Fontarabie en 1638. Conflits et consensus dans la défense de la frontière espagnole

Susana Truchuelo

p. 171-186


Extrait

1Les rumeurs sur la proximité de l’ennemi entraînaient, parmi les habitants d’un territoire, de grandes craintes qui stimulaient leur autodéfense1. Plus encore, la certitude de l’entrée de l’armée ennemie sur un territoire déclenchait toutes les alarmes et obligeait les habitants à établir une politique défensive qui, pour être effective, devait être suffisamment rapide et massive afin de dissuader l’ennemi d’attaquer et de l’expulser. Néanmoins, envoyer rapidement et en nombre suffisant des soldats pour protéger une frontière n’était pas une mince affaire, en particulier dans des espaces politiques qui n’avaient pas de direction unitaire en matière de défense territoriale. Or c’était le cas de la frontière du nord de la péninsule ibérique où coexistait une pluralité de pouvoirs pour assurer sa protection, une frontière maritime et terrestre, stratégique de la monarchie hispanique. Catalans, Aragonais, Navarrais et Basques avaient des compétences dans la défense de leurs territ

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