La défaite ou le chaos. Les paysans bas-bretons à la bataille pendant les guerres de la Ligue sous le regard du chanoine Moreau

Philippe Hamon

p. 143-155


Extrait

1Pendant les conflits, quand vient le temps des batailles, les populations locales apparaissent généralement, au mieux, comme spectatrices, au pire, comme victimes directes ou indirectes. Lors de certains affrontements cependant, elles sont activement partie prenante. Une telle mobilisation concerne les milices urbaines. Elles fournissent des troupes, à l’heure des sièges mais aussi lors de batailles rangées, à l’image des milices des villes assujetties à l’ost royal engagées à Bouvines (1214). Cependant le monde rural, à son échelle, connaît des phénomènes du même ordre. La mobilisation en armes des ruraux dans le cadre de leurs paroisses est fréquemment désignée dans les sources de la fin du Moyen Âge et du début de l’époque moderne sous le nom de « levée de la commune » ou « des communes », le mot s’utilisant indifféremment au singulier ou au pluriel. Cette pratique, enracinée en Bretagne comme dans bien d’autres régions de France et d’Europe, s’observe alors largement. En F

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