-592 et Allen J., Hostages and hostage-taking in the Roman empire, Cambridge, Cambridge University Press, 2006.
330 Suétone, Auguste, 60 ; Philon d’Alexandrie, Legatio ad Gaium, 261 et Winterling A., Aula Caesaris, op. cit., p. 125.
331 C’est le cas, par exemple, des fils d’Hérode le Grand, Alexandre et Aristobule IV (Flavius Josèphe, Antiquités juives, XV, 342-343 et Hadas-ledel M., « L’éducation des princes hérodiens à Rome et l’évolution du clientélisme romain », in Mor M., Oppenheimer A., Pastor J., Schwartz D. [dir.], Jews and Gentiles in the Holy Land in the Days of the Second Temple, the Mishnah and the Talmud, Jérusalem, Yad Ben-Zvi Press, 2003, p. 44-62 et Hadas-ledel M., Rome, la Judée et les Juifs, Paris, Picard, 2009, p. 54-56).
332 Flavius Josèphe, Antiquités juives, XIX, 236-245 ; La Guerre des Juifs, II, 206-210 ; Dion Cassius, Histoire romaine, LX, 8, 2 et Hadas-ledel M., Rome, la Judée, op. cit., p. 84-86. Sur le rôle d’Agrippa dans l’accession au pouvoir de Claude, voir Schwartz D.R., Agrippa I, the last king of Judaea, Tübingen, Mohr, 1990, p. 91-93 et infra chapitre V B 2.
333 Flavius Josèphe, Antiquités juives, XVIII, 165 ; Schwartz D.R., Agrippa I, op. cit., p. 39-45 ; Levick B.M., Claude, op. cit., p. 22-23 ; Hadas-Ledel M., Rome, la Judée, op. cit., p. 79 et Labbé G., L’affirmation de la puissance, op. cit., p. 117-125. Il entretient aussi de bons rapports avec Caligula (Schwartz D.R., Agrippa I, op. cit., p. 67-89 et Hadas-ledel M., Rome, la Judée, op. cit., p. 79-90).
334 Sur la question des mesures prises à l’égard des Juifs par Claude et sur le rôle des princes hérodiens à cette occasion ainsi que sur les honneurs qui leur sont concédés et leur signification, voir infra chapitre VI prologue.
335 Flavius Josèphe, Antiquités juives, XIX, 360 ; XX, 12 et Hadas-Ledel M., Rome, la Judée, op. cit., p. 89.
336 Sur Italicus, voir PIR2 I 60 ; Keddie J.N., « Italicus and Claudius. Tacitus Annales 11. 16-17 », Antichthon 9, 1975, p. 52-60 et Allen J., Hostages and hostage-taking, op. cit., p. 234-238. Sur Meherdatès, voir PIR2 M 443; Gowing A.M., « Tacitus and the client kings », TAPhA 120, 1990, p. 320-322 et Allen J., Hostages and hostagetaking, op. cit., p. 238-239.
337 Sont ainsi présents dans l’entourage de Claude des personnes avec lesquelles, étant donné leur fonction ou leur rang, il est contraint de partager une sociabilité commune et dont il doit consulter l’avis avant de prendre certaines décisions. Relèvent, par exemple, de cette catégorie les parents de l’empereur ou les consuls ordinaires. Il ne faut pas oublier que Claude accède au pouvoir, en 41, de manière inattendue, à la suite de l’assassinat de Caligula. Sous son neveu, il n’était pas pressenti comme héritier potentiel. Il a donc dû, au moins dans un premier temps, tenir compte des rapports de force qui existaient au sein des élites dirigeantes. Sur cette question, voir chapitre V.
338 Il peut agir sur les moyens de sélection de son entourage proche. Son choix est déterminant pour ses parents par alliance, pour les grands affranchis ou les intellectuels qui l’entourent, mais cela vaut également, nous l’avons vu, pour les membres ès-qualités de la cour. Il peut en outre éliminer des membres imposés, en les exilant ou en les mettant à mort.
La cour sous l'empereur Claude
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La cour sous l'empereur Claude
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