1 MuyartdeVouglans P.-F., Réfutation des principes hasardés dans le Traité des délits et des peines, Lausanne, Paris, Dessaint, 1767, repris dans Les lois criminelles de France dans leur ordre naturel, Paris, chez Merigot et al., 1780 ; Jousse D., Traité de la justice criminelle en France, Paris, 1771, chez Debure, 4 vol.

2 Lenoir J.C.P., « Sur le projet proposé avant la Révolution d’établir en France le jury en matière criminelle », Papiers Lenoir, Mélanges, Médiathèque d’Orléans, Mss 1423, fol. 389-426, édité dans Milliot V., Un policier des Lumières, suivi de Mémoires de J. C. P. Lenoir..., Seyssel, Champ Vallon, 2011, p. 977 sq. ; propriétaire d’une riche bibliothèque, où voisinent ouvrages réformateurs et conservateurs (ibid., p. 352-360), Lenoir, qui participe en 1787-1788 comme conseiller d’État et ancien magistrat (justice, police) à la commission Lamoignon chargée de réformer la justice criminelle, possède le traité de Beccaria que Brissot édite en 1782 dans le premier volume de la Bibliothèque philosophique du législateur, du politique, du jurisconsulte, Berlin-Paris, chez Desauges, 10 vol., 1782-1785.

3 Sur l’activité du juge comme « interprète » de la Loi et le rôle des juristes comme « techniciens » du droit, sans doute négligés par Beccaria, voir Sbriccoli M., « Beccaria ou l’avènement de l’ordre. Le philosophe, les juristes ou l’émergence de la question pénale », Porret M. (dir.), Beccaria et la culture juridique des Lumières, Genève, Droz, 1997, p. 177-188. Cette critique quelque peu « révisionniste » a été formulée à l’encontre de Voltaire par Garnot B., C’est la faute à Voltaire... Une imposture intellectuelle ?, Paris, Belin, 2009 ; cf. recension de Coquard C., « Benoît Garnot, C’est la faute à Voltaire... Une imposture intellectuelle ? », Annales historiques de la Révolution française, octobre-décembre 2009 [http://ahrf.revues.org/11569]. Le désir de « redresser » la légende noire de la justice criminelle d’Ancien Régime peut conduire à de singulières distorsions dans l’interprétation de la dynamique des Lumières, voir le point de vue distinct de Porret M., « Voltaire : justicier des Lumières », Cahiers Voltaire 8, 2009, p. 7-28.

4 DiSimone M. R., « Droit », Roche D., Ferrone V., (dir.), Le monde des Lumières, Paris, Fayard, 1999, p. 137-147 ; Schnapper B., « La diffusion en France des nouvelles conceptions pénales », Voies nouvelles de l’Histoire du droit : la justice, la famille, la répression pénale (XVI^e-XX^e siècles), Paris, PUF, 1991, p. 187-205.

5 Sur ce « moment libéral » en économie politique Kaplan S., Bread, Politics and Political Economy in the Reign of Louis XV, The Hague, M. Nijhoff, 1976, 2 vol.

6 Perrot J.-P., Pour une histoire intellectuelle de l’économie politique (XVII^e-XVIII^e siècles), Paris, EHESS, 1992 ; Margairaz D., François de Neufchâteau. Biographie intellectuelle, Paris, Pub. de la Sorbonne, 2005 ; Virol M., Vauban. De la gloire du Roi au service de l’État, Seyssel, Champ Vallon (2003), 2007.

7 Beaurepaire P.-Y., Pourchasse P., Les Circulations internationales en Europe, années 1680-années 1780, Rennes, PUR, 2010.

8 Kaplan S., Bread, Politics..., op. cit. ; ibid., Les Ventres de Paris. Pouvoir et approvisionnement dans la France d’Ancien Régime [trad. française], Paris, Fayard, 1988.

9 LePesantdeBoisguilbert P., Le Détail de la France, la cause de la diminution de ses biens et la facilité du remède en fournissant en un mois tout l’argent dont le Roi a besoin et enrichissant tout le monde, Bruxelles, G. De Backer, 1712 ; ibid., « Vauban, Projet de dime royale » (Introd. et éd. Touzery M.), Virol M. (éd.), Les Oisivetés de Monsieur de Vauban, Seyssel, Champ Vallon, 2007, p. 705-957.

10 Touzery M., L’invention de l’impôt sur le revenu. La taille tarifée, 1715-1789, Paris, Comité pour l’histoire économique et financière de la France, 1994 ; Félix J., Finances et politique au Siècle des Lumières. Le ministère L’Averdy (1763-1768), Paris, idem, 1999 ; Alimento A., Réformes fiscales et crises politiques dans la France de Louis XV. De la taille tarifée au cadastre general, Bruxelles, P. I. E. Peter Lang, 2008 ; Swann J., Félix J. (eds), The crisis of the French Monarchy, France from Old Regime to Revolution, Oxford, OUP, 2013.

11 Mandrou R., Magistrats et sorciers en France au XVII^e siècle. Une analyse de psychologie historique, Paris, Plon, 1968 ; Porret M., Le crime et ses circonstances. De l’esprit de l’arbitraire au Siècle des Lumières selon les réquisitoires des procureurs généraux de Genève, Genève, Droz, 1995.

12 Renwick J. (ed.), The Complete Works of Voltaire, 56, Le traité sur la tolérance, Oxford, Voltaire Foundation, 2000 ; Beccaria C. (trad. M. Chevallier, préf. R. Badinter), Des délits et des peines [1764], Paris, Garnier-Flammarion, 1991 ; Beccaria c. (a cura di F. Venturi), Dei Delitti e delle pene [1764]. Con una raccolta di lettere e documenti relativi alla nascita dell’oprera e alla sua fortuna nell’Europa del Settecento, Torino, Einaudi (1^re éd. 1965), 1993 ; Porret M., Beccaria. Le droit de punir, Paris, Michalon, 2003. Ce souci de rationalisation et de codification s’exprime également dans le domaine de la police, encore mal séparé de celui de la justice, comme le montre l’article « police » (A. G. Boucher d’Argis) de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, cf. Milliot V., Un policier, op. cit., p. 344-349, mais la réflexion butte longtemps sur la conceptualisation d’un État de droit, tel qu’il pourrait s’imposer aux pouvoirs de police et contraindre leurs pratiques ; voir Karila-Cohen P., « Du maintien de l’ordre à l’expertise du social. Jacques Peuchet et la crise de la police à l’âge libéral : réflexion sur un texte de 1814 », Milliot V. (dir.), Les Mémoires policiers, 1750-1850. Écritures et pratiques policières du Siècle des Lumières au Second Empire, Rennes, PUR, 2006, p. 251-270.

13 Kaplan S., La fin des corporations, Paris, Fayard, 2001, p. 89-94.

14 Maza S., Vies privées, affaires publiques. Les causes célèbres de la France pré-Révolutionnaire, Paris, Fayard, 1997, p. 239 sq. ; Esmein A., Histoire de la procédure criminelle en France et spécialement de la procédure inquisitoire du XIII^e siècle jusqu’à nos jours (1882), Francfort sur le Main, Verlag Sauer et Auvermann [reprints], p. 379.

15 Chartier R., Les origines culturelles de la Révolution française, Paris, Le Seuil, 1990.

16 Venturi F., Utopia e riforma nell’illuminismo, Torino, Einaudi, 1970 ; Roche D., Ferrone V., « Le monde historique des Lumières comme système culturel », id., Le monde des Lumières, op. cit., p. 553.

17 PinoPongolini F., « Contributo alla biografia di Cesare Beccaria le vicende economiche e patrimoniali della famiglia », Romagnoli S., Pisapia G. D. (a cura di), Cesare Beccaria tra Milano e l’Europa, Milano-Bari, Laterza, 1990, p. 587-639 ; Pasta R., « Dei Delitti e delle pene et sa fortune italienne : milieux juridiques et lectures “philosophiques” », Porret M., Beccaria et la culture juridique, op. cit., p. 119 sq.

18 Darnton R., Bohême littéraire et Révolution. Le monde des livres au XVIII^e siècle, Paris, Gallimard/Le Seuil, 1983, p. 7-43 ; Pour les Lumières. Défense, illustration, méthode, Bordeaux, PUB, 2002, p. 79 sq. ; Mason H. T. (ed.), The Darnton Debate. Books and revolution in the eighteenth century, Oxford, Voltaire Foundation, 1999.

19 Lebeau C., Aristocrates et grands commis à la Cour de Vienne (1748-1791). Le modèle français, Paris, CNRS éditions, 1996 ; id., « De l’utilité du monde. Réseaux viennois à Paris (1750-1777) », Massin B. (dir.), Mozart. Les chemins de l’Europe, Strasbourg, Éditions du Conseil de l’Europe, 1997, p. 217-226 ; id., « Circulations internationales et savoirs d’État au XVIII^e siècle », Beaurepaire P.-Y., Pourchasse P. (dir.), Les circulations internationales en Europe années 1680-années 1780, Rennes, PUR, 2010, p. 169-179.

20 Kaplan S., Milliot V., « La police de Paris, une “révolution permanente” ? Du commissaire Lemaire au lieutenant de police Lenoir, les tribulations du Mémoire sur l’administration de la police (1770-1792) », Denys C., Marin B., Milliot V. (dir.), Réformer la police. Les mémoires policiers en Europe au XVIII^e siècle, Rennes, PUR, 2009, p. 69-116 ; Himl P., « “Une machine merveilleuse” de police dans la monarchie des Habsbourg dans les années 1770 et 1780 », Annuaire de le Société Autrichienne d’Étude du Dix-huitième Siècle 25, 2010 ; Lebeau C., Schmale W. (dir.), Images en capitale : Vienne, fin XVII^e-début XIX^e siècles, Bochum, Winkler, 2011.

21 Beccaria C. (a cura di R. Canetta), Atti di governo, 177I-1793 (Edizione Nazionale delle opere di Cesare Beccaria, 6-16), Milan, Mediobanca, 1987-2009 ; Lebeau C., « La physiocratie au pouvoir ? Lecture et politique à Vienne (1780-1790) », Delmas B., Demals T., Steiner Ph. (dir.), La diffusion internationale de la physiocratie (XVIII^e-XIX^e siècle), Économies et sociétés, Série Œconomia, Histoire de la pensée économique, P. E. n^o 22-23, 1-2, 1995, p. 367-379.

22 Tabet X., « Beccaria, la peine de mort et la révolution française », Laboratoire italien, ENS éditions, 9, 2009 [http://laboratoieitalien.revues.org].

23 Roche D., « Salons, Lumières, engagement politique : la coterie d’Holbach dévoilée », Les Républicains des Lettres, Paris, Fayard, 1988, p. 242-253 ; Lilti A., Le monde des salons. Sociabilité et mondanité à Paris au XVIII^e siècle, Paris, Fayard, 2005.

24 Capra C., I Progressi della ragione. Vita di Pietro Verri, Bologna, Il Mulino, 2002.

25 Viala A., Naissance de l’écrivain. Sociologie de la littérature à l’âge classique, Paris, Minuit, 1985.

26 AudegeanPh., La philosophie de Beccaria. Savoir punir, savoir écrire, savoir produire, Paris, Vrin, 2010.

27 Cf.Denys C., Marin B., Milliot V. (dir.), Réformer la police. Les mémoires policiers en Europe au XVIII^e siècle, Rennes, PUR, 2009 et un exemple, Seznec J. (éd.), Mémoire sur la réformation de la police de France [...] par M. Guillauté (1749), Paris, Hermann, 1974.

28 Romagnoli S., Pisapia G. D. (a cura di), Cesare Beccaria tra Milano e l’Europa, Milano-Bari, Laterza, 1990.

29 Darnton R. The Corpus of Clandestine Litterature in France, 1769-1789, et, The Forbidden Best-Sellers of Pre-Revolutionnary France, Norton Company, New York, London, 1995.

30 Moureau F., De Bonne main. La communication manuscrite au XVIII^e siècle, Paris, Universitas, Oxford, Voltaire Foundation, 1993.

31 Cette sévérité est illustrée par le célèbre « bloody code », qui tranche sur la représentation d’une justice tempérée par l’habeas corpus et l’existence des jurys, portée par l’anglophilie des Lumières ; Beattie J., Crime and Courts in England, 1660-1800, Princeton, PUB, 1986 et Policing and Punishment in London, 1660-1750. Urban Crime and the Limits of Terror, Oxford, OUP, 2001 ; Hay D., Linebaugh P., Rule J. G., Thompson E. P., Winslow C. (dir.), Albion’s Fatal Tree. Crime and Society in Eighteenth-Century England, London (1975), Verso, 2^nd ed., 2011 ; Linebaugh P., The London Hanged. Crime and Civil Society in the Eighteenth-Century, Londres, Cambridge, CUP, 1991 ; Hitchcock T., « Re-negotiating the bloody code : the Gordon Riots and the transformation of popular attitudes to the criminal justice system », Haywood I., Seed J. (ed.), The Gordon Riots. Politics, Culture and Insurrection in Late Eighteenth-Century Britain, Cambridge, CUP, 2012, p. 185-203.

32 Tamm D., « Beccaria et le climat de réforme dans les pays du Nord », Porret M. (dir.), Beccaria et la culture juridique, op. cit., p. 192.

33 Lilti A., Le monde des salons, op. cit., p. 102.

34 De Madriaga I., La Russie au temps de la Grande Catherine, Paris, Fayard, 1987 p. 161-210.

35 Beccaria C. (a cura di. G. Francioni), Dei delitti e delle pene (Edizione Nazionale delle opere di Cesare Beccaria, I), Milano, Mediobanca, 1984 ; Kreutziger B., « Bibliographie zur Rezeptions-und Wirkungsgeschichte der Abhandlung “Dei delitti e delle pene” Cesare Beccarias und zur Strafrechtsreformbewegung im deutschsprachigen Raum des 18. Jahrhunderts », Das achtzehnte Jahrhundert, 1988, 12, pp. 89-116 ; Lüsebrink H.-J., « La figure du lecteur-traducteur. Inscriptions textuelles et médiations inter-textuelles », Chartier R., Messerli A. (dir.), Lesen und Schreiben in Europa, 1500-1900, Vergleichende Perspektiven, Basel, Schwabe et Co., 2001, p. 577-592 ; HastingsGonthier U., Sandrier A., (dir.), Multilinguisme et multiculturalité dans l’Europe des Lumières. Multilinguism and Multiculturalism in Enlightenment Europe, Paris, Champion, 2007 ; Bret P., « Le défilinguistique de l’Europe des Lumières. La traduction, creuset des circulations scientifiques internationales (années 1680-années 1780) », Beaurepaire P. Y. et al., Les circulations, op. cit., p. 323-336 ; Baertschi B., « Une traduction inédite de Beccaria par Maine de Biran », Porret M. (dir.), Beccaria et la culture juridique, op. cit., p. 47-68.

36 Sur l’histoire matérielle de la justice, voir M. Porret et al., Bois, fers et papiers de justice. Histoire matérielle du droit de punir, Chêne-Bourg, Georg, 2012.

37 Tamm D., « Beccaria et le climat de réforme dans les pays du Nord », op. cit.

38 Francioni G., « A Parigi ! A Parigi ! Gli illuministi milanesi e la Francia »,Betteni M., Poggi S. (a cura di), I viaggi dei filosofi, Milano, Raffaello Cortina, 2010, p. 113-133.

39 Roche D., Le siècle des Lumières en province. Académies, et académiciens provinciaux, 1680-1789, Paris, EHESS, 1989 (1978), 2 vol.

40 Maza S., Vies privées, op. cit.

41 Jacobson D., The Politics of Criminal Law Reform in Late Eighteenth-Century France, Ph D. Brown Univ., 1976.

42 Desjardins A., Les cahiers des États généraux en 1789 et la législation criminelle, Paris, G. Pedone-Lauriel, 1893.

43 Robert Badinter défend une vision plutôt optimiste de cette problématique dans son introduction au Beccaria C. (trad. M. Chevallier, préf. R. Badinter), Des délits et des peines, op. cit., p. 45-47 ; Porret M., « Beccaria et sa modernité », Beccaria et la culture juridique, op. cit., p. 11-25 ; Bellivier F., Chilstein D. « La difficile mise en œuvre d’une compétence pénale universelle », Note n^o 5 - Fondation Jean-Jaurès/Thémis - Observatoire justice et sécurité, 16 janvier 2014, p. 1-14.

44 Mitterrand F., Le Coup d’État permanent, Paris, Les Belles Lettres, 2010.

45 D. Montjardet, Notes inédites sur les choses policières, 1999-2006, suivi de Le sociologue, la politique et la police, direction de Chauvenet A., Ocqueteau F., Paris, La Découverte, 2008.

46 Une exception notable, Joxe P., Pas de quartier ? Délinquance juvénile et justice des mineurs, Paris, Fayard, 2012 et, Au secours des juridictions sociales, Paris, Fayard, 2014.

47 Robert P., L’insécurité en France, Paris, La Découverte, 2002 ; Evaluating Safety and Crime Prevention Policies in Europe, Brussels, VUB Press, 2009 ; Mesurer la délinquance, Paris, Presses de Sciences PO, 2011 (avec Renée Zauberman) ; Lévy R., Mucchielli L., Zauberman R. (dir.), Crime et insécurité : un demi-siècle de bouleversements. Mélanges pour et avec Philippe Robert, Paris, L’Harmattan, 2006.