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La parole et le lieu

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Mathias Lavin

Épilogue. L’art du paradoxe

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Extrait du texte

Le tournant

Les analyses antérieures ont permis de définir l’usage de la parole dans le cinéma d’Oliveira comme une parole de détour. Ce détour se caractérise par le refus de reproduire l’illusion naturaliste d’une parole quotidienne et par un ensemble de procédés conduisant la parole à se déployer sans se contenter d’être un discours d’autorité. Les analyses de Blanchot rappellent, de manière précieuse, que la parole laisse prise à une double lecture : une parole d’autorité ; une parole tournée vers le dehors1.

Ces deux tendances, à la fois conjointes et sans conciliation possible, sont présentes à de nombreuses reprises dans les films d’Oliveira, notamment lorsque la parole correspond à une position de savoir. Les figures de prédicateurs (Vieira dans Parole et utopie, le saint cordonnier dans Le Cinquième Empire), de soldat-historien (NON), de guides ou de leurs substituts (Le Jour du désespoir, Un film parlé, Le Couvent) en fournissent les exemples les plus évidents. On a pu consta...

© Presses universitaires de Rennes, 2008

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