Version classiqueVersion mobile

Les Bretons au lendemain de l'Occupation

 | 
Luc Capdevila

Introduction

Entrées d'index

Géographique :

France

Texte intégral

  • 1 Cf. bibliographie générale.

1La Libération fête folle, l'épuration sauvage, les premiers beaux jours, des lendemains qui déchantent, le Salut, la Libération confisquée, on pourrait multiplier ces titres à l'envi1 et se balancer au rythme binaire des représentations mentales de la Libération qui oscillent de l'euphorie à la haine, de la liesse à la vindicte, des bals aux exécutions sommaires, des espoirs aux désillusions. Cassant le rythme binaire pour le ternaire, Django Reinhardt amorcerait de ses huit doigts Nuages, la version mélancolique de 1946, expression d'une époque troublée où tout est gris. En faisant un sort au manichéisme et en rendant la pensée nuancée victorieuse, on ne ferait que rajouter à la confusion.

  • 2 Levy C., « La libération de la France : dix ans de travaux », Bulletin de l'IHTP, n° 15, 1984, p. (...)
  • 3 Les résultats de ces enquêtes ont été publiés dans des ouvrages collectifs. La mémoire des Françai (...)
  • 4 Rouquet F., L'épuration dans l'administration française, CNRS, 1993, 302 p.
  • 5 Guillon J.-M., « La Libération du Var : Résistance et nouveaux pouvoirs », Les Cahiers de l'IHTP, (...)
  • 6 Brossat A., Les Tondues. Un carnaval moche, Manya, 1992, 314 p. ; et Libération, fête folle, Autre (...)
  • 7 Barrière P., Grenoble à la Libération (1944-1945). Opinion publique et imaginaire social, L'Harmat (...)
  • 8 Bendjebbar A., Libérations rêvées, Libérations vécues 1940-1945, Hachette, 1994, 238 p.

2Au seuil des années 1980, sur la Libération, la bibliographie était immense2 et la commémoration du cinquantenaire a considérablement accru la liste des nouveaux titres ; la frénésie éditoriale se contentant parfois de rééditer des ouvrages anciens dont seule la jaquette était refondue. Jusqu'il y a peu, l'essentiel de ces études appréhendait l'histoire depuis les groupes dirigeants et leurs intermédiaires, d'où des problématiques portant sur les enjeux et les préoccupations des minorités agissantes : le rétablissement de la légalité républicaine ou le pouvoir en province, les craintes ou les espoirs de révolution, les réformes ou les velléités de réformes économiques et sociales. Les livres qui décrivent la Libération à travers les réalités vécues par les gens ordinaires sombrent le plus souvent dans l'empirisme et le récit des vécus singuliers. Cependant, quelques ouvrages scientifiques récents ont amorcé l'étude de l'épisode en faisant converger les modes d'appréhension depuis la base de la société et les positions intermédiaires, jusqu'au sommet de l'État. Déjà, voilà une quinzaine d'années, le Comité d'Histoire de la Seconde Guerre Mondiale, puis l'IHTP, ont engagé des enquêtes départementales sur l'épuration, les commémorations de la Seconde Guerre mondiale, les pouvoirs locaux à la Libération3. Plus récemment, François Rouquet a entrepris dans le cadre d'une recherche sur l'épuration dans l'administration4 d'intégrer la base, et Jean-Marie Guillon a réalisé pour les premières journées de la Libération dans le Var5 une étude de la Libération au village. Alain Brossat, par des ouvrages très intuitifs, a construit ce que l'on pourrait qualifier des études de la Libération vécue et de la Libération perçue ; mais il a entrepris ce travail sans recourir aux archives6. Philippe Barrière, à partir d'une étude de la presse locale, a travaillé, en réalité, sur la construction de la mémoire de la Résistance et de l'Occupation dans le Grenoble de la Libération7. Quant à Alain Bendjebbar, derrière un titre prometteur, il a publié une histoire très conventionnelle de la Libération8.

  • 9 Sainclivier J., « Culture politique et pouvoirs locaux en Bretagne (1935-1953) », Annales de Breta (...)
  • 10 Bourgeard C., Le choc de la guerre dans un département breton : les Côtes-du-Nord des années vingt (...)
  • 11 Monnier J.-J., Le comportement politique des Bretons (1945-1993), PUR, 1994, 435 p.
  • 12 Sainclivier J., « Culture politique et pouvoirs locaux en Bretagne (1935-1953) », op. cit., p. 21.

3La difficulté à appréhender clairement les enjeux et les mécanismes de la Libération tient en grande partie à celle d'intégrer les gens ordinaires dans la construction du récit historique. Parce qu'elle n'est pas intervenue sur l'espace public, parce qu'elle n'a pas laissé de traces directes dans les archives, c'est finalement la très grande majorité de la population qui échappe, souvent, aux études historiques. Faire monter la société civile sur la scène de l'histoire, lire dans les têtes de ceux qui ne parlent pas, mesurer le décalage entre les mots prononcés et le sens qu'ils prennent dès lors qu'ils franchissent les tympans, c'est le moyen de comprendre de l'intérieur la mécanique des événements. La Libération est perçue, à juste titre, au regard des aspirations à la rénovation et de la mise en œuvre des grandes réformes initiatrices de l'organisation d'un État-providence, comme une période quasi révolutionnaire. Pourtant, en prenant la Bretagne comme cadre d'étude pour cette période, on observe dès les premières consultations électorales démocratiques organisées en 1945 une tendance au maintien des clivages politiques fondamentaux d'avant-guerre9. Certes, la Libération vérifie un glissement à gauche à l'échelle de la région tout entière, notamment dans les Côtes-du-Nord10 et en Centre-Bretagne où le PCF s'implanta de manière durable11, mais la droite conserva ses positions, notamment dans les campagnes. Pour ce qui est des élections municipales d'avril / mai 1945, analysées à travers la problématique des cultures politiques, Jacqueline Sainclivier fait observer que le glissement à gauche et l'arrivée du MRP, « fondamentalement [...] (ne signifient) pas de profonds bouleversements par rapport à l avant-guerre12 ». D'où l'importance de transcender le discours et de rentrer dans les têtes afin d'isoler les aspirations réelles émises par le plus grand nombre.

  • 13 Sur ce point, on peut considérer le débat comme clos. Cf. Agulhon M. « Les Communistes et la Libér (...)
  • 14 Laborie P., L'opinion française sous Vichy, Seuil, 1990.
  • 15 Laborie P., op. cit., cf. également « Solidarités et ambivalences de la France moyenne », dans Azé (...)

4Ce travail centré sur les gens ordinaires et leurs aspirations à la Libération en est venu à privilégier l'étude du sentiment national, car il occupait la position sommitale au sein de la hiérarchie des préoccupations du moment ; en effet, la Libération fut un moment où on se gorgeait de la nation. Il fallait bien comprendre les raisons de ce qui est apparu comme une véritable obsession collective. Certes, l'analyse des préoccupations et des aspirations dans l'après-Libération eût été radicalement différente si cette étude avait été centrée sur les militants et avait reposé sur la lecture de la presse et de la littérature grise. Même si l'avenir occupe certainement une position importante dans la hiérarchie des préoccupations des gens ordinaires, il est difficile à isoler et à observer. Si le vent de la réforme balaya l'espace public, ce fut tout juste une brise de la rénovation qui caressa le visage du commun des citoyens13. Pour saisir ce phénomène, troublant à la première approche, il fallait s'appuyer sur les travaux de Pierre Laborie. Ce dernier a mis en évidence une crise d'identité qui a profondément affecté le tissu national français à la veille de la Seconde Guerre mondiale et qui a participé de l'effondrement de la République de l'été 194014. Dans ses nombreuses publications il montre que le tissu national a commencé à se retramer à la suite du « processus de décomposition qui prolonge la défaite » dès la fin de l'année 1940, la dynamique de recomposition de la communauté nationale s'affirmant progressivement tout au long de l'Occupation15. Cette étude sur la Bretagne libérée se situe dans le prolongement de ces travaux. L'ensemble des analyses en viennent à placer la sortie de cette crise d'identité nationale seulement dans l'après-Libération (automne 1944 / été - automne 1945). En effet, la Libération (août / septembre 1944 pour la Bretagne) ne favorisa pas de consensus mais, l'existence d'un sentiment national exacerbé par l'Occupation et libéré par le départ des Allemands permit le resserrement du tissu national sur une trame patriotique et secondairement autour de projets d'avenir ou du messianisme de la Résistance.

  • 16 Broudic F., « Du breton au français. Les années décisives de l'après-guerre », ARMEN, n° 74, 1996, (...)

5La Bretagne à quatre départements était-elle le bon choix pour ce sujet ? Région de forte identité culturelle, la prendre pour cadre afin d'étudier la reconstruction de l'identité nationale française n'était pas évident. On évalue à 100 000 personnes, soit 7 % de la population totale, le nombre de bretonnants monolingues en 195216. Les autonomistes bretons, eux aussi, mirent la défaite de l'été 1940 à profit pour prendre leur revanche sur la République unificatrice. Quant à la branche séparatiste du Parti national breton (PNB), elle s'était engagée dans la collaboration militaire, percevant dans l'Europe nazie le moyen d'accéder à l'indépendance. L'épisode se termina dans les rangs d'une formation Waffen SS bretonne qui, après avoir servi de forces supplétives au SD aux côtés des parapolices du Parti populaire français (PPF) et de la milice Darnand, acheva misérablement son épopée dans la constitution de commandos en Allemagne, formés pour rentrer en Bretagne dans la clandestinité. Mais, déjà isolés avant la guerre, les nationalistes bretons furent diabolisés à la Libération. En ces heures intenses d'extraversion du sentiment national, la population péninsulaire, à l'identique des habitants des autres régions, revendiquait son attachement à la nation et perçut dans le PNB un particularisme local qui menaçait l'intégrité de son identité française.

  • 17 Laborie P., « Entre histoire et mémoire, un épisode de l'épuration en Ariège : le tribunal du peup (...)
  • 18 Sainclivier J., « Culture politique... op. cit., p. 14.
  • 19 C'est là un des thèmes favoris des chercheurs en sciences politiques en Bretagne. Cf. Le Coadic R. (...)

6La culture politique régionale destinait plutôt la Bretagne à la modération, à la différence des midis rouges. D'aucuns pourraient dire que la prendre pour cadre d'étude des aspirations révolutionnaires, ou pour le moins réformistes, n'était pas opportun. La Bretagne ne connut que très peu de milices patriotiques et ne vit ni s'éclore des comités de gestion, ni s'embraser un tribunal de Pamiers17. En réalité, la culture politique dans l'Ouest est plurielle18. Depuis la révolution française, deux cultures politiques s'affrontent et se partagent l'espace public en Bretagne : les Bleus, laïcs et républicains / les Blancs, conservateurs et catholiques. Avant guerre, les Blancs avaient intégré la République parmi leurs référents, la sensibilité monarchiste était devenue très minoritaire. L'entre-deux-guerres assiste à un renforcement de la gauche, modifiant le visage politique d'une Bretagne dominée par la droite jusqu'alors. Les radicaux-socialistes occupaient une position dominante, mais ils étaient déjà contestés par les socialistes et les communistes depuis la seconde moitié des années 1930. De fait, la Bretagne contestataire favorisa sous l'Occupation le développement de la résistance communiste. D'ailleurs, certains cantons du Trégor, où l'implantation communiste remonte à la Libération, résistent toujours à la vague de fond libérale planétaire qui a emporté le mur de Berlin, l'identité des petites Russies de Bretagne mêlant, parfois sans les différencier, le communisme et la Résistance19. Pour le moins, la Bretagne avait matière à donner du corps, elle aussi, aux aspirations réformistes, si ce n'est révolutionnaires. En fait, la Bretagne libérée a été un laboratoire pour la réorganisation de la République. Deuxième région continentale à sortir de l'Occupation, à la différence de la Normandie, la densité des maquis y était très forte. Si les troupes américaines étaient présentes et en force à l'échelle régionale, bien souvent la Résistance les précédait et restait seule en armes, après leur passage, dans les petites localités. La Bretagne a donc été un terrain d'expériences de l'auto-organisation des pouvoirs locaux issus de la mouvance résistante.

  • 20 Sous-secrétaire d'État radical-socialiste à deux reprises entre 1933-1934, sénateur maire de Brest (...)
  • 21 Cf. Un mémoire manuscrit rédigé par lui le 13-10-1948. Copie conservée aux ADF, 178 W 21.

7Pourquoi quatre et pas cinq départements ? demanderont les Bretons. Les quatre départements correspondent au cadre territorial administratif dans lequel a été pensée et organisée la reconstruction de l'État à la Libération, le commissariat régional de la République calquant le ressort de la préfecture de région découpée par Vichy. Le commissaire de la République Victor Le Gorgeu a assuré une gestion singulière de la Libération20 qui tenait à sa personnalité, à son enracinement dans la région et dans la Résistance. Il a désigné ses préfets et, avec Tanguy-Prigent, décida de l'organisation et de la composition des quatre comités départementaux de libération21. Même si on peut considérer, à juste titre, que le cadre administratif n'offre pas une cohérence en soi, quand il s'agit d'étudier la manière dont se réorganise une société de sortie de guerre, il devient un cadre d'appréhension du réel homogène.

8La tranche chronologique (été 1944 - hiver 1946) correspond au temps court qui fut nécessaire au rétablissement de l'ordre républicain, dans les faits, mais aussi dans les têtes. Le début de la période, bien qu'évident, peut donner prise à la critique. Commencer pendant l'Occupation et étudier les mécanismes de reconstruction de l'identité nationale, c'était répéter, pour la Bretagne, les travaux de Pierre Laborie. Ne pas aborder la phase d'insurrection et commencer directement à la Libération stricte, c'était faire l'impasse sur les violences extrêmes qui précédèrent le départ des troupes d'occupation allemandes : elles accrurent les traumatismes et renforcèrent les identités. Il était difficile de comprendre la Libération sans s'être immergé dans l'insurrection. Par ailleurs, il n'existe pas de date unique pour borner la libération de la Bretagne, mais un chapelet de dates qui s'égrène depuis la percée d'Avranches le 31 juillet 1944 jusqu'à la chute de la poche de Lorient le 8 mai 1945.

9Limiter la période à un an et demi, deux ans d'histoire peut paraître réducteur. Mais cette période a une logique interne qui conduit à l'isoler. Elle correspond à la phase de sortie de guerre, c'est-à-dire au temps nécessaire à la société et aux individus pour se débarrasser d'un imaginaire et de pratiques issus de la guerre et renouer avec des comportements plus adaptés, en l'occurrence, à une société démocratique. Elle s'accorde avec le temps utilisé par les communautés pour se retrouver, pour se panser et se repenser. On pourra objecter que les plaies ne sont toujours pas refermées à ce jour et on aura raison. Mais la fin de l'année 1945 et le début de l'année 1946 coïncident avec le moment où les populations acceptèrent de vivre ensemble dans un cadre démocratique. Les formes d'épuration violente, les rites d'exclusion, avaient pratiquement disparu ; l'épuration légale, en éloignant les personnes menacées par l'incarcération ou les interdictions de séjour, joua également un rôle temporisateur. Les institutions républicaines étaient restaurées et les pouvoirs alternatifs issus de la Résistance s'éteignaient, remplacés par des organismes élus. Les comités locaux, les comités départementaux, certes parfois continuèrent d'exister aux côtés des municipalités et des conseils généraux encore quelques mois, mais de facto ils avaient cessé de fonctionner. Quant aux mouvements de résistants, très vite, la vie démocratique les rendit caducs, ils ne survécurent pas au retour du jeu électoral, des partis politiques et des syndicats. Même les institutions d'État issues de la Libération étaient tombées dans l'ombre. Les commissariats de la République furent supprimés par la loi du 26 mars 1946, le pouvoir central parisien considérant qu'il contrôlait à nouveau le territoire national. Deux mois avant, le 20 janvier, la démission du général de Gaulle ne suscita aucune émotion. On avait changé d'époque. Pour le moins, la phase de réorganisation était terminée. Le départ du général de Gaulle et les premières failles dans le tripartisme fissuraient le mythe de l'unité. Prolonger cette étude au delà, en travaillant sur la gestion de la mémoire de l'Occupation par la communauté nationale, c'était s'engager sur un autre thème de recherche.

  • 22 Pour le descriptif des sources nous renvoyons le lecteur intéressé au manuscrit de la thèse. La pl (...)

10La problématique porte par conséquent sur la manière selon laquelle les individus, les familles, les communautés se sont réorganisés, se sont reconstruits, se sont définis après la guerre, l'Occupation, la défaite22. Il ne s'agit pas pour autant de multiplier les passés singuliers, ni de construire une histoire limitée à l'appréhension d'un groupe social. C'est bien l'approche d'une société qui est ici étudiée. Les individus interviennent comme éléments du groupe, en tant qu'échantillons ; certes, leur singularité intéresse autant que leur représentativité, mais parce qu'elles permettent de comprendre une globalité. Il s'agit donc d'un travail qui se situe dans le sillage d'une histoire culturelle. La culture, prise dans un sens anthropologique, est définie ici comme la traduction d'un imaginaire collectif dans le comportement des individus qui constituent le groupe. L'axe méthodologique repose ainsi sur l'étude des tensions entre les représentations mentales et la réalité vécue. Il parait en effet difficile d'entreprendre l'étude de l'un sans l'autre, la dialectique entre le réel et l'appréhension du réel étant une des clefs de la mécanique sociale.

  • 23 L'expression est tirée d'une émission d'août 1944 sur la Libération en Bretagne produite par la BB (...)

11Le plan adopté est analytique, cette recherche n'ayant pas la volonté de présenter un tableau exhaustif de la Libération en Bretagne, mais d'analyser la mécanique de la sortie de guerre appliquée à la Bretagne émergeant de l'Occupation ; seront successivement abordés : le contexte de la Libération et la réorganisation institutionnelle, les violences communautaires et l'apaisement de la société et des individus, l'identité nationale telle qu'elle était intériorisée par le commun des citoyens. Dès lors que la Libération en France n'a pas produit de déchirements majeurs, à la différence d'autres pays européens, mais qu'au contraire elle conduisit, au moins en surface, à la résorption de la crise d'identité nationale, il fallait comprendre comment dans un contexte de sortie de guerre aussi particulier, la communauté nationale était parvenue à imposer un retour aussi rapide à un ordre démocratique, dans le cadre d'une République qui avait été précédemment autant décriée (et qui l'était encore). On espère ainsi savoir comment les « Français de Bretagne »23 sont sortis de la guerre.

Notes

1 Cf. bibliographie générale.

2 Levy C., « La libération de la France : dix ans de travaux », Bulletin de l'IHTP, n° 15, 1984, p. 21-55.

3 Les résultats de ces enquêtes ont été publiés dans des ouvrages collectifs. La mémoire des Français - 40 ans de commémoration de la seconde guerre mondiale, CNRS, 1986, 399 p. Buton P. et Guillon J.-M. (s.d.), Les pouvoirs en France à la Libération, Belin, 1994, 592 p.

4 Rouquet F., L'épuration dans l'administration française, CNRS, 1993, 302 p.

5 Guillon J.-M., « La Libération du Var : Résistance et nouveaux pouvoirs », Les Cahiers de l'IHTP, n° 15, 1990, 113 p.

6 Brossat A., Les Tondues. Un carnaval moche, Manya, 1992, 314 p. ; et Libération, fête folle, Autrement, 1994, 235 p.

7 Barrière P., Grenoble à la Libération (1944-1945). Opinion publique et imaginaire social, L'Harmattan, 1995, 318 p.

8 Bendjebbar A., Libérations rêvées, Libérations vécues 1940-1945, Hachette, 1994, 238 p.

9 Sainclivier J., « Culture politique et pouvoirs locaux en Bretagne (1935-1953) », Annales de Bretagne et des Pays de l'Ouest, n° 3 « les pouvoirs locaux dans l'Ouest 1935-1953, 1996, p. 11-30.

10 Bourgeard C., Le choc de la guerre dans un département breton : les Côtes-du-Nord des années vingt aux années cinquante, thèse d'État, Rennes 2, 1986, exemplaire dactylographié, 5 vol., 2077 p. Publiée (version abrégée) en 1995 aux éditions Gisserot, 160 p.

11 Monnier J.-J., Le comportement politique des Bretons (1945-1993), PUR, 1994, 435 p.

12 Sainclivier J., « Culture politique et pouvoirs locaux en Bretagne (1935-1953) », op. cit., p. 21.

13 Sur ce point, on peut considérer le débat comme clos. Cf. Agulhon M. « Les Communistes et la Libération de la France », dans Colloque la Libération de la France, C.N.R.S., 1976. Voir également, Rioux J.-P., La France de la IV République tome 1, Seuil, 1980, p. 84 ; Buton P., Les lendemains qui déchantent. Le Parti Communiste Français à la Libération, PFNSP, 1993. L'ouvrage de Madjarian G., Conflits, pouvoirs et sociétés à la Libération, 10-18, 1980, écrit dans un contexte idéologique différent, propose une version discordante inspirée par le mythe des « occasions manquées », il demeure un texte important.

14 Laborie P., L'opinion française sous Vichy, Seuil, 1990.

15 Laborie P., op. cit., cf. également « Solidarités et ambivalences de la France moyenne », dans Azéma J.-P. et Bédarida F., La France des années noires, tome 2, Seuil, 1993, p. 295-333 ; « 40 millions de pétainistes ? », dans L'Histoire, n° 129, 1990, p. 136-139.

16 Broudic F., « Du breton au français. Les années décisives de l'après-guerre », ARMEN, n° 74, 1996, p. 24.

17 Laborie P., « Entre histoire et mémoire, un épisode de l'épuration en Ariège : le tribunal du peuple de Pamiers, 18-31 août 1944", dans Brunet M., Brunet S. et Pailhes C. (s.d.), Pays Pyrénéens & Pouvoirs Centraux (16e- 20e siècles). Conseil Général Ariège et Amis des Archives de l'Ariège, 1995, p. 267-283.

18 Sainclivier J., « Culture politique... op. cit., p. 14.

19 C'est là un des thèmes favoris des chercheurs en sciences politiques en Bretagne. Cf. Le Coadic R., Les campagnes rouges de Bretagne, Skol Vreizh, 1991, 84 p ; Leguirriec P., Paysans parents partisans dans les monts d'Arrée, Beltan, 1988, 188 p ; et une autre monographie plus récente sur Scrignac dans Le pouvoir en campagne, formes locales du politique en Bretagne, Apogée, 1994, 140 p ; Le Foll J.-P., Campagnes rouges de Bretagne centrale : l'implantation communiste en Trégor intérieur et haute Cornouaille 1945-1958, mémoire de maîtrise, Brest, 1989, exemplaire dactylographié, 183 p.

20 Sous-secrétaire d'État radical-socialiste à deux reprises entre 1933-1934, sénateur maire de Brest révoqué fin 1941, il était un des 80 à avoir voté contre le projet de loi constitutionnelle du 10 juillet 1940, entré dans la clandestinité en mars 1943.

21 Cf. Un mémoire manuscrit rédigé par lui le 13-10-1948. Copie conservée aux ADF, 178 W 21.

22 Pour le descriptif des sources nous renvoyons le lecteur intéressé au manuscrit de la thèse. La plupart des documents ont été consultés grâce à de nombreuses dérogations à la loi de janvier 1979 largement accordées par l'intermédiaire des Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, des Côtes-d'Armor, du Morbihan et du Finistère. Par ailleurs, afin des respecter la vie privée des individus, l'identité des personnes qui apparaissent au fil des pages est codée, en dehors des personnalités publiques.

23 L'expression est tirée d'une émission d'août 1944 sur la Libération en Bretagne produite par la BBC française. Crémieux-Brilhac J.-L., Ici Londres, les voix de la liberté (1940-1944), La Documentation Française, 1975, tome 5, « la bataille de France. 09/05/1944-31/08/1944 », p. 143-145.

Le texte et les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont sous Licence OpenEdition Books, sauf mention contraire.

Cette publication numérique est issue d’un traitement automatique par reconnaissance optique de caractères.
Rechercher dans OpenEdition Search

Vous allez être redirigé vers OpenEdition Search