1 Sur l’importance stratégique au plan militaire et surtout commercial de la vallée de la Meuse pour les ducs de Bourgogne, cf. Marc Suttor, « Les principautés mosanes au sein des Pays-Bas du XVe au XVIIe siècle », dans Société et religion en France et aux Pays-Bas (XVe-XIXe siècle), Mélanges Alain Lottin, Arras, 2000, p. 63-75.
2 Cf. « Registre aux missives, attestations et autres actes, commençant l’an 1465 de la ville de Dinant », dans Louis-Prosper Gachard, Collection des documents inédits concernant l’histoire de la Belgique, t. 2, Bruxelles, L. Hauman, 1834, p. 392-394.
3 La Correxion des Liégeois (v. 113-120), dans P. F. X. de Ram, Documents relatifs aux troubles du pays de Liège sous les princes évêques Louis de Bourbon et Jean de Horne, Commission Royale d’Histoire, Bruxelles, M. Hayez, 1844, p. 291-304.
4 L’épisode est brièvement évoqué dans les ouvrages de synthèse sur l’histoire de l’État bourguignon ou les biographies de Charles le Téméraire, cf. par exemple, Henri Dubois, Charles Le Téméraire, Paris, Fayard, 2004, p. 136.
5 Jules Michelet, Histoire de France, Livre XV, ch. 2, Paris, R. Laffont, 1981, p. 945-957.
6 Michelet perçoit dans la destruction de la ville un véritable « sacrifice humain » consenti par Louis XI pour sauvegarder l’intégrité du royaume : « il immola, ou du moins laissa immoler, périr, un autre peuple, une autre France, notre pauvre petite France wallonne de Dinant et de Liège » (op. cit., p. 945-946). Le récit s’achève sur l’image pathétique d’un gant de jeune mariée retrouvée au milieu des décombres.
7 Adolphe Borgnet, « Le sac de Dinant par Charles le Téméraire », Annales de la Société archéologique de Namur, t. 3, 1853, p. 1-64. Sur l’impact humain et économique de la destruction de Dinant, cf. également Alain Marchandisse et Geneviève Coura, « Les lendemains des guerres burgondo-liégeoises du XVe siècle », dans François Pernot, Valérie Toureille (dir.), Lendemains de guerre. De l’Antiquité au monde contemporain, Bruxelles, P. Lang, 2010, p. 289-307.
8 Selon le témoignage de Jean de Haynin : « l’estandard du comte de Charrolois tout noir a ung Sainct-Georges d’or a cheval bien richement ouvré », cf. Jean de Haynin, Mémoires, Société des bibliophiles belges de Mons, no 11, E. Hoyois, 1842, t. 1, p. 68.
9 John Bartier, Charles le Téméraire, Bruxelles, Arcade, 1970, p. 93 : selon cet auteur, Charles « vouait aux Dinantais une haine implacable, née d’un amour-propre blessé. La guerre qu’il leur fera a des racines politiques, certes ; mais c’est avant tout querelle d’honneur, vendetta familiale. Plus que de la rubrique politique, elle relève de celle des crimes passionnels ».
10 Georges Chastellain, Déclaration de tous les hauts faits et glorieuses adventures du duc Philippe de Bourgogne, dans Œuvres, éd. Kervyn de Lettenhove, Bruxelles, 1865, t. 7, p. 218.
11 Comme, par exemple, des extraits de la correspondance diplomatique des autorités communales de Dinant, cf. « Registre aux missives », op. cit.
12 Olivier de La Marche, Mémoires, éd. H. Beaune et J. d’Arbaumont, Paris, Société de l’Histoire de France, 1885, t. 3, ch. 36, p. 42-46.
13 Jacques Du Clercq, Mémoires, Bruxelles, éd. F. de Reiffenberg, 1823, t. 4, livre V, ch. 47, p. 203-204 et ch. 60-63, p. 266-284.
14 Jean de Wavrin, Recueil des cronique et anchiennes istories de la Grant Bretaigne, Londres, éd. W. Hardy, Londres, 1891, t. 5, p. 530-532.
15 Jean de Haynin, Mémoires…, op. cit., p. 66-71. Sur les spécificités du récit du siège de Dinant par ce chroniqueur, cf. Claude Thiry, « Ville en fête, ville en feu : présences de la ville dans les Mémoires de Jean de Haynin », Revue belge de philologie et d’histoire, 2000, vol. 78, 2, p. 423-443, notamment p. 430 et suiv. Sur le versant bourguignon, on peut aussi mentionner la chronique latine d’Adrianus de Veteribosco, Rerum Leodiensium sub Johanne Heinsbergio et Ludovico Borbonio episcopis, dans E. Martène et U. Durand, Veterum scriptorum et monumentorum historicorum (amplissima collectio), Rome, 1724-1733, t. 4, c. 1293-1396.
16 Le recensement de cette production de qualité littéraire très inégale n’est probablement pas encore achevé compte tenu de l’éparpillement des textes dans les manuscrits les plus divers. Pour la tentative la plus sérieuse de classement thématique et chronologique, cf. Claude Thiry, « Les poèmes de langue française relatifs aux sacs de Dinant et de Liège, 1466-1468 », Liège et Bourgogne. Actes du colloque de Liège (octobre 1968), Paris, 1972, p. 101-127 et « Une complainte inédite sur le sac de Dinant (1466) », Bulletin de la Commission royale d’Histoire, 138, 1972, p. 1-38.
17 Du côté des chroniqueurs d’obédience « française », cf. Philippe de Commynes, Mémoires, éd. Ph. Contamine, Paris, Imprimerie Nationale, 1994, livre II, ch. 1, p. 113-116 ; Jean de Royes, Journal connu sous le nom de Chronique scandaleuse (1460-1483), éd. B. de Mandrot, Paris, Société de l’Histoire de France, 1894, t. 1, p. 164-165.
18 D’un point de vue général, cf. Liège et Bourgogne, op. cit., et Jean-Marie Cauchies, Louis XI et Charles le Hardi. De Peronne à Nancy (1468-1477) : le conflit, Bruxelles, De Boeck Université, 1996, p. 26-33.
19 Il s’agit d’un neveu de Philippe le Bon.
20 C’est ainsi qu’un fragile accord, scellé entre décembre 1465 et janvier 1466, prétend s’appliquer à l’ensemble de la principauté de Liège « hors mis ceulx de Dinant », selon la formule utilisée dans la première version française du traité de Saint-Trond (22 décembre 1465). Cf. Louis-Prosper Gachard, Collection…, op. cit., t. 2, p. 296.
21 Dans le traité conclu la veille de la guerre du Bien-Public par les villes liégeoises avec Louis XI, le conseil municipal de Dinant avait introduit une clause spéciale qui lui permettait de se retirer de l’alliance dans le cas où la ville estimerait menacés ses intérêts commerciaux vitaux. Cf. Adolphe Borgnet, « Le sac de Dinant », art. cit.
22 Jean de Heinsberg (prince évêque de Liège).
23 Jacques Du Clercq, Mémoires…, op. cit., Livre V, ch. 47, p. 203-204.
24 Cf. par exemple dans la chronique latine d’Henri de Merica, Compendiosa Historia de Cladibus Leodiensium, dans P.F.X. De Ram, Documents…, op. cit., p. 133-183, plus spécifiquement p. 148-149. L’épisode de la pendaison de Charles en effigie est également parvenu jusqu’aux oreilles de Thomas Basin, Histoire de Louis XI, éd. Ch. Samaran, Paris, Les Belles Lettres, 1963, t. 1, livre II, ch. 8, p. 218-220.
25 Il est lieutenant général depuis le 27 avril 1465.
26 Tel est le cas, par exemple, de Jean de Los (ou Jean Peecks) qui dans son Chronicon justifie l’exclusion de Dinant de la paix de Saint-Trond « propter blasphemam injuriam », cf. P.F.X. De Ram, Documents…, op. cit., p. 38.
27 Jacques Du Clercq, Mémoires…, op. cit., Livre V, ch. 60, p. 273.
28 P.F.X. De Ram, Documents…, op. cit., p. 291-304.
29 Il revint à Pierre de Hagenbach, écuyer d’écurie du duc et lieutenant du maître de l’artillerie Waleran de Soissons, de diriger les opérations de bombardement contre Dinant. Cf. Michael Depreter, De Gavre à Nancy, 1453-1477 : l’artillerie bourguignonne sur la voie de la « modernité », Turnhout, Brepols, 2001, p. 18-19 et note 100 p. 23.
30 Olivier De La Marche, Mémoires…, op. cit., p. 46-47.
31 Franck Viltart, « Exploitiez la guerre par tous les moyens ! Pillages et violences dans les campagnes de Charles le Téméraire (1466-1476) », Revue du Nord, t. 91, no 380, avril-juin 2009, p. 473-490.
32 Michael Depreter, De Gâure à Nancy…, op. cit., p. 183.
33 Bertrand Schnerb, L’État Bourguignon (1363-1477), Paris, Perrin, 1999, p. 398.
34 Franck Viltart, « Exploitiez la guerre », art. cit.
35 Jacques Du Clercq, Mémoires…, op. cit., Livre V, ch. 61, p. 274.
36 Ibid., ch. 62, p. 283.
37 Ibid., : « ceulx qui regardoient la place ou la ville avoit esté, pooient dire, “cy fust Dynant”, car il n’y avoit maisons, moustiers, tourres, ne murailles, ne portes, que tout ne fust ards ou abbattu. »
38 Né à Dijon le 31 juillet 1396, il a 70 ans au moment des faits.
39 Louis Marin, « Théâtralité et pouvoir. Magie, machination, machine : Médée de Corneille », C. Lazzeri et D. Reynié (dir.), Le Pouvoir de la Raison d’Etat, Paris, PUF, 1992, p. 235.
40 Jacques Du Clercq, Mémoires…, op. cit., Livre V, ch. 40, p. 276-277.
41 Olivier de la Marche, op. cit., t. 3, ch. 36, p. 45-46.
42 Jean De Haynin, op. cit., t. 2, p. 272.
43 Jacques Du Clercq, Mémoires…, op. cit., Livre V, ch. 62, p. 281.
44 Paul Bonenfant et Jacques Stengers, « Le rôle de Charles le Téméraire dans le gouvernement de l’État bourguignon en 1465-1467 », Annales de Bourgogne, 25, 1953, p. 7-29 et 118-133.
45 Sur ce point, cf. Jacques Krynen, « Le mort saisit le vif. Genèse médiévale du principe de l’instantanéité de la succession royale française », Journal des savants, Juill.-déc. 1984, p. 187-211.
46 Louis Marin, « Théâtralité et pouvoir », art. cit., p. 236.
47 Une telle perspective reçoit par ailleurs un début de formulation juridique à la cour de Bourgogne, cf. Marc Boone, « Destroying and Reconstructing the City. The Inculcation and Arrogation of Princely Power in the Burgundian-Habsburg Netherlands (14th-16th Centuries) », M. Gosman, A. Vanderjagt et J. Veenstra (dir.), The Propagation of Power in the Medieval West, Groningen, E. Forsten, 1997, p. 1-33.
48 Sur ce point, voir notamment Jacques Chiffoleau, « Sur le crime de majesté médiéval », dans Genèse de l’État moderne en Méditerranée, Rome, École Française de Rome, 1993, p. 183-213.