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La parole et le lieu

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Mathias Lavin

Chapitre III. Le corps en jeu

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Extrait du texte

Cabinet figural, ou existe-t-il un modèle corporel ?

Alors que, hors-champ, on entend le rire du public puis la voix des comédiens, Je rentre à la maison s’ouvre sur un plan juxtaposant des éléments hétéroclites. Le cadre reste fixe sur un amas de tentures, de tissus, d’objets divers d’où seul émerge avec netteté un mannequin de couturier. De cette simple disjonction entre le son (bruits de la représentation et voix des comédiens) et l’image, la perception retient surtout cette matérialisation schématique d’une forme humaine, qui peut servir d’indice afin de saisir ce qui se joue du corps dans l’œuvre d’Oliveira. Que l’on entende d’abord la voix des comédiens avant de les voir jouer n’a rien de surprenant, la parole trouve ici à se manifester sans avoir besoin d’une visualisation immédiate qui est en fait actualisée dans les plans suivants – on peut décrire cela en terme de convocation. Il reste toutefois à comprendre la présence insistante de ce mannequin. Il peut apparaître comme u...

© Presses universitaires de Rennes, 2008

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