1 Parmi une bibliographie abondante, on peut citer : Alain Salamagne, « L’attaque des places fortes au XVe siècle à travers l’exemple des guerres anglo- et franco-bourguignonnes », Revue historique, t. 585 (1993), p. 65-113 ; Emmanuel de Crouy-Chanel,Canons médiévaux. Puissance du feu, Lassay-les-Châteaux, 2010 ; Nicolas Prouteau, Emmanuel de Crouy-Channel et Nicolas Faucherre (dir.), Artillerie et fortification (1200-1600), Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2011.
2 Les Anglais assiégèrent la ville pendant sept mois, du 12 octobre 1428 au 8 mai 1429. Paul Charpentier et Charles Cuissard (éd), Journal du siège d’Orléans (1428-1429), augmenté de plusieurs documents, notamment des comptes de ville (1429-1431), Orléans, 1896 [désormais Journal du siège d’Orléans]. Sur cette affaire, voir notamment : Philippe Contamine, « Observations sur le siège d’Orléans », Pages d’histoire militaire médiévale (XIVe-XVe siècles), Paris, Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 2005, p. 197-212.
3 Charles le Téméraire assiégea Beauvais du 27 juin au 22 juillet 1472. On connaît pour ce siège un long journal, dont l’original est perdu, mais qui a été publié pour la première fois en 1622 sous un titre assez aberrant : Discours du siège de Beauvais par Charles, duc de Bourgogne, en 1472, rééd. L. Cimber et F. Danjou, Archives curieuses de l’histoire de France depuis Louis XI jusqu’à Louis XVIII, Paris, 1834-1849, 30 vol. , t. I, p. 111-135 [désormais Discours du siège de Beauvais]. On peut ajouter à ce texte, un autre très court (une page manuscrite) : le Récit du siège de 1472 par le clerc-greffier de la Commune, Thibaut Despaux, éd. dans Album historique et paléographique beauvaisien, Beauvais, 1913, 1re partie, doc. IV.
4 Les Ottomans assiégèrent Rhodes du 23 mai au 18 août 1480. Le journal du siège de Rhodes n’est connu que par un seul manuscrit, daté de 1495 (BnF, Ms. Dupuy 255), auquel Pierre Dupuy a donné le titre d’Histoire journaliere de ce qui se passa soubs la conduite de fr. Pierre d’Aubusson, grand maistre de Roddes, au siege de la ville de Roddes, faict par Mahomet II empereur des Turcs, en l’annee 1480 [désormais HJ]. Éd. scientifique par Laurent Vissière et Jean-Bernard de Vaivre, dans « Tous les deables de l’Enfer », Relations du siège de Rhodes par les Ottomans en 1480, Genève, Droz, 2014, p. 149-254.
5 Les Suisses assiégèrent Dijon du 8 au 13 septembre 1513. Il existe un court journal des faits, donné par un échevin de la cité (Relation faitte par Pierre Tabourot, bourgeois de Dijon, du siège mis devant laditte ville de Dijon par les Suisses en l’année 1513. Éd. scientifique Laurent Vissière dans 1513. L’année terrible. Le siège de Dijon, dir. Laurent Vissière, Alain Marchandisse et Jonathan Dumont, Dijon, Faton, 2013, p. 223-224).
6 Durant la guerre civile et l’occupation anglaise, Paris vécut presque constamment dans un climat obsidional (Journal d’un bourgeois de Paris [1405-1449], éd. Alexandre Tuetey, Paris, 1881).
7 Du 4 août au 30 septembre, les Impériaux assiégèrent Marseille, et l’affaire occupe une place de choix dans le journal d’Honorat de Valbelle (Histoire journalière (1498-1539). Journal d’un bourgeois de Marseille au temps de Louis XII et de François Ier, éd. et trad. Victor-Louis Bourrilly, Lucien Gaillard et Charles Rostaing, Aix-en-Provence, 1985, 2 vol. , notamment, t. I, p. 123-142).
8 Sur cette question, voir l’article « Artillerie », dans Philippe Contamine, Olivier Bouzy et Xavier Hélary, Jeanne d’Arc, Histoire et Dictionnaire, Paris, Bouquins, 2012, p. 532-536.
9 HJ, 12, 18 et 19 juillet.
10 Vers 1482, Léonard de Vinci proposait à Ludovic le More de lui construire aussi bien des canons que des catapultes (André Chastel, Léonard de Vinci par lui-même, Paris, 1952, p. 65-67).
11 Journal du siège d’Orléans, 17 octobre et 1er décembre.
12 Ibid., 23 décembre et 11 juin. Sur la question des noms de canons, voir Philippe Contamine, « L’imaginaire de la guerre médiévale. Les noms propres de canons dans l’espace français au XVe et au début du XVIe siècle », dans Pages d’histoire militaire…, op. cit., p 111-125.
13 Discours du siège de Beauvais, p. 125-126.
14 Le 23 août, l’artillerie de la ville toucha ainsi l’une des trois grosses pièces mises en place contre Marseille ; le 10 septembre, le camp ennemi fut particulièrement battu par les Marseillais (Honorat de Valbelle, t. I, p. 124 et 129).
15 Sur cette question, voir Laurent Vissière et Jean-Bernard de Vaivre, « Tous les deables de l’Enfer »…, op. cit., introduction.
16 Sur le détail des opérations : Laurent Vissière, « Dijon assiégée », dans 1513. L’année terrible…, op. cit., p. 102-113.
17 Ces mantelets, dont la forme pouvait varier, se trouvent abondamment représentés dans les miniatures qui ornent le récit du siège de Rhodes par Guillaume Caoursin (Obsidionis Rhodie urbis descriptio. BnF, ms. Lat. 6067) et sur le tableau du siège, aujourd’hui conservé à la mairie d’Épernay (toutes ces illustrations sont reproduites en couleurs par Laurent Vissière et Jean-Bernard de Vaivre, « Tous les deables de l’Enfer »…, op. cit.
18 En 1524, un soldat du connétable de Bourbon note à ce sujet qu’il « avait véritablement vu » venir un coup qui tua deux gentilshommes et un prêtre du camp (Honorat de Valbelle, t. I, p. 129).
19 À Rhodes, les mineurs turcs rencontrèrent du sable, de la roche ou de l’eau (HJ, 24 juin, 6 et 9 juillet) ; à Beauvais, les Bourguignons se heurtèrent eux aussi à la nappe phréatique (Discours du siège de Beauvais, p. 126).
20 À titre d’exemple, voir les conseils donnés par Bérault Stuart, sgr d’Aubigny, « pour asseiger une place », (Traité sur l’art de la guerre, éd. Elie de Comminges, La Haye, 1976, p. 11-13).
21 C’est aux Tournelles que le comte de Salisbury fut atteint d’un coup de canon qui allait lui être fatal (Journal du siège d’Orléans, 24 et 27 octobre).
22 Journal du siège d’Orléans, 17 octobre, 1er décembre.
23 Jean de Bueil, Le Jouvencel, éd. Camille Favre et Edmond Lecestre, Paris, 1887-1889, 2 vol. , t. II, p. 283. Voir à ce sujet, Ph. Contamine, « Observations sur le siège d’Orléans »…, op. cit., p. 200-201.
24 Discours du siège de Beauvais, p. 114.
25 Sur l’artillerie française, voir les travaux fondamentaux de Philippe Contamine, et en particulier « L’artillerie royale française à la veille des guerres d’Italie », dans Pages d’histoire militaire…, op. cit., p. 79-109 ; « Les industries de guerre dans la France de la Renaissance : l’exemple de l’artillerie », Revue historique, t. 271 (1984), p. 249-280.
26 Sur le siège de Nantes en 1487, voir par exemple le récit d’Alain Bouchart (Grandes croniques de Bretaigne, éd. Bernard Guenée, Marie-Louise Auger et Gustave Jeanneau, Paris, Éditions du CNRS, 1986-1998, 3 vol. , t. II, p. 482-484). Il est symptomatique que La Trémoille ait hésité, aussi bien en 1488 qu’en 1491, à assiéger Rennes, trop bien fortifiée.
27 La versatilité des Napolitains fit que la ville changea souvent de mains, mais les châteaux qui la défendaient étaient quasi inexpugnables.
28 Sur cette notion de « paysage sonore », voir en particulier Jean-Noël Fritz, Paysages sonores du Moyen Âge. Le versant épistémologique, Paris, 2000 ; La cloche et la lyre. Pour une poétique médiévale du paysage sonore, Genève, 2011. Le problème a fait l’objet d’un récent colloque interdisciplinaire : Cris, jurons et chansons. Paysages sonores du Moyen Âge et de la Renaissance, Actes du colloque international de Poitiers (24-25 mai 2012), dir. Laurent Hablot et Laurent Vissière (en préparation).
29 Laurent Vissière et Jean-Bernard. de Vaivre, « Tous les deables de l’Enfer »…, op. cit., introduction.
30 Fin août 1513, les échevins « ont deliberé que pour le temps de l’eminent peril, l’on ne sonnera point les matines que l’on sonne es eglises de ceste ville par nuit, mais les picqueront seulement ou sonneront ung peu à une cloiche » (Délibération du 31 août 1513, Dijon, AM, B 168, fol. 266r). « Piquer la cloche » signifie que le battant n’est frappé que d’un seul côté.
31 HJ, 31 mai.
32 HJ, 19 juillet.
33 Sur ce concept : Laurent Vissière, « Paysage sonore de la ville assiégée », dans Cris, jurons et chansons…, op. cit.
34 Journal du siège d’Orléans, 17 octobre ; cf. aussi 19 et 24 mars.
35 Dijon, 23 septembre [1513] (BnF, F. fr. 2928, f°. 15-16).
36 L’auteur de l’Histoire journalière parle par exemple de 4 566 boulets supérieurs à six palmes tombés sur la ville de Rhodes (HJ, 18 août). Un siècle plus tard, Jean de Léry n’hésite pas à insérer en annexe de son récit du siège de Sancerre un catalogue du Nombre de coups de canons reçus en six mois de siège, en précisant pour chacun s’il a été tiré de jour ou de nuit, et il aboutit à un total de 5 915 coups (Jean de Léry, L’Histoire mémorable du siège et de la famine de Sancerre (1573), éd. Géralde Nakam, Paris, 1975, p. 345-348).
37 Journal du siège d’Orléans, 1er décembre ; cf. aussi 17 et 24 janvier.
38 Discours du siège de Beauvais, p. 124-125.
39 HJ, 18 juin.
40 Hervé Mouillebouche, « Les boulets du siège », dans 1513. L’année terrible…, op. cit., p. 131.
41 Gustave Desjardins, Histoire de la cathédrale de Beauvais, Beauvais, 1865, p. 33 ; Pierre César Renet, Beauvais et le Beauvaisis dans les temps modernes, Beauvais, 1898, p. 192.
42 Ce boulet est resté scellé en souvenir à l’angle de la rue Droite et de la rue de la Loge dans le vieux Nice.
43 Discours du siège de Beauvais, p. 127-128.
44 Journal du siège d’Orléans, 24 et 27 octobre.
45 « Le vendredy deuxieme jour de septembre mil cinq cent treize, […] fut ordonné par Mr de La Trimouille, gouverneur de Bourgogne, d’abattre l’eglise de Saint Nicolas hors les murs, et ainsy que les masçons faisoient leur oraison avant que d’y mettre la main, ils s’en fuirent comme tout eperdus, et se prit à suer à grosse goutte une Notre Dame de bois et son petit enfant qu’elle tenoit se tourna de sa vue, regardant le costé du fauxbourg, et j’ay parlé à des gens qui le virent » (Journal de Pierre Tabourot).
46 Marielle Lamy, « Un siège levé par l’intercession de Marie ? La dévotion à Notre-Dame de Bon-Espoir », dans 1513. L’année terrible…, op. cit., p. 206-219.
47 Cette tapisserie de grand format (8 m sur 3,75) a peut-être été fabriquée à Tournai, vers 1515-1520 (Musée des Beaux-Arts, Inv. CA 1445).
48 HJ, 27 juillet.
49 HJ, 30 juillet.
50 Les transfuges ont-ils pour autant raconté n’importe quoi ? Ce n’est pas si sûr : les janissaires étaient constitués d’enfants chrétiens enlevés à leur parent et fanatisés, mais l’endoctrinement musulman laissait peut-être à désirer, et ces « chrétiens reniés » pouvaient à l’occasion hésiter à combattre les défenseurs de leur ancienne foi – hésitation qui, en des circonstances exceptionnelles, risquait de tourner à la panique collective.
51 Une tradition locale veut que Notre-Dame de l’Apport soit apparue à des chefs suisses, qui seraient venus lui faire leurs dévotions après le siège, et c’est l’un d’eux que la tapisserie votive représenterait (cf. M. Lamy, « Un siège levé… » art. cit., p. 214-216).
52 Discours du siège de Beauvais, p. 115-119 et 127 ; HJ, 11 juin, 27-28 juillet.
53 Victor-Louis Bourrilly, « Les “dames” de Marseille et le siège de 1524. Réponse à M. Pierre Bertas et mise au point », Annales de la faculté des lettres d’Aix, t. 13, no 1 (1921-1922), p. 1-22.
54 Discours du siège de Beauvais, p. 118-119.
55 Ibid., p. 118.
