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L'Aisne occupée

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Philippe Salson

Deuxième partie. Le choc économique de l'occupation

Chapitre V. Des vies sous le signe de la pénurie

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Extrait du texte

« La vie devient de plus en plus pénible. On ne voit plus devant soi que des figures hâves, décharnées. Personnellement, je me nourris de pissenlits que je ramasse le long de la route, en allant à Fontaine, d’escargots de mon jardin, de champignons qui poussent sur les tas de fumiers que les chevaux allemands ont semés un peu partout. »
Le Port, p. 120.

La situation telle qu’elle est décrite ici par le prêtre Louis-Joseph Le Port, à Fresnoy-le-Grand, en août 1918, apparaît comme dramatique. C’est le résultat de quatre années d’occupation et de blocus : la pénurie est tellement généralisée que le diariste doit se contenter d’herbes sauvages pour se nourrir. Cette aggravation de la disette se fait en deux temps : de manière sporadique entre l’invasion et la fin de l’année 1916, plus intensément ensuite, avec de graves conséquences sur la santé et sur la mortalité.

Des pénuries ponctuelles de 1914 à 1916

Un premier hiver difficile

Au cours de l’hiver ...

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